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Les Orientaux...


Petit uruk joyeux

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Bon, je me lance! Depuis quelques mois, j'ai passé un peu de temps à écrire une histoire des peuples vivant au bord de la mer de Rhûn et dans le Rhovanion. J'ai eu du mal à faire coïncider tout ça avec les rares indications de Tolkien sur ces peuples. J'ai essayé aussi d'y inclure des unités dont j'ai créé le profil (Brodda, chars de guerre). Bref, vous me direz ce que vous en pensez!

Les peuples de Rhûn

D'un point de vue fluff, tout ce qui concerne les Orientaux dans le jeu du SDA est de l'invention pur et simple de Games-Workshop, étant donné que Tolkien ne nous livre quasiment aucun renseignement sur les Orientaux, leur pays, leur système politique, leur onomastique, etc. Nous savons simplement qu'ils sont munis de haches.

Le pays de Rhûn

Ce pays est globalement riche. Les montagnes situées au sud ouest de la mer de Rhûn possèdent d'importants gisements de minerais, qui ont permis le développement d'une industrie métallurgique largement centrée sur l'armement. Les fleuves, la mer ainsi que les forêts du nord-est contribuent à diversifier les ressources. D'un point de vue agricole, les terres cultivables sont concentrées sur les rivages de la mer de Rhûn. Lorsqu'on s'en éloigne, le paysage devient une steppe plus favorable à l'élevage et à la chasse qu'à l'agriculture.

La population de cette région se divisent en deux grandes catégories. Les Orientaux proprement dits sont un peuple urbain et sédentaire, puissant et agressif, qui vit sur les rives sud et est de la mer de Rhûn. Les steppes sont parcourues par un peuple nomade et mal connu, qui vit de la chasse et du commerce. Ces peuples n'étaient pas forcément soumis totalement à Sauron aux Deuxième et Troisième Age, mais ils étaient animés par une haine féroce du Gondor et des peuples de l'Ouest.

Espions et marchands

La région de la mer de Rhûn constitue un important carrefour commercial pour le centre de la Terre du Milieu. De nombreuses routes commerciales s'y croisent, provenant aussi bien de la Forêt, des monts du Fer, du Khand ou même de la vallée de l'Anduin et du Gondor. Mais les Orientaux eux même ne sont pas commerçants. Ce sont les clans et les tribus nomades du désert qui se chargent des longs et périlleux voyages entre ces peuples éloignés et le plus souvent ennemis. Il s'agit probablement d'un peuple parent des féroces habitants de Khand. Les Elfes sylvestres les appellent Salabrims, peuple des herbes, en référence aux vastes plaines herbeuses où ils errent, et par opposition à la Forêt. Mais ces tribus errantes ne se reconnaissent pas pour parentes entre elles, et ne se donnent pas un nom commun. Les Orientaux des cités ne les considèrent pas non plus comme un peuple uni et ne leur donnent pas de nom, si ce n'est les Marchands ou les Nomades.

Le principal bénéfice de ce commerce au long cour n'est pas tiré par ces nomades. Dans les villes et cités orientales, dont les marchés sont des étapes obligatoires pour les commerçants errants, le monopole des échanges est entre les mains des grandes familles aristocratiques orientales. Ces aristocrates achètent à faible prix les marchandises apportées par les nomades et les revendent avec un fort bénéfice: vin de Dorwinion, peaux et artisanat du Harad ou du Khand, tissus, outils, objets artisanaux, bijoux, en provenance du Gondor, du Royaume Sylvestre, de Khazad Dum, d'Erebor ou du Val. Le monopole de ce commerce leur assure puissance, richesse et gloire.

Ces commerçants furtifs et peu amicaux sont dispersés en une poussière de clans familiaux, ne reconnaissant l'autorité d'aucun chef. Désunis et dispersés, ils sont volontiers pillards quand l'occasion s'en présente, marchands si la razzia présente trop de risques. Pour les peuples de l'Ouest, les renseignements que véhiculent ce peuple sont la seule source d'information sur les peuples orientaux. Mais à la fin du Troisième Age, ces clans sont fréquemment infiltrés par des espions à la solde du Mordor et des cités orientales. Les nouvelles qu'il véhicule sont sujettes à caution, douteuses, car souvent distillées par Sauron lui même pour égarer ses adversaires.

Les points de commerce avec les Hommes de l'Ouest se trouvaient sur les marchés de Dale et d'Esgaroth, mais aussi sur les rives de Cair Andros, au pied des fortins entretenus par le Gondor dans cette île du Grand Fleuve. Les marchands du Gondor s'aventuraient en effet peu au delà de l'Ithilien. Protégés par les garnisons de soldats, ils attendaient les marchands des steppes.

Tout ceci explique que le Gondor n'a qu'une connaissance très superficielle des peuples de Rhûn. On ignore à Minas Tirith l'histoire de ces Hommes depuis les Jours Anciens. Jusqu'à la conquête des régions de l'Est par le roi Turambar, on ne connaît pas davantage le nombre exact de leurs cités, le nom de leurs rois, ni s'ils sont encore sous l'influence de l'Ombre. Après les troubles de la Guerre Fratricide, ces régions échapperont au contrôle du Gondor, et les informations se feront de plus en plus rares.

Les Intendants s'inquièteront fréquemment des turbulences des peuples de l'Est, mais sans jamais pouvoir répondre aux questions qu'ils se posent. Qui sont les Balchots et les Gens des Chariots et d'où viennent-ils? Coalition de clans des steppes poussés par quelque chef audacieux? Hommes de Khand chassés à l'Ouest par les querelles sans fin de ce peuple? Peuple rebelle, chassé par les armées de Sauron, et néanmoins ennemis du Gondor? Il a fallut attendre le début du Quatrième Age pour lever un certain nombre de mystères. Lorsque le roi Elessar parvint à mettre au pas les cités des Orientaux, à leur imposer un tribut et son protectorat, les archives des cités orientales, connues depuis lors sous le nom de Chroniques de Rhûn, furent découvertes et étudiées par les scribes de Minas Tirith.

Les Douze Cités de Rhûn

Pendant longtemps, les Orientaux furent divisés en cités-Etats. La possession de terres cultivables fertiles, les ressources tirées des mines ou d'une position commerciale favorable les ont incité au replis sur de petites cités prospères, indépendantes et souvent hostiles les unes aux autres, au nombre probablement d'une douzaine. Durant le premier millénaire du Tiers Age, ce nombre est stable. Tel ne sera pas le cas par la suite. Mais ces cités sont régulièrement en guerre les unes contre les autres, par jalousie et esprit d'indépendance.

Les guerres entre les cités prennent des tournures fort curieuses. Jusqu'au VIe siècle du Tiers Age, les Orientaux ne construisent pas de véritables fortifications de pierre. En effet, ils considèrent qu'un peuple fortifié est un peuple couard ne voulant pas affronter son ennemi en terrain découvert. Les palissades et talus élevés autour des cités orientales n'ont pas réellement de vocation guerrière. Ils servent à garantir la sécurité nocturne des habitants contre les brigandages des salabrims. Les tours sont surtout destinées au guet. Ces palissades ne sont en aucun cas destinées à résister à un assaut d'une troupe de guerriers expérimentés. Les guerres se déroulent en terrain ouvert, et débutent en général par une ambassade envoyée à la cité adverse pour lui signifier la guerre. Une fois la guerre ainsi déclarée, chaque cité équipe l'armée la plus puissante qu'elle le peut, avec pour objectif de livrer une seule bataille décisive. La rencontre a lieu en général à la frontière entre les belligérants, sur un gué ou une route stratégique. La cité vaincue lors de ce combat a le choix entre accepter la suzeraineté de son adversaire ou poursuivre la guerre à outrance. Dans le premier cas, la cité survivra. Dans le second cas, celui qui perdra finalement la guerre sera entièrement exterminé. Ces pratiques guerrières ne s'appliquent pas aux conflits contre le Gondor ou les Salabrims. Contre eux, la guerre se fait uniquement à outrance.

Ces pratiques vont peu à peu disparaître au cours du Tiers Age. L'influence du Gondor va favoriser la généralisation de fortifications dignes de ce nom. Sous l'influence du Mordor, les cités orientales appliqueront rapidement entre elles les ruses, perfidies, massacres, embuscades, assassinats et destructions coutumières chez les vassaux de Sauron.

Curieusement, cet état de guerre quasi endémique n'a pas empêché le commerce au long cours, qui traversait les territoires des cités depuis la chute de Barad Dur au début du Troisième Age. Belliqueux, mais non point insensés, les Orientaux ont compris rapidement les richesses que le commerce pouvait leur apporter. Les Chroniques mentionnent fréquemment les sauf-conduits et laisser-passer accordés aux marchands des steppes, leur permettant de continuer leur commerce en dépit des combats.

Il semble que leur gouvernement des cités ait traditionnellement été exercé par l'assemblée des aristocrates. Enrichis par le monopole du commerce, ces nobles orientaux peuvent équiper et nourrir chacun une petite troupe de guerriers d'élite qui les accompagnent au combat. Les parchemins orientaux mentionnent scrupuleusement avant le récit de chaque bataille la liste fastidieuse des aristocrates y prenant part: « le seigneur Oitosuros et ses trente guerriers... » « le seigneur Ispakay et vingt gardes à cheval... ».

Ces aristocrates n'ont en général pas de roi pour les diriger. Les chefs des grandes familles se réunissent tous les mois, à la nouvelle lune, pour discuter des affaires de la cité, accorder les laisser-passer commerciaux, décider la levée des impôts et, bien sûr, parler de la guerre. La plupart du temps ces réunions sont pacifiques, mais en cas de crise il arrive que l'assassinat politique soit le moyen le plus expédient pour faire passer ses idées. Chaque famille aristocratique entretient dans et autour de son palais une vaste clientèle: artistes, gardes, esclaves, hommes libres travaillant leurs terres, scribes écrivant leurs louanges,...

Le reste de la population de la cité, composée d'hommes pauvres mais indépendants, artisans ou cultivateurs, n'a pas son mot à dire dans la gestion des affaires communes. Ils fournissent les gros bataillons des troupes des cités. Leurs armes sont fournies par la communauté.

Thraetaona et la Hache de Rhûn

De la chute de Sauron aux années 550 du Tiers Age, les cités orientales se relèvent peu à peu des dégâts infligés par la domination du Mordor au Deuxième Age. Si les dégâts matériels, pillages, destructions et réquisitions, sont vites oubliés, les dégâts moraux ne disparaîtront jamais. Soumis depuis trop longtemps à Sauron, et avant lui à son maître Morgoth, les Orientaux, même libérés du Seigneur Ténébreux, restent les implacables ennemis de l'Ouest. Parmis eux, les hommes corrompus par l'Ombre sont nombreux, et ce peuple retombera facilement sous la coupe du maître de Barad Dur. L'apogée des cités orientales est atteint vers les années 460-500 TA. C'est l'époque des grands raids sur le Gondor.

Les cités de Rhûn ont alors une unité rare dans leur histoire. Faut-il l'attribuer à Sauron? Non. Les Chroniques de Rhûn mentionnent un certain Thraetaona le Fédérateur, apparu vers 485 TA. On connaît peu de chose sur lui, si ce n'est son goût pour le maniement d'une lourde hache de combat. Seigneur d'une haute lignée, hors du commun parmis les Orientaux pour sa force et son autorité, il propose à toutes les cités orientales gloire et butin sur les champs de bataille du Gondor. Dans les conseils des cités, de nombreux aristocrates tombent sous sa sombre influence. Mais les Chroniques racontent aussi la mort mystérieuse des aristocrates opposés à son pouvoir, ce qui incite les survivants à faire preuve de soumission. Les conseils des cités choisissent l'un après l'autre de suivre Thraetaona. Unies, les cités orientales acquièrent alors une puissance qui leur permet de menacer dix ans durant le Gondor. Derrière la bannière frappée d'une hache à double tranchant de Thraetaona, les bataillons orientaux mettent à mal les défenses du Gondor.

Mais Thraetaona périt au combat en 500 TA, face à Tarostar Romendacil. Les Orientaux, sans chefs, refluent momentanément à travers la steppe. Le fils de Thraetaona, Thagimasadas, tout jeune lors de la mort de son père, reprend sa hache sauvée du désastre, rassemble de nouveau les cités divisées par l'échec de Thraetaona, et repart au combat. Victorieux, il écrase l'armée de Tarostar Romendacil en 541 TA. Mais sa victoire est sans lendemain. Le successeur de Tarostar Romendacil, Turambar, balaie les envahisseurs. Thagimasadas et ses gardes, qui combattent au plus fort de la bataille, sont submergés par les armes du Gondor. Thagimasadas meurt; son corps ne sera jamais retrouvé mais sa hache sera rapportée par les survivants de sa garde. Conservée dans un temple de la rive est de la mer, on l'appellera la Hache de Rhûn, et sera considérée comme l'apanage de quiconque parviendra à unir à nouveau les cités.

La Marche de Rhûn

Après cette défaite, les cités de Rhûn connaissent de graves difficultés. Celles-ci sont d'abord liées à l'échec de la guerre contre le Gondor. En 550 TA, les terres situées entre l'Anduin, Rhûn et le Dorwinion sont conquises par Turambar et les cités orientales à l'ouest de la Mer sont contraintes de verser un lourd tribut à Osgiliath. Elles sont désormais pour le Gondor la Marche de Rhûn. Ces cités sont soumises à la surveillances des Nortmen, cantonnés là par les rois du Gondor pour surveiller la région. Appauvries, humiliées, leur puissance est réduite à rien. Mais les cités orientales situées plus à l'est restent indépendantes, quoique soumises à de fréquents raids des Nortmen. Cependant, elles reprennent peu à peu de la vigueur, et peuvent même mener des raids d'envergure au XIIIe siècle TA. En 1246, Minalcar écrase une armée venue de l'est de Rhûn, qui s'était infiltrée dans la Marche avec la complicité de certains clans nortmen, et il affermit encore sa puissance sur les cités à l'ouest de la Mer en y installant des garnisons permanentes de soldats du Gondor. Quand aux autres cités, leur puissance militaire brisée ne leur permet plus de défier les soldats d'Osgiliath.

Vers 1300 TA, les Nazguls réapparaissent. Le Roi-Sorcier s'installe en Angmar pour menacer le royaume d'Arnor, plus fragile, et ses lieutenants commencent à répandre insidieusement une ombre sur les cités orientales. Les soldats envoyés lever le tribut sont de plus en plus confrontées à des refus de payer. Le brigandage se répand sur les rives de la mer de Rhûn. Des garnisons sont assaillies dans leur camp par des groupes rebelles, des patrouilles du Gondor sont prises dans des embuscades et disparaissent sans laisser de traces. Même les Salabrims s'agitent. Des groupes de Nains circulant sur leurs anciennes routes sont attaqués et pillés à l'occasion, en divers points situés entre les Monts du Fer et la Forêt.

C'est avec la Guerre Fratricide qui débute en 1432 TA que les cités de Rhûn retrouvent leur indépendance. Occupés par leurs conflits, Eldacar et Castamir ne s'intéressent plus à l'Est. Eldacar regarde au Nord, vers ses parents nortmen, et Castamir vers le Sud, les provinces d'Umbar et de Pelargir où se trouvent ses soutiens. Les garnisons de Rhûn sont rappelées pour se battre sur les rives de l'Anduin, et ne reparaîtront plus à l'est des Marais des Morts. Lorsqu'en 1447 Eldacar, débarassé de Castamir, s'attache enfin à mettre de l'ordre dans son royaume, il constate que les cités de Rhûn, tout comme l'Umbar, lui ont échappé. Après les dures batailles de la Guerre Fratricide, les forces du Gondor ne sont plus en état d'entreprendre une guerre de reconquête. Les Orientaux retrouvent une nouvelle fois leur indépendance.

Une Ombre à l'Est...

Mais celle-ci ne leur permettra pas de recouvrir leur puissance d'autrefois. Les Chroniques de Rhûn se font lacunaires et peu précises. Nombre de parchemins sont brûlés ou perdus dans les conflits de cette époque. Mais ce qui en reste révèle une situation troublée. Comme le reste de la Terre du Milieu, les Orientaux sont victimes de la Grande Peste de 1636 TA. Ensuite, la réapparition des Nazguls, et bientôt de Sauron lui-même, assombris lentement et profondément la vie des cités. Les conflits entre elle se multiplient, bien plus graves qu'au premier millénaire du Tiers Age. Les guerres à outrances deviennent la règle entre cités orientales. Elles amènent la ruine ou la décadence de nombre d'entre elles, subjuguées par une voisine plus puissante. Au contraire, des groupes rebelles issus d'une cité la quittent et fondent une nouvelle cité, destinée à péricliter très vite ou au contraire à supplanter la cité mère. Certaines cités sont ouvertement tombées sous l'influence des Nazguls.

D'autre part, les Salabrims se font agressifs. Les cités orientales voient périodiquement plusieurs clans se regrouper et fonder de vastes alliances. Celles-ci sont cités de plus en plus fréquemment dans les chroniques des cités à partir de la réapparition des Nazguls. Toutes ces alliances, au demeurant éphémères tants les clans des steppes sont farouchement indépendants, ne menacent pas le Gondor avant 1851 TA. Cependant, nombre de cités parmis celles qui ne sont pas encore tombées sous l'Ombre sont en butte à leurs raids, et sont parfois détruites. A partir de 1851 TA, la région de Rhûn est le territoire de vastes mouvements de peuples. Des clans salabrims particulièrement belliqueux fondent l'alliance connue au Gondor sous le nom de Gens des Chariots. A eux s'allient divers débris de peuples errants sur la plaine: roitelets de Khand déchus de leur seigneurie et chassés par leurs rivaux, tribus venues de l'Est lointain. On y voit même des ligues de guerriers errants, issus des cités orientales, prêts à tout pour conquérir un peu de gloire et beaucoup de butin.

En effet, les bouleversements à l'Est ont mis à mal les routes commerciales qui assuraient autrefois la puissance des aristocrates orientaux. Le commerce ne suffit plus pour assurer une richesse digne de leur rang. Les caravanes vers Erebor, Dale et Esgaroth se font rares. Celles vers le riche marché de Cair Andros ont totalement cessé, car c'est maintenant la route des invasions. Les clans salabrims assurant encore ces liens commerciaux apprennent le maniement de l'épée et du javelot, pour se protéger des multiples envahisseurs parcourant les plaines. Ayant pris force et assurance, ils ne sont plus disposés à laisser les aristocrates des cités leur imposer leurs conditions commerciales. Pour assurer leur renommée et l'entretien de leurs suites de guerriers, les seigneurs orientaux n'ont d'autre choix que de se lancer à l'aventure sur les plaines, à la guerre.

Ce ramassis de peuples, poussé par les machinations de Sauron, s'abat comme une avalanche sur le Gondor. Or, ces guerres interminables ont aguerri Orientaux et Salabrims, et favorisé le développement d'un armement efficace et solide. Les Gens des Chariots constituent une force redoutable, qui va faire trembler le Gondor. Si les cités orientales mentionnent dans leurs archives les fréquents passages de tribus étrangères poussant toujours plus à l'ouest, elles mentionnent également les seigneurs orientaux ambitieux ou ruinés, parfois les deux à la fois, qui se joignent à elles lors des raids vers l'Anduin.

C'est le moment de gloire des clans salabrims. Sous leur poussée, les Northmen sont balayés du Rhovanion et réduits en servitude. Les postes conservés par le Gondor dans le sud et l'ouest de la plaine sont détruits, et le royaume du Sud voit ses frontières cantonnées à l'Anduin. Les raids se poursuivent pendant presque cent ans, malgré la défaite infligée au Dagorlad par Calimethar, et malgré la révolte des Nortmen du Rhovanion. Les Chroniques de Rhûn ne mentionnent pas la mort au combat du roi Narmacil II, en 1856 TA, soit qu'on en ait pas eu connaissance sur les rives de la Mer Intérieure, soit que les parchemins le relatant aient été perdus. En revanche, plusieurs textes écrits vers 1945 TA racontent le retour dans les cités de Rhûn de bandes de guerriers ayant réchappés au désastre de l'Ithilien.

« En ce temps revinrent de l'Ouest les seigneurs Sangiban et Eochar et leurs guerriers, rescapés de la bataille de la Terre-Sous-l'Ombre [ainsi nommaient-ils l'Ithilien, en raison de sa position au pied de l'Ephel Duath]. Là tomba le seigneur Goar, puissant maître de guerriers valeureux, sous les coups des soldats du Roi de l'Ouest Maudit. Mais eux revinrent en vie. Ils prétendaient avoir tué lors de la précédente bataille, aux portes de la Terre Noire, un puissant seigneur ennemi, l'héritier même du Roi de l'Ouest... »

Nul doute que les « seigneurs Sangiban et Eochar » n'aient été les témoins, et peut être les acteurs, de la mort d'Artamir, fils aîné d'Ondoher, qui moururent tout deux sous l'assaut des Gens des Chariots, ainsi que Faramir, fils cadet d'Ondoher.

Néanmoins, les Gens des Chariots furent vaincus et balayés par Earnil jusque dans les Marais des Morts. Malgré la destruction de la grande alliance des clans salabrims, le Gondor ne put remettre la main sur la région de Rhûn. Au contraire, les Nazguls une fois réinstallés au Mordor vers 1980 TA, la région tomba davantage sous la coupe de l'Ombre. Installé à Dol Guldur, Sauron garde l'oeil sur cette région. Lorsqu'il est contraint à la retraite par le Conseil Blanc en 2063 TA, c'est dans la région de Rhûn qu'il se réfugie probablement. En tout cas, c'est à cette époque que se développent des temples consacrés à Sauron à l'est de la Mer.

Les Chroniques de Rhûn se font de plus en plus lacunaires à cette époque, à mesure que les cités passent plus profondément sous l'Ombre. Le Seigneur Ténébreux et ses vassaux se soucient peu d'écriture, tant que les hommes lui sont soumis et fournissent des guerriers. Il est clair cependant que la vie dans les cités se modifie profondément. Les derniers textes évoquent la disparition des Conseils, remplacés par des rois fidèles à Sauron. La fréquence des mentions d'achats d'armes et de levées de troupes dans les derniers parchemins des Chroniques montre que les cités de Rhûn, entièrement passées sous l'Ombre pendant la période de la Paix Vigilante, deviennent des résevoirs de mercenaires pour le Mordor.

Les mercenaires du Mordor

De fait, l'histoire ponctuée de combats épiques des cités orientales et l'ardeur guerrière de leur peuple ont favorisé l'émergence d'une grande puissance militaire et de techniques de combat et d'armement inconnues à l'ouest de l'Anduin. Cuirassés de métal, protégés par de grands boucliers, les Orientaux combattent en phalanges serrées et organisées. L'usage de la hallebarde permet des formations de guerriers profondes, dont l'impact est irrésistible. Les capitaines en portent parfois une version plus petite, en lieu et place d'épée.

L'usage du char de guerre est une autre particularité des Orientaux. Si les Gens des Chariots s'en servaient uniquement pour leurs migrations, les Orientaux en ont adopté une version plus légère, destinée au combat. Mais ces chars nécessitent un entraînement spécifique pour arriver à les maîtriser. Ils sont difficiles à diriger en terrain accidenté ou forestier, et coûteux à entretenir. Leur utilisation au moment de la Guerre de l'Anneau dans les plaines du Rhovanion est une survivance d'une pratique guerrière ancestrale. Ils sont de plus en plus remplacés par la cavalerie cuirassée des cataphractes.

L'usage de machines de guerre s'est répandue chez les Orientaux, probablement en imitation des catapultes et balistes produites par les Orques dans les arsenaux du Mordor. De ce point de vue, les Orientaux ont réussit à dépasser leurs modèles.

Brodda, lieutenant de Sauron et Seigneur de Rhûn

Vers 3000 TA, toute information cesse définitivement de parvenir à l'Ouest sur les Terres de Rhûn. A cette époque cesse également la rédactions de parchemins dans les cités orientales. En prévision de sa guerre, Sauron a probablement appesanti son contrôle sur une région essentielle à la préparation de l'invasion de l'Ouest, bloquant les routes menant aux terres de Rhûn. Le peu que l'on sait de l'histoire des cités orientales à cette époque vient surtout des récits collectés après la soumission des Orientaux au roi Elessar.

Vers 3000 TA, un puissant aristocrate oriental, dont la famille fut l'une des premières à faire allégeance à l'Ombre lors du retour des Nazguls, pris en peu de temps le contrôle des cités orientales. Son nom était Brodda, un fidèle vassal de Khamûl l'Oriental. Pour asseoir son autorité sur les terres de Rhûn, il s'empara de la Hache de Rhûn, que nul n'avait revendiqué depuis la mort de Thagimasadas, 2500 ans auparavant, et se proclama Seigneur de Rhûn.

En prévision de la guerre contre l'Ouest, ses ordres étaient de mettre sur pieds les armées orientales nécessaires pour épauler les Orques et les Haradrims au Gondor, et de diriger lui même une puissante force orientale contre Dale, Esgaroth et Erebor, le long de la vallée de la Celduin. Il recruta parmis les débris des Salabrims des groupes d'éclaireurs, avec pour mission de contrôler étroitement les pistes du Rhovanion, et en particulier toutes celles longeant la Celduin ou menant vers l'Ouest. Ces éclaireurs, habitués à la vie des chasseurs des steppes, savaient se rendre presque invisibles dans les herbes de la prairie. Armée d'arcs, de javelots et de courtes épées, ils excellaient dans la traque et l'embuscade. Aragorn fut à plusieurs reprises attaqué par des groupes d'éclaireurs orientaux lorsque, entre 3009 et 3017, il fouillait la vallée de l'Anduin, la Forêt Noire et le Rhovanion à la recherche de Gollum.

Mais la mission des éclaireurs de Brodda était surtout de maintenir une pression croissante sur les royaumes du Nord, et en particulier sur le plus fragile d'entre eux: Dale. Les attaques des éclaireurs orientaux devinrent suffisament menaçante pour que Brand s'ouvre de ses inquiétudes au roi Daïn, qui a lui même reçu la visite d'un Nazgul. Lorsqu'en octobre 3018 Gloin fit part de cette situation au conseil d'Elrond, il est déjà trop tard. Les concentrations des troupes orientales étaient achevées autour de la mer de Rhûn. Les éclaireurs harcelaient Dale depuis plus de deux ans, lorsque vers la mi-janvier 3019, les forces de Rhûn s'ébranlèrent pour surprendre le Val aux premiers jours du printemps.

Vainqueur lors de la bataille de Dale, le 19 mars 3019, Brodda guida ses troupes vers les Portes d'Erebor, où furent tués Brand et Daïn. Mais dix jours plus tard, la débâcle l'emporta les Hommes de Dale et les Nains mirent ses troupes en déroute. Brodda ne revînt pas dans l'Est avec les fuyards de ses armées. On pense dans le Val qu'il est mort lors d'un combat d'arrière-garde, sur un gué de la Celduin en aval de Dale, alors qu'il tentant d'enrayer la déroute de ses guerriers. Lui et les survivants de sa garde auraient succombé face à un fort groupe de guerriers nains, et la Hache de Rhûn aurait disparu dans les flots de la Celduin.

Modifié par Petit uruk joyeux
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Il me semble pourtant avoir comprit qu'il s'agit d'un background inventé par PUJ, ce qui n'est pas la même chose qu'une synthèse des écrits de Tolkien faites pour les autres peuples. Ceci explique cela.

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J'en pense qu'après lecture, je m'y suis trompé et c'es pour ça que je l'ai mis en épinglé. Quand le style et l'imagination s'en mêle, on se crois en plein Tolkien.

Je le laisse tout de même en épinglé dans les Peuples de références.

Quoi ? C'est pas à moi qu'on parlait ?

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J'en pense mon cher PUJ, que c'est un gros boulot intéressant, mais qu'il vaut mieux ne pas mélanger les genres avec les synthèses, donc bien signaler dans l'épinglé que c'est pour une bonne part une création originale, histoire qu'un petit malin ne nous le resserve pas à la sauce Made in JRRT.

Edit Xev74 : bonne idée, j'édite l'épinglé :ph34r:

Modifié par Xev74
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  • 4 semaines après...
Quand le style et l'imagination s'en mêle, on se crois en plein Tolkien.

C'est pas forcémment un mal...

Tolkien n'a pas pu tout décrire et il affirmait lui-même dans une de ces lettres, avant que leSDA ne connaisse un pareil succès, qu'un de ses rêves les plus fous était qu'un jour quelqu'un d'autre poursuive son oeuvre...

Donc à condition que ce soit fait avec talent et en respectant "l'esprit" de la TDM (c'est à dire pas de High-fantasy ou de délire à la con), ca ne me déange pas que l'on invente des éléments nouveaux à la TDM.

Quand aux orientaux, ils sont clairement inspirés de l'Empire Perse, un assemblage de peuples soummis à une autorité commune et unique...

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