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Le Médaillon des Quatre


Inxi-Huinzi

Messages recommandés

Allez c'est parti !!!!

Personnages :

Anir : Chef mercenaire intransigeant. Aux ordres d'un mystérieux puissant commanditaire.

Bob : Balafré, confiant, respire le vice comme l'arnaque.

Brader : Héritier de la banque de Lensort. Cette position lui permet de devenir Duc de la ville même si le conseil des Dix règne sur tout le quartier mal famé de la ville.

Eleth : Mentor elfe noir de Gerheim

Feleru : Petit paysan malin. Frère de Jeru et Rihu.

Flam : Propriétaire de l'hôtel où vivent les trois à la capitale.

Fran : Habitant du village du col. Coiffé avec une tresse se séparant en deux dans son dos, cousin de Ran.

Gemi : Sergent en charge de l'approvisionnement.

Gerheim : Elfe noir ayant grandi au milieu d'humains.

Henri : Semi noble assez jeune, concentré lors de ses parties de poker, chemisier rouge sur chemise blanche.

Jeff : Enfant assez malin. Il sert d'informateur dans Lensort.

Jeru : Grand paysan, il parle souvent en oubliant des lettres. Frère de Feleru et Rihu.

Jo : Capitaine voleur de l'un des Dix.

Lensort : Ville du centre nord-ouest de l'ancien empire. Formée d'une population plutôt pauvre. Le Duc de Lensort est Brader. Une énorme cathédrale forme le centre de la ville.

Lieles : Inquisiteur nommé à cette place après que Loriol ait tué son père adoptif.

Loriol : Jeune enfant mordu par un loup-garou. Cette morsure le rendra adulte trop tôt. Son esprit restera celui d'un enfant.

Mike : Capitaine imposant maniant une épée à deux mains avec une facilité déconcertante.

Petre : Premier des ministres

Pierre : Paysan tout en blanc, nerveux, faible d'esprit et endetté.

Ran : Habitant du village du col. Cousin de Fran. De six ans son aîné. Visage plus fin et cheveux plus courts.

Rihu : Paysan joueur. Frère de Feleru et Jeru.

Vetalas : Noble humain qu'on a tenté d'empoisonner. Sa transformation de vampire en sera bouleversé. Personne riche et anciennement entrepreneur.

Course à la gloire : Black Jack

Empereur = as

Prince = roi

Intro

L'histoire que je vais vous conter se déroule il y a fort longtemps. A une époque où l'Empereur peinait à faire respecter un ordre à moitié corrompu. A une époque où les Empires et Royaumes étaient tellement débordés par les guerres civiles qu'ils ne se tournaient pas vers l'extérieur. Peu de commerce et des routes dangereuses. Des terres occupées par toutes sortes de créatures et des villes si recluses que ses habitants en eurent presque oublié qu'il y avait un ailleurs.

Une époque de loups et de charognards. Un siècle de famine et de carnage. C'est à cette époque qu'on aurait vu les dernières traces de la Première Race.

Tout a commencé dans un petit village du sud de ce qui sera plus tard l'Empire. Non pas que les frontières de l'Empereur n'englobent pas cette région mais La Capitale était si loin que personne ne pouvait se vanter d'y être allé. Le petit village se composait d'une centaine d'habitants et moitié moins de maisons. Toutes n'étaient pas occupées et c'était le signe indéniable de ces temps agités.

Le village avait été bâti au centre d’une clairière. Autour de celui-ci, les quelques champs permettant aux villageois de se sustenter étaient la seule richesse. Majoritairement du blé et de l'orge ainsi que des bêtes pour la viande rouge et quelques chevaux. Au milieu du village, il y avait un entrepôt qui servait aussi de salle de conseil quand les habitants devaient plancher sur un sujet extraordinaire. C'était un des rares bâtiments en pierre tandis que les autres maisons étaient surtout en bois, de un à deux étages.

Les familles étaient mises en avant et la solidarité était le maître mot d’une ville à part. Il n'y avait pas de religion et les esprits étaient conservateurs. Les superstitions étaient monnaies courantes et il ne fut pas rare qu’une femme soit brûlée ou noyée après être accusée de sorcellerie. Il n’était pas bon d’être différent dans ces régions. Non pas que les chasseurs soient dangereux mais un village en colère, de surcroît xénophobe, était rarement clément face à des choses qui dérangeaient leurs petites habitudes.

C'était un village comme parmi tant d'autres qui ne connaissait que rarement de troubles. Les habitants était tous agriculteurs et ne cherchaient pas à se diversifier même si quelques rares métiers avaient fait leur apparition.

Le personnage, qu’un destin bien sombre guette, naquit dans ce même village. Le père, un homme bien bâti était l’un des bûcherons et paysan du village. L'homme avait des cheveux roux noués en une natte et une veste sans manche, faite de poils d'ours, lui couvrait le torse. La mère, petite femme à l'aspect bourru, était brune et pas spécialement belle. Ce couple avait enfanté qu'une seule fois, un mâle, Loriol. Ce petit homme, bambin discret du village, avait la même tignasse que sa mère et passait sa journée à chasser les bêtes qui infestaient le champ de ses parents.

Comme tous les enfants de huit ans, il avait un sens inné pour les caricatures et les utopies. Loriol ne savait pas ce qu’il y avait au-delà de cette forêt mais un jour, il le saurait. Il en était convaincu. Son désir de découvertes n'avait d'égal que l'amour qu'il avait à l'encontre de ses parents et pour lui, rien ne pourrait jamais changer ça. Mais le jour que préférait l'enfant n'avait lieu qu'une fois par cycle de lune. Quand cette dernière était pleine, les anciens du village racontaient des histoires plus ou moins effrayantes pour transmettre leur savoir mais aussi pour garder ces fils dans leur communauté et qu'ils ne partent pas ailleurs.

Le reste du mois, il le passait surtout aux champs, près de son père où il le regardait s’activer et apprenait à reconnaître les plantes de toutes sortes. Ensuite, dès que le soleil déclinait, il devait rejoindre sa mère qui lui confiait souvent la tâche d’aller chercher du petit bois pour le banquet nocturne. Tous partageaient le même repas, juste à côté de l’entrepôt. Les tables étant mises en carré et les enfants jouant le rôle de serveurs. Il ne fallait pas traîner et il n’était pas rare d’entendre les cuisiniers et les intendantes râler sur l’efficacité des jeunes qu’ils trouvaient de plus en plus incompétents.

Voici ce que faisait Loriol depuis trois bonnes années. On peut se demander alors ce qui aurait pu troubler cette paix quasi-millénaire. Car bien qu'ils ne le sachent pas, ce village était l'un des plus anciens du royaume mais les maladies et les bêtes ont contribué à sa non expansion. Mais désormais, quelque chose qui dormait allait se réveiller et les anciennes valeurs allaient être bouleversées. Tout cela aura une fin, bien sûr mais cela ne serait pas pour cette génération ni pour cette histoire.

Tout changea lors d'un jour comme les autres. Loriol était confiné chez lui depuis quelques jours car une importante meute de loups avait été repérée non loin. Comme la menace ne semblait pas imminente et que les chasseurs ne les débusquaient pas, l'activité avait repris prudemment dans le village. Loriol ramassait du bois comme à son habitude lorsque cela arriva.

@+

-= Inxi =-

Modifié par Inxi-Huinzi
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Tiens, un modo qui fait un brin de SMS (dans le titre) ? Bon, j'arrête de dire des conneries, je vais me faire tirer les oreilles. On a bien comprit que c'est le titre qui était trop long ...

Cette nouvelle saga commence bien. Je n'ai pas vu de fautes, il ne doit pas y en avoir beaucoup (pas du tout ?).

Ca ne se passerait pas pendant l'époque des 3 Empereurs par hasard ?

Tiens donc, encore un gosse qui rêve encore de quitter les lieux pour voir le monde. Ca me rappelle un certain N. (désolé, je n'ai pas le copyright, je ne peux donc mettre son nom complet).

El'

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alalala, notre bon vieux Inxi demarre une autre saga :devil: !! En tout cas ,l'intro ressemble fortement à une histoire faite par un modo de ce forum hors norme j eme demande si ce n'est pas simplement du plagiat que tu fais la ^^!! Sinon comparer à l'histoire dont je te parle on voit comme une sorte d'évolution^^! Tu prend plus ton temps presente mieux l'époque! Bref y'as eu du changement et c'est trés bien !!

bravo a toi !! 5remarque c'est pas trop tot que tu commence une nouvelle histoire!! J'allais commencer a raler :devil: )

megophias, a l'ecoute !!

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On peut dire que je l'attendais impatiemment cette nouvelle saga!

Et elle commence plutot bien , d'ailleur , l on remarquera une certaine similitude avec le début de l'ascencion d'un héros : un petit village , un jeune garcon , une envie d'ailleurs de découvrir le monde ...et c'est tant mieu: j'adore ce genre de commencement :devil:

Je n'ai pas remarqué d'erreurs , si'il y en a,elles ne sont pas genantes, a part celle la peut etre :

L’histoire que je vais vous compter

Conter plutot ... :devil:

J'adore , la suite

++

Modifié par oeildenuit
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Invité Lord Valten Wayne

lorsque cela arriva.

@+

-= Inxi =-

Arg qu'elle est dure cettte fin, j'en bave sur mon clavier ...

C'est une honte ! Une si belle narration, l'histoire et introduite avec talent, et le pauvre lecteur se retrouve tout dépitié à attendre la suite ... Non mais vraiment, j'vous jure ...

---------

:devil:

---------

:devil::P j'adore, rien à redire ...

Ah si !

Ce couple avait enfanté qu’une seule fois

J'aurais bien mis une petite négation ...

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Invité Kroxigor

Alors alors, le râleur arrive ( mais non pas dès la première partie :P ).

Je n'ai pas vu de fautes, il ne doit pas y en avoir beaucoup (pas du tout ?).

Attends de voir quand Gemini va passer :D

d'ailleur , l on remarquera une certaine similitude avec le début de l'ascencion d'un héros : un petit village , un jeune garcon , une envie d'ailleurs de découvrir le monde ...et c'est tant mieu

J'ai l'impression qu'on pense tous la même chose, mais ne serait ce pas fait exprès pour montrer que c'est un ancêtre de Neldirage? ( à peine une partie et je m'invente déjà la suite :P )

Sinon, un peu court par rapport à ce que tu nous fait d'habitudes mais bon, pour une intro, on dira que c'est normal.

La suite :devil:

Kroxigor ( ton lecteur le plus attentionné: Si c'est moi! :devil: Puisque je vous dis que c'est moi! :P )

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Hej hej à tous et à toi Inxi-Huinzi,

Bon alors c'est reparti pour 250 pages de saga, pour une fois je serais pas à la masse et je pourrais suivre cela attentivement... Mais j'avoue que je suis un peu déçu par cette introduction, cela fait un peu convenu, la période de trouble, le retranchement des villages, cette "paix quasi-millénaire", et la prédiction du changement, c'est dommage... C'est un peu trop annoncé.. Enfin on verra bien la suite. Par contre c'est assez gênant ce passage:

Tout changea lors d’un jour comme les autres. Loriol était confiné chez lui depuis quelques jours car une importante meute de loups avait été repérée non loin. Comme la menace ne semblait pas imminente et que les chasseurs ne les débusquaient pas, l’activité avait repris prudemment dans le village. Loriol ramassait du bois comme à son habitude lorsque cela arriva.

En fait il se retranche mais en fait non, c'est un peu contradictoire là, c'est étrange. Enfin bon on verra bien ce que tu mijotes, sur ce je repars à la lecture de ta première saga, car je suis encore loin de la fin...

Tchô, "L'aventure est chez toi mais tu n'en savais rien"...

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Bon alors c'est reparti pour 250 pages de saga, pour une fois je serais pas à la masse et je pourrais suivre cela attentivement... Mais j'avoue que je suis un peu déçu par cette introduction, cela fait un peu convenu, la période de trouble, le retranchement des villages, cette "paix quasi-millénaire", et la prédiction du changement, c'est dommage... C'est un peu trop annoncé.. Enfin on verra bien la suite

Voilà qui résume assez bien ma pensée:

Un peu trop classique surtout par rapport à l'ascension d'un héros, en plus que ca commence aussi au sud de l'empire...

Ensuite, il faudrait savoir, tu nous parles d'un village sans religion, et tu nous parles de superstition, le pas n'est pas grand entre les deux. Surtout qu'une société aussi recluse que tu nous la décris ne pourrait que très difficilement vivre sans un dieu pour calmer ses angoisses et ses peurs de l'inconnu, ou alors ton village est vraiment très superstitieux.

(mais bon je sais, tout le monde se fout de ma minute du réaliste pseudo-historique :devil: lol)

ce village était l’un des plus anciens du royaume mais les maladies et les bêtes ont contribué à sa non expansion

avaient non?

Finalement, j'ai une question qui me titille après la citation du passage des trois empereurs, tu as la même carte(avec quelques changements) que warhammer, mais ton monde a-t'il aussi le même historique(avec quelques changements) que warhammer?

Oh pitié que non :devil: .

@+

Modifié par the rabbit
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Allez, voici le chapitre hebdomadaire !!! Je sais qu'il y a des ressemblances :lol: C'est parce que Iliaron m'avait fait une remarque sur l'Ascension qui a en fait conditionné l'élement perturbateur de cette première grande partie. Donc oui, c'est normal qu'il y ait des similitudes ! Même si elles s'arrêtent là ! A un autre moment ca ressemblera, au moment perurbateur en fait :D Bon ça vous interesse pas ? D'accord j'envoie la suite :D J'espère que vous serez toujours plus nombreux à aimer et à me dire ce que vous attendez de mon texte ou ce que vous changeriez ! Allez let's go !

Chapitre 1

Loriol entra dans la forêt par le plus proche sentier du village. Le chemin était à cet endroit assez utilisé, comme le prouvaient les traces de pas profondes des bûcherons. Loriol leva la tête dans l’espoir de voir son père. Il était parti depuis quelques heures et il y avait peu de chances de voir l’homme chargé de bois revenir. De plus, les menaces rôdant dans la région n’avaient pas dû améliorer la chose. Maintenant, personne ne partait seul dans la forêt ce qui devait considérablement ralentir le père de Loriol. Heureusement pour son papa, dès le lendemain, il serait au champ et il y aurait moins de risques.

Lui, en attendant, il comptait bien faire la fierté de ses parents qu’il aimait par-dessus tout. Sa mère lui avait confié la dure tâche de trouver du petits bois ainsi que quelques plantes aromatiques pour le dîner du village. Comme la veille Loriol était resté proche du sentier, il décida de s’enfoncer un peu dans la forêt pour mener à bien sa quête. Il tourna après un grand févier. Le printemps approchait et les feuilles viraient lentement au vert. Loriol aimait cette période, les chaleurs arrivaient et c’était bien plus agréable que les froids mordants qu’ils avaient connus.

Au loin, Loriol entendit des chasseurs frouer. Cela contribua à le rassurer. Autour de lui, tout était silencieux. Les arbres se balançaient sans bruit sous un faible vent et même les feuilles voulaient se faire discrètes. Un léger brouillard s’était formé en ce début de soirée et concentrait la lumière dans de fins faisceaux. Loriol commença sa besogne et se pencha pour ramasser des branches qui feraient l’affaire. En travaillant dans les champs, le jeune enfant avait appris à reconnaître la végétation contaminée du pourridié. Cette maladie qui touchait, entre autre, les vignes, était le principal problème des adultes du village qui avaient recensé quelques cas. Loriol n’avait pas compris grand-chose, juste que c’était mauvais et qu’à cause de ça, il allait mettre plus de temps à trouver du bon bois.

Les feuilles avaient recouvert le sol depuis si longtemps qu’elles semblaient ne faire plus qu’un. Cela facilita la tâche à Loriol qui ne devait se soucier alors que des branches qui étaient au-dessus. Les autres étaient trop humides et trop molles pour faire un bon feu. Au pire, elles feraient beaucoup de fumée ce qui ferait râler une fois de plus les cuisiniers. Le visage de Loriol s’éclaira d’un sourire. Ce n’était pas qu’il aimait mettre la panique dans les cuisines mais, comme quand il faisait bien, il se faisait quand même rabrouer, il n’hésitait pas à leur rendre parfois la monnaie de leurs pièces. Il se convint néanmoins cette fois-ci de ne pas leur jouer de mauvais tours. Il n’était pas d’humeur…

Il ne savait pas à quoi cela était dû mais il avait mal au ventre. Comme quand il était stressé… Le soleil était désormais voilé et il faisait de plus en plus nuit. Le vent se levait et les branches semblaient s’être remises à craquer. Là, Loriol commençait à avoir peur. Autant les couleurs orangées du début de soirée était douces autant les premières lueurs de la nuit étaient terrifiantes. On y voyait encore bien mais les grandes ombres qui s’allongeaient autour de lui, comme pour l’encercler, lui semblaient menaçantes. Loriol calma sa respiration saccadée après moult regards autour de lui. Son père n’aurait jamais été apeuré dans cette situation et pour se prouver qu’il n’était plus un bébé, il décida de continuer sa quête de brindilles.

Le vent se fit mordant et Loriol noua sa veste après avoir posé les branches sur le sol. Le garçon se demanda alors pourquoi dans ce genre de situations, il n’y avait jamais de signes rassurants : le bruit des oiseaux, des voix d’hommes… Il soupira. Pour une fois, il serait content de déambuler à travers les tables pour servir les adultes. Des feuilles froissées alertèrent sa vigilance. Il plissa les yeux mais ne vit rien. Loriol se trouvait au centre d’un bosquet. Totalement isolé et ne sachant plus quelle direction prendre. Il avala sa salive et reprit le chemin du retour. D’abord doucement puis lorsque son cœur s’emballa, en courant.

Il fuit comme jamais, avec la terrible sensation qu’il était en danger. Il sauta par-dessus une vieille souche et même si la moitié de son chargement lui échappa des bras, il n’en eut cure. Il jeta un regard paniqué en arrière pour essayer de voir son poursuivant, il n’y avait rien. Il se concentra de nouveau sur sa course et grimaça quand une branche lui fouetta le visage. Le sang coula lentement le long de sa joue. Il s’essuya fugacement sans s’arrêter de courir. Quand ses poumons furent en feu et que sa tête lui tourna, il préféra s’arrêter. Il s’assit tel quel au sol. Il écouta les alentours en essayant de ne pas prendre en compte son souffle haché. Appuyé sur ses deux mains, il s’allongea quand il comprit que son imagination lui avait joué des tours.

La route était juste derrière lui : Dans cinq minutes, il serait chez lui. L’enfant remonta le chemin, sa conscience lui criant toujours de se méfier. Après une minute, il les entendit : Ces cris sourds, ces hurlements du tréfonds des ténèbres. Ces sons monocordes et crescendos, vite repris par une foule de congénères. Ces bruits qui rappellent une époque oubliée, une époque où on ne luttait non pas pour le pouvoir mais bien pour la survie… Des siècles où les hommes étaient traqués tel du vulgaire gibier, luttant pour le moindre morceau de territoire. Ces bruits qui rappellent à l’homme que d’autres ont été leurs adversaires et que ce n’est pas terminé. Les longues plaintes sonores firent vite comprendre à Loriol que s’il restait là, il signerait son arrêt de mort.

Il était pratiquement encerclé par la meute. Il entendait. Ces bruits de course, ces grognements lointains qui se rapprochaient. Le village les avait sûrement aussi entendus. Cela voulait dire qu’il serait seul. Personne ne viendrait à son secours. Tout le monde allait s’enfermer chez soi et il allait mourir comme un moins que rien. Loriol se remit à courir les larmes aux yeux. Il ne savait pas ce que c’était mourir mais il ne voulait pas savoir. Il voulait rester près de son père et de sa mère. La fois d’après, il fut certain que la meute était juste derrière lui. Il eut l’impression de sentir leur souffle chaud et leur museau dégoulinant de bave juste sur son cou.

Il se jeta en avant et roula dans la boue avant de s’immobiliser, recroquevillé comme un fœtus. Il n’y avait plus de bruit. Comme si tous les loups avaient fui dans une autre direction. Loriol resta de nombreuses minutes ainsi terrifié. Il finit par se remettre debout et, tremblotant, ramasser une grosse branche pour vendre chèrement sa peau en cas de retour des bêtes. Il savait qu’il n’avait aucune chance mais il se sentait ainsi plus confiant. La nuit s’était désormais bien installée et les ténèbres avaient pratiquement envahi les lieux. Loriol imaginait un loup derrière chaque virage, derrière chaque arbre, sous chaque fourré. Il perçut un son derrière lui alors qu’il allait enfin sortir de la sombre forêt. Il fit volte-face mais seules de virevoltantes feuilles le surprirent. Loriol recula d’un pas. Lentement, comme si le fait de se rapprocher de la frontière que formait l’orée ralentissait le temps… Un pas lent, puis un autre.

Son instinct lui intima l’ordre de s’arrêter. Ce sentiment, plus fort que jamais, lui révéla, mieux que l’auraient fait ses yeux, la présence d’une bête derrière lui.

Un majestueux loup se tenait entre son village et lui. Son pelage était d’un blanc complet contrasté par une crête noire qui longeait sa colonne vertébrale. Les deux yeux le fixaient et semblaient aussi étonnés que les deux globes exorbités qu’arboraient Loriol. Le loup ne semblait pas agressif. Enfin c’est ce que pensa l’enfant : Sa tête était droite, ses oreilles dressées et sa queue relâchée. Son père lui avait rapidement appris à reconnaître que ces signes prouvaient que la bête ne se sentait pas en danger. Cela eut pour effet de rassurer Loriol qui était vraiment paralysé. Mais cela eut aussi pour effet de piquer son ego : le loup n’avait pas peur de lui !

C’est peut-être ça qui poussa Loriol à tenter un pas en avant. Le loup pencha légèrement la tête et observa ce petit être qui était à peine plus grand que lui. A présent, l’enfant était assez près pour distinguer les quelques détails qui caractérisaient le plus l’animal. Ce qui le marqua surtout, ce fut des yeux, non pas jaunes comme le reste de son espèce, mais verts… Loriol, voyant que le loup n’était pas menaçant, eut presque envie d’aller caresser ce gros chien. Son instinct le poussa quand même à rester sur ses gardes.

L’enfant fit un léger pas sur la gauche ce qui le rapprocha d’un vieil arbre. La bête se décala de même. Loriol prit une grande bouffée d’air et calma les battements de son cœur. Il put ainsi se pencher lentement et attraper la grosse branche qu’il avait perdue. Il fit un nouveau un pas sur le côté et le loup resta face à lui. Ils avaient parcouru un quart de cercle. Loriol reprit confiance et espéra qu’il pourrait continuer jusqu’à ce qu’il se trouve du bon côté du chemin et qu’il court ainsi jusqu’au village. Des bruits de feuilles écrasées alarmèrent Loriol. Peut-être que son père venait le sauver !

Aux grognements qui s’élevèrent dans les airs, ce n’était pas son père… Le loup blanc aboya une fois et même Loriol, qui n’était pas de leur espèce, comprit qu’un ordre des plus autoritaires venait d’être donné. Les autres loups rebroussèrent à contrecoeur laissant là un morceau de viande des plus appétissants. Loriol, pensant que la blanche bête était de son côté, tenta de forcer le passage mais la vivacité du loup le prit par surprise et il lui bloqua le passage. Ce coup-ci, la bête grognait pour faire reculer Loriol qui n’avait pas d’autre choix que de faire doucement marche arrière. Les oreilles étaient cette fois-ci repliées et l’enfant vit nettement les dents du loup qu’on disait pouvoir écraser n’importe quel os.

Une fois que Loriol ait été repoussé jusqu’à sa position initiale, le loup redevint pacifique. L’enfant ne savait plus quoi faire : qu’est-ce que l’animal pouvait bien attendre de lui ? Ses yeux verts étaient si troublants… C’était comme s’il voulait lui dire quelque chose. Loriol secoua sa tête, il devenait fou. Ce n’était qu’un loup… un prédateur et lui était sa proie. Cette dure réalité ramena Loriol à la raison et il serra de plus ferme son bâton. Il ne périrait pas sans combattre ! Maintenant, il fallait savoir quand. L’enfant plissa les yeux et se courba en avant. Une petite larme coula quand il comprit qu’il allait revoir son grand-père dans l’ailleurs. Il aurait voulu faire un dernier câlin à ses parents.

Soudain, alors que Loriol surveillait une brèche dans laquelle s’engouffrer bien qu’il ne savait pas s’il aurait la force suffisante pour rendre son bâton dangereux, une voix divertit les deux adversaires. C’était son père… Loriol eut presque envie de pleurer si le loup n’avait pas paru si terrifiant qui lui coupa toute envie de quoi que ce soit. Le père courut droit sur lui en gesticulant et vociférant comme un beau diable. Le loup blanc retourna la tête et Loriol tenta le tout pour le tout en abattant son arme sur le crâne de la bête.

Le bois pourri explosa à l’impact. Le loup, surpris, fit un petit bond en arrière accompagné d’un jappement de détresse. Bien vite, il se remit d’attaque et grogna. Loriol, désarmé face à ce qui serait sûrement le plus terrible échec de sa vie, restait immobile face au prédateur. Il regretta souvent de ne pas avoir couru à la rencontre de son père. Il tourna lentement la tête vers celui-ci qui agitait les bras de façon désordonnée. Derrière lui, les chasseurs essayaient de tenir le rythme du bûcheron-paysan.

L’image suivante dont Loriol se rappela, fut d’être à terre en train de crier. Le loup s’était jeté sur lui et l’avait attaqué à la jambe. Loriol criait tandis que la bête le tirait en bougeant la tête de droite à gauche comme si elle voulait lui arracher le membre postérieur. Il avait mal, ça il le sentait. Cette brûlure intense là où les dents avaient perforé la peau sans difficulté. A chaque mouvement, Loriol avait l’impression que les canines de la bête ne pourraient aller plus loin mais à chaque pression elles transperçaient un muscle déjà bien affaibli.

Puis d’un coup, tout cessa. La peur, les cris… Loriol prit une sorte de recul, comme s’il était aspiré ailleurs. Il voyait sa jambe saigner abondamment dans la gueule du loup, il se vit aussi tirer sur une dizaine de mètres dans les feuilles mouillées laissant une nette traînée sur son passage. Même ses mains avaient tenté de retenir la terrible pression de l’animal mais il ne lui était resté que des branches et des racines. Il voyait sa vie, des lieux, des temps anciens. Des guerres, des crimes, des traques, des créatures sans nom se battre avec fureur. Exactement ce que les anciens racontaient le soir : Il apprenait des choses… Mais là, Loriol avait l’impression de sentir le sang dans sa bouche. Peut-être était-ce celui de sa joue ?

Puis alors que Loriol allait fermer les yeux après cet éprouvant moment, son père le prit dans ses bras. L’enfant n’entendait plus rien mais il voyait bien que tout le monde était paniqué. Il se demandait ce qui pouvait en être la cause. Il vit ensuite son père couvert de son sang et les autres chasseurs courir en protégeant la retraite des derniers. A priori, le grand loup blanc avait fui… Le lâche, pensa Loriol en pensant qu’il aurait pu tuer le loup. Avant de s’endormir profondément, Loriol se demanda si ça aurait différent s’il avait eu les haches qu’étreignaient les amis de son papa…

@+

-= Inxi =-

Modifié par Inxi-Huinzi
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comme quand il faisait bien

Je crois que tu voulais mettre "rien" au lieu de "bien".

Bon laors attaquons. L'histoire se met en place, on a un évènement qui va perturber la vie du jeune garçon et je sens que le loup blanc aux yeux vets, on va le revoir. Je me trompe?

Sinon, c'est un niveau un peu en dessous de ce à quoi tu nous habituais quand même. J'ai été déçu, je l'avoue. Mais je ne m'en fait pas, ce n'est que mon avis.

La suite.

Kroxigor.

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Je vois que le changement d'Avatar n'est pas dû à l'hazard, non :lol: ?

Je ne vois rien à critiquer (zut, impossible de lui rendre la paraille! :D Oups, je parle où on peut m'entendre... :D ) Je crois que c'est un début bien prometteur pour une nouvelle saga... On va s'ammuser!

Mais j'avoue que je trouve ça un rien en-dessous de tes qualités, non? À moins que le flou un peu embêtant soit dû à l'extrème jeunesse du héros et sa grande confusion?

Bon, la suite! Et vite! :(

Ecthelion

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Lire tes textes est toujours quelque chose que j'attends avec impatience. :-x

Cette suite ne fait evidemment pas défaut .

Cette nouvelle sage (que j'éspere aussi interessante que la précédente) s'annonce plutot bien .

La description est plutot bonne , on ressent plutot bien la tension mais je trouve cependant que la déscription s' étale un peu en longueur , bien que de cette manière nous decouvrons ainsi un aspect de ton nouvel héros .

Je ne suis pas d'accord avec ceux qui disent que c'est en dessous de tes qualités , je trouve au contraire ca plutot bon et tout le monde sait que le début est toujours le moment le plus délicat lors de l'écriture .

LA SUITE

++

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Hey hey à tous et à toi Inxi-Huinzi,

recroquevillé comme un fœtus

Tiens tu fais dans la métaphore surréaliste maintenant :wink: , peut être voulais tu dire en position foetale ou quelque chose comme ça.

Des siècles où les hommes étaient traqués tel du vulgaire gibier, luttant pour le moindre morceau de territoire. Ces bruits qui rappellent à l’homme que d’autres ont été leurs adversaires et que ce n’est pas terminé. Les longues plaintes sonores firent vite comprendre à Loriol que s’il restait là, il signerait son arrêt de mort.

:D , tu nous l'as déjà sorti dans ton premier texte, pourquoi le remettre encore??? Bon à part cela, c'est vraiment pas mal, de l'émotion, de l'action, et on arrive un peu à voir les sentiments du petit, donc c'est franchement bien. En attendant a suite,

Tchô, "J'vous ai froissé, j'vous demande pardon, j'ai pas repassé ma leçon"...

Modifié par simous
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Maintenant, personne ne partait seul dans la forêt
Si ça avait été vrai, on aurait perdu une histoire...
il ne fut pas rare qu’une femme soit brûlée ou noyée après être accusée de sorcellerie
"avoir été", non ?
C’était un village comme parmi tant d’autres qui ne connaissait que rarement de troubles
"comme", ou "parmi", pas les deux; "des".
l’un des bûcherons et paysan du village
Au pluriel, non ?

Ce couple avait enfanté qu’une seule fois

Manque une négation.

les hommes étaient traqués tel du vulgaire gibier

"tels", non ?

jusqu’à ce qu’il se trouve du bon côté du chemin et qu’il court ainsi jusqu’au village

"coure", non ?

Une fois que Loriol ait été repoussé jusqu’à sa position initiale

"fut", non ?

bien qu’il ne savait pas

Il faut un subjonctif, non ?

Loriol eut presque envie de pleurer si le loup n’avait pas paru si terrifiant
"aurait presque eu...", non ?

Loriol se demanda si ça aurait différent 

Manque un mot.

Vivement la suite !!!

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En fait, je pense que c'est moins ! C'est autre ! :mrgreen: Vous aviez l'habitude de quelque chose de rythmé. Mais cela avait pu avoir lieu que parce que j'avais construit des choses avant ! Alors soyez pas si pressés ! Donc les trois prochains chapitres ( dont celui là ) : vous allez avoir l'impression que je raconte rien. Pourtant, comme j'ai pu le faire dans l'Ascension, je cache des indices discrets sur la suite ! Allez, voila, la suite :'( Toute douce :innocent:

Chapitre 2

Loriol se réveilla tard comme il le remarqua lorsqu’il ouvrit les yeux. Rarement il avait droit à de telles grâces matinées. Les draps avaient été changés et comme personne ne semblait se soucier de lui, il décida de traîner un peu au lit. Il fronça les sourcils en s’étirant. Il avait l’impression d’oublier quelque chose. Cette sensation fut vite dissipée par la caresse du drap sur sa peau. Pourtant, au niveau de sa jambe droite, le frôlement n’était pas le même. Loriol se souvint alors de la veille et de l’attaque du loup. Lui qui l’avait mis l’impression de ce réveil sur le compte d’un mauvais rêve…

Loriol parcourut de ses mains son corps de haut en bas en direction de la jambe qui avait été attaquée. Ses doigts furent arrêtés par un bandage des plus soigneux. C’était sûrement le vieux du village qui lui avait fait ça. L’enfant comprit alors deux choses : Son père était aller chercher le médecin après l’attaque et s’il avait accepté de venir c’était pour la simple et bonne raison que les loups étaient partis. Loriol soupira et sourit. Il était content de sa déduction. Les bêtes étaient parties et c’était tant mieux, il ne devait pas y avoir eu de ravages dans le village.

Loriol plia sa jambe et grimaça. La douleur était encore vive et il ne pouvait s’exécuter. Il s’assit alors sur le bord du lit en faisant bien attention. Il souleva la couverture pour la déposer à côté. Le bandage faisait tout le tour de la cuisse. Loriol ferma les yeux en espérant que ce ne serait pas trop grave. Il positiva. Un ancien du village avait déjà été attaqué et il n’en avait pas gardé de séquelles. Loriol bondit du lit tout en s’appuyant sur le mur. Le tissu blanc qui encadrait sa cuisse sembla rougir et l’enfant espéra ne pas avoir rouvert sa plaie. Pour l’instant, il avait chaud mais pas mal à sa jambe. Il tenta de s’appuyer dessus mais elle refusa de le porter et il faillit tomber.

Il atteint la porte de sa chambre et s’engouffra dans le couloir où ses vêtements traînaient sur le sol. Il les enfila malgré un pantalon déchiré et couvert de sang. Il n’avait que ça à se mettre pour l’instant. Il devait être peu après le repas de la mi-journée car sa mère avait rapporté des restes du midi qu’elle avait laissés sur la table. Le village avait donc mangé une viande que Loriol n’identifia pas mais sentait parfaitement ainsi que des tomates. L’enfant délaissa la viande pour ne manger que le légume et un morceau de pain. Une fois ce maigre repas avalé, il dépassa la table de chêne et poussa la porte de chez lui. Tout de suite à côté de cette issue, avait été construit un petit banc de bois où Loriol décida de s’asseoir. Il n’avait pas utilisé sa jambe mais il ressentait malgré cela une grande fatigue. Ce coup-ci, une mince tâche rouge était visible sur le bandage. La jambe avait quand même servit alors que Loriol l’avait pensée inactive.

Deux grands gaillards, que l’enfant connaissait comme étant amis de leur père, passèrent à côté de lui et rirent quand ils virent l’enfant de leur compagnon debout. Ils se réjouirent de le voir en forme après quatre jours à dormir. Cela étonna Loriol qui n’avait jamais pensé autant… Pourtant il bailla ce qui lui donna l’envie de retourner se coucher pour quelques jours. Ils lui souhaitèrent de bien se remettre et furent heureux que l’enfant ait réchappé au prédateur. De loin, Loriol put voir tout le monde lui faire des signes amicaux. Le village était à priori au courant qu’il s’était enfin réveillé. Ses amis vinrent même le chercher pour jouer mais cela ne l’intéressait pas et de plus, il ne se sentait guère l’envie de bouger.

Il trouva même le temps de donner un coup de main là où les femmes les plus âgées semblaient avoir besoin de lui : porter du linge et d’autres corvées. Même lors de moquerie facile, Loriol tourna sa propre blessure en dérision. Il discuta beaucoup avec la population qui voulait de ses nouvelles. Il raconta toujours avec plaisir son histoire et ne s’enragea pas des remarques péjoratives sur son comportement. Il finit par retourner s’asseoir sur son banc. La viande de la cuisine empestait et l’enfant décida de rentrer jeter au chien la nourriture. Une fois chose faite, il s’assit sur une chaise pour attendre ses parents. Un chien du village vint lui tenir compagnie et Loriol s’occupa en le caressant.

Sa mère rentra la première. Il était tôt mais, ayant appris que son fils s’était réveillé, elle se dépêcha. Elle le reconduisit jusqu’à sa couche et fit mander le docteur. Celui ne sembla pas heureux quand il vit l’état de son travail.

-Tu t’es déplacé, hein ! L’accusa le vieil homme dans sa barbe blanche.

Loriol hocha la tête timidement. Le vieil homme baragouina et commença à enlever le pansement. Loriol serra les dents et attrapa la main de sa mère en prévision d’une douleur qui ne vint finalement pas. Sa jambe était en piteux état.

-Tu as de la chance que le loup ne t’est pas donné de maladie.

Loriol tourna un regard apeuré vers celui de sa mère plutôt affolé. Un cousin de la famille avait été mordu par un renard et il avait eu très mal à la tête avant de mourir quelques jours après. Loriol ne pensait pas en être atteint car il avait seulement mal au niveau de la blessure.

-Bon ta jambe ne s’est rouverte que sporadiquement.

Loriol n’avait pas compris mais vu l’aspect de sa cuisse, il espérait qu’il s’en remettrait. Il doutait plus que précédemment dans la journée. Ca saignait à certains endroits et on pouvait voir vingt et une traces de pénétration. A quelques endroits, la peau avait été arrachée lorsque la gueule s’était retirée laissant la peau à nue.

-C’est une morsure quand même bien étonnante ! Releva le médecin. On dirait que le loup n’a pas voulu manger votre fils… Je pense que c’est dû à l’arrivée de votre mari. Il n’a eu le temps que de mordre. Quelques jours de repos et on verra les séquelles laissées par la blessure. Bon maintenant, on va passer un produit qui à des propriétés miraculeuses et apporté par un vendeur. Ensuite, tu devras boire de l’eau et te faire vomir. Ce traitement te mettra sur la bonne voie de guérison.

Loriol en doutait. Ce programme avait l’air d’être un vrai calvaire. L’homme posa une sacoche en cuir et sortit une petite fiole. Le produit était liquide et compact. Il était de couleur jaune et de petits matériaux flottaient à l’intérieur. Il aspergea une petite serviette et tamponna sur les plaies. Loriol se retint de hurler mais il serra si fort la main de sa mère que ce fut elle qui hoqueta. Des larmes coulèrent tant la brûlure fut intense. Quand tout fut terminé, Loriol avait la mâchoire si crispée qu’il lui fallut dix secondes pour en retrouver l’usage.

Autant en début de journée, il pouvait pratiquement s’appuyer sur sa jambe et la bouger, autant maintenant, il ne la sentait plus. De toute manière, maintenant une grande fatigue s’était emparée de l’enfant. Il était à peine conscient lorsque l’ancien lui remit une nouvelle bande à la place de l’usagée. Sa mère le porta ensuite jusqu’à son lit après lui avoir fait une potion au goût amer qui le plongea plus rapidement dans le sommeil.

Il se réveilla deux jours après avec un furieux mal de crâne… Si Loriol retenait quelque chose de cet épisode, c’était bien que la médecine de son village n’était pas vraiment efficace. Il se sentit d’un coup étriqué dans ses vêtements. Ils étaient trop petits. Il se décida de les jeter pour faire une nouvelle commande à la couturière. De toute manière, ils lui rappelaient trop de mauvais souvenirs. Il enfila donc un vieux pantalon lui arrivant jusqu’aux genoux ainsi qu’une chemise marron qui avait dû être à l’origine de couleur blanche. Loriol se déplaçait désormais avec beaucoup plus de facilité. A chaque mouvement, les muscles de sa cuisse lui faisaient souffrir le martyre mais il avançait néanmoins… bien qu’en boitant. Comme il faisait assez beau, l’enfant décida d’aller se promener un peu. L’avantage avec cette blessure, c’est qu’elle lui donnait du temps libre. Le côté négatif, c’était qu’il ne savait pas quoi en faire…

Au milieu du village, les enfants les plus jeunes pratiquaient un ancien jeu sur lequel tous s’étaient amusés. Chaque enfant tenait un bâton et le groupe était divisé en deux. Une pelote de laine servait de balle que les équipes devaient conserver à l’aide de passes provoquées par le contact entre le bout de bois et la pelote. Les accidents n’étaient pas rares car les coups dans les tibias allaient de bon train. Mais d’après les adultes, cela contribuait à des pré-requis pour le travail en équipe.

-Je peux jouer ? Lança Loriol à tout hasard.

Le groupe s’arrêta et l’un d’eux répondit :

-Tu peux pas ! T’es un infirme qui disent les autres !

Loriol comprit subitement ce qui risquait de le désavantager dans sa vie future. Il était différent et son handicap, cette petite incertitude dans ce mouvement, ce léger appui défaillant serait sûrement éternel. Loriol ravala ses larmes et se détourna du terrain de jeu. Pour se consoler, il se dit qu’il n’aurait pas été en état de courir même s’il n’avait compté servir que de pivot et ne pas bouger dans le cas où il aurait joué. En plus, sa déception était d’autant plus grande que les autres enfants avaient dût entendre ce terme récemment car sinon ils ne lui auraient pas proposé de jouer quelques jours auparavant…

Même si cela lui aurait été déconseillé, il décida d’aller passer sa frustration dans la forêt. Il s’arrêta quand même à l’orée, une légère hésitation l’empêchant de retourner là où cela s’était produit. Après une hésitation, il s’engouffra dedans en boitant. La forêt était bruyante ce qui agaça fortement l’enfant. Les oiseaux chantaient à tue-tête et les feuilles crissaient dans un charivari insoutenable. Il ressortit rapidement les mains sur les oreilles. C’était incroyable, c’était la première fois que ça lui faisait ça. Il décida d’y retourner plus tard, lorsque les créatures forestières auraient décidé d’aller se coucher.

Il courut bien maladroitement, mais le plus rapidement possible, jusqu’au village, les cuisines laissaient leurs effluves s’échapper et delà où il était précédemment, il les avait senties.

-Tu es bien en avance aujourd’hui, Loriol ! Annonça le seul cuisinier présent en relevant à peine le nez de sa marmite.

- Oui, les autres ne voulaient pas que je joue avec eux ! Cracha avec mépris qui n’était pas le sien Loriol.

Le cuisinier leva enfin les yeux. Son front était dégoulinant de sueur. Il regarda ensuite les bandages légèrement visibles sous le maigre pantalon.

-Ils ont peut-être raison ! Tu n’es pas en état de jouer.

-Peut-être, fit Loriol en haussant les épaules. Ce n’était pas à eux de décider…

-Tu sais dans la vie, certains éléments font que…

Il s’arrêta.

-Laisse, tu comprendras plus tard, tu n’es encore qu’un enfant.

Loriol eut envie de protester. C’était un enfant qui arrivait juste en dessous de la poitrine de l’homme… Il se permit quand même une réflexion :

-En tout cas, je ne serai pas assez amoché pour être dispensé de service, hein ?

-Jeune effronté ! Sourit le cuisinier. Va vite mettre les couverts pour la peine.

Loriol esquiva un torchon et partit se mettre au travail.

@+

-= Inxi =-

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Tu as de la chance que le loup ne t’est pas donné de maladie.

ne t'ai pas donné de maladie

Bon maintenant, on va passer un produit qui à des propriétés miraculeuses et apporté par un vendeur. Ensuite, tu devras boire de l’eau et te faire vomir. Ce traitement te mettra sur la bonne voie de guérison.

J'adore la médecine moyenne ageuse :innocent:

La forêt était bruyante ce qui agaça fortement l’enfant. Les oiseaux chantaient à tue-tête et les feuilles crissaient dans un charivari insoutenable. Il ressortit rapidement les mains sur les oreilles.

Bizarre. En dirait que Loriol ressent de nouvelles sensations. Ou bien c'est moi qui délire ou bien j'ai l'impression que ce loup était particulier et que la morsure n'a pas laissé qu'une marque sur la cuisse ( Loriol devient loup, bizarre).

Tu racontes pas grand chose c'est vrai, mais c'est bien écrit, et puis il se passe quand même des choses et on en apprend un peu plus sur le milieu dans lequel il vit.

La suite

Kroxigor ( qui devient fou, ou peut être pas?)

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Ben moi j'ame beaucoup cette suite ...Certes, il ne se passe pas grand chose ,mais on apprend un peu plus sur loriol et sa morsure qui semble le hanter de plus en plus ...

Par contre je ne vois pas trop quels sont les indices secrets ... :innocent:

Sinon j'aime toujours autant ta facon d'écrire .

LA SUITE

++

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Et bien je suis vraiment content d'avoir commencé cette nouvelle histoire qui s'annonce plutot tres bien!!!

On commence déja à s'attacher au personnage, et j'ai bien hâte de voir comment il va evoluer par la suite!

Pour les indices j'imagine bien qu'il y a une raison pour laquelle le loup ne l'a pas tué! Et je doute fort que ça soit parce que le père est arrivé :clap:

La suite bientôt j'espere

Fibz qui s'était habitué a voir les suites tres vite arrivées!

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Et hop! Inxi remet ça! Loué soit-il!

Bon, dans l'ensemble, c'est frais, sympa, pas dans le même monde de Warhammer que nous connaissons (ce qui rajoute de l'originalité). En somme, c'est tout du bon, continue! :clap:

Quelques fautes que j'ai repéré (mais je ne les ai pas cherché):

lorsque la gueule s’était retirée laissant la peau à nue.
Ce n'est pas plutot la chair qui a été mise à nue?
Rarement il avait droit à de telles grâces matinées
Certes, c'est poètiques, mais n'est-ce point des "grasses matinées"? Mais je trouve ce terme peut-être un peu trop moderne (quelque soit son orthographe), des "nuits aussi longues" ou des "nuitées rallongées" me paraîssent mieux...

Voilà, @+

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Invité chaos rulez

et bien cette histoire promet d'etre aussi bonne que

ton autre recit qui fut ma foi un succès sur le forum

continu comme cela . jai bien hate de voir lam suite :clap:

ciao from quebec city B) B) B)

d'un de tes plus grand lecteur

ps selon moi cette histoire est prometteuse car deja comparativement

a ton autre texte il y aplus d'action des le debut(selon moi)

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La forêt était bruyante ce qui agaça fortement l’enfant. Les oiseaux chantaient à tue-tête et les feuilles crissaient dans un charivari insoutenable. Il ressortit rapidement les mains sur les oreilles.

Bizarre. En dirait que Loriol ressent de nouvelles sensations. Ou bien c'est moi qui délire ou bien j'ai l'impression que ce loup était particulier et que la morsure n'a pas laissé qu'une marque sur la cuisse ( Loriol devient loup, bizarre).

L'auteur est particulièrement retors: il aime bien laisser des indices qui trouveront leur explication bien plus tard...

Sinon, je me demande si on va revoir ce loup...

Rarement il avait droit à de telles grâces matinées.

N'est-ce pas "grasses" ?

Il atteint la porte de sa chambre 

Pourquoi un présent ?

La jambe avait quand même servit 

"servi".

Ses amis vinrent même le chercher pour jouer mais cela ne l’intéressait pas et de plus, il ne se sentait guère l’envie de bouger.

Il trouva même le temps de donner un coup de main là où les femmes les plus âgées semblaient avoir besoin de lui : porter du linge et d’autres corvées

J'ai du mal à comprendre la transition, àmoins que ce soit "tout de même".
Même lors de moquerie facile, Loriol tourna sa propre blessure en dérision
Pas au pluriel ?
Celui ne sembla pas heureux quand il vit l’état de son travail.
Manque un bout.
Tu as de la chance que le loup ne t’est pas donné de maladie
Verbe "avoir".

Bon ta jambe ne s’est rouverte que sporadiquement.

Une "," après "Bon" sonnerait bien, je trouve.

vingt et une traces de pénétration

"vingt-et-une", non ?

Bon maintenant, on va passer un produit qui à des propriétés miraculeuses
Une "," après "Bon" irait bien, je pense; "a".

L’homme posa une sacoche en cuir et sortit une petite fiole

Si il sort la fiole de la sacoche:"et en sortit...".

Le produit était liquide et compact. Il était de couleur jaune et de petits matériaux flottaient à l’intérieur. Il aspergea une petite serviette

Si il asperge la serviette avec le produit: "Il en aspergea...".

-Tu peux pas ! T’es un infirme qui disent les autres !
C'est pas "qu'y" ? (Ouais je sais, avec le parler gosse, on s'amuse...)
les autres enfants avaient dût entendre ce terme
"dû".
les cuisines laissaient leurs effluves s’échapper et delà où il était précédemment, il les avait senties.
Manque un " ".

Vivement la suite !!!

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bon ben vraiment j'adore le récit et l'intrigue qui avance très lentement, et justement je trouve ca bien car ca permet de très bonne discriptions, et surtout aux lecteurs de s'interroger sur la suite et la tournure que va prendre l'histoire.

sinon sur le fond, ben pour l'instant on en sait peu, (et c'est fait exprès) mais la trame a lair d'être vraiment bien mené. on sent que tu sait ou tu vas! (notament par les petits indices que tu laisses)

et pour la forme, ben pas grand chose a redire, les descriptions sont bien faites, et donne de bon détails sans être trop lourdes, ... c'est vraiment un texte agréable a lire!!

encore bravo Inxi-Huinzi!

Mokthar

ps : ca faisait vraiment longtemps que j'étais pas venu, et ca fait du bien de voir de beau texte que celui-ci!

pps : LA SUITE STP !!!

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Mes indices commencent à être entre apperçus, je suis content que vous saisissez comment je travaille :crying: Encore un chapitre tout mou mais plein d'indices. Les vraies choses vont bientot commencer ! Bon sinon je corrige les fautes demain et désolé pour le retard, je suis overbooké :whistling: Bonne lecture ! ( Il est plus long que les autres, c'est normal :innocent: )

Chapitre 3

Loriol avait passé une soirée agitée. Ce n’était pas facile d’agir correctement lorsqu’une de ses jambes était blessée. Il avait néanmoins assuré un service acceptable pendant lequel il avait été dispensé de reproches. Les adultes se montraient compatissants mais les enfants devenaient de plus en plus distants. A tel point que Loriol passait beaucoup de temps avec les adultes du village.

L’enfant attrapa un chapeau de paille et une chemise. Il pouvait enfin délaisser les chaperons. Il ne mangea pas, le cœur lui en manquant, et attrapa sa houe et son fléau. Aujourd’hui était venu le temps de la moisson. Son père était parti tôt couper le blé. Les hommes coupaient les épis tandis que les femmes liaient les bottes. Loriol, lui, passait son temps entre le champ et le village. Il mettait la récolte sur les chariots qui allaient ensuite au village pour être écrasée et aplatie. Une fois que cela sera fait, Loriol verrait les deux meuniers chercher le produit pour faire à la demande les produits demandés.

Il passa sa matinée à marcher et donner de grands coups de bâton pour écraser la récolte. L’après-midi fut plus tranquille et on l’envoya chercher des fruits sauvages et du miel en forêt. Il y alla exactement à la même heure que le jour précédent. Et comme la veille, un boucan d’enfer faisait résonner les bois. Loriol se demandait vraiment ce que cela signifiait. Il cria pour chasser ces bêtes en se mettant la main sur les oreilles. Il les enleva progressivement et constata que les bruits avaient retrouvé leur intensité grâce à son intervention.

Il entra dans le bois sur ses gardes mais ne fut surpris par aucune bête. Il rencontra même le fils du voisin dont il avait totalement oublié le prénom. Il devait avoir six ans de moins. Loriol ne trouva pas prudent qu’il se promène seul et il lui proposa donc une escorte. L’enfant sembla heureux et le compagnon improvisé et lui partirent à la recherche de fruits sauvages. Le petit enfant parlait beaucoup pour rien dire et passait son temps à gesticuler en marchant. Il courait après les feuilles et chantait n’importe quoi. Loriol en fut rapidement agacé mais il tint sa langue en se rappelant qu’il avait été récemment ainsi.

Il lui demanda quand même à plusieurs reprises de se calmer et de se concentrer pour trouver des arbustes qui pourraient les sustenter. Ce à quoi l’enfant répondit :

-Tu m’embêtes autant que papa !

Loriol soupira en levant les yeux au ciel et misa sur la diplomatie en le laissant faire. La situation aurait pu être bien pire. Le plus vieux des deux regrettait néanmoins de ne pas être resté au champ. Il avait été assez fort pour écraser la récolte, il était donc assez mûr pour ne plus faire les travaux de bébés… Au loin, Loriol entendit le bruit d’une rivière. Il ordonna au plus petit de s’y diriger avec l’espoir de trouver des baies.

Alors que les deux pensaient s’être trompés de direction, ils la trouvèrent. C’était le ruisseau dont se servaient les femmes pour laver le linge. Le père de Loriol lui avait un jour dit que la région était assez fertile de ce côté de l’eau. Après quelques instants de réflexion, ils se dirigèrent vers un endroit où l’aîné avait vu des oiseaux piquer. En y arrivant, ils remarquèrent que la récolte avait été pillée mais qu’il en restait encore beaucoup.

Après un travail laborieux, Loriol congédia le fils des voisins pour avoir enfin la paix. Il espéra néanmoins qu’il ne mange, ni ne perde, tout en route… Loriol décida de rentrer lui aussi au village afin de proposer son aide à qui en aurait besoin. Les femmes lui firent comprendre que non et il décida d’aller voir le cuisinier. Pendant cette première partie de journée, Loriol avait oublié sa jambe. Bien qu’il boitait encore, il arrivait à s’y accoutumer. Cela lui remonta partiellement le moral. Une fois dans les cuisines, il formula sa requête.

-J’aimerais bien te donner mon aide aujourd’hui !

Le cuisinier grimaça d’étonnement.

-Comment ça se fait ? Tu en as pas mare de faire le serveur, ce n’est pas assez ?

-Ben c’est que je m’ennuie… Alors autant m’occuper en t’aidant ! Tu serais capable de rater tes plats ! Se moqua l’enfant.

Le cuisinier sourit mais Loriol ne put dire si c’était par cruauté ou vraiment par amusement.

-Je cuisinais déjà que tes parents n’étaient pas néés ! Le prévint le gros bonhomme.

-Alors pourquoi le pain sent le brûlé ? Demanda Loriol en se balançant d’un pied à l’autre d’un air innocent.

Le cuistot huma l’air et se rapprocha du four. Il se rendit soudain compte de l’évidence et parvint de justesse à éviter le drame.

-Merci, gamin ! Fit-il en posant un vieux torchon. Que veux-tu ?

-Simplement aider…

-Je te dois bien ça, sourit-il, épluches les carottes si tu veux…

-Non, même les nouveaux nés peuvent le faire !

Le cuisinier essuya ses mains sur son tablier et s’approcha de la table en secouant la tête et soupirant.

-Bon, tu fais attention, tu vas découper la viande. Séparer le gras de ce qui se mange. Le gras pour les bêtes et le reste pour nous. Fais bien attention.

L’homme lui montra alors comment différencier ce qui était mangeable de ce qui ne l’était pas. Loriol prit enfin un peu de plaisir en une activité nouvelle et où ses responsabilités étaient accrues. Lui le petit infirme faisait quelque chose pour la communauté. Il avait tellement faim qu’il se risqua à goûter de la chair crue. Au début ce n’était pas bon et il faillit recracher. Après quelques essais, il trouva ça délicieux. Même le gras… Il trouva ainsi un moyen de manger plus qu’à son habitude.

Il répéta alors la scène les jours suivants et gagna un peu plus de charges au sein de la cuisine. Le jeune enfant voyant ainsi le moyen d’accroître ses responsabilités et changer sa routine tandis que le cuisinier, seul dans la journée quand il préparait ses plats, voyait l’occasion de parler de la vie avec un jeune homme qui semblait comprendre des notions trop complexes pour son âge. En vue de la qualité de son travail, Loriol fut vite monopolisé par le reste du village qui accepta à son tour, malgré certaines réticences, l’infirmité de ce préadolescent.

Même si les enfants ne jouaient plus avec lui, les chasseurs lui confiaient la tâche de rabattre le gibier. Au début, ils ne lui firent pas confiance mais il se trouva que, comme son père, il était assez doué pour traquer les bêtes. Loriol regrettait malgré ça qu’ils ne le laissèrent pas dépasser l’enceinte proche du village. Après une courte carrière de chasseur, il dut donc revenir en tant que simple serveur et aller au champ avec son père. Sa jambe n’étant plus un handicap pour tous alors Loriol n’avait plus à être favorisé, tel était l’avis de ses parents.

Dès le lendemain, il dut aller au potager communautaire. La partie dont il avait la charge était de petites tomates. Les pieds avaient été plantés en ligne scrupuleusement. Personne au village ne se rappelait quand cela avait été fait. C’était en quelque sorte leur héritage. Il chassa quelques grenouilles du potager. Elles étaient la plaie du village. Elle venaient d’une mare toute proche et alimentée par les cours d’eau. Loriol se posait beaucoup de questions en ce moment, sur qui était là avant et ce qu’il y aurait après. Il en avait parlé avec ses parents mais ils lui avaient simplement répondu qu’il était trop curieux. Loriol avait haussé les épaules et ses pensées trouvèrent de nouvelles sources de préoccupation.

Notamment qu’il aimerait bien jouer avec les chiens du village. Avant, avec les autres fils de villageois, Loriol avait l’habitude de courir au milieu d’eux. Les enfants et lui lançaient des bâtons et ils faisaient ensuite la course pour essayer de les attraper avant. Maintenant, l’enfant n’avait plus aucune chance de les battre. Il se contenterait de caresses. Depuis tout petit, il s’entendait bien avec les chiens. Maintenant, c’est comme s’il les comprenait. Loriol avait grandi parmi eux. Il soupira. C’était bien les seuls amis qu’ils avaient su garder. Mais il les comprenait. Il aurait sûrement réagi dans un cas similaire.

-Alors ! Plus vite que ça ! Cria un bûcheron en bout de table.

Depuis tout temps, celles-ci étaient disposées en U près de l’entrepôt de pierre, au centre du village. La base du U était occupée par les gens importants du village. Oh bien sûr, ils étaient tous égaux mais certains devaient bien prendre des décisions. Le chef du village était nommé le maire. Cette dénomination avait été inspirée par la mère nature qui les nourrissait chaque jour.

Loriol ne perdit pas plus de temps à réfléchir et il contourna les grandes tables pour servir en pain l’homme qui l’avait interpellé. Sans même un remerciement, le bûcheron se remit à manger. L’enfant retourna rapidement chercher de la nourriture à la cuisine avant qu’on ne recommence à lui crier dessus à cause de sa lenteur. Ils semblaient oublier qu’il avait été récemment attaqué par un loup…

Son père le héla lorsqu’il vit son fils revenir avec un plat de victuailles.

-Tout va bien ? Demanda ce denier.

L’enfant hocha la tête mais ne parla pas. Il savait que ses parents n’aimaient pas quand il se permettait de parler avec des adultes. Même si à la maison, c’était tout l’inverse. Loriol acceptait ce compromis et repartit vite avant qu’il ne se prenne un coup de pied mal placé.

Armé d’un plat vide, il boita rapidement vers les cuisines qui étaient situées derrière la branche droite du U formé par les tables. Derrière le maire, Loriol observa le bâtiment de pierre. Le seul du village. Il s’élevait sur une vingtaine de pieds. L’entrée était délimitée par de grosses portes de bois ornées de deux cercles de fer. A l’étage du dessus, il y avait des volets dont Loriol savait qu’ils abritaient une poulie permettant de monter les lourdes charges au dessus. Notre enfant n’était monté qu’une seule fois en haut. Il faisait très sombre car son père l’avait autorisé à venir avec lui en pleine nuit déposer du bois fraîchement ramené.

Loriol avait vu beaucoup de sacs. Tous ou presque tatoués. Il avait appris que cela permettait de savoir où en étaient les stocks. Il y avait aussi de nombreux tonneaux. Ceux-ci conservaient mieux la nourriture ainsi que tout produit liquide. De l’eau en cas de problème avec la source mais aussi des alcools locaux fabriqués en très faibles quantités et sortis pour les occasions spéciales. Ce qui ne s’était pas vu depuis plus d’une génération. Au fond de l’entrepôt, il y avait un escalier qui montait à l’étage supérieur. Là où on entreposait les meules de pailles généralement. D’ailleurs, Loriol avait remarqué que cette matière couvrait le sol en terre du premier étage. Les villageois du coin travaillaient vraiment comme des cochons, sourit-il.

Quand Loriol était plus jeune, il se souvint avoir joué dedans. Avec ses amis, ils faisaient des parties de cache-cache dans la paille. Mais un beau jour, le maire leur en avait interdit l’accès. Personne ne sut jamais pourquoi mais étant encore pratiquement qu’un bébé, cela ne lui avait guère manqué. Mais depuis cette époque, il n’avait jamais remis les pieds dedans. Ce privilège n’étant réservé qu’à quelques personnes. D’une curiosité insoupçonnée, il eut l’envie d’aller y jeter un coup d’œil.

Une forte douleur dans le postérieur le ramena à la réalité.

-Mets-toi au travail fainéant ! Dit un homme maigrichon que Loriol avait appris à connaître en tant que sous-fifre du maire préposé aux repas.

Loriol ne connaissait pas son nom. Ils l’appelaient le débile, lui et les autres enfants… Tout simplement. C’était à cause de ses yeux qui louchaient en permanence. Loriol se retourna vivement et grogna de frustration. L’homme fut surpris de sa réaction et recula instinctivement. Il se rappela soudain faire face à un enfant et le chassa dans les cuisines après l’avoir raté d’une mornifle traîtresse. Un plat encore fumant traînait sur la table. Loriol l’attrapa à la va-vite. Ce trophée dans les bras, il espérait ainsi que l’intendant ne le toucherait pas.

Alors qu’il allait sortir de la cuisine, c’est-à-dire qu’il était dans la pièce qui formait une sorte de vestibule. Le maigrichon l’attrapa par le bras en lançant une tripotée d’injures. Loriol lâcha le plat à la fois par peur et par la douleur qui l’étreignait. L’homme promit de lui faire passer un mauvais quart d’heure, autant pour la nourriture gâchée que par la flemmardise qu’affichait Loriol depuis sa blessure. L’enfant chuta au sol, sa jambe ne supportant plus le poids. L’autre hurla quand il remarqua que la sauce avait sali ses vêtements. Loriol tenta de ramper hors de portée et vit même les chiens se rapprocher de la scène.

Malgré cela, l’autre le tira à l’intérieur sans que personne à table ne remarque la raclée que le jeune homme allait se prendre. Loriol se débattit comme un beau diable mais l’homme aux yeux défaillants ne semblait pas vouloir laisser s’échapper l’objet qui allait lui permettre de se défouler. Loriol cria mais par manque de chance, la musique s’éleva ce qui marquait la fin du repas. Les villageois allaient donc boire et danser. Personne n’avait donc de raison de s’approcher d’ici.

Une première gifle s’écrasa sur la joue de Loriol qui ne réussit pas à la parer. Quand l’assistant remarqua qu’elle gifle ne causait pas trop de séquelles à l’enfant. Il remonta ses manches et passa à la correction supérieure. Les coups de pieds et coup de poings plurent sur Loriol qui parvenait à peine à se défendre. Alors qu’il allait perdre connaissance, les chiens se joignirent à la mêlée et attaquèrent l’adulte. Sûrement attirés par l’odeur de la viande, ils défendirent Loriol. La main de l’homme resta néanmoins accroché à la veste de l’enfant. Celui mordit de toutes ses forces la main de l’homme qui hurla de douleur. L’enfant sentit le sang couler dans sa bouche et presque les os se rompre.

La main le lâcha et Loriol put ainsi tout tremblotant rejoindre la table des convives. Là, tout le monde arrêta son activité pour regarder ce petit être à nouveau en sang. Les adultes, après le récit, crurent que les chiens, rameutés par la viande, avaient attaqué l’enfant et l’intendant. Mais la vérité était toute autre… Malgré cela, Loriol ne dit rien et préféra pardonner à un vieil homme obligé de se défouler sur un enfant.

La vengeance est un plat qui se mange froid se rappela l’enfant. Il se laissa donc coucher par sa mère en pensant au sang qui avait coulé dans sa bouche et le plaisir qu’il avait pris à faire payer le mal par le mal.

Son jeune esprit d’enfant, même plus mature que les autres, lui fit rapidement classer cet épisode parmi les mauvais souvenirs. Il reprit même le travail le lendemain malgré les hématomes qui lui couvraient le corps que ses parents pensaient être dus à la chute.

Mais après cette nuit, des choses avaient changé. Alors que sa chute aurait dû aggraver son handicap, cela sembla l’avoir soigné. Il trouvait aussi tous les villageois plus inutiles les uns que les autres sans que cela soit dû à sa punition nocturne de la veille. Même les conversations du cuisinier lui semblaient stériles. En fait, il avait envie d’aller voir dans l’entrepôt… C’était sa seule obsession pour le moment.

Une veille dame l’apostropha.

-Peux-tu venir m’aider, Loriol ?

Elle semblait avoir du mal à porter une corbeille de linges. Loriol ne put pas voir quel regard il lui lança mais il dut être dur car elle hoqueta. Peut-être que le coquard qui saillait autour de son œil le rendait plus méchant. L’enfant lui indiqua seulement sa jambe et s’éloigna préférant d’abord régler ses problèmes avant de se pencher sur ceux des autres. Il ne trouva aucune motivation pour aider qui que se soit dans le village. Aujourd’hui, il ne serait plus abusé par la communauté. Il jeta des regards de droite à gauche et traversa la place pour rejoindre les portes du bâtiment fait de pierres. Les portes étaient verrouillées et Loriol tenta de les ouvrir avec l’aide de sa force. Il aurait cru les faire céder si une voix ne lui avait pas fait lâcher prise.

-Que fais-tu, gamin ?

Une seule personne l’appelait ainsi. C’était le maire. Loriol se retourna lentement, espérant ne pas prendre une nouvelle raclée. L’homme portait un large chapeau de paille qui étendait une ombre sur le visage du dirigeant. Dans cette position et avec le soleil dans le dos, Loriol ne voyait pas grand-chose.

-J’ai cru que les portes étaient ouvertes, monsieur… Dit avec un respect forcé pour un homme qu’il considérait maintenant incompétent.

La silhouette sembla lever la tête et marmonner.

-Impossible… Moi seul ait la clé. Ne craint rien et va te remettre au travail.

Loriol acquiesça et partit le plus loin possible sous le regard attentif du chef du village. Celui-ci tenta d’ouvrir les portes mais ne cédant pas, il repartit, satisfait.

Rageant de cette défaite, l’enfant tournait en rond derrière une maison et entre deux tonneaux. Un chat vint se frotter à lui. D’un coup de pied rageur, Loriol le toucha à l’abdomen et le fit s’écraser contre le mur. Il regretta son geste lorsque l’animal ne se releva pas. Il savait qu’il ne le regrettait pas vraiment mais c’était pour se donner bonne conscience. Il réfléchit.

Quand il reprit conscience, les premières étoiles se firent visibles et Loriol n’avait même pas remarqué le déclin du jour. Des pas se firent proches et il s’éclipsa avant qu’on trouve le cadavre.

Il se coucha rapidement, les pensées obnubilées par ce bâtiment. Par chance, il n’était pas de service le soir même. Cela voulait dire que le lendemain serait synonyme de traites des vaches. Et effectivement, Loriol fut réveillé assez tôt par un poing cognant contre sa porte. Le soleil ne s’était pas encore levé mais la clarté ambiante empêcha l’enfant de se rendormir. Il se leva à contrecoeur et suivit un groupe de paysans jusqu’à une veille étable. Elle était percée de deux entrées sur la longueur. Loriol commença son travail et supporta une heure les injures des paysans à son encontre avant de leur répondre :

-Je m’en vais, faites-le vous-même !

Aussi vif que l’éclair, Loriol passa sous une vache ce qui empêcha ses poursuivants de le saisir. Il se glissa ensuite dans le trou réservé à la paille et s’enfuit par le champ. Il passa une main dans ses cheveux et huma le vent. Cela faisait si longtemps que personne le respectait et le prenait pour un enfant. Il aurait dû donner son opinion bien avant. Il réfléchissait à un moyen de dérober la clé au maire lorsqu’une odeur et des bruits de chevaux l’assaillirent. Son odorat moins entraîné que celui des chiens, il ne trouva pas la source de ces indices olfactifs et sonores. Après une heure, ils disparurent. Loriol comprit qu’il se tramait quelque chose.

@+

-= Inxi =-

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Très interessant tout ca ...J'adore ta facon de décrire les choses les plus banales .

Je trouve , quelque fois , les descriptions un peu longues , mais c'est en fait parce qu'en fait , je meur d'envie de voir ce qui se cache derrière tout ces indices , l'entrepot , la relation de Loriol avec les animaux ( encore une fois , les chiens l'ont aidé.)...

Quand tu parle de la communauté , j'ai l'impression qu'elle représente une sorte de secte et j'ai hate de voir si Loriol va enfin réussir a se faire respecter .

Sur ce , LA SUITE .

++

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