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Le Médaillon des Quatre


Inxi-Huinzi

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Je m’excuse par avance pour le côté décalé de mes commentaires, mais je prends le train du « Médaillon des Quatre » en marche, et plutôt que de me contenter des résumés, je préfère reprendre l’histoire dans son intégralité, en partant depuis l’intro mise en ligne… le 4 Novembre 2006 !

Introduction

N’ayant pas encore lu « l’Ascension d’un héros », je n’ai pas éprouvé ce sentiment de déjà vu dont parlent d’autres membres du forum. La présentation du village et du personnage de Loriol est en tous cas soignée ; l’intro se conclut juste comme il faut pour titiller la curiosité du lecteur.

Juste une chose :

Il n’y avait pas de religion et les esprits étaient conservateurs. Les superstitions étaient monnaies courantes et il ne fut pas rare qu’une femme soit brûlée ou noyée après être accusée de sorcellerie.

Je ne suis pas le seul à avoir tiqué sur ce passage : outre le fait que superstitions et sorcellerie sont étroitement liées avec la pratique d’une religion, un village isolé comme celui que tu décris ne peut pas en principe échapper à une croyance quelconque. Et je dis cela sans faire dans le réalisme historique forcené, juste par soucis de cohérence.

Chapitre 1

L’attaque du loup est précédée par l’instillation d’une bonne ambiance, avec juste ce qu’il faut de descriptions. On peut éventuellement ressentir un peu de confusion devant l’enchaînement des actions, mais rien de nuisible à la compréhension de l’histoire.

Chapitre 2

Les prémices de la transformation de Loriol : la soudaine acuité des sens est un classique en matière de loup-garou, mais puisque le procédé est efficace, pourquoi s’en priver ? :'(

Chapitre 3

Miam, rien de tel que de la viande animale crue avant de passer à quelque chose de plus consistant, comme un bipède, par exemple ! Un chapitre dans la lignée du précédent, avec toutefois un peu plus d’action, ce qui n’est pas plus mal.

Il y a certes quelques paragraphes un peu redondants mais ils ont au moins le mérite de renforcer la cohérence de l’univers développé et de donner un peu plus de consistance au personnage de Loriol, en s’attardant sur son enfance perdue, ses rapports avec les adultes, son rapprochement avec les animaux (enfin, les chiens surtout, parce que le pauvre chat, lui, aura surtout servi de papier peint sur un mur…).

Je me demande si la morsure d’un jeune loup-garou non encore « éveillé » va contaminer l’intendant : si c’est le cas, l’opposition qui existe déjà entre les deux prendrait une autre tournure, encore plus intéressante.

Par contre, à ce stade du récit, le lecteur lambda aura du mal à comprendre l’obsession de Loriol pour ce qui pourrait se trouver dans le bâtiment en pierre. Même si c’est un super truc génial qui sera au cœur de l’intrigue plus tard, ce serait bien d’aiguiser davantage la curiosité du lecteur en lui lâchant quelques bribes d’informations et cela justifierait davantage la curiosité de Loriol.

Chapitre 4

Ah ! La première transformation, du moins c’est ce que le lecteur peut déduire de la scène. Evidemment, un loup-garou, ça fait pas mal de dégâts : au revoir donc, l’intendant ; l’hypothèse d’une confrontation entre lycanthropes n’aura pas fait long feu !

A part ça, toujours autant de mystères entourant le bâtiment et la destination des armes : simple trafic, complot ?

Chapitre 5

Des Peaux-Vertes ? Alors celle-là, j’avoue que je ne m’y attendais pas, vu ce qui précède. Et cela m’étonne que tu sois fan des gobs, vu les difficultés qu’ils éprouvent pour tuer… une simple vache ! :'(

Au rayon des critiques : le paragraphe final, annonçant un bouleversement imminent pour le personnage est un peu laborieux, même si son but – maintenir la curiosité de lecteur – se comprend aisément.

Chapitre 6

Ambiance réussie pour une attaque non moins réussie : j’aime beaucoup la description que tu effectue du gob et la lente agonie du personnage. Pauvre Loriol, sa carrière d’apprenti héros loup-garou va-t-elle s’achever prématurément ? :'(

Chapitre 7

Comme nombre d’intervenants à l’époque, je suis resté interloqué par ce passage. Le changement de personnage est d’autant plus déstabilisant qu’on n’arrive pas à saisir précisément si le texte se conclut sur une réincarnation du loup dans le corps de Loriol, la métamorphose du loup reprenant apparence humaine, la résurrection d’un personnage encore inconnu, ou dieu sait quoi encore… « La mort d’un innocent contre sa propre réincarnation » : c’est le seul élément concret, je miserai donc sur une réincarnation.

Chapitre 8

Bien, voilà qui apporte au moins un premier éclaircissement par rapport au chapitre précédent : Loriol est à nouveau en vie. Résurrection pure et dure ou a-t-il désormais le corps « habité » ? Le mystère reste entier, et l’intérêt aussi !

Au rayon des critiques : les relations de Loriol avec ses parents auront toujours manqué d’un peu de naturel depuis le début du texte et je t’avouerai que cela ne va pas en s’arrangeant dans ce chapitre. L’effroi devant la résurrection de leur fils (enfant unique de surcroît, si je ne m’abuse) survient bien trop rapidement. Dans n’importe quel récit, fantastique ou non, des parents retrouvant leur enfant disparu, ou supposé mort, éprouvent toujours une première réaction de joie immense : les interrogations, la suspicion, la méfiance, tout cela ne vient que plus tard. Et encore faut-il prendre le temps de développer ce changement de perception pour qu’il soit crédible ; bon, on va dire qu’ici le « léger » changement de physionomie subi par Loriol justifie ce sentiment de défiance accéléré.

Chapitre 9

Le passage de l’accident de charrette est tout simplement hilarant, on dirait presque du Monty Python – Sacré Graal, tant tu en rajoutes dans la description de Loriol démembré dans tous les sens ^^

Evidemment, il faut que ce soit la petite môman qui initie la séance de lapidation : je te renvoie à ce que j’ai écrit sur le chapitre précédent. J’imagine que tu auras dressé ce portrait ultra négatif des parents pour justifier leur massacre par la suite, mais bon…

La séquence du brasier est bien écrite, rien à redire sur ce passage.

Chapitre 10

Belle séquence de massacre collectif, où tu nous précise au passage le point faible de Loriol : comme tout bon loup-garou qui se respecte, il est vulnérable à l’argent (mais qui ne l’est pas aujourd’hui ? ha-ha).

L’enchaînement des actions est particulièrement réussi, alors même que certaines sont complexes à décrire : on mesure les progrès effectués au niveau du style depuis l’attaque du loup dans le Chapitre 1 :smile:

On a également la confirmation que Loriol n’a pas simplement ressuscité tel quel : réincarnation, quand tu nous tiens…

Bien, puisque le chapitre s’achève sur un déplacement du lieu de l’intrigue ainsi que l’introduction de nouveaux personnages, j’en termine aussi avec cette première série de commentaires à la bourre (on n’est pas à trois années près, hein !). Jusqu’à présent, c’est du tout bon ^^

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Gerheim se lance dans la bataille mêlant toutes les armées et milices de la ville. Après avoir fait ce qu'il pouvait, il retourne près des voleurs et les organise pour se replier sur la maison des deux paysans. Après leur départ, l'elfe noir protège le vampire qui doit lancer des sorts et qui ne peut pas se protéger.

Chapitre 108

Vetalas faisait abstraction de ce qui l'entourait. Tout autour de lui n'était qu'un voile beige tremblant. Sa pensée quant à elle traversait le champ de bataille à la recherche de corps tellement vidés de tout qu'ils étaient pour lui pleins de pouvoirs. Le mort-vivant entrait dans les cadavres comme l'eau envahissait des espaces. Rapidement, les corps se levaient animés d'une deuxième vie qu'ils ne contrôlaient pas. Alors qu'il avait déjà levé plusieurs dizaines de zombis, il sentit son contrôle s'atténuer puis disparaître sur une grande partie d'entre eux. En une fraction de seconde, l'inquisiteur réduisit en cendre ses troupes. La lumière blanche qu'il avait invoquée et qui avait balayé la nuit tel un petit soleil avait dissipé son sort et les morts étaient retournés cette fois-ci définitivement là où la nature voulait qu'ils soient.

Vetalas eut un instant de conscience en se demandant ce que son corps physique était en train de faire. Il devait se dépêcher car Gerheim le surveillait sûrement. Faire confiance au drow était vraiment la dernière chose qu'il souhaitait faire. N'ayant plus l'énergie de relever autant de morts qu'il l'avait déjà fait, il se contenta d'une petite troupe qui occuperait assez les scarabées et les humains pour qu'ils puissent battre en retraite chez les paysans. Les morts-vivants ne constituaient de toute manière qu'une faible menace car ils étaient rapidement découpés en morceau et le peu qui s'était mis debout ne pouvait rivaliser avec les combattants. Au pire, ils, squelettes comme zombis, parvenaient à infliger quelques blessures plus ou moins importantes. Dans le meilleur des cas, ils déclencheraient quelques maladies.

Vetalas rejoignit son corps l'instant d'après. Il faillit trébucher sur un cadavre et se rattrapa de justesse avant de s'étaler sur les pavés recouverts d'une neige couleur sang. D'après les volutes de fumées qui s'échappaient de la bouche de l'éclaireur et les morts qui jonchaient le sol autour de lui, ce dernier n'était pas resté inactif. Pourtant, même s'il lui avait sauvé la vie, il ne le remercierait pas. Il était hors de question qu'il doive quelque chose à l'elfe. Il tourna donc les talons et remonta la rue pour s'éloigner du combat.

-Et Loriol ? Demanda Gerheim qui le rattrapa rapidement.

-Je ne pense pas qu'il soit judicieux pour le moment de s'occuper de son cas. Si tu te souviens bien de ce qu'il a été capable de faire la dernière fois, je ne pense pas qu'il soit problématique pour lui de retrouver le chemin de sa niche.

Gerheim devait déjà le savoir car il ne dit rien et se contenta de suivre le chemin tout en jetant de temps en temps des regards derrière lui. Leur progression fut rapidement interrompue par une voix les hélant. Ils se détendirent rapidement quand il virent que Ran était l'auteur de ces cris.

-Comment as-tu fait pour passer au-travers de tout ce mélimélo ? S'étonna le vampire.

-Je suis passé par les maisons pour contourner les problèmes ! Fit-il en rattachant sa natte blonde qui avait été malmenée pendant les combats.

D'après le sang qui maculait sa blanche tunique, il n'avait pas été de repos ces derniers temps.

-Que peux-tu nous apprendre ? Demanda rapidement le drow qui regardait toujours en direction des combats.

-Lieles vous traque, dit-il. Surtout aujourd'hui car il savait que le loup blanc réapparaîtrait. Au début, je le croyais pas vraiment mais depuis le hurlement de tout à l'heure... Je serai content lorsque cette bête sera morte !

Vetalas ne se retourna par vers le drow mais il imaginait aisément ses pensées sur la remarque que venait de faire le barbare du village du col.

-Comment sait-il où nous sommes ? Demanda le vampire plutôt intrigué.

-Je sais pas trop, avoua-t-il. On nous confit pas ce genre de chose à nous les premières lignes. D'après les rumeurs, ça serait par magie. Il sait quand les pouvoirs sont utilisés et il a une direction approximative.

Cela n'arrangeait pas le magicien s'il devait utiliser ses pouvoirs avec parcimonie.

-Crois-tu qu'un objet pourrait être derrière tout ça ? Lui demanda le vampire sans guère d'espoir de réponse positive.

-Non. Mais je me renseignerai.

-Désolé de couper court à cette charmante réunion mais nous devons partir, dit l'éclaireur elfe noir alors que les derniers squelettes retournaient à la poussière et que leur rencontre ne passerait bientôt plus inaperçue.

-Trouve-moi la réponse ! Lança une dernière fois le noble en reprenant la marche.

Vetalas reprit forme humaine. Heureusement pour lui, il n'y avait pas beaucoup de lumière et le barbare n'avait pas pu voir les subtiles nuances qui le décrivaient plus mort que vivant. Les deux compagnons accélérèrent le pas dans la ville aux rues désertes. Ils n'eurent pas longtemps à attendre avant d'être de nouveau coupés dans leur élan. Cette fois-ci, ce fut une explosion si forte que les deux compagnons se retrouvèrent jetés au sol. Plusieurs instants passèrent avant que tout ne cesse de trembler et que les bâtiments les plus fragiles cessent de s'effondrer. La cité était mortellement calme.

-Qu'est-ce que c'était ? Demanda Vetalas plutôt paniqué devant le souffle que tous avaient pu ressentir. Loriol ?

Gerheim haussa les épaules d'ignorance. Il ne restait dans le ciel qu'une colonne de fumée opaque et de petits débris qui retombaient de façon éparse sur la cité. Ils ne s'attardèrent pas à la quête de réponses. Ils ne s'attireraient que des problèmes en essayant de savoir d'où provenait cette détonation et ce qui l'avait provoquée. Tout était désormais silencieux et toutes les maisons étaient barricadées et les rues avaient été vidées en vitesse. Il ne restait bien plus que les objets les plus encombrants. Tout était noir, personne ne désirait attirer l'attention sur sa maison en allumant une bougie ou une chandelle. Les deux compagnons rejoignirent alors dans les plus brefs délais la maison des paysans dans une sécurité toute relative. Vetalas et Gerheim montèrent les quelques marches et frappèrent à la porte. Des voix étouffées et des jurons transpercèrent la porte. Les volets bougèrent légèrement et une nouvelle voix annonça que les nouveaux venus étaient leurs amis. Des raclements de mobiliers qu'on pousse leur apprirent que les paysans et les brigands avaient déjà protégé les accès.

Devant la lenteur exaspérante que les barricadés mettaient pour dégager le passage, Gerheim décréta qu'il allait s'occuper des chevaux. Il allait enlever les affaires, les cacher puis il ferait en sorte que les bêtes ne fassent pas de bruit. Il fallut bien deux minutes pour que la porte s'ouvre enfin et que Vetalas puisse entrer. Il y avait tout un tas d'objets qu'il dut enjamber afin d'accéder à l'intérieur de la bâtisse. Vetalas prit garde de ne pas salir ses rouge et or habits même si ceux-ci étaient un peu détrempés par la neige.

-Et Loriol ? Et Gerheim ? S'étonna Rihu en ne voyant rentrer que l'un des trois.

-Ils arrivent... Fit le vampire.

-Vous avez été rapides ! S'exclama avec une pointe de soupçon Feleru trop malin au goût du noble.

Il ne pouvait pas dire que le fait d'aller chercher Loriol n'était qu'un prétexte et qu'en fait, il voulait seulement avoir de la tranquillité pour se transformer en vampire.

-La situation devenait vraiment périlleuse, Loriol devrait revenir rapidement. Gerheim est parti avec les chevaux.

-Oh, s'exclama un des anciens membres des Dix, il aurait pas dû ! Je m'en suis bien occupé !

-Sans aucun doute... Répondit de manière sarcastique le vampire en regardant de haut l'individu.

Vetalas bailla à s'en décrocher la mâchoire.

-Sur ce, je vous laisse à votre palpitante surveillance... Continua le noble avec une multitude de sous-entendus. Cette nuit m'a épuisé.

Sans se soucier des regards interloqués des gens ne comprenant pas que le vampire puisse aller se reposer alors qu'un combat venait juste d'avoir lieu et qu'il soit très probable que la guerre éclate cette fois-ci dans toute la ville. Des brèches avaient été ouvertes de chaque côté de la ville et les soldats, même plus nombreux que les scarabées, ne pourraient pas protéger chaque accès efficacement et repousser une attaque en force à un point précis de la ville. Surtout maintenant qu'une était contaminée par une maladie mortelle et qu'une autre qui la jouxtait était en train de transformer la ville en un véritable incendie. Vetalas poussa la porte de la chambre et la verrouilla avec le loquet grossier qu'il tira. Le lit avait l'air confortable mais en tant que vampire, il ne pouvait pas s'endormir sans sa terre sacrée. Il ouvrit donc la fenêtre et s'accroupit sur son rebord. Il la referma pour ne pas éveiller de soupçons et s'envola jusqu'à la grange pour y dormir.

Le réveil fut silencieux. Surtout après avoir ingurgité de la drogue par précaution. Le vampire marcha jusqu'à la maison en prenant soin d'éviter d'être repéré. Il faisait toujours aussi froid et Vetalas maudit l'hiver qui le faisait trembler. Cela avait avait beau être une technique de paysans mais le noble avait vraiment bien dormi dans la paille sous laquelle il se cachait. D'un bond inhumain, Vetalas se posa sur le rebord de la fenêtre. Il la poussa sans un bruit et descendit dans la chambre. Neige aux pieds, il dut attendre que celle-ci fonde avant de pouvoir sortir. Après avoir défait un peu le lit, le vampire s'engagea dans l'escalier. Peu était encore debout et ceux près des fenêtres semblaient plus endormis que vigilants. L'un avait la tête appuyée contre le mur et ses yeux s'ouvraient de moins en moins et un autre était assis sur une chaise à l'entrée et paraissait rêvasser. Le bruit des marches qui grinçaient eut le mérite de les tirer de leur état végétatif.

A ce niveau de la maison, le vampire vit où la vingtaine d'individus survivants avaient dormi. La plupart avait dû s'endormir tel quel, incapables de lutter contre le sommeil. Peu avaient enlevé les pièces d'équipement qu'ils portaient et la majorité reposait sur le sol ou une chaise. Vetalas se dirigea vers la cuisine dans l'espoir de déjeuner quelque chose. Il n'avait jamais commencé une journée le ventre vide et il avait réellement faim. Pourtant, en entrant dans la cuisine, il eut une vision à lui couper l'appétit. Le loup était complètement nu sur la table et dormait à poings fermés dévoilant sa nudité. Le vampire regarda le sol dégoûté puis s'approcha de la bête. Vetalas saisit la table et et la souleva ce qui provoqua la chute de Loriol qui ne se réveilla même pas. Ainsi sur le ventre, la vue était moins insupportable. Vetalas dut fouiller pendant cinq minutes la cuisine pour trouver quelque chose qui ne soit ni abîmé, ni immangeable en ce moment de la journée. Le morceau de pain beurré avalé, Vetalas retourna dans le salon dortoir pour y chercher le drow.

Celui-ci était assis dans un coin et sa capuche rabattue, on ne pouvait pas dire s'il dormait ou pas. Vetalas comprit que ça devait être le but. Le drow ne dormait de toute manière que d'un œil.

-Alors ? Demanda l'humain.

-Plein de problèmes, répondit l'elfe noir en comprenant que l'autre demandait un rapport sur la nuit passée. A priori, commença-t-il, les soldats ont repoussé les scarabées. Juste après, des réfugiés se sont dirigés vers la cathédrale. Sûrement pour aller au nord de la ville. Après, je ne sais pas trop mais une forte troupe s'est déplacée non loin d'ici. Je pense que les soldats ont été rappelés ailleurs. Depuis, il n'y a plus que des régiments de scarabées qui passent de façon sporadique. Je pense que nous sommes les derniers dans cette partie de la ville.

-Rassurant... Commenta le magicien. Et Loriol ?

-On ne sait pas trop, avoua l'éclaireur. Il s'est présenté nu et hagard. Il empestait également la fumée.

Vetalas se tourna vers la cuisine en se posant un tas de questions même sachant qu'il n'aurait sûrement jamais de réponse.

@+

-= Inxi =-

Modifié par Inxi-Huinzi
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Vetalas faisait abstraction de ce qui l'entourait. Tout autour de lui n'était qu'un voile beige tremblant. Sa pensée quant à elle traversait le champ de bataille à la recherche de corps tellement vidés de tout qu'ils étaient pour lui pleins de pouvoirs. Le mort-vivant entrait dans les cadavres comme l'eau envahissait des espaces.
J'devrais pas, mais... :P
Vetalas se dirigea vers la cuisine dans l'espoir de déjeuner quelque chose. Il n'avait jamais commencé une journée le ventre vide et il avait réellement faim. Pourtant, en entrant dans la cuisine, il eut une vision à lui couper l'appétit. Le loup était complètement nu sur la table et dormait à poings fermés dévoilant sa nudité.
:P Je voudrais ne pas, mais... je compatis...
Vetalas se tourna vers la cuisine en se posant un tas de questions même sachant qu'il n'aurait sûrement jamais de réponse.
Et nous ??? :wink:

Vivement la suite !!!

Avec des réponses ? :wink:

Vetalas rejoint son corps l'instant d'après.
Pourquoi ce présent ?
D'après les volutes de fumée qui s'échappaient de la bouche de l'éclaireur
De la fumée ?
Les deux compagnons accélèrent le pas dans la ville aux rues désertes.
Encore un présent ?
Devant la lenteur exaspérante que les barricadés mettaient pour dégager le passage, Gerheim décréta qu'il allait s'occuper des chevaux. Il allait enlever les affaires, les cacher puis il ferait en sorte que les bêtes ne fassent pas de bruit. Il fallut bien deux minutes pour que la porte s'ouvre enfin et qu'on le laisse entrer. Il y avait tout un tas d'objets qu'il dut enjamber afin d'accéder à l'intérieur de la bâtisse. Vetalas prit garde de ne pas salir ses rouges et ors habits même si ceux-ci étaient un peu détrempés par la neige.
Il y a ptrop de "ils": tu changes de sujets sans qu'on le remarque, j'ai dû relire pour comprendre; Les noms composés de couleurs sont pas invariables ?
Neige au pied, il dut attendre que celle-ci fonde
Il a vraiment réussi à ne s'en mettre que sur un ?
L'un avait la tête appuyé contre le mur
Accord.
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Bon, faut que j'arrête d'intervenir de façon sporadique moi :clap: J'ai lu les trois derniers chapitres et ceux-ci m'ont bien plu, tu te débrouilles bien quand il s'agit de décrire des actions!

C'est peut-être une trahison envers Vetalas, mais je crois qu'en ce moment je préfère Gerheim!

La suite!

Lib

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Grâce à la magie de Vetalas, lui et Gerheim peuvent s'échapper du combat sans problème alors que la transformation de Loriol l'a enfoncé dans les combats. Sur le chemin du retour, Ran, l'ancien membre du village du col, leur apprend que l'inquisiteur les surveille, peut-être grace à un objet, en suivant les activités magiques impures de Vetalas. Juste après, une énorme explosion non indentifée ébranle la ville et les deux suspectent Loriol d'en être la cause. Seuls, Gerheim et Vetalas rentrent chez les paysans où ils se barricadent en décidant de patienter.

Chapitre 109

Loriol se réveilla sur le sol de la cuisine avec les membres pleins de courbatures. La dernière chose dont il se souvint, ce fut de s'être couché sur la table. Il avait dû tomber durant la matinée. En tout cas, il se sentait encore fatigué, comme s'il venait de passer plusieurs nuits blanches successives. Loriol resta sur son séant quelques minutes le temps qu'il comprenne où il se trouvait et quelles affaires il portait sur le corps. Le loup-garou n'était pas particulièrement pudique mais il n'aimait pas sa transparence actuelle. Il se mit sur ses deux jambes puis remonta à l'étage. Lorsqu'ils avaient nettoyé les chambres pour n'en faire que des chambres à coucher, ils avaient mis de côté de vieilles affaires. Cela ne gênerait personne qu'il en emprunte quelques unes.

Il choisit un pantalon marron et un haut vert très foncé utilisé et qui avaient déjà bien subi les caprices du temps. Ça ferait l'affaire. Loriol essaya de se rappeler des passages de la veille mais il se heurta à un mur noir. Impossible de se rappeler quoi que ce soit après son arrivée dans le camp des scarabées. Seulement cet étranger parmi toutes ces bêtes. C'était un détail et il décida de l'oublier sur l'instant. Le loup-garou renifla et sentit l'odeur de fumée qui lui collait au corps. Cela ne lui évoquait rien si ce n'était une intense lueur jaune. Conscient qu'il ne trouverait pas de réponses dans ses propres pensées, il abandonna une fois de plus la recherche de la vérité.

Il redescendit les marches pour se rendre dans le salon. Il faisait déjà bien jour et il ne restait plus qu'une poignée de personnes qui dormait. Les autres avaient repris une attente silencieuse près des fenêtres. Loriol sentait que les bêtes étaient dans les parages. Il avait dû rater des choses car sa mémoire s'était arrêtée au moment où les soldats défendaient la ville. Il n'était guère possible que ceux-ci perdent vu leur nombre par rapport aux assaillants. Le loup-garou ouvrit la fenêtre et respira un bon coup en quête de solution. Il ne sentit pas de charniers et au contraire, l'absence d'arômes humains lui confirma le fait que cette partie de la ville était déserte. Il referma la fenêtre après avoir observé la tranquillité temporaire de la rue et de la grange à une cinquantaine de mètres de là.

-On fait quoi ? Demanda le lycanthrope sans se soucier d'être discret ou pas.

-On reste là pour l'instant, dit Gerheim en repliant le volet par lequel il surveillait un côté de la maison.

-Nous avons décidé, malgré quelques réticences, d'attendre ici, ajouta le troisième.

Il tourna son regard vers Gerheim. Dormant, Loriol ne savait pas quelle était la position du drow sur le sujet.

-L'autre solution, expliqua le vampire, aurait été de suivre l'exemple des pleutres de citoyens et de partir là où la ville était plus facile à protéger.

-Surtout là où le Duc est facile à protéger, corrigea Rihu assis au milieu de la pièce.

-Quel est le plan ? Demanda alors Loriol.

-On se cache ici en espérant que les scarabées ne fouillent pas les maisons.

Loriol savait que les deux avaient sûrement imaginé autre chose. Malheureusement, ils ne pouvaient pas en parler tant que les voleurs et les paysans étaient avec eux. Eux se battaient pour leurs familles, le loup sentait leur inquiétude. Aucun n'avait le courage de sortir seul les chercher. Ils espéraient tous que celles-ci soient à l'abri du bon côté de la ville. Ils étaient néanmoins stressés et n'attendraient qu'un prétexte pour partir à leur recherche. Loriol resta ensuite pensif à chercher ce que les deux autres avaient mis au point. Le loup s'avoua rapidement vaincu, leurs esprits étaient trop tordus. Il ne voyait pas comment aller dans une ville qui demandait un droit d'entrer si élevé qu'il n'arriverait jamais en toute une vie à la rassembler. De plus, ils étaient dans une cité qu'ils ne pouvaient quitter sans laisser derrière eux l'ensemble de leurs affaires. Situation des plus désespérées. Feleru coupa sa réflexion en s'adressant aux trois qui s'étaient réunis dans un coin du petit vestibule à gauche de l'entrée et qui jouxtait le salon où les tables de jeux avaient été renversées et bloquaient les portes.

-Nous n'avons pas beaucoup de provisions, leur apprit le paysan. A ce rythme-là, nous n'aurons plus rien à manger dès demain midi.

Loriol soupira. L'idée de son ventre vide ne lui plaisait que très peu.

-Nous devons faire une sortie et aller fouiller les maisons des alentours.

Loriol n'était pas vraiment enchanté à cette idée et il aurait aimé attendre que les choses se tassent. Peut-être que les scarabées se seraient installés en ville et qu'ils auraient pu discrètement sortir de la ville. Mais Loriol comprenait aussi qu'ils ne pouvaient prendre le risque de patienter indéfiniment en espérant à la fois que les scarabées avancent sur la ville, qu'Anir ne prenne pas trop d'avance sur eux et qu'ils puissent tenir sans que jamais personne ne vienne fouiller la maison. C'était un peu utopique.

-Quand ? Bailla Feleru dont la nuit ne semblait pas avoir porté ses fruits.

-Maintenant, dit le drow sans la moindre hésitation. C'est la fin d'après-midi et le soleil est déjà bien bas dans le ciel. C'est le meilleur moment dans la journée pour se faufiler discrètement.

Les voleurs le regardèrent incrédules. Personne n'avait l'air d'être au courant. Loriol non plus ne voyait pas pourquoi mais il refusa de demander une explication.

-On y va tous ? S'enquit néanmoins le loup.

-Non, même si c'est dangereux, trop de monde risquerait d'attirer l'attention, lui dit d'un ton atone le vampire.

Gerheim désigna plusieurs personnes dans tout le groupe. Loriol ne comprit pas comment il le fit car le seul point commun qu'il leur trouva était qu'ils semblaient être les plus réveillés. Pendant que les sélectionnés réagençaient leur équipement, l'elfe noir interrogea les paysans.

-Connaissez-vous vos voisins ? Où devons-nous aller pour trouver de la nourriture ?

-Jiru le savait mieux que nous... Se désola Rihu dans une vague de tristesse. Essayez la rue en face, il n'y avait pas trop d'activité.

-En route alors ! Fit le drow en sifflant.

Loriol passa le nez par une fenêtre et ne sentit rien dans l'air de menaçant. Il balaya la muraille collée contre la porte d'une poussée ce qui provoqua l'étonnement général. Il sortit malgré tout et sonda le ciel pour ne pas avoir de surprise. Après avoir jeté un œil de chaque côté de la rue et après avoir été ébloui par le soleil couchant, il donna l'ordre aux voleurs de sortir. Ils firent trois groupes de quatre menés par les trois compagnons. Loriol mena le premier groupe et s'enfonça dans la ruelle qui faisait face à la grande demeure des deux paysans vivants. C'était là qu'il avait aperçu quelques jours plus tôt un homme des Dix qui les surveillait. Il s'arrêta devant la première porte en bois et d'un coup de pied, il l'ouvrit. Gerheim et Vetalas s'étaient attaqués à des maisons qui se trouvaient le long du grand boulevard.

Les propriétaires de l'endroit avaient visiblement bien soigné leur départ car il ne restait plus rien d'utilisable hors mobilier. Plus de vêtements ni de nourriture. La seule pièce de l'habitation fut rapidement inspectée.

-Soulevez cette table, ordonna le loup-garou à l'adresse des trois qu'il gérait. On va s'en servir dans la maison.

Les brigands se mirent au travail et Loriol sortit dans la rue surveiller les alentours. Les deux autres ne semblaient pas avoir fini et le vent troublait les odeurs qui venaient jusqu'à lui. Il poussa les trois autres de se presser. La table fut lourde à manœuvrer mais ils finirent par la rentrer dans la bâtisse. Le temps que cela soit fait, des ennemis apparurent. Vetalas n'était pas sorti de la maison mais le groupe de Gerheim portait de gros sacs le long d'un bâtiment. Le drow eut le réflexe de voir Loriol battre en retraite dans la maison et en une seconde les ordres furent donnés. Le petit bataillon de scarabées, une dizaine, était apparu du champ où la grange se tapissait. Loriol aurait voulu aller voir si leurs affaires étaient encore en place mais, accroupi derrière une fenêtre, il ne pouvait pas. Le lycanthrope observa avec minutie la rue mais Gerheim et ses trois compagnons avaient disparu. En reniflant, il les trouva couchés au sol contre un mur, les sacs de provisions les cachant en grande partie. Ils n'échapperaient pourtant pas à une fouille minutieuse. Gerheim ayant une broche lui permettant de disparaître, Loriol relativisa et se détendit. Les scarabées remontèrent vers la cathédrale sans prêter attention à l'endroit. Un soupir général des brigands ponctua la scène. Ils n'avaient même pas eu le temps de refermer la porte. Vetalas sortit la tête et regarda la troupe s'en aller avec méfiance. Gerheim se releva et rassembla le peu de nourriture.

De la rue qu'il venait de quitter, deux soldats de l'inquisiteur apparurent. Ils avaient visiblement eux aussi attendu que les scarabées s'en aillent. Le coin de la ruelle leur avait néanmoins caché que deux groupes allaient apparaître. Heureusement pour les brigands, Gerheim fut le plus attentif et alors que les deux se figèrent à cette rencontre inattendue, le drow tira deux carreaux sur les hommes qui tombèrent terrassés. Les voleurs se montrèrent sincèrement surpris et Loriol se rappela que c'était la première fois que l'un des trois abattaient un humain devant leurs yeux. Ils allaient leur devoir une explication mais le loup-garou savait que Gerheim pensait déjà à ce qu'il allait dire. Loriol sortit du porche de la maison dont il se servait comme couvert pour retourner s'asseoir. Autour de lui, les voleurs restants chuchotaient sur ce qu'il venait de se passer. Tout le monde entra dans la maison en silence et ceux qui avaient des sacs les posèrent dans la cuisine.

-Pourquoi ? Dit immédiatement Rihu qui était l'une des seules personnes qui pouvait se permettre de parler ainsi.

-Vous n'étiez pas là à la fin du combat... Dit Gerheim. Ces hommes ont à priori une dent contre les hommes des Dix.

-Comment ça ? Intervint Feleru.

Loriol et Vetalas gardèrent un visage impassible comme s'ils savaient de quoi il en retournait alors que ce n'était pas le cas.

-Une fois que le combat s'est calmé et que les scarabées commençaient à perdre le terrain gagné, les soldats de la ville et ceux de l'inquisiteur s'en sont pris aux troupes humains restantes qu'ils ne connaissaient pas.

Loriol faillit pouffer devant un mensonge aussi effronté.

-Et pourquoi ça ne serait pas vous qu'ils chassaient ? Demanda suspicieux Rihu.

-Parce que nous sommes tout juste arrivés en ville, rétorqua l'elfe.

-Et l'inquisiteur également !

-Et pour les soldats de la ville, quelle explication ? Le coupa le drow.

-Je ne sais pas, concéda l'humain de mauvaise grâce.

-Et de plus, nous, nous sommes encore là alors que tous les retardataires ne peuvent pas en dire autant ! Acheva Gerheim.

Le groupe fut visiblement convaincu par les explications que son compagnon venait de donner. Loriol se demanda combien de temps ils pourraient cacher leurs véritables intentions à leur groupe de subordonnés.

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-= Inxi =-

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Le loup-garou renifla et sentit l'odeur de fumée qui lui collait au corps. Cela ne lui évoquait rien si ce n'était une intense lueur jaune. Conscient qu'il ne trouverait pas de réponses dans ses propres pensées, il abandonna une fois de plus la recherche de la vérité.
Mais !!! Euh !!! Creuse-toi le ciboulot, on veut des réponses... :lol:
Loriol savait que les deux avaient sûrement imaginé autre chose. Malheureusement, ils ne pouvaient pas en parler tant que les voleurs et les paysans étaient avec eux. [...] Loriol resta ensuite pensif à chercher ce que les deux autres avaient mis au point. Le loup s'avoua rapidement vaincu, leurs esprits étaient trop tordus.
:blushing: Ca, c'est une mise au défi, déguisée, pour les lecteurs de trouver la suite de l'histoire !!! Tu es démasqué, petit rat ( ^_^ )... sans rire: il s'en inquiète pas tellement, je trouve... Gerry les a déjà... euh... battus... alors, je le trouve bien nonchalant pour quelqu'un qui se retrouve encore distancé sur un autre plan...
Le groupe fut visiblement convaincu par les explications que son compagnon venait de donner. Loriol se demanda combien de temps ils pourraient cacher leur véritable attention à leur groupe de subordonnés.
Autrement dit: faut se grouiller de trouver un moyen de décamper... :clap: mais pour faire quoi, du coup... :ermm: Rohhh...

Vivement la suite !!!

Loriol se réveilla sur le sol de la cuisine avec les membres plein de courbatures.
Accord.
La dernière chose dont il se souvient
Présent solitaire.
Il se mit sur ses deux jambes puis remonta à l'étage. Lorsqu'ils les avaient nettoyé pour n'en faire que des chambres à coucher, ils avaient mis de côté de vieilles affaires.
D'où sort ce "les" ? Si tu le conserves, il manque un accord.
Il choisit un pantalon marron et un haut vert très foncé déjà bien utilisé et qui avaient déjà bien subi les caprices du temps. Ça ferait l'affaire. Loriol essaya de se rappeler des passages de la veille mais il se heurta à un mur noir. Impossible de se rappeler quoi que ce soit après son arrivée dans le camp des scarabées. Seulement cet étranger parmi toutes ces bêtes. C'était un détail et il décida de l'oublier sur l'instant. Le loup-garou renifla et sentit l'odeur de fumée qui lui collait au corps. Cela ne lui évoquait rien si ce n'était une intense lueur jaune. Conscient qu'il ne trouverait pas de réponses dans ses propres pensées, il abandonna une fois de plus la recherche de la vérité.

Il redescendit les marches pour se rendre dans le salon. Il faisait déjà bien jour et il ne restait plus qu'une poignée de personnes qui dormait.

Si les deux premiers peuvent donner un style, le troisième fait... beaucoup ?
A ce rythme là, nous n'aurons plus rien à manger dès demain midi.
"ce rythme-là", non ?
la nuit ne semblait pas avoir porter ses fruits
Participe.
Loriol se demanda combien de temps ils pourraient cacher leur véritable attention à leur groupe de subordonnés.
C'est pas "leurs véritables intentions" ?
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Voici la suite de votre serviteur :whistling:

Loriol finit par se réveiller dans la maison sans avoir la moindre idée de ce qu'il s'est passé la veille. Ce n'était que des flashs de lumière et d'odeurs. La dernière qu'il se rappelle étant un homme dans le campement des scarabées. Il oubliera néanmoins ce passage très rapidement, n'ayant pour lui pas de valeur. Désormais barricadés dans la maison, les brigands et leurs trois chefs décident d'attendre que le gros des combats passent tout en allant chercher de quoi manger dans les maisons vides voisines. Malheureusement, il remarque vite que les rues sont infestées d'insectes comme d'hommes de Lieles et qu'il est dangereux de s'y déplacer.

Chapitre 110

Un autre jour passa pendant lequel le groupe de brigands était resté enfermé dans la maison. Ayant remarqué que les scarabées ne patrouillaient que peu la nuit, les groupes refirent un passage pour chercher, dans les maisons proches, de la nourriture ou de quelconques affaires pouvant leur être utiles. Après ces recherches, ils eurent de quoi tenir trois jours. De nouveaux venus firent également leur apparition, une famille que découvrit Vetalas. N'étant pas seul car Rihu et deux de ses amis étaient avec lui, il ne put repousser les trois membres qui le prenaient pour le sauveur et qui l'avaient tant remercié que le vampire se demandait comment ils arrivaient encore à parler. Gerheim avait soigneusement étudié les environs lors de leur sortie et il était persuadé que quelqu'un les observait. Malheureusement, il n'en trouva jamais l'origine ce qui l'effraya au même titre que la silhouette de l'autre nuit.

A l'est de la ville, les incendies charriaient toujours plus de cendres et de fumées sur eux. Voilà deux jours qu'une partie de la ville brûlait. L'air froid et sec de l'hiver ne parvenait pas à calmer les flammes qui avaient déjà dévoré tout le quart nord-est de la ville. Le temps était beau et il n'allait pas neiger avant quelques jours. L'incendie avait champ libre pour se propager petit à petit. D'ici une semaine, c'était toute la ville qui allait disparaître. La neige au sol parvenait à ralentir la progression mais la guerre empêchait et la milice et les habitants de s'organiser pour éteindre le feu. Seuls, ils auraient rapidement pu isoler les flammes pour ne pas qu'elles ne se propagent. Des tranchées et la neige fondue auraient été les meilleures solutions. Gerheim regarda à travers le volet la colonne noire qui s'élevait dans le ciel. On devait la voir à des centaines de kilomètres à la ronde.

Le drow regarda derrière lui dans un coin du salon où la famille se terrait. Ils semblaient terrifiés. Mais pour l'instant, leur enfant, d'à peine quelques mois, ne pleurait plus. Avant qu'il ne s'endorme, Gerheim et Vetalas avaient pratiquement évoqué la possibilité de les jeter dehors. L'enfant s'était endormi quelques secondes après, ce qui repoussa ce problème à plus tard. Les patrouilles devenaient de plus en plus fréquentes et les scarabées commençaient à fouiller sporadiquement les maisons. L'elfe gardait un œil prudent sur la vieille grange qui n'avait pour l'instant pas attiré l'attention. Trop de choses de valeur s'y trouvait pour qu'il la laisse sans défense. Il devrait d'ailleurs aller vérifier l'état des chevaux dès le soir même. Il se posait néanmoins la question de la suite de leur voyage. Gerheim s'expliqua la situation pour vérifier que rien ne lui échappait.

Coincés ainsi dans la maison, ils n'avaient pas beaucoup de solutions. Il en avait parlé avec Vetalas rapidement et entre le fait de rester se battre et fuir de la ville, leur choix était fait. Ils avaient immédiatement choisi l'option de partir. Le médaillon s'éloignait chaque jour et ils n'allaient pas sacrifier leurs vies pour une cité qui n'était pas la leur. Leur but était de s'enfermer le plus longtemps possible dans la bâtisse en prétextant qu'il était trop dangereux de sortir. C'était d'ailleurs plus risqué pour eux que pour les brigands. Là où les soldats s'étaient réfugiés, c'est-à-dire au nord-ouest, l'inquisiteur, s'il avait abandonné la position de la cathédrale, serait sûrement parmi les défenseurs. Ils ne pouvaient donc pas aller avec eux et ils essayaient de cacher leurs véritables intentions tant bien que mal. Une fois que la situation se serait calmée dans la zone, ils utiliseraient les voleurs pour atteindre une brèche dans la muraille et fuiraient laissant ceux qui voulaient rester derrière eux. En attendant, ils restaient cachés et se contraignaient à de petites opérations de survie.

Un paysan, celui qui était près de la porte d'entrée exactement, attira leur attention.

-Qu'y a-t-il ? Demanda l'elfe noir qui n'avait mis qu'une fraction de seconde pour réagir.

-Des pillards, dit l'interrogé en pointant une maison de sa dague.

Gerheim prit la place de l'homme et observa. Ils avaient déjà fouillé cette maison et les pillards allaient se heurter à une sérieuse déception.

-Et donc ? Continua l'elfe déjà rejoint par ses compagnons.

-Derrière, fit simplement un des assassins qu'ils avaient recueilli.

Gerheim se pencha de nouveau et observa et s'étonna d'avoir raté ce détail. Dans la ruelle où les pillards étaient allés inspecter la maison, maladroitement cachés apparaissaient des scarabées qui avançaient visiblement droit sur les malheureux.

-Des scarabées ! Dit à voix haute l'éclaireur pour tous les autres. Depuis quand ils guettent ainsi les pillards ?

-Quelque chose ne tourne pas rond, dit Rihu. Pour avoir été là avec Gerheim à la bibliothèque, je voudrais faire remarquer que leur agissement est étrange.

-Personne n'est allé dans leur camp, intervint Vetalas en se tournant vers Loriol. Qui sait ce qu'il se trame ?

Gerheim ne s'attendait pas à ce que le loup retrouve sa mémoire et qu'il l'avoue de surcroit devant tout le monde. En tout cas, la question était pertinente. Le comportement des animaux étaient complètement contre-nature. Pourquoi piéger un petit groupe de pillards alors que ça divisait les forces de leur armée qui était déjà en large infériorité numérique? Gerheim n'était pas serein, trop de questions restaient sans réponse. Le drow lorgna de nouveau les scarabées qui entraient dans la maison. Il fallait les éliminer, il le comprit immédiatement. Si les animaux commençaient à faire de la guérilla sur les survivants isolés, il n'y avait qu'un pas pour que toutes les maisons soient inspectées ou qu'ils soient découverts lors de leurs missions de ravitaillement. Gerheim l'expliqua donc en un souffle et convainquit la troupe.

-Combien étaient-ils ? Redemanda l'éclaireur à son interlocuteur initial.

-Trois, rassura l'homme, deux guerriers et une femme.

-Dépêchons-nous, s'alarma l'elfe, quatre personnes avec moi.

Sans se soucier de voir si on l'écoutait ou pas, il s'élança. Il ne servait à rien d'être trop nombreux. Dans la maison ou dans la ruelle, trop de combattants était synonyme de gêne. La porte, dégagée, assez rapidement car les guerriers commençant à avoir l'habitude, Gerheim sortit en coup de vent au moment où le dernier scarabée embusqué entrait dans la maison. L'elfe noir ne connaissait pas les prouesses martiales des trois pillards mais s'ils ne trouvaient pas un endroit dans la maison où tenir la position de manière à ce que la corpulence des animaux joue en leur défaveur, ils allaient rapidement périr. Gerheim fut tellement absorbé par ses pensées qu'il faillit se rompre le cou sur la plaque de verglas qui s'était formée devant la maison. Heureusement, il glissa astucieusement dans le sens de la marche et put garder son équilibre. Le brigand qui le suivait n'eut pas cette chance et s'affala si fortement sur son épaule qu'il ne put se retenir de crier. L'arme qu'il tenait fit également un bruit du tonnerre. Avant de s'enquérir de l'état de santé de l'individu, Gerheim regarda si ce vacarme n'avait pas attiré sur eux le regard mal attentionné de leurs ennemis.

Rien ne bougea et l'homme avait déjà été rejoint avec précaution par ses amis qui avaient diagnostiqué une luxation de l'épaule.

-Dépêchez-vous : Les pressa exaspéré Vetalas qui avait contourné la scène.

-Attendez ! Firent les autres d'un même concert. On peut pas le laisser comme ça, on va le rentrer ! Décidèrent-ils.

-Non, hurla le loup mi grognant mi parlant. Si on attend, on est les prochains sur la liste des insectes. On y va maintenant ! Les autres s'occuperont de lui !

L'instinct de survie dut les ramener à la réalité car cette blessure ne devint plus si importante. L'homme se tenait le bras mais semblait d'accord, au moins depuis que des brigands de l'intérieur venaient de lui dire qu'ils allaient chercher de quoi le transporter. Gerheim approcha le premier en trottinant. Les autres en retrait, il avait champ libre pour quérir des informations. Pas la moindre empreinte ne s'inscrivit sur le sol où la neige gelée était devenue plus dure que le roc. Il n'y avait pas de fenêtre dans cette maison typique des quartiers défavorisés. Seule la maison qui avait été construite au-dessus de celle-ci en était pourvue. Gerheim resta juste à l'entrée de l'endroit, collé contre le mur à gauche de la porte. Il tendit l'oreille et entendit de petits claquements caractéristiques. Aucun signe de vie humaine. L'elfe devait juste regarder s'ils devaient plutôt les attendre dehors ou les attaquer dans le dos. Juste un regard, quelque chose de facile. Tandis qu'il se penchait lentement, il garda une main tendue vers l'arrière pour conseiller à ceux qui le suivaient de ralentir. Il pouvait y arriver seul.

A peine avait-il une vue de l'intérieur de la maison qu'il se sentit soulevé du sol et compressé contre le mur en face de la porte. Gerheim ne comprit pas vraiment ce qu'il se passait. Il retomba mollement contre la paroi et s'affala dans la neige le souffle coupé. Autour de lui, il y eut des cris et du mouvement. Les images étaient lentement étudiées par le cerveau du drow qui se remettait du choc. Un des scarabées l'avait attendu et la force de la chose et la hallebarde l'auraient transpercé s'il n'avait pas eu son armure. Il s'était fait avoir comme un débutant. Sa blessure à la cuisse aurait dû lui servir de leçon. Maintenant, il ne sentait plus son bras et il se demandait de quelle étendue étaient les dégâts. En tout cas, il avait l'épaule en feu. Gerheim rampa contre le mur pour se mettre à l'abri du combat qu'il n'avait pas même pas la force de regarder.

Au bout de quelques minutes, Gerheim réussit à surmonter la douleur et à s'adosser au mur. Les humains avaient fait un arc de cercle devant la porte de la maison et grâce à leurs lances, ils empêchaient les bêtes de sortir en les repoussant à l'intérieur. Pour sortir, les scarabées devaient se mettre légèrement de trois quarts ce qui les exposait d'un côté ou de l'autre aux lances humaines. Il y avait un cadavre de bête dans la ruelle et un de plus dans la maison. Il en restait trois en vie. Les pillards n'avaient à priori pas tenu longtemps contre les animaux qui les avaient surpris. Loriol prit alors une pierre et la lança sur le scarabée qui se battait près de l'autre côté de la porte en se tournant pour parer les coups. Au moment où la chose se tourna pour porter un nouveau coup, Loriol lui lança la pierre en pleine face. La chose ne fit aucun bruit et tomba sur le dos où elle se balança, morte. Il en restait malheureusement deux autres mais celles-ci ne se montraient pourtant pas. Loriol entra d'un mouvement. Il pouvait se permettre de le faire lui, invulnérable qu'il était...

-Ils sont partis, fit-il trente secondes plus tard au reste de la troupe qui n'avait pas eu le courage de le suivre.

Gerheim réussit à se mettre debout et poussa de sa main valide la cape pour regarder là où la hallebarde avait frappé. Il n'y avait pas de blessure ouverte mais il aurait surtout un gros hématome le lendemain et il ne pourrait sûrement pas bouger le bras immédiatement. Cela faisait une marque de plus à sa collection. La seule chose qui le soulagea fut de voir que son armure n'avait pas été déformée même si elle gardait sûrement une série de rayures. Un des assassins, sûrement la personne qu'il connaissait d'ailleurs le moins, reprit conscience de la réalité après que l'exaltation du combat fut retombée et lui demanda des nouvelles. Gerheim balaya ses inquiétudes d'un revers de la main et grogna pour rassurer les autres. Personne n'était assez fou pour mettre sa parole en doute, même blessé l'elfe noir était dangereux... Si ce n'était plus.

Ils retournèrent rapidement à la maison où on les accueillis avec soulagement. Gerheim n'y retourna pas immédiatement, il devait soigner son coup avant que son état empire. Il devait lui rester quelques herbes qui lui avaient servi pour sa jambe. Ça allait atténuer la douleur et empêcher que son épaule gonfle et que l'afflux sanguin soit bloqué par l'armure. Avant qu'il ne s'écarte de la bâtisse, Vetalas l'apostropha.

-Nous devrions trouver une autre maison où se barricader... Juste au cas où, fit-il plein de bon sens.

Gerheim acquiesça d'un mouvement vertical de menton. Il avait presque cru que le vampire allait compatir.

@+

-= Inxi =-

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Coincés ainsi dans la maison, ils n'avaient pas beaucoup de solutions. Il en avait parlé avec Vetalas rapidement et entre le fait de rester se battre et fuir de la ville, leur choix était fait. Ils avaient immédiatement choisi l'option de partir. Le médaillon s'éloignait chaque jour et ils n'allaient pas sacrifier leurs vies pour une cité qui n'était pas la leur.
Parce que si elle l'était, "la leur", ils resteraient... :ph34r: des excuses tout ça... :lol: pour Gerheim...
Gerheim n'était pas serein, trop de questions restaient sans réponse.
Ouais !!! On !!! Veut !!! Des réponses !!! :P
Ils retournèrent rapidement à la maison où on les accueilli avec soulagement. Gerheim n'y retourna pas immédiatement, il devait soigner son coup avant que son état empire. Il devait lui rester quelques herbes qui lui avaient servi pour sa jambe. Ça allait atténuer la douleur et empêcher que son épaule gonfle et que l'afflux sanguin soit bloqué par l'armure. Avant qu'il ne s'écarte de la bâtisse, Vetalas l'apostropha.

-Nous devrions trouver une autre maison où se barricader... Juste au cas où, fit-il plein de bon sens.

Gerheim acquiesça d'un mouvement vertical de menton. Il avait presque cru que le vampire allait compatir.

:ph34r: T'es p'têt récupérable , du coup, dites donc... pas comme l'autre... :lol:

Vivement la suite !!!

(avec des réponses, hein !!! :P )

Ce n'étiat que des flashs de lumière et d'odeurs.
...
La dernière qu'il se souvint étant un homme dans le campement des scarabées.
On se rappelle une chose, mais on s'en souvient.
N'étant pas seul car Rihu et deux de ses amis étant avec lui, il ne put repousser les trois membres
Trop de participe présent, je dirais.
les trois membres qui le prenaient pour le sauveur et qui l'avaient tant remercier
Participe.
Des tranchées et la neige fondue aurait été les meilleures solutions.
Accord.
L'enfant s'était endormi quelques secondes après ce qui repoussa ce problème à plus tard.
"," après "après", ou la phrase devient confuse (fausse interprétation possible).
la vieille grange qui n'avait pour l'instant pas attirer l'attention
Participe.
c'était à dire au nord-ouest
Ca se conjugue, une locution adverbiale ?
La porte, dégagée assez rapidement car les guerriers commençant à avoir l'habitude, Gerheim sortit en coup de vent
Je décalerais la première "," après "dégagée".
Pas la moindre emprunte ne s'inscrivit sur le sol
"empreinte, non ?
Il n'y avait de fenêtre dans cette maison typique des quartiers défavorisés.
Manque pas une négation ?
Seule la maison qui avait été construite au-dessus de celle-ci en était pourvu.
Accord.
Autour de lui, il eut des cris et du mouvement.
Manque un "y".
les scarabées devaient se mettre légèrement de trois quart
Accord.
on les accueilli avec soulagement
Conjugué.
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avec des réponses, hein !!!

non :rolleyes:

Alors que l'incendie s'étendait toujours plus, les brigands campent dans la maison où une famille les rejoint après qu'ils l'eut découverte dans une maison à priori abandonnée. Au cours de la journée qui s'en suit, ils remarquent que des groupes de scarabées tendent de curieuses embuscades aux pillards pour les exterminer. Ils réussissent à tuer les insectes géants mais Gerheim en est blessé à l'épaule.

Chapitre 111

Le groupe de brigands finit par trouver une autre base de repli. C'était une grande maison dont l'entrée se trouvait dans une impasse dont les côtés n'étaient autres que les ailes de la maison. Loriol avait passé ainsi une heure, sous la supervision de Gerheim et Vetalas, à tirer des gros buffets et armoires pour faire de la pièce principale une véritable place forte. Vetalas avait remarqué que Gerheim avait un bras en écharpe mais, astucieusement dissimulé sous sa cape qu'il portait en permanence, ce n'était pas bien visible. La nouvelle bâtisse se situait à quelques centaines de mètres de la cathédrale, ils en profitèrent pour jeter un coup d'œil à la situation. De ce qu'ils comprirent, elle était chaotique mais pas désordonnée. La ville était coupée en plusieurs parties. Au sud-ouest, la ville était déserte et une brèche était le point d'entrée des scarabées. Au sud-est, la ville était en grande partie en feu ainsi qu'une partie du nord-est même si cela avait au moins l'avantage de le purifier de la maladie qui l'avait infectée. Tout le nord-ouest était sûr grâce aux nobles qui avaient rassemblé les gardes pour leur défense propre.

Ce qu'ils n'imaginèrent pas, c'était que des maisons de riches familles avaient déjà commencé à brûler. Seul Lieles semblait se soucier des habitants, enfin, c'était ce qu'ils supposaient. La population était tout autant de futurs soldats pour son armée naissante. Vetalas se demandait comment l'inquisiteur parvenait à nourrir et loger près d'un millier d'hommes. Sûrement en réquisitionnant au nom de son dieu, supposa également le vampire. Le fait était que la cathédrale avait été coupée en deux par des barricades de chaque côté. Le groupe de trois avait vu, de façon fugace, que les hommes de Lieles bloquaient l'accès principal au quartier nord par une sorte de mur improvisé qui s'étendait à l'est et à l'ouest et dont le point central était la grande église. D'après ce que Vetalas avait pu voir en volant près du camp des scarabées, les hommes de l'inquisiteur étaient assez nombreux pour contenir les animaux. Si les riches de la ville n'avaient pas été plus occupés par leur bienêtre que par ce que la raison ordonnait, ils auraient envoyé les gardes contre-attaquer et exterminer les insectes. Malheureusement, leur égoïsme et leur paranoïa les avaient condamnés à se méfier de Lieles et donc à se plonger dans une guerre plus longue qu'elle n'aurait dû être.

Vetalas et les deux autres venaient à peine de rentrer que Rihu leur demanda des nouvelles. Vetalas expliqua brièvement qu'ils avaient trouvé une maison où se replier et où les chevaux auraient également de la place. Loriol déposa également une paire d'épées, une arbalète et des carreaux qu'ils avaient trouvés en chemin. En les voyant, Gerheim avait décidé de garder la majorité des projectiles.

-Pourquoi on doit partir ? S'alarma Rihu.

Vetalas sourcilla.

-Pourquoi crois-tu que depuis hier nous parlons d'une nouvelle base arrière ?

Le noble le dit de façon si supérieure qu'il aurait pu l'appeler « abruti » à la fin de sa phrase que personne n'aurait vu la différence. Mais Vetalas se refusait à utiliser le langage d'un charretier. Les paysans parurent comprendre leur situation et le désespoir leur masqua le visage comme un nuage gris l'aurait fait sur le soleil.

-Mais cette maison est tout ce que nous avons ! S'indigna le paysan joueur, Rihu.

-Tout... Souffla le petit Feleru.

Vetalas leur laissa le temps de réaliser la situation périlleuse dans laquelle ils se trouvaient tous. Comme visiblement, ils n'arrivaient pas à accepter le fait que leur maison pouvait disparaître ou être saccagée, le mort-vivant leur expliqua :

-Écoutez, tôt ou tard, nous devrons nous battre. Notre cachette ne le demeurera pas éternellement au motif que les habitants de cette cité ont décidé que leur ville devait brûler plutôt que de régler le conflit qui était à leur porte.

-La faute n'est pas notre, lui rétorqua un ancien assassin.

-Je ne le nie pas, concéda Vetalas, mais vous auriez pu au moins faire quelque chose avant contre ceux qui vous ont mis maintenant dans cette situation.

Rihu leva un sourcil voulant signifier que c'était impossible et se tut et la conversation s'arrêta là pour ce sujet.

-Les gardes ne veulent pas se battre car ils sont pris pour cibles en priorité ! Dit un homme qui faisait le guet à la fenêtre.

-Ça s'appelle la guerre, grogna Loriol de l'autre bout de la pièce devançant le vampire.

-Non, ajouta le dernier interlocuteur qui gardait un œil sur l'extérieur, lors des combats de l'autre jour sur la place, les insectes géants évitaient au maximum les combattants qui n'étaient pas soldats. Comme s'ils étaient leur cible.

Ni Gerheim ni Vetalas n'exprima ses pensées à voix haute. Mais ce comportement étrange avait déjà été suspecté par les cerveaux de la bande. Vetalas aurait payé cher pour savoir qui ou quoi était à l'origine de tout ça et pourquoi. Loriol ne se rappelant plus ce qu'il avait vu à l'extérieur de la ville, ils étaient donc dans une impasse. Rihu et Feleru ne semblaient plus les écouter. Vetalas s'imagina brièvement ce qu'il se serait passé si sa maison avait été dans ce cas-ci. Il s'avoua qu'il n'aurait pas pu quitter son petit manoir et aurait tout fait pour le défendre. Il se demanda alors comment allaient les choses. Il y avait peu de chance pour qu'il soit pillé sachant qu'il y avait laissé une petite troupe de mort-vivants ainsi que ses trois épouses vampires. Normalement, sa demeure serait toujours là lorsqu'il reviendrait avec le médaillon.

-Il serait temps que tout se termine, reprit Gerheim. Mais je vous rassure ce le sera bientôt, depuis quelques temps les insectes se rassemblent, la dernière bataille va avoir lieu.

-J'espère que la victoire sera notre, dit Feleru.

-Elle le sera, affirma le tacticien elfe noir. La seule variable est de savoir si le combat aura lieu avant ou après que les insectes aient laissé les soldats brûler dans leur propre ville.

Vetalas se demanda si le plan final n'était pas de compter sur la vanité humaine pour que tout brûle sans que quiconque ne réagisse. Heureusement pour eux, Lieles étant entré dans la partie, il pouvait les sauver avant d'en arriver là et faire bouger les choses.

-Que comptez-vous faire ? Demanda Rihu en secouant la tête.

Vetalas ne dit rien et se demandait pourquoi personne ne leur avait encore posé la question. Croyaient-ils vraiment qu'ils allaient rester ici ad vitam eternam ?

-Nous attendons que le gros de la tempête passe puis nous partons, leur expliqua Gerheim.

-Vous ne restez pas pour la bataille finale ? S'étonna un des paysans.

Vetalas rit de bon cœur et s'arrêta le visage tout aussi étonné que son interlocuteur juste avant.

-Vous êtes sérieux ? Rétorqua-t-il en passant tour à tour de Rihu à Feleru. Quelle raison aurions-nous de rester ?

-Je... Je ne sais pas... Bafouilla Rihu visiblement choqué de la réponse et de la question. Je pensais que... Non rien, acheva-t-il devant l'expression sérieuse du vampire.

-Ce qu'il veut dire, tempéra Gerheim, c'est que nous resterons avec vous jusqu'à ce que ça soit l'heure de partir.

Gerheim avait juste dit de façon plus diplomatique et floue ce qu'il venait juste d'annoncer. Vetalas s'étonna de voir que cela sembla rassurer l'auditoire. Ils comptaient vraiment sur eux pour les guider. Le noble s'en moquait royalement. Seuls les forts survivraient, cela en avait toujours été ainsi. Que croyaient-ils ? Qu'ils allaient se battre par amitié ? Pourquoi mourir et perdre leur temps pour une cause qui n'était pas la leur.

-De toute manière, ajouta Loriol, vous avez pas besoin de nous !

-C'est faux, fit Feleru, regardez comment vous nous avez dirigé !

-Et ? Le coupa Vetalas. Que comptez-vous que nous fassions ?

-Je ne sais pas, avoua Feleru, continuez les actions ponctuelles...

-On ne ferait que quelques pertes, reprit cette fois Gerheim, c'est une bonne stratégie à long terme seulement.

-Il vous serait facile de renverser les Dix, proposa un homme, un ancien assassin.

Devant le mutisme de la troupe, il se permit de continuer.

-Ils sont divisés sur ce qu'ils doivent faire. Certains veulent se cacher, d'autres se battre ou en profiter pour piller la ville. Nous les subalternes voyons les limites de notre système et la grogne monte doucement. Je suis un capitaine d'un des Dix et je peux rallier mes troupes. Avec celles-ci, d'autres se joindraient à vous et les Dix plieraient et vous obéiraient.

Cette possibilité fit sourire Vetalas. C'était osé.

-Et comment te nomes-tu, ambitieux petit personnage qui n'est pas sorti du rang quand nous cherchions des meneurs parmi vous ?

-Jo, répondit-il en hochant la tête comme si la remarque précédente était un compliment.

-On ne restera pas, répéta Loriol, nous poursuivons Anir.

Gerheim le foudroya du regard avant qu'il n'en dise trop. Vetalas réfléchit à une nouvelle possibilité à laquelle il n'avait pas pensé : celle de prendre le contrôle de tous les voleurs de la ville, de regarder l'or qu'ils possédaient et, dans le cas où il n'y en aurait pas beaucoup, d'attaquer la banque de la ville avec tout leur effectif. Un plan commença à germer dans sa tête.

@+

-= Inxi =-

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avec des réponses, hein !!!

non :wink:

:lol: J'vais bouder, tiens !!! (après lecture, et jusqu'à l'arrivée de la prochaine fournée, voilà... :D (ah, on me dit, que, ca fera autant d'effet qu'une évacuation de déchets corporels liquides dans un instrument à cordes frottés... ^_^ ))
Loriol avait passé ainsi une heure, sous la supervision de Gerheim et Vetalas, a tiré des gros buffets et armoires pour faire de la pièce principale une véritable place forte.
:wink: (mais aussi un peu ^_^ ) parce qu'on a raté une franche poilade...
La nouvelle bâtisse se situait à quelques centaines de mètres de la cathédrale, ils en profitèrent pour jeter un coup d'œil à la situation. De ce qu'ils comprirent, elle était chaotique mais pas désordonnée.
:lol: Méchant Auteur !!! Méchant !!! tu m'pousses à la réflexion... (bobo tête...)
Ce qu'ils n'imaginèrent pas, c'était que des maisons de riches familles avaient déjà commencé à brûler. Seul Lieles semblait se soucier des habitants, enfin, c'était ce qu'ils supposaient. La population était tout autant de futurs soldats pour son armée naissante.
C'est vrai qu'on sait peu de choses sur ses... comment dire... ses relations au monde ??? A part qu'il est sur les traces de nos compères, s'entend...
Vetalas s'imagina brièvement ce qu'il se serait passé si sa maison avait été dans ce cas-ci. Il s'avoua qu'il n'aurait pas pu quitter son petit manoir et aurait tout fait pour le défendre.
Quand il était humain ??? Ou même maintenant ??? Un petit éclairage, siouplait... allez... :P ça pourrait le rendre... moins infect ???
Vetalas se demanda si le plan final n'était pas de compter sur la vanité humaine pour que tout brûle sans que quiconque ne réagisse. Heureusement pour eux, Lieles étant entré dans la partie, il pouvait les sauver avant d'en arriver là et faire bouger les choses.
:rolleyes: Si Lili savait ce qu'on pense de lui...
-Il vous serait facile de renverser les Dix, proposa un homme, un ancien assassin.

Devant le mutisme de la troupe, il se permit de continuer.

-Ils sont divisés sur ce qu'ils doivent faire. Certains veulent se cacher, d'autres se battre ou en profiter pour piller la ville. Nous les subalternes voyons les limites de notre système et la grogne monte doucement. Je suis un capitaine d'un des Dix et je peux rallier mes troupes. Avec celles-ci, d'autres se joindraient à vous et les Dix plieraient et vous obéiraient.

Cette possibilité fit sourire Vetalas. C'était osé.

J'aime assez...
Vetalas réfléchit à une nouvelle possibilité à la quelle il n'avait pas pensé : celle de prendre le contrôle de tous les voleurs de la ville, de regarder l'or qu'ils possédaient et, dans le cas où il n'y en aurait pas beaucoup, d'attaquer la banque de la ville avec tout leur effectif. Un plan commença à germer dans sa tête.
:lol: Vivement la suite !!!
les brigands campent dans la maison où une famille les rejoint après qu'ils l'ait découverte dans une maison
C'est "avant que" qui demande un subjonctif.
les côtés n'étaient qu'autres que les ailes de la maison
C'est pas "n'être autre que" ?
Loriol avait passé ainsi une heure, sous la supervision de Gerheim et Vetalas, a tiré des gros buffets
Infinitif.
Si les riches de la ville n'étaient pas plus occupés par leur bien être que par ce que la raison ordonnait
J'aurais mis "... n'avaient pas été plus occupés..."; un seul mot.
leur égoïsme et leur paranoïa les avaient condamnés à se méfier de Lieles et donc de se plonger dans une guerre
"à".
Notre cachette ne le demeura pas éternellement
Mauvais temps je dirais.
personne ne leur avait encore poser la question
Participe.
cette une bonne stratégie à long terme seulement
"c'est".
une nouvelle possibilité à la quelle il n'avait pas pensé
Un seul mot.
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Après avoir pu vérifier de nouveau le comportement étrange des scarabées, les trois comprennent aussi que l'ultime bataille a été accélérée par la présence de Lieles qui peut ainsi éviter que les humains ne brûlent, vivants, dans leur propre cité. Ils doivent également tempérer les paysans qui croient que ceux-ci vont rester jusqu'à la fin pour les aider. De là naîtra une idée que Vetalas utilisera sous l'impulsion d'un des anciens capitaines des Dix.

Chapitre 112

Réunis à l'étage, les trois parlaient.

-Que fait-on alors ? Demanda Gerheim.

-On a qu'un seul choix, dit Loriol, on part comme prévu dès le début de la dernière bataille.

-Nous avons une autre solution, fit Vetalas.

Loriol s'étonna et ne chercha pas à le cacher. C'était bien la première fois que le vampire laissait filtrer une de ses idées. Cela signifiait que soit il avait besoin d'eux, soit il y avait quelque chose qu'il leur cachait. Loriol tenta de se concentrer pour trouver la réponse car ce n'était pas la vérité que le noble avait l'habitude de dire.

-Prenons le contrôle des voleurs et pillons leurs ressources pour s'en servir pour entrer dans la capitale. Anir ne sera bloqué par les neiges seulement pendant quelques semaines.

-J'y ai déjà pensé, avoua l'elfe à la peau noire, mais si tout leur argent a disparu dans les flammes, nous allons risquer nos vies pour rien.

-Sauf si dans cette situation, nous nous servons de ces hommes nouvellement acquis pour aller voir ce cher dirigeant de Lensort et sa banque.

-Attaquer la banque ? S'étonna Loriol.

Gerheim pensa pendant quelques secondes et Loriol écouta ensuite ce que les pensées avaient donné.

-Trop dangereux, fit Gerheim, ce ne sont que des mutins. Ils ne savent pas se battre, c'est à peine s'ils peuvent couper des gorges aux coins des rues la nuit, Ils ne feront pas le poids face aux gardes.

-Sauf si nous attaquons lors de la bataille.

-Il y a trop de variables, soupira le drow, et si les gardes ne vont pas aider Lieles ? Et s'ils y vont mais qu'il reste trop de troupes ?

-Et que veux-tu faire ? S'énerva le vampire en ouvrant les bras.

Gerheim garda le silence et Loriol se demanda ce qu'il devait être en train de ruminer. Il finit par reprendre la parole.

-Très bien, alors faisons ça.

Loriol savait qu'en cas d'échec, Gerheim tomberait sur Vetalas comme un faucon sur sa proie. Le loup-garou également se ferait un plaisir de le rabaisser. Vetalas jouait sa réputation et, en cas d'échec comme de victoire, Loriol serait satisfait. Maintenant qu'ils étaient décidés, il faudrait agir au plus vite car les flammes brûlaient déjà la moitié de la ville. Loriol n'était pas rassuré et son instinct le poussait à s'enfuir. Il ne voulait qu'une chose : partir de cette cité au plus vite. Il était prêt à tout pour que cette échéance s'accélère. Loriol ouvrit la porte et pencha la tête.

-Jo ! Cria-t-il.

-Oui ? Répondit une voix lointaine.

-Monte ! Ordonna sèchement le loup-garou.

Le ton qu'il avait utilisé ne laissait place à aucune objection ce qui était plutôt mieux car Loriol n'était pas une personne avec qui on pouvait négocier. L'homme courut dans les escaliers et apparut à peine fatigué dans la petite chambre. Chacun des trois individus avait pris appui sur un des murs de la pièce si bien que le dénommé Jo n'eut d'autre choix que de rester immobile entre les trois dirigeants des lieux. Cette position dut le mettre mal à l'aise car il dansait d'un pied sur l'autre en regardant autour de lui les trois compagnons plongés dans l'obscurité de la minuscule chambre.

-On va peut-être utiliser ton plan, commença le vampire en s'attirant son regard. Nous avons besoin de tout savoir. Ce qui nous attend comme tes motivations.

L'homme ouvrit grand la bouche mais Vetalas le coupa dans son élan.

-Nous sommes particulièrement doués pour détecter les menteurs donc ne nous prend pas pour ce que nous ne sommes pas... Lui conseilla le vampire.

Jo soupira puis réfléchit, changeant sûrement ses propos. Loriol ne pouvait absolument pas savoir quand une personne mentait si celle-ci savait se contrôler. Vetalas avait sûrement un pouvoir lui permettant de le faire. Après un nouveau soupir, Jo parla :

-Pour ma part, je suis en très mauvais terme avec mon supérieur et sa disparition me serait très utile.

Loriol vit Gerheim tourner la tête vers Vetalas.

-Parce que tu as essayé de l'assassiner grossièrement au début de la guerre, expliqua Vetalas, Et maintenant, tu veux te servir de nous pour regagner le droit légitime de commander.

Loriol entendit le cœur de l'homme battre à la chamade. Il ouvrit grand les yeux et bafouilla :

-Mais... Mais comment ?

-Je t'avais dit de ne pas mentir ! Le menaça le mort-vivant.

-Je n'ai pas menti ! Se défendit immédiatement l'homme. Je n'ai juste pas tout dit...

-Il a pas tort ! Dit Loriol qui le défendait uniquement pour contrarier Vetalas.

-Bien, dans ce cas, recommence et n'oublie rien.

-Bon, ben tout ce qu'il vient de dire est vrai. Mes troupes me soutiennent mais tant qu'on a pas commencé la révolution, personne ne suivra. Je suis pas assez fort pour prendre le contrôle de toutes les troupes des Dix et vous êtes bien plus charismatique que moi.

Loriol se dit que ce n'était pas bien dur. L'homme d'une cinquantaine d'années ressemblait à un vieux cuistot avec son léger ventre et ses cheveux qui se dégarnissaient.

-Tout le monde sait que vous êtes compétents, rares sont ceux qui ont jamais osé défier les Dix et qui y ont survécu. Ce fut leur première preuve de faiblesse et je pensais que vous pourriez être les seuls à pouvoir prétendre à ce changement.

-Qu'est-ce que tu en tirerais ? Demanda Vetalas sans démentir les propos de Jo. Tu nous propulses à la tête de ton groupe mais tu n'y gagnes absolument rien.

-Je me débarrasse de mon supérieur et j'attends mon heure et mes promotions qui peuvent à nouveau être d'actualité.

-Tu attends plutôt qu'un malheur nous tombe dessus par le biais de nos rivaux et, ou, de ceux que nous avons destitués, le corrigea le vampire.

L'homme ne dit rien et baissa les yeux, honteux de ses pensées mais résigné au fait qu'il ne pouvait rien leur cacher.

-Tu as de la chance, lui dit le magicien, nous sommes d'accords pour te laisser le contrôle des voleurs à une seule condition...

-Je suis prêt à donner tout l'or de la guilde s'il le faut ! S'enthousiasma l'individu.

-Ça tombe bien... Commenta froidement l'elfe noir.

-C'était une expression, dit en calmant ses ardeurs le capitaine humain, nous l'avons entièrement perdu dans les incendies...

Loriol comprit que Vetalas allait donc devoir passer au plan B.

-Justement, fit le vampire, j'ai une proposition qui pourra nous ravir tous les deux.

Jo se tut par politesse. Il savait reconnaître une offre qu'on ne lui proposerait pas deux fois.

-Nous voulons attaquer la banque de Brader.

-C'est de la folie ! C'est une véritable forteresse !

Il n'y avait aucune moquerie dans ces paroles, juste de l'inquiétude face à un projet ambitieux.

-Nous en avons besoin, coupa court Loriol. On t'aide pour les Dix, tu mets les voleurs à notre disposition pour le braquage.

Son sang ne fit qu'un tour que Jo sut ce qu'il allait répondre.

-J'accepte.

-Comment allons-nous organiser l'assassinat des Dix ? Demanda Gerheim.

-Vous n'avez rien à faire, dit Jo avec un grand sourire, j'ai déjà tout prévu. J'ai juste besoin de vous afin que personne ne soupçonne que je suis le cerveau de l'affaire. Si vous prenez le pouvoir, personne ne saura que c'est moi.

-Et comment vas-tu t'y prendre ? Dit Vetalas lentement comme si l'homme était stupide.

A priori, le mort-vivant ne pouvait pas tout savoir.

-J'ai des amis dans chaque groupe de voleurs, ils n'attendent qu'un signe pour agir. Je tuerai mon supérieur, sans le rater cette fois-ci puis les rouages se mettront en route. Si tous les Dix ne sont pas morts d'ici la fin de la journée, les survivants seront en train de se terrer dans un trou en espérant que la tempête passe.

-Et si tes amis se dégonflent ? Posa comme question Gerheim de façon pertinente.

-Je me fais passer pour un messager et je m'occupe des autres personnellement.

-Et si tu es découvert pendant que tu les tues ou avant d'y arriver ? Demanda cette fois-ci Loriol.

-Je vous assure qu'on en arrivera pas là. Nous sommes en tant de guerre, tout le monde se cache. Les nouvelles ne leur parviendront pas.

Il eut un petit silence puis Vetalas le congédia en lui donnant son accord pour se mettre au travail immédiatement. Une fois qu'il eut refermé la porte et qu'il se fut éloigné, la conversation reprit entre les trois compagnons de voyage.

-L'un d'entre nous devrait le surveiller, proposa Loriol dont la prudence l'exhortait à se méfier.

A juste titre, ce n'était qu'un humain et sa confiance et sa présomption pouvait tout gâcher.

-Merci de te proposer... Lui fit malicieusement Vetalas.

Loriol mit quelques instants à comprendre. En pleine journée, le vampire ne pouvait bouger et Gerheim, avec son bras blessé ne servait strictement à rien. Le loup-garou jura.

-Ça va échouer, dit Gerheim pessimiste.

-Il est au moins aussi perverti que nous, commenta Vetalas.

-C'est bien ce qui m'effraie, fit Gerheim d'un soupir.

@+

-= Inxi, à l'heure pour une fois =-

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Loriol s'étonna et ne chercha pas à le cacher. C'était bien la première fois que le vampire laissait filtrer une de ses idées. Cela signifiait que soit il avait besoin d'eux, soit il y avait quelque chose qu'il leur cachait. Loriol tenta de se concentrer pour trouver la réponse car ce n'était pas la vérité que le noble avait l'habitude de dire.
Dis carrément que c'est le méchant de l'équipe...

...

...

Hé... attends... c'est le cas !!! Prudence... mon "bon" Loriol, prudence...

Loriol savait qu'en cas d'échec, Gerheim tomberait sur Vetalas comme un faucon sur sa proie. Le loup-garou également se ferait un plaisir de le rabaisser.
Ce que j'aime (sérieux :huh: ), c'est l'esprit de franche camaraderie (déjà moins :wink: ) qui règne entre les trois...
-J'ai des amis dans chaque groupe de voleurs, ils n'attendent qu'un signe pour agir. Je tuerai mon supérieur, sans le rater cette fois-ci puis les rouages se mettront en route. Si tous les Dix ne sont pas morts d'ici la fin de la journée, les survivants seront en train de se terrer dans un trou en espérant que la tempête passe.
Rassurant... :)
-Ça va échouer, dit Gerheim pessimiste.

-Il est au moins aussi perverti que nous, commenta Vetalas.

-C'est bien ce qui m'effraie, fit Gerheim d'un soupir.

Allons, qu'est-ce qui pourrait mal se passer ??? (sur un air déjà connu ??? ^_^ ) Mais bon... ils peuvent pas toujours "se planter"...

Vivement la suite !!!

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  • 2 semaines après...

Voici la suite fidèle lecteur :huh: Désolé pour la semaine dernière mais partiels obligeant, j'ai dû recentrer mes priorités !! ^_^

Après concertation avec Jo, un ancien capitaine des Dix qui cherche du pouvoir, les trois décident de prendre contrôle des hommes des Dix pour attaquer la banque de Brader, maire de Lensort. En échange, les trois s'engagent à remettre l'organisation assassine aux mains de Jo. Loriol suit donc Jo à son insu alors qu'il part assassiner les Dix.

Chapitre 113

Gerheim attendait avec une impatience non dissimulée le retour du loup. Si tout allait bien, il ne leur faudrait que deux heures. Le loup-garou n'avait pas à se dévoiler mais juste s'assurer qu'il n'y ait pas de complications. La dernière bataille semblait proche. Il n'y avait plus un seul bruit, plus le moindre mouvement. Il y avait juste eu un scarabée un peu trop entrepreneur. Au départ, tous s'étaient réfugiés à l'étage croyant que c'était un éclaireur. Après plusieurs minutes, Gerheim avait compris que ce n'était pas l'avant-garde d'une troupe mais bien une unité isolée qui cherchait quelque chose. Vetalas s'en était débarrassé et Gerheim avait surveillé ses arrières, son bras n'étant pas encore opérationnel. A cet instant, son épaule était bleue et il souffrait le martyre à chaque mouvement.

Depuis, ils avaient dû cacher le corps de la bête dans la grange mais comme l'odeur apeurait les chevaux et les faisait remuer, ils durent l'enterrer. Les destriers calmés, ils retournèrent à la maison. Gerheim s'inquiétait particulièrement pour les animaux dont la survie était indispensable à la suite de leur mission. C'était leurs seuls biens. Il fallait rapidement s'en aller, conclut-il. Ils ne pourraient rester cachés indéfiniment et lui ne le voulait pas particulièrement. Il avait un médaillon à retrouver. Gerheim toucha la clé qu'il avait dans l'une de ses poches. Elle permettait d'ouvrir la boite du médaillon avec celle de Loriol. L'elfe noir n'arrivait pas à trouver où le loup avait bien pu la cacher. Gerheim avait peur qu'il eût enterré quelque part pour revenir la chercher plus tard. Si jamais le le lycanthrope venait à mourir, pourraient-ils ouvrir la boite sans la deuxième clé ?

Gerheim balaya ses doutes et se concentra sur la forme qui venait d'apparaître au fond de la rue et qui revenait en trottinant. Loriol ne se donnait pas vraiment de mal pour être discret. Heureusement que le rassemblement général gardait les rues plutôt vides. Plus il s'approchait, plus Gerheim vit qu'il était couvert de sang. Quoi que Loriol avait fait ce n'avait pas dû être dans les plans. La porte dégagée, il entra sous le regard désapprobateur de Vetalas.

-Que s'est-il passé ? Demanda Gerheim.

-Un peu de ménage ! Avoua le loup en reniflant un grand coup.

Certains voleurs regardaient avec surprise le loup couvert de sang. Personne n'eut le courage de leur demander ce qu'il s'était passé. Ils allèrent dans la cuisine, tout près de la porte qui menait sur le champ de la grange. La pièce était vide et ils pouvaient parler tranquillement.

-Alors ? Répéta l'elfe.

-Je crois que j'ai limité la casse, leur apprit Loriol. A chaque fois qu'un Dix est mort, des hommes, toujours fidèles, partaient prévenir les autres. Je crois pas que j'en ai oublié un seul.

-La mission ? Demanda Vetalas.

-Il est passé dans huit bâtiments différents alors je crois que la majorité des Dix est morte.

La porte d'entrée claqua et Jo revint vers eux le sourire aux lèvres. Sa moue disparut quand il vit le loup en sang. Il posa une question muette du regard.

-On a été attaqué, mentit Gerheim. Alors ?

-C'est un succès ! Annonça avec triomphe Jo. Le seul point noir, c'est que deux des seigneurs les plus influant sont encore en vie.

-A quoi devons-nous nous attendre alors ? L'interrogea Vetalas.

-Je ne sais pas, concéda Jo. Tous les capitaines vous rejoignent et sont d'accords pour le plan. Mais s'il reste des troupes fidèles aux Dix, elles déserteront discrètement et chercheront à rejoindre les deux seigneurs restants.

-Pas grave, fit Loriol, je pense qu'ils vont plus rester cacher en faisant un bilan de la situation.

-Loriol a raison, l'appuya Gerheim. Ils vont rester cachés et le temps qu'ils se remettent debout, on aura déjà attaqué et volé ce cher maire de Lensort ! Avec l'argent, il te sera facile de détrôner les deux restant définitivement.

Une explosion secoua la ville et arrêta leur dialogue.

-Je crois que c'est le signal que nous attendions, fit Vetalas.

-Où sont les voleurs ? Demanda Gerheim avec précipitation.

-Déjà prêts. Une centaine d'entre eux attendent au sud. Les flammes ont déjà englouti la moitié de la ville. Il faut se dépêcher.

-Alors, on s'en va maintenant ! Déclama Gerheim. Je m'occupe des chevaux, Vetalas et Loriol, essayez de vous occuper de l'évacuation de la maison. Jo, fais converger les troupes par ici, nous allons à l'assaut d'une banque.

Personne ne protesta. Tous étaient excités à l'idée d'enfin bouger. Par contre, Gerheim ne savait pas ce qu'ils feraient s'ils échouaient. Dans tous les cas et quoiqu'il se passe, ils passaient leurs derniers moments dans cette ville. De toute manière, vit-il en sentant cette odeur de fumée désormais omniprésente, dans quelques jours cette ville serait rayée de la carte. Le vent s'était levé et la ville serait complètement brûlée. Gerheim alla donc sortir les chevaux qui avaient senti l'excitation ambiante. Les flammes les paniqueraient bientôt et ils semblaient heureux de pouvoir bouger plus loin que le bout de la grange. Gerheim rassembla les affaires qui étaient cachées, sella les chevaux et chargea le tout. Il rangea sa petite arbalète qui était sans munition et prit une série de dagues de jet.

Il chevaucha un cheval et prit les trois autres par les rênes et les guida jusqu'à l'entrée de la maison où une troupe plutôt imposante s'était rassemblée. Autant d'hommes que de femmes : une centaine de personnes attendait là. Les anciens voleurs se différenciaient plutôt bien car c'étaient les seuls dont le peu de pièces d'armures renvoyaient l'éclat du soleil. Il était malheureusement trop tard pour rechercher au travers de la ville de quoi équiper les nouveaux venus. Ceux qui paraissaient les plus armés étaient ceux qui parlaient avec Jo et qui devaient donc être les autres capitaines qui s'étaient ralliés à lui. Vetalas et Loriol le rejoignirent et Gerheim mit pied à terre.

-Par où allons-nous passer ? Demanda à tous le vampire.

-Nous allons remonter vers la cathédrale centrale puis piquer à l'est. Nous nous approcherons le plus possible des flammes puis trouverons une rue pour aller vers le nord. Personne ne nous arrêtera.

Gerheim réarrangea son bras dans son écharpe. Ça le démangeait mais il survivrait. Vetalas s'apprêta à monter sur son destrier quand Gerheim l'arrêta.

-Il serait mieux de confier les chevaux à des voleurs ou aux paysans. Si jamais nous tombons dans une embuscade, les premiers visés seront les dirigeants... C'est-à-dire ceux qui seront sur les chevaux.

Vetalas regarda d'un air étrange le cheval puis s'en écarta. Gerheim mit du temps à retrouver la trace des deux paysans, Rihu et Feleru. Ceux-ci étaient en train de parler avec la famille qu'ils avaient recueillie quelques temps auparavant. L'elfe noir espérait que les deux paysans leur avaient expliqué que dès que la troupe aurait passé le mur qui avait coupé la ville, leur seule chance de survie était d'aller se masser près des autres réfugiés. L'éclaireur ne donnait pas cher de leur peau s'ils les suivaient dans l'attaque à venir. Gerheim ne risquerait pas sa vie pour sauver la leur.

-Rihu, toi qui connait pas mal de monde, va voir Jo et les capitaines pour leur dire d'avancer.

L'elfe se tourna ensuite vers Feleru.

-Il nous faut quelqu'un pour tenir les chevaux pendant que nous allons avancer. Occupe-t'en avec ton frère lorsqu'il sera revenu.

Le petit paysan qui avait cette fois-ci un large chapeau blanc ne chercha même pas à discuter la volonté du drow. Gerheim savait que ce dernier n'était guère doué avec les chevaux mais il n'avait pas vraiment le choix. Ces animaux étaient plutôt rares en ville et Gerheim se demandait même si ce n'était pas les derniers dans cette cité. Au final, c'était des objets de fascination mais aussi de convoitise. L'elfe noir n'aurait pas aimé avoir la désagréable surprise de voir que des hommes avait déserté avec leurs chevaux et leurs matériels. Au moins, si les trois étaient forcés de faire confiance, autant que ça soit à des gens qu'ils connaissaient un peu. Gerheim siffla un grand coup et se mit en avant. Il y eut peu de commentaires sur le départ que cet étranger donnait. A priori, déjà quelques rumeurs planaient sur ces trois qui avaient pris le contrôle des hommes des Dix par le biais de Jo. L'elfe noir s'en moquait, emmitouflé sous sa cape, il cachait son visage des interrogations comme du froid.

Le drow ne savait pas si c'étaient les flammes, la température ou son propre corps mais il lui semblait que le temps était plus supportable même s'il pensait qu'il faisait plus froid que les jours précédents. Le soleil qui brillait dans le ciel était une assurance qu'il ne neigerait pas avant le lendemain et que les flammes risquaient de ne pas s'arrêter de si tôt. Ils suivirent donc le chemin qu'ils avaient tracé dans leur tête sans rencontrer la moindre patrouille de quelque camp fut-elle. Gerheim s'approcha à une cinquantaine de mètres des premières flammes et il trouva la chaleur bien assez forte. Pendant quelques temps, les hommes seraient au chaud. Par contre, Gerheim remarqua que Loriol se tenait le plus possible en retrait des flammes. Le drow savait que les loups n'aimaient pas le feu mais l'elfe savait que le lycanthrope avait un secret qu'il ne partagerait jamais. Quelle avait bien pu être son histoire pour qu'il n'arrive même pas à regarder les flammes ?

C'est au moment où il imaginait les possibilités de réponse qu'un événement plutôt inattendu arrêta la petite armée dans son élan. Au contraire de ce qu'avait supposé Gerheim, les hommes de Lieles étaient eux aussi au plus proche des flammes. Bien que leur troupe à cet endroit ne se compose que d'une dizaine d'hommes, ils étaient encore bel et bien là. Gerheim disparut en une seconde dans la foule et resta au premier rang, bien qu'habilement dissimulé derrière de solides gaillards. L'elfe ne savait pas si ces hommes les avaient vus lors de la bataille sur la place et il ne pouvait pas prendre le risque que sa peau le trahisse. Ce fut Jo, accompagné de Vetalas et d'autres individus, qui s'avança au poste de garde.

C'était un muret de bois bâti à priori à la va-vite et dont la porte était du même acabit. La muraille coupait la rue et comblait le trou qu'il y avait entre les deux maisons plutôt efficacement. S'ils continuaient à l'est sur cette voix, ils se seraient trouvés face aux flammes. C'était donc la seule entrée vers le nord qui ne les faisait pas passer par la cathédrale où devait avoir lieu en ce moment même la bataille.

-Halte ! Qui êtes-vous et d'où venez-vous ? Clama le porte-parole qui n'était visiblement pas rassuré qu'une troupe aussi importante ait décidé de passer par son point d'accès.

Gerheim regarda Vetalas qui mit une main dans le dos de Jo et qui commença à parler. A la surprise de l'elfe, ce fut Jo qui parla à voix haute. Le magicien bougeait à peine les lèvres et personne ne devait comprendre que le vampire avait pris le contrôle par magie.

-Nous étions des résistants ! Notre repaire brûlé par les flammes, nous avons dû fuir.

-Qui étiez-vous pour être autant dans un repaire... Dit-il en allongeant le dernier mot soupçonneux.

-Nous nous connaissons pas vraiment. Nous sommes des petits groupes qui se sont rassemblés lorsque nous avons été oubliés de l'autre côté.

Le bébé choisit ce moment pour pleurer et Gerheim lui en fut presque reconnaissant si le bruit ne lui portait pas sur les nerfs. Au moins, les hommes de foi comprendraient que c'était vraiment des habitants de toutes conditions et pas seulement des combattants d'âge mûr.

-En temps normal, j'irai chercher mon supérieur mais nous devons nous hâter de quitter les lieux alors dépêchez-vous de passer.

La porte s'ouvrit lentement et la troupe avança, Vetalas relâchant son emprise sur Jo. Les soldats partirent en trottinant à peine la troupe commença à avancer. Gerheim ne sut pas si c'était à cause des flammes ou si des renforts étaient nécessaires à la cathédrale mais en tout cas cela faisait leur affaire. Maintenant, le plus dur restait à faire.

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-= Inxi =-

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Voici la suite fidèle lecteur 8-s Désolé pour la semaine dernière mais partiels obligeant, j'ai dû recentrer mes priorités !! :blink:
Attends... tu veux dire que tu fais passer ton avenir avant ma satisfaction personnelle ??? Pas d'accord, mais alors pas du tout !!! :clap:
Gerheim attendait avec une impatience non dissimulée le retour du loup. Si tout allait bien, il ne leur faudrait que deux heures. Le loup-garou n'avait pas à se dévoiler mais juste s'assurer qu'il n'y ait pas de complications. La dernière bataille semblait proche.
Oserai-je ???

...

...

Allez, j'ose: c'est pas comme si ça pouvait mal tourner, hein... :P

Il y avait juste eu un scarabée un peu trop entrepreneur. Au départ, tous s'étaient réfugiés à l'étage croyant que c'était un éclaireur. Après plusieurs minutes, Gerheim avait compris que ce n'était pas l'avant-garde d'une troupe mais bien une unité isolée qui cherchait quelque chose. Vetalas s'en était débarrassé et Gerheim avait surveillé ses arrières, son bras n'étant pas encore opérationnel. A cet instant, son épaule était bleue et il souffrait le martyre à chaque mouvement.
Que peut bien chercher un Scarabée dans un ville d'humains (notez le "S" pour le distinguer de l'a bestiole dont on peut se débarasser d'une seule chiquenaude B)) ??? Et toujours pas de réponse, hein ??? ( même avec un pot-de vin ???)
Gerheim toucha la clé qu'il avait dans l'une de ses poches. Elle permettait d'ouvrir la boite du médaillon avec celle de Loriol. L'elfe noir n'arrivait pas à trouver où le loup avait bien pu la cacher.

C'est pas un passage gore qui nous le dit (que j'apprécie particulièrement soit dit en passant) ???
-Alors ? Répéta l'elfe.

-Je crois que j'ai limité la casse, leur apprit Loriol. A chaque fois qu'un Dix est mort, des hommes, toujours fidèles, partaient prévenir les autres. Je crois pas que j'en ai oublié un seul.

:devil:
Maintenant, le plus dur restait à faire.
N'est-ce pas toujours le cas, hein ??? Et donc:

Vivement la suite !!!

les trois s'engagent à remettre l'organisation assassines aux mains de Jo.
Mais que vient faire ce "s" ?
Gerheim avait peur qu'il eut enterré quelque part pour revenir la chercher plus tard.
"qu'il l'eût", non ?
Quoi que Loriol fit ce n'avait pas dû être dans les plans.
J'aurais mis une forme composée, vu que c'est terminé.
Personne n'eut le courage de leur demander ce qu'il c'était passé.
:wink:
elles déserteront discrètement et chercheront à rejoindre les deux seigneurs restant
"restants", non ?
Je m'occupe des chevaux, Vetalas et Loriol essayez de vous occuper de l'évacuation de la maison.
A l'oral, y a une pause après "Loriol", non ?
Gerheim rassembla les affaires qui étaient cachées, scella les chevaux et chargea le tout.
"sella".
Il rangea sa petite arbalète qui était sans munition et pris une série de dagues de jet.
"prit".
Gerheim mit pied-à-terre
Dans ce cas: séparés.
la famille qu'ils avaient recueilli
Accord.
Occupe-toi en avec ton frère
C'est censé être "occupe-t'en", mais pas mal de monde (dont un drow ?) dirait "occupe-toi z'en" :ph34r: .
si les trois étaient forcés de faire confiance, autant que cela que ça soit à des gens qu'ils connaissaient
:P
la moindre patrouille de quelque camp fut elle
"fut-elle", non ?
bien que habilement dissimulé derrière de solides gaillards
"bien qu'habilement...".
L'elfe ne savait pas si ces hommes les avaient vu
Accord.
C'était un muret de bois battit à priori à la va-vite
"bâti", peut-être ?
le porte parole qui n'était visiblement pas rassuré
un seul mot.
pas rassuré qu'une troupe aussi importante est décidée de passer
:'( "ait".
des habitants de toute condition
Au pluriel, non ?
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La mission de Jo accomplie, avec l'aide officieuse de Loriol, les trois réussissent à rassembler près d'une centaine de voleurs et d'assassins afin d'attaquer la banque. Ils décident de se diriger vers celle-ci avant que les flammes n'engloutissent la ville. Ils sont bloqués par une muraille qu'avait fait dresser Lieles mais ils finissent par la franchir en toute sécurité alors que la grande bataille fait rage sur la place de la cathédrâle.

Chapitre 114

Vetalas respirait lentement et essayait de cacher sa détresse. En pleine journée, il avait dû plonger dans ses réserves afin de lancer le sort qui contrôlait Jo. Son deuxième père n'avait que rarement utilisé ce sortilège mais le vampire était satisfait de voir qu’il fonctionnait à merveille. Personne ne semblait non plus avoir remarqué que le léger contact de sa main sur le dos de Jo avait été le lien pour lancer un sort.

Vetalas regardait maintenant les hommes de l'inquisiteur s’enfuir vers la cathédrale. Il n’était pas vraiment envieux de leur sort car ces mortels se jetaient dans la mort pour une question de principes qui le dépassaient.

Vetalas soupira et manqua de s’étouffer. L’air était de plus en plus rare et il respirait plus de fumée qu’autre chose. Il fallait s’écarter des flammes dont les hauteurs devaient vertigineuses notamment à cause du vent. Le noble rattacha ses cheveux en une courte queue-de-cheval au niveau de sa nuque et s’enfonça, guidé par Gerheim et suivi par la centaine de voleurs et d'assassins, au nord de la ville. L’épais nuage noir qui masquait par intermittence le soleil permettrait au moins à leur grande troupe de ne pas être repérée. Au fur et à mesure qu’ils avançaient, Vetalas se sentit dans un univers de plus en plus familier.

Les routes devenaient pavées et entretenues bien que depuis le début de la guerre, elles parussent abandonnées. Mais même ainsi, elles étaient encore bien plus propres que tout le reste de la ville et en particulier le quartier où vivaient les paysans et où les rues étaient défoncées. Les maisons devenaient plus grandes et bien distinctes les unes des autres. Les flammes auraient plus de mal à brûler cette partie de la ville d’autant plus que les maisons étaient en pierre. Cela leur ferait gagner du temps. En contrepartie, Vetalas vit que les grands jardins, même humidifiés par les récentes neiges, seraient propices à l’alimentation des feux. Au final, ils ne gagneraient peut-être pas plus de temps.

Des bruits de bottes en fer sur les pavés l’alerta que quelqu’un approchait. Ce fut Jo qui venait parler à Gerheim.

-La banque se situe à une cinquantaine de mètres sur la droite, au croisement, leur indiqua-t-il.

-Bien je vais aller voir ce qu’il en est, lui répondit Gerheim. Cachez-vous dans cette maison, leur conseilla l’elfe noir en indiquant la villa juste à sa droite.

Les grands murs blancs d’une dizaine de mètres de haut qui entouraient la maison leur fourniraient un abri contre les curieux qui se déplaçaient dans les environs.

-Je viens avec toi, lui apprit Vetalas. Tu n’es pas en état de te battre.

-Depuis quand tu te soucies de mon état ? S’étonna le drow.

-Depuis jamais, rétorqua Vetalas, je ne veux que le succès de cette mission qui est notre dernière chance.

Tandis que des assassins commençaient à forcer la porte de la cour de la villa, Gerheim et Vetalas partirent en avant sans prévenir Loriol qui n’était pas dans les environs immédiats. Discrètement, ils longèrent les murs de la maison jusqu’au carrefour. Les autres bâtiments étaient barricadés et tous les volets fermés. Gerheim sonda chaque côté de la rue et les deux se précipitèrent à l'autre bout de l’intersection. Effectivement, la banque était bien gardée et ils espéraient que personne ne les ait vus passer au loin. Comme cela semblait être le cas, les deux continuèrent vers le nord puis bifurquèrent dans une sombre ruelle vers l'est. Comme la rue finissait en impasse. Ils se concertèrent.

-Nous devons être en face de la banque, lui apprit le drow. Nous sommes derrière la maison qui fait face à la banque. Nous devrions pouvoir trouver un bon poste d'observation.

Vetalas se contenta d'acquiescer. C'était ce qu'il était le plus prudent de faire d'après lui. Ils retournèrent alors dans la rue principale et forcèrent la porte qui menait à la propriété qu'ils avaient essayé de contourner. Gerheim utilisa la discrétion pour ouvrir la porte plutôt que la force de Vetalas. Le bruit d'une porte volant en morceau aurait risqué d'attirer l'attention sur eux. De plus, il suffisait qu'une patrouille passe par là et voie la porte défoncée pour que l'alerte soit donnée. Au bout de la grande rue bordée par les deux maisons qu'avaient investies Gerheim et Vetalas ainsi que le reste des voleurs et Loriol, des soldats se firent entendre et Vetalas claqua la porte en vitesse et enclencha le morceau de bois qui verrouilla l'entrée.

Les deux compagnons arrêtèrent de respirer à mesure que l'importante troupe, d'après le bruit qu'elle faisait, passa devant la villa. Vetalas n'osa pas tirer la petite lucarne qui lui aurait permis de voir ce qu'il se passait dans la rue de crainte qu'ils ne soient repérés. Le vampire se mit à regarder la cour dans laquelle ils étaient. Contrairement à sa propre demeure, la maison était entourée d'un fin gravier rouge qui allait jusqu'au jardin arrière. Vetalas préférait quand c'était plus luxuriant et plus sauvage. Une fois le danger éloigné, le vampire fit le tour de la maison et regarda la très grande rangée de sapins qui s'était logée contre le mur du fond de la propriété. Voilà qui serait un parfait perchoir pour regarder par-dessus le mur. D'un accord tacite, les deux montèrent, chacun à sa façon, dans le pinède qui était le plus à gauche, dans le coin de la propriété. Dissimulés derrière une grosse branche épineuse, ils purent faire un bilan de leur situation.

La première chose qui le frappa personnellement fut le nombre de gardes et les fortifications qui avaient été bâties. Au départ, la banque avait été construite en retrait dans la rue. Il y avait une place d'une dizaine de mètres de large sur autant de longueur et qui formait une sorte de parvis à la banque. Il y avait deux grands bâtiments qui, avec la banque, formaient les contours de la place. L'un paraissait un bâtiment public qui servait maintenant de quartier général aux soldats et l'autre était plus particulier et stylisé. Deux grosses portes en bois en formaient l'entrée, à la manière des châteaux forts. D'après des écussons que Vetalas ne parvenait pas à reconnaître, il supposa que c'était le symbole de Brader, vu la taille de l'édifice et sa proximité avec la banque. Il y avait aussi un quatrième bâtiment dans le fond et Vetalas, en s'imaginant un plan de la zone, comprit que c'était celui où devait être cachée son armée.

Le noble dut tourner la tête alors que le vent portait à nouveau un épais nuage noir dans le quartier. Une fois qu'il fut sûr que c'était terminé, il rouvrit les yeux ainsi que la bouche pour respirer. Des quintes de toux apprirent à Vetalas que les deux observateurs n'étaient pas les seuls à souffrir des cendres et de l'opacité de l'air. Il devait y avoir près de deux cents ou trois cents guerriers qui montaient la garde devant la banque. De plus, la place avait été fermée par une muraille de pierre qui avait été solidement construite au contraire des palissades de bois qu'avait fait dresser l'inquisiteur au travers de toute la ville. Il y avait un corps de garde maintenu par deux tourelles. La banque était inaccessible de ce côté-là et même Vetalas en mauvais tacticien le savait. De plus, même s'il réussissait, il y avait encore la moitié de la garnison de la ville, soit cinq mille hommes, qui stationnait à moins de cinq minutes de là.

Le vampire regarda brièvement vers l'est pour voir où l'incendie en était. Comme chaque fois qu'il le regardait, il voyait un énorme nuage noir parfois percé par de brèves percées de flamme. Mais, par rapport à ce qu'il avait l'habitude de voir, cette fois-ci les humains luttaient contre l'incendie. A priori, les moyennes classes n'avaient pas la résignation des pauvres ni la richesse des nobles pour laisser le feu faire son office. Ils se battaient pour leurs biens mais malheureusement pour eux, il était trop tard. Si les dirigeants de la ville n'avaient pas accaparé les soldats et étaient allés aider Lieles, ils auraient pu facilement ensuite éteindre l'incendie. Vetalas regardait ces petites fourmis courir et s'activer. Certains tentaient de creuser une tranchée avec de grosses pelles en bois tandis que d'autres venaient avec des couvertures et des seaux d'eau pour ralentir la catastrophe.

Deux gardes sortirent de leur quartier général dans une tenue plutôt décontractée. Ils n'avaient pas d'armure ni d'armes mais semblaient porter plusieurs couches de vêtements. Ils avaient de grandes capes usées dont ils se serviraient sûrement pour prêter main forte aux citoyens. Vetalas vit alors la situation s'envenimer. Un gradé les apostropha du haut de la muraille qui bloquait la place de la banque. Les cris couvraient le vent et le vampire put suivre la conversation assez facilement, surtout grâce à son ouïe qu'il avait de particulièrement développée.

-Où allez-vous comme ça ? Dit le chef.

-Aider ! S'énerva un soldat qui devait avoir contenu sa frustration depuis quelques temps déjà.

-Revenez à votre poste ! Vous serez fouettés, déserteurs !

-On va pas mourir pour eux alors que notre ville part en fumée ! Dit l'autre homme en crachant par terre.

Le premier interlocuteur fouilla dans sa poche et lança quelque chose sur son supérieur.

-Reprend donc ton insigne ! Je m'en fous d'être jugé pour désertion ! Tu seras qu'un corps calciné à ce moment-là !

La conversation s'arrêta là et les deux soldats partirent en trottinant vers les flammes. Aucune des patrouilles, bien qu'ayant assisté à l'altercation, ne fit quoique ce soit pour les arrêter. Au contraire, il y eut une prise de conscience car certains sortirent du rang et commencèrent à enlever leurs morceaux d'armures qui étaient ferrées afin que la chaleur ne les empêche pas de trop s'approcher. Juste en-dessous d'eux, un chef de patrouille ordonna aux autres guerriers de se saisir des déserteurs. Un coup de poing l'assomma et acheva de motiver les derniers membres de se joindre à la petite révolution. Vetalas vit Gerheim descendre du sapin et il l'imita.

-C'est le moment où jamais d'agir... Résuma le drow une fois qu'ils furent bien arrivés sur le tapis hivernal d'épines.

Vetalas remarqua d'ailleurs qu'il n'y avait pas de neige et il en déduisit que le propriétaire, de la villa dans laquelle ils étaient, était assez riche pour se permettre de faire évacuer la neige de son jardin jusqu'à la rue.

-Même si la grande majorité des soldats de la ville vont aider à ralentir les flammes, nous nous retrouvons toujours avec plus de guerriers entraînés que ce que nous avons nous-même... Se recentra naturellement Vetalas.

-Il y a un accès qui n'est pas surveillé, lui avoua l'éclaireur.

Vetalas fit une moue surprise. Ils avaient vu exactement les mêmes choses, comment l'elfe noir avait pu voir quelque chose qu'il avait raté ? Comme le noble ne fit pas mine de comprendre, Gerheim lui expliqua.

-Derrière le quartier général, il y a un autre bâtiment qui est collé à la banque, c'est la propriété dans laquelle attendent les autres. Les premières fenêtres sont trop hautes pour espérer pouvoir y monter de la ruelle en contrebas mais si on part du dernier étage de la villa... On a une chance de pouvoir atteindre les fenêtres du quatrième étage qui ne sont pas barricadées, compléta sa propre phrase Gerheim.

Il y eut un grand craquement sonore qui tira Vetalas et Gerheim de cette pré-discussion qu’ils étaient en train d’avoir. D’après le nouveau nuage noir qui aveuglait entièrement la zone, un bâtiment s’était effondré tout près d’ici.

-Nous devons faire vite, s’alarma Gerheim, j’ai bien peur que le temps nous soit encore compté.

Vetalas acquiesça tout en mettant un mouchoir sur sa bouche et son nez. Il avait l’impression d’étouffer et d’avaler bien plus de ces petites particules noires que d’air respirable. Le vampire ne voyait rien et suivit Gerheim à travers cette brume de l’enfer. Le seul avantage était que ce brouillard occultait complètement le soleil et que pendant ce bref instant où le vent poussait la fumée sur eux, il récupérait une bonne partie de ses pouvoirs. Le vent ne se tarissant pas, ils purent tranquillement et sans se presser rejoindre l’autre villa où leur petite troupe les attendait.

Loriol eut assez de bons sens pour avoir rassemblé tous les capitaines. Rihu et Feleru, dépassés, restaient en retrait silencieusement. Coupant nette leur conversation, Gerheim leur fit un rapport sur ce qui les attendait. Tous opinèrent leur accord sur le plan bien qu’on ne leur eût pas demandé leurs avis. Ils s’écartèrent pour faire passer les consignes. Vetalas cligna rapidement des yeux pour chasser toute la cendre qui lui faisait couler des larmes. Tous les voleurs avaient trouvé murs où se coller ou arbres pour s’abriter pour éviter de mourir étouffé. Ils accueillirent avec joie de rentrer dans la villa pour s’abriter. Rihu et Feleru le rejoignirent en toussant si fort que Vetalas s’était presque attendu à voir leurs poumons expulsés.

-Restez ici avec les chevaux, leur conseilla Vetalas sachant qu’ils ne protesteraient pas. Faites-les entrer à notre suite avant qu’ils ne succombent.

Vetalas se retourna ensuite vers la maison pour entrer dans les premiers par-dessus la porte défoncée. Avec le boucan que faisait l'agitation momentanée et la fumée qui recouvrait la zone, il était fort peu probable qu'on vienne les déranger. Les hommes furent triés sur le volet. Tous les hommes, ou presque, des trois compagnons furent souhaités en retrait. Ils n'avaient aucun entraînement au combat et ce n'étaient pas les quelques armes qu'ils avaient récupérées qui en faisaient de terribles guerriers. Vetalas était dans un grand hall de marbre et les bottes de cuir de soixante-quinze assassins martelaient déjà le grand escalier en colimaçon qui menait au troisième étage d'où ils auraient un accès non gardé à la banque.

@+

-= Inxi =-

Modifié par Inxi-Huinzi
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-Je viens avec toi, lui apprit Vetalas. Tu n’es pas en état de te battre.

-Depuis quand tu te soucies de mon état ? S’étonna le drow.

-Depuis jamais, rétorqua Vetalas, je ne veux que le succès de cette mission qui est notre dernière chance.

:skull:

:'( i' s'passe "rien" et ils sont bien confiants (notons par la présente que j'aime les voir dans les ennuis, même mon chouchou... si si !!!)...

Vont-ils "finalement" réussir à rassembler la petite fortune qu'ils convoitent ??? Pour la réponse, je dis:

Vivement la suite !!!

Il fallait s’écarter des flammes dont les hauteurs devaient vertigineuses notamment bien aidées par le vent.
Je suppute qu'il manque quelque chose, car la phrase m'est... incompréhensible ?
Le noble rattacha ses cheveux en une courte queue de cheval
Un seul mot.
L’épais nuage noir qui masquait par intermittence le soleil leur permettrait au moins que leur grande troupe ne soit pas repérée.
J'aurais plus vu "L’épais nuage noir qui masquait par intermittence le soleil permettrait au moins à leur grande troupe de ne pas être repérée. ".
bien que depuis le début de la guerre, elles paraissaient abandonnées
Pas de subjonctif ?
le quartier où vivaient les paysans où les rues étaient défoncées
Peut-être un "et" après "paysans" ?
Loriol qui n’était pas dans environs immédiats
Et le déterminant ?
Gerheim sonda chaque côté de la rue et les deux se précipitèrent de l’autre côté de l’intersection.
Je suis sûr que tu peux éviter la répétition.
les deux continuèrent vers le nord puis bifurquèrent dans une sombre ruelle vers l'est. Comme la rue finissait en impasse. Ils se concertèrent.
Je suspecte la phrase du milieu d'être le début de la dernière.
Au bout de la grande rue bordée par les deux maisons qu'avaient investi Gerheim et Vetalas ainsi que le reste des voleurs et Loriol, des soldats se firent entendre
Accord.
D'après les écussons que Vetalas ne parvenait pas à reconnaître, il supposa que c'était le symbole de Brader
J'aurais plus vu "Des écussons...".
Ils se battaient pour leurs bien
C'est pas invariable, si ?
Ils avaient vu exactement les mêmes choses, comment l'elfe noir avait pu voir quelque chose qu'il avait raté.
Pas de "?" ?
bien qu’on ne leur eut pas demandé leurs avis
Pas de subjonctif ?
Faites les entrer
"Faites-les", non ?
Les hommes furent trier sur le volet.
Participe.
les bottes de cuir de soixante quinze assassins martelaient déjà le grand escalier
C'est pas en un seul mot ?
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Bien des nouvelles : Le chapitre suivant celui-ci cloturera cette grande partie et donnera naissance à la 'fin'. C'est à dire le sprint final. Je pense en avoir pour... je sais pas, une trentaine de chapitres peut être ! Je vous dirai quand j'y serai !

Après avoir soigneusement scruté les environs, les voleurs trouvent une maison collée à la banque qui leur permettrait d'atteindre le lieu tant convoité. Ils se rendent compte également que les soldats commencent à se mutiner et désobéissent à leurs supérieurs afin d'aller ralentir les flammes qui brûlent la ville.

Chapitre 115

Loriol fut le premier des hommes avec Jo à arriver au troisième étage. Il renifla par habitude mais ne sentit aucune odeur menaçante. La maison était complètement vide et propre. Ce n’était pas d’ailleurs la conception que se faisait le loup-garou d’une maison. C’était autre chose que sa chaumière au sol de terre qu’il avait connue. Le sol était marbré et incrusté de pierres plus foncées qui empêchaient de donner une impression sale. En tout cas, tout ce blanc l’agaçait. Loriol gravit les dernières marches et faillit renverser un vase auparavant posé sur une petite table de verre. Le loup l’attrapa puis le reposa.

Devant lui s’étendait un long couloir menant sur une série de pièces à priori fermées. Le propriétaire des lieux avait visiblement tenu à ce que personne ne puisse piller sa maison et tout ce qui pouvait se verrouiller devait l’être. Face à ces portes, il avait été construit de grandes baies vitrées. Loriol s’approcha de l’une d’entre elles et observa les environs. En dessous de lui, une ruelle à l’heure actuelle utilisée par une patrouille d’une demi-douzaine de soldats. A sa gauche, une vue sur la place qui devançait la banque. Loriol pouvait voir également qu’une muraille avait été bâtie afin de protéger le lieu et que de nombreux soldats étaient positionnés sur cette place.

Le bâtiment qui faisait face aux vitres devait être celui de la banque elle-même. Loriol vit que le premier étage accessible était encore à trois mètres au-dessus d’eux. Un assassin apparut de l’autre côté de la vitre ce qui eut le mérite de le faire tressaillir et reculer. Jo et Gerheim n’avaient pas perdu de temps et avaient envoyé des hommes préparer le terrain. Loriol regarda la patrouille en dessous mais celle-ci n’avait pas aperçu l’homme qui faisait des acrobaties au-dessus d’eux. Heureusement, entre les deux bâtiments, on ne le verrait pas de loin. Loriol le suivit jusqu’à la dernière fenêtre où Vetalas, Jo, une capitaine dont Loriol ne connaissait pas le nom et Vetalas attendaient.

Ils reculèrent au moment où le voleur qui était de l’autre côté de la vitre tira une grande couverture sur la baie vitrée. Il l’attacha de façon rudimentaire mais cela la recouvrit néanmoins totalement. Les autres voleurs et assassins attendaient le long du couloir ou massés dans l’escalier. Il y eut un bruit sourd et la vitre tomba en morceau dans une autre couverture qui avait été posée sur le sol. Un moment de silence suivit mais personne ne sembla les remarquer. L’homme repassa au travers de la vitre cassée avec sa couverture afin qu’aucun débris de verre ne tombe dans la petite ruelle. Gerheim l’apostropha alors.

-Loriol, on a besoin de toi pour atteindre l’étage de l’autre côté.

-C’est bien trop haut, protesta la capitaine, laissez un de mes hommes escalader le bâtiment.

-Nous n’avons pas le temps, dit Gerheim en balayant sa remarque.

Loriol se demanda si c’était une bonne chose. D’une, il allait montrer à tous qu’il n’était pas humain. Le bond qu’il avait à faire était important et il allait passer à travers une vitre qui ne lui ferait pas le moindre mal. Loriol pensa alors qu’ils auraient cassé au total un prix fou en verre qui était pourtant rare. Il se mit à penser aussi qu’il y avait de fortes chances pour qu’il fasse tomber des débris lors de l’opération. Il en fit part à Gerheim qui lui répondit la chose suivante :

-Ne t’inquiète pas.

Loriol attrapa une corde et se présenta face à la vitre brisée. Il regarda sa cible et d’une impulsion qu’il fit volontairement complète, il sauta à travers la vitre de la banque un étage au-dessus. Il fit exprès d’atteindre tout juste la fenêtre qui, comme prévu, se brisa bien moins discrètement que la précédente. Heureusement pour leur cachette, les voleurs avaient retiré en-dessous de lui une nouvelle couverture qui évita, comme la première fois, que le verre ne se répande dans la ruelle. Loriol resta allongé sur le sol volontairement quelques instants afin que ses coupures se referment et qu’il vérifie que personne n’arrivait. Aussi bizarre que cela puisse paraître, personne n’entra dans la pièce. En tournant sur lui-même, il vit que c’était un grand hall, à l’image des châteaux forts.

C’était une pièce toute en longueur dont les deux murs opposés étaient symétriques. Une rangée de fenêtres les ornaient et formaient une fine arche toutes étirées en hauteur. Cela devait avoir coûté une fortune, se dit Loriol en se redressant tout en restant hors de vue de ses compagnons en contrebas. En s’observant, il vit qu’il avait encore des morceaux de verre plantés dans le corps. Il les enleva sans la moindre grimace et les jeta au loin pour qu’ils se brisent. Loriol n’était pas très malin mais il savait que si quelqu’un voyait tout ce sang et qu’il n’avait pas la moindre égratignure, il se poserait des questions. Une fois qu’il fut sûr qu’il n’y avait plus de preuve, il retourna vers la fenêtre et jeta une corde à Gerheim qui tendait son bras valide en dessous. Loriol approcha ensuite avec l’autre bout vers une colonne de marbre et la noua fermement autour.

Pendant que les voleurs s’attaquaient à le rejoindre, il décida de finir d’observer les lieux. La grosse porte à double battant du fond de la salle avait été renforcée. Elle devait sûrement donner sur la cour de la banque ou sur un escalier permettant d’y descendre car ils étaient quand même à quatre étages au-dessus du sol. Au final, Loriol comprit que tous les objets et les sacs qui avaient été mis dans ce hall avait été placé de façon défensive face à cette entrée. Les soldats avaient brillamment préparé le cas où ils perdraient la cour et la petite muraille intérieure mais ce à quoi ils n’avaient pas pensé, c’était qu’elles puissent être prises dans leur dos. Quoi qu’il se passe maintenant, les voleurs pourraient retenir les soldats, même en très large infériorité numérique.

Les colonnes légèrement décalées des murs soutenaient un plafond voûté où des mosaïques représentaient des scènes de tous les jours. Loriol ne trouvait pas particulièrement ça beau. Il alla même jusqu’à penser que c’était inutile de garder à jamais copie de ce qu’ils faisaient tous les jours. Brader devait sacrément être dérangé, se dit Loriol. Par curiosité le loup-garou marcha vers les fenêtres qui lui faisaient face. Ce qui correspondait à la villa qu’ils avaient investi de l’autre côté de la banque était un jardin. Heureusement qu’ils n’étaient pas arrivés de ce côté car ils n’auraient pas pu investir la banque comme ils venaient de le faire. Près de la moitié des voleurs avaient déjà grimpé. Il fallait qu’ils fassent vite avant qu’une patrouille ne repasse.

En attendant, le lycanthrope partit s’asseoir dans la grande chaise centrale qui devait être l’endroit où le duc siégeait. Loriol se demandait vraiment si le dirigeant d’une ville dont le château était une banque était crédible. Il en doutait sachant que la fortune ne durait pas éternellement. En tout cas, avec ce qu’il avait le loisir de voir, il était sûr de trouver assez d’argent pour entrer à la Capitale. Il était persuadé que la grande majorité des richesses, si ce n’était pas toutes, était concentrée dans ce bâtiment. Tout le monde finit par être là, même Vetalas qui arriva le dernier. Loriol soupçonnait que le vampire n’est pas grimpé de la même façon que les autres. Le loup ne le voyait pas monter à l’aide d’une corde, cela devait être dégradant pour lui. En tout cas, le regard que lui jeta le noble quand il le vit assis dans la chaise du duc fut si gratifiant que le loup afficha un faible rictus triomphant. La journée n’était pas totalement perdue…

Une petite réunion eut lieu au centre du hall.

-Et maintenant ? Dit Jo assez fort pour créer de l’écho.

-L’endroit n’a pas l’air gardé, fit remarquer Gerheim. Une partie d’entre nous va rester ici au cas où les gardes ne viennent.

Loriol regardait les fenêtres qui se couvraient progressivement de saleté et surtout de cendres. Son cœur commençait doucement à accélérer et sa respiration se faire plus rapide. Il n’était pas à l’aise. Les flammes étaient trop proches du bâtiment, son instinct l’encourageait à fuir le plus loin possible.

-Avec le reste, nous allons aller derrière, dit Gerheim en désignant la porte plutôt quelconque qui était derrière la chaise où Loriol s’était assis.

-Comment être sûr que c’est le bon chemin ? Demanda Jo.

-Je ne sais pas, fit Gerheim en haussant les épaules, on verra bien. Jo, prends une quinzaine d’hommes et suis-moi, le reste, restez ici.

Comme d’habitude, personne n’osa la voix contre celui qui donnait froid dans le dos à chaque fois qu’il parlait. Même Loriol n’était pas habitué à son ton glacial et cruel. Le loup emboita le pas au drow lorsqu'il lui passa devant. La porte n'étant pas fermée, ils n'eurent pas de mal à accéder à la place suivante. L'endroit était totalement désert et ç'en était surprenant. C'était un long couloir dallé qui menait sur une nouvelle double porte battante. Le petit groupe de voleurs, en s'approchant, virent qu'une pièce s'ouvrait à leur droite. Il y avait des vivres encore étalés sur la table ce qui rappela à Loriol qu'il n'avait pas pris un bon repas depuis plusieurs jours maintenant. Il laissa le groupe avancer tandis qu'il entra dans le but de dévorer les plats encore fumants qui avaient été servis. Au milieu de tous ces fumets de viande et de volaille, le loup-garou sentit des humains.

Laissant sa faim de côté, il renifla vigoureusement et écouta. Ils étaient apeurés. Autour de la pièce, il y avait de grands rideaux rouges que Loriol avait d'abord cru de la décoration. Maintenant, il savait que des gens s'en servaient comme refuge. Loriol tira un grand coup pour arracher les bouts de tissu qui tombèrent lentement au sol. Une dizaine d'hommes, ayant tous autour de la cinquantaine, restaient debout, impassibles mais fixant Loriol et Vetalas d'un air inquiet.

-Je connais cet écusson, marmonna Vetalas dans son dos. Jo ? Ajouta-t-il plus fort.

Le capitaine voleur qui venait à peine d'entrer dans la pièce s'approcha. Vetalas n'eut pas besoin de répéter la question pour que le capitaine assassin l'interpela.

-Quelle intéressante situation... N'est-ce pas, Brader, si je ne me trompe pas ?

Loriol fixa celui qui dirigeait la ville avec un air curieux. Il s'était plutôt attendu à voir un homme rondouillard et plutôt inoffensif. Effectivement, l'homme était bien en chair mais il était encore grand et robuste. Plus proche de ses quarante ans que de ses cinquante. L'homme ne répondit rien et regardait Jo le regard plein de défi.

-Qu'en fait-on ? Demanda l'assassin à ses supérieurs.

-Nous n'en avons que faire, répondit Vetalas. Mais si j'ai bien compris, il est à l'origine de la chute de cette ville...

Jo hocha la tête et Brader se renfrogna.

-Faites-en alors ce qu'il vous semble juste ! Répondit Vetalas en attrapant une pomme.

Loriol suivit le vampire hors de la pièce tandis qu'une dizaine de voleurs entrait, armes au poing, pour escorter les têtes pensantes de la ville là où elles pourraient être surveillées. Finalement, se dit Loriol, l'ironie de tout ça était que même en réquisitionnant toutes les troupes présentes en ville, Brader n'avait même pas pensé à mettre des gardes près de lui. Loriol secoua la tête et continua à droite dans le couloir, en direction de là où Gerheim avait disparu avec les autres voleurs. Une fois les portes battantes franchies, Loriol s'arrêta net de stupéfaction. Il y avait ici plus d'or que ce que n'importe qui pouvait rêver. C'était une grande pièce sans fenêtre, seulement éclairée par quelques torches qui renvoyaient l'éclat doré des pièces d'or. Il y avait de grands tas réunis régulièrement. Assez d'or pour acheter un royaume.

Loriol ne savait pas compter mais il était sûr que trois de ces tas devaient faire l'affaire. Il devait y en avoir une centaine au total. Comment avaient-ils pu rassembler autant d'argent ? S'interrogea le loup-garou. Loriol s'approcha d'un des monticules qui mesurait près de deux mètres et plongea une main victorieuse à l'intérieur. Il ressortit une poignée de pièces qu'il laissa couler bruyamment sur le tas. Gerheim revint vers lui.

-On a un problème, fit l'elfe.

-Quoi ? Fit le loup en sourcillant.

-Jo vient de m'apprendre une des rumeurs qui circulaient sur le lieu...

-Quoi ? Répéta le loup.

-Pour pas être volé, il n'y a pas de sac ou de quelconque récipient dans toute la banque. Nous avons notre or mais rien pour le transporter dans les cinq cents mètres à la ronde...

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-= Inxi =-

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Bien des nouvelles : Le chapitre suivant celui-ci cloturera cette grande partie et donnera naissance à la 'fin'. C'est à dire le sprint final. Je pense en avoir pour... je sais pas, une trentaine de chapitres peut être ! Je vous dirai quand j'y serai !
:lol::crying::shifty:
Un assassin apparut de l’autre côté de la vitre ce qui eut le mérite de le faire tressaillir et reculer.
Bouh !!! ^_^
Loriol se demanda si c’était une bonne chose. D’une, il allait montrer à tous qu’il n’était pas humain. Le bond qu’il avait à faire était important et il allait passer à travers une vitre qui ne lui ferait pas le moindre mal. Loriol pensa alors qu’ils auraient cassé au total un prix fou en verre qui était pourtant rare. Il se mit à penser aussi qu’il y avait de forte chance pour qu’il fasse tomber des débris lors de l’opération. Il en fit part à Gerheim qui lui répondit la chose suivante :

-Ne t’inquiète pas.

Je sais pas où se situe Loriol par rapport à ça, mais moi, c'est le genre de réponse qui me fait... baliser à donf ???
Loriol n’était pas très malin
Ca peut passer suivant le sens de "malin", mais attention, hein !!! :'(
-On a un problème, fit l'elfe.

-Quoi ? Fit le loup en sourcillant.

-Jo vient de m'apprendre une des rumeurs qui circulaient sur le lieu...

-Quoi ? Répéta le loup.

-Pour pas être volé, il n'y a pas de sac ou de quelconque récipient dans toute la banque. Nous avons notre or mais rien pour le transporter dans les cinq cents mètres à la ronde...

:lol: Ils ont pas pensé à prendre de sacs !!! La "tehon"... :-x

Vivement la suite !!! (mais pas trop vite alors ???)

il y avait de forte chance pour qu’il fasse tomber des débris
C'est pas au pluriel ?
une nouvelle couverture qui évita, comme la première fois, que le verre ne se repende dans la ruelle
Pas le bon verbe, je dirais.
c’était un grand hall, à l’image des châteaux-forts
Deux mots, non ?
C’était une pièce toute en longueur dont les deux murs opposés étaient symétriques. Tout une rangée de fenêtres les ornaient et formaient une fine arche toutes étirées en hauteur.
Hors la répétition de construction: c'est pas "tout", quand le sens est "entièrement" ?
Elle devait sûrement mener sur la cour de la banque ou sur un escalier
C'est pas "donner sur" et "mener vers" ?
la petite muraille intérieur
Accord.
Quoiqu’il se passe maintenant
Deux mots, non ?
les voleurs pourraient retenir les soldats même en très large infériorité numérique
J'aurais bien vu une "," après "soldats".
Le loup-garou marcha vers les fenêtres qui lui faisaient face par curiosité.
On pourrait pas commencer la phrase par "Par curiosité" ?
Comme d’habitude, personne n’osa la voix contre celui qui donnait froid dans le dos
Manque pas un mot ?
Le petit groupe de voleur
Plusieurs voleurs, non ?
Vetalas n'eut pas besoin de répéter la question que ce que le capitaine assassin l'interpela.
Pas sûr du tout, là.
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Les trois parviennent à entrer dans la banque au nez et à la barbe des soldats qui gardent le lieu en passant par une maison pratiquement collée à la banque. Ils attérissèrent dans un grand hall menant directement sur la chambre aux trésors. Juste avant d'y entrer, Loriol découvre que les dirigeants de la ville, dont Brader, se cachaient là. Malheureusement, les soldats les découvrent et une bataille s'engage dans le hall

Chapitre 116

Vetalas n’avait que faire du conseil de l’elfe. Fuir… Alors que tant d’or était à sa portée. Penché sur la pile d’argent, le vampire prenait de grosses poignées d’argent qu’il jetait tel quel dans le couloir magique qu’il avait créé jusqu’à sa maison. La connexion avec ses morts-vivants était parfaite et ceux-ci se mettaient au travail de l’autre côté afin de stocker tout cet or qui arrivait. Vetalas chassa par deux fois l’esprit sensuel de ses trois femmes qui essayaient de faire naître du désir. Il s’en excusa mentalement et ferma ses pensées pour se concentrer. Il aurait tout le temps pour ce genre de choses une fois qu’il aurait le médaillon. Il n’y avait qu’une seule chose qui pouvait faire refuser ce contact charnel à Vetalas : l’argent. Là, il y en avait assez pour un roi.

Vetalas se releva en soufflant. Ça le fatiguait mais il n’avait pas de solution immédiate et rapide pour tout déplacer. Mais pourquoi c’était aussi lourd ? Se demanda-t-il en lançant une nouvelle fournée de pièces à travers la brèche magique. Il s’assit en se frottant les yeux. Il était dans une pièce sombre et loin du soleil mais il n’arrivait pas à récupérer ses pouvoirs. Maintenir la brèche devait lui aspirer toute son énergie. Étant noble, il n’avait jamais eu à se rabaisser à effectuer des travaux manuels et l’effort qu’il avait fourni lui avait fatigué les bras et lui avait fait le souffle rapide. Il plaignit rapidement les gueux dont les efforts constants seraient le rythme de travail jusqu’à leur mort.

Il abandonna quand l’édifice trembla, subitement ramené à la réalité par quelque chose qui s’était effondré non loin de lui. Il manquerait plus qu’il soit enterré vivant sous les décombres... Il ferma la brèche, il avait envoyé un peu d’or. Il devait au moins avoir récupéré en volume le coffre d’or qu’il avait donné lorsqu’il avait acheté sa drogue. Il commençait d’ailleurs à sentir un manque, il allait être temps de soulager sa faim. Vetalas sortit de la pièce non sans un regard triste vers cette pièce qui lui aurait permis d’acheter un pays entier. Il soupira et longea le couloir jusqu’au hall alors que cela faisait plus de cinq minutes que l’elfe l’avait fait. Il rattrapa quelques voleurs qui étaient partis de la pièce avant lui.

Il alors fut surpris par la vision de combats et d’entrechocs qui faisaient résonner le hall. Les assassins se servaient des barricades qu’avaient dressées les soldats pour se défendre et maintenir les attaquants dans le fond de la salle où ils se trouvaient serrés les uns contre les autres. Leur équipement et leur supériorité numérique ne leur servaient à rien même si des corps alliés nageaient dans des flaques de sang par endroit. Dommage qu'il ne puisse pas utiliser sa magie afin de réanimer ces cadavres, ils auraient fait de parfaits sous-fifres, pensa-t-il. Monté, sur un tas de sac de sable de plusieurs mètres de haut, le drow était nettement visible et le mort-vivant se demandait comment il ne s’était pas encore pris un projectile. De la courte lance qu’il maniait d’une main, il maintenait les soldats à distance.

Vetalas ne comptait pas vraiment les aider et se dirigea vers la vitre qu’ils avaient utilisée. Gerheim le regarda faire mais continua à se battre. Du côté droit du hall, à travers les autres vitres, Vetalas vit que le manoir de Brader allait bientôt être attaqué par les flammes. En continuant de regarder, le vampire vit l’agitation qui régnait dans la cour. Les soldats évacuaient à la hâte. Comme quoi, malgré les petites mutineries qui avaient éclaté pour aller aider les civils, le feu avait quand même progressé. Le noble changea de direction et retourna du côté gauche de la salle. Il s’approcha de la vitre brisée et sauta discrètement à l’étage du dessous. Tant pis si on lui posait des questions, il n’avait pas le temps de faire semblant d’utiliser la corde.

En sautant, le vampire fut légèrement déboussolé par les cendres et la fumée qui obscurcissaient maintenant toute la ville qui était transformée en brasier géant. Ainsi à l’aveugle, il fut déstabilisé et rata son atterrissage dans la villa. Vetalas s’écrasa sur le verre brisé et gémit de douleur. En rampant loin des débris, il vit qu’il en avait de planté dans la cuisse et dans l’épaule. Se tirant des larmes des yeux, il les extirpa répandant son sang sur le sol. D’après lui, ce n’était pas assez profond pour avoir touché une artère. Il allait se vider de son sang et s’affaiblir mais dès le soir venu, il recouvrerait ses forces à condition de boire du sang frais. Vetalas se releva douloureusement en évitant de s’appuyer sur sa jambe blessée et se demanda quelle quantité de sang il avait encore. D’après lui, il ne devait lui rester qu’une gourde datant de son expédition punitive. Il se demanda alors si ça allait être suffisant.

Il descendit au rez-de-chaussée en se dirigeant dans la maison aux renâclements que faisaient les destriers. Vetalas tomba dessus au milieu d’un grand salon recouvert de tapis colorés. Les chevaux salissaient tout et il aurait presque crié au scandale de laisser s’abîmer un tel luxe. S’il n’avait pas été blessé, il en aurait presque chargé sur sa monture pour sa propre demeure. Rihu s’approcha de lui lorsqu’il remarqua que les vêtements clairs de Vetalas étaient humides de sang. Le magicien se laissa tomber sur une chaise en expliquant le pourquoi de son état.

-Et les autres, ils vont revenir ? S’inquiétèrent les voleurs qui avaient passé quelques jours dans la maison des paysans.

-Bientôt, fit Vetalas. Pour l’instant, ils semblent attendre que les soldats battent en retraite à cause de l’incendie. Nous avons une demi-heure pour évacuer cette maison avant que nous soyons cernés par flammes.

Certains voleurs commencèrent à rassembler leurs affaires dans l’optique d’un départ précipité. Ils rassemblaient même des objets qui n’étaient pas à eux et qu’ils avaient sûrement trouvés dans la maison pendant que le reste de la troupe était dans la banque. Il fallut attendre cinq minutes avant que les premiers assassins et capitaines commencent à apparaître. Ils paraissaient soulagés d’avoir survécu à l’assaut des soldats sur leur position et à la fois tristes d’avoir perdu des compagnons qui avaient sacrifié leur vie pour leur permettre de pouvoir battre en retraite en toute sécurité. Loriol et Gerheim furent les derniers à arriver, moins d’une demi-douzaine de minutes après que les premiers voleurs furent revenus. Ils avaient la mine sombre, aussi dépités que Vetalas l’était… Ils se demandaient tous comment ils allaient bien pouvoir faire maintenant. Pourtant, avant même de penser à l’étape suivante, ils devaient s’échapper de la ville avant que les soldats n'occupent toute la zone dans leur retraite et avant qu’ils ne brûlent vivants.

-Où est Brader et ses acolytes au fait ? Demanda Vetalas dont les saignements avaient été arrêtés par les bandages que lui avait faits Rihu.

-En première loge pour contempler la ruine qu’ils ont créée ! Lança Jo du fond de la pièce alors qu’il contemplait un trou dans sa veste.

Vetalas ne s’en émut pas. Ils allaient payer pour ce qu’ils avaient fait. C’était une justice honorable. Périr avec l’argent qu’ils voulaient tant protéger. Plus personnellement, le mort-vivant était heureux de leur sort car par leur faute, ils n’avaient jamais réussi à rassembler la somme d’or dont ils avaient besoin pour entrer à la capitale.

Ils retournèrent par la suite dans le jardin de la villa en portant de petits masques sur leurs visages. Vetalas monta sur le cheval. Tant pis s'il était pris pour cible, il avait trop mal à la jambe pour marcher convenablement. Gerheim dut penser la même chose avec son bras en écharpe car il en fit de même et attacha les rennes des deux autres chevaux à sa selle. Il fallait maintenant qu'ils arrivent à sortir dans la ville sans affronter les soldats qui devaient être présents dans tout le quartier pour l'évacuer. Vetalas entendait les cris et les bruits de fuite de l'autre côté du mur. Les plus armés et expérimentés des assassins prirent les premières places face à la porte. Ils l'ouvrirent, sortirent, revinrent et firent signe rapidement que la voie était sécurisée.

Quand son cheval passa sous l'arche de la propriété, il comprit pourquoi ils n'auraient pas de mal à s'échapper. Ce n'était pas seulement les soldats qui stationnaient dans le quartier et qui prenaient la poudre d'escampette mais aussi toute la population. Là se mélangeaient alors guerriers, paysans aux charrues chargés, animaux de traite, bibliothécaires chargés de manuels, travailleurs manuels transportant de leur outil.

-Jo, fais passer le message de se glisser parmi eux. Pas de folie, on sort de cette ville.

Le capitaine des assassins acquiesça calmement. Il ne devait pas encore avoir réalisé qu'il fuyait sa propre ville qui était en feu. Vetalas regarda le ciel qui était toujours aussi dégagé. Le vent froid n'était pas suffisant pour arrêter les flammes qui s'étaient déclenchées au moment où ça leur était le plus propice. Gerheim prit la tête de la colonne de chevaux et Loriol ferma la marche vers le nord. Tout le monde partait dans cette direction et il était fort probable qu'une brèche ait été sécurisée à cet endroit-là. Il était d'ailleurs tout à fait possible que la bataille contre les scarabées eut été gagnée si on comptait les soldats de Lieles qui fuyaient également vers le nord. Déserteurs ou éclaireurs de l'armée qui revenaient, dans tous les cas, les trois étaient en avance pour fuir.

Ils chevauchèrent en silence jusqu'à la brèche qui n'était qu'à sept cents mètres de là. De l'autre côté au nord de la muraille, la forêt reprenait ses droits en quelques mètres. Certains arbres voyaient leurs cimes tutoyer le haut des remparts. Pas étonnant que les humains ne purent pas empêcher les scarabées de les attaquer et que les combats eurent lieu plutôt dans la ville qu'à l'extérieur. Les hommes s'étaient néanmoins activés et la forêt avait été défrichée pour laisser la place à des regroupement de tentes. Un nouveau camp fortifié s'était créé à l'extérieur de la ville à l'abri des flammes. Il semblait néanmoins que les premières tentes avaient été évacuées. Tous les guerriers n'étaient pas restés dans la ville et une grande partie d'entre eux étaient sortis protéger quand même les migrés.

Gerheim s'arrêta après la brèche et les trois amis se regroupèrent seuls. Personne n'était en vue et la majorité des assassins avait dû commencer la recherche de leurs familles. Rihu et Feleru étaient introuvables et Ran était également absent.

-Qu'allons-nous faire ? Lança à voix haute Vetalas en clamant ce que tout le monde pensait.

-Je ne sais pas... Avoua Gerheim qui paraissait désemparé.

-Nous pouvons peut-être essayer de rattraper Anir avant que la neige des cols ne fondent et prendre le médaillon de force ! Dit Loriol en retrouvant visiblement le moral.

-Nous avons voyagé avec eux, nous savons comment sont les camps, lui rappela Gerheim. Impossible d'approcher près du chariot au trésor.

-Peut-être en recrutant les assassins de nouveau, nous pourrions tendre une embuscade à Anir. Nous les laissons se sacrifier et nous nous emparons du médaillon, proposa Gerheim dans la foulée.

Vetalas y pensa un instant mais ne trouva ça guère possible. Il lui expliqua son point de vue :

-Le problème est que la majorité d'entre eux ont leurs familles ici et nous ne pourrons pas les emmener avec nous. Peu nous suivront. Nous sommes seulement sûrs que Rihu et Feleru viendront... Les autres resteront sûrement là.

-Ils seraient pas assez fous pour tenter de reconstruire la ville après les flammes ? S'étonna Loriol.

-Qui sait ? Dit Vetalas avec du dédain.

Le vampire regarda la forêt autour de lui en quête d'inspiration. Rien ne lui venait. Il se demandait s'il allait devoir jouer le transporteur et utiliser sa forme de vampire pour transporter hommes et bêtes directement dans la Capitale en passant par dessus. Cela paraissait difficile sachant qu'il fallait encore que les chevaux ne paniquent pas. Peut-être que le commanditaire de Anir ne se trouvait pas à la Capitale et qu'ils auraient encore besoin de leurs chevaux par la suite. Tout était bien compliqué et Vetalas aurait aimé savoir qui ils avaient à affronter et pourquoi celui-ci voulait le médaillon. Le seul avantage qu'ils avaient, et encore, il ne l'avait pas personnellement, c'étaient les clés qu'avaient Gerheim et Loriol et qui verrouillaient le coffre de manière permanente. Vetalas regarda passer une troupe plutôt fatiguée de soldats de l'inquisiteur, il baissa la tête alors que les deux autres se turent. Il était dangereux de rester dans le coin. Une patrouille légère dépassa les hommes de foi.

Ce fut alors Loriol qui trouva une nouvelle solution qui déplut immédiatement à Vetalas.

-Les soldats ! C'est ça ! S'exclama le lycanthrope.

-Quoi ? Demanda Gerheim doucement pour que personne ne capte l'échange.

-Vous vous souvenez pas ? S'étonna le loup.

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-= Inxi =-

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Vetalas n’avait que faire du conseil de l’elfe. Fuir… Alors que tant d’or était à sa portée. Penché sur la pile d’argent, le vampire prenait de grosses poignées d’argent qu’il jetait tel quel dans le couloir magique qu’il avait créé jusqu’à sa maison.

Tau !!! (ou eldar, pour ne pas copier Homer ^_^ ) Z'avais oublié le vampire... :clap:
Étant noble, il n’avait jamais eu à se rabaisser à effectuer des travaux manuels et l’effort qu’il avait fourni lui avait fatigué les bras et lui avait fait le souffle rapide. Il plaignit rapidement les gueux dont les efforts constants seraient le rythme de travail jusqu’à leur mort.
J'ai comme un doute, "rapidement" pouvant s'interpréter de diverses façons, mais... attention aux ampoules !!! Pauv' chou :) ...
Ce fut alors Loriol qui trouva une nouvelle solution qui déplut immédiatement à Vetalas.

-Les soldats ! C'est ça ! S'exclama le lycanthrope.

-Quoi ? Demanda Gerheim doucement pour que personne ne capte l'échange.

-Vous vous souvenez pas ? S'étonna le loup.

"pas très malin", hein... :clap: Pour Loriol: :wub:

Vivement la suite !!!

Ils attérissent dans un grand hall
<_<
Loriol découvre que les dirigeants de la ville, dont Brader, se cachait là
Accord.
La connexion avec ses morts-vivants étaient parfaites
Accord.
Il alors fut légèrement surpris par la vision
Construction... bizarre ?
En sautant, le vampire fut légèrement déboussolé par les cendres et la fumée qui obscurcissaient maintenant toute la ville qui était transformée en brasier géant.
Répétition facilement évitable.
Loriol et Gerheim furent les derniers à arriver, moins d’une demi-douzaine de minutes après que les premiers voleurs soient revenus.
:) C'est "avant que" qui demande le subjonctif.
Ils allaient payer pour se qu’ils avaient fait.
"ce".
-Jo, fait passer le message de se glisser parmi eux.
"fais".
il était fort probable qu'une brèche ait été sécurisée à cet endroit là
"cet endroit-là", non ?
Peu nous suivrons.
Quel est le sujet ?
Vetalas aurait aimé savoir à qui ils avaient à affronter
Pourquoi ?
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De nouveau piégés par les flammes, les trois doivent cette fois-ci fuir de la ville qui est en feu. Malheureusement pour eux, ils ne réussissent pas à sauver assez d'or pour l'entrée dans la capitale et Loriol trouvera alors une solution qu'ils avaient jusque là mise de côté.

Chapitre 117

-Non, lui répondit Gerheim. On ne se souvient pas.

-L'entrée de la Capitale, on nous a dit qu'il fallait soit payer pour les étrangers soit, si on était soldats, que c'était gratuit, leur rappela Loriol.

Gerheim réfléchit. Il se souvenait de cette possibilité mais ils l'avaient vite écartée. Être sous les ordres de soldats étaient bien plus dangereux que tous les voyages qu'ils avaient entrepris. Rien que pour cette possibilité, il se condamnait à afficher sa couleur de peau. Pour un humain quelconque et inattentif, il paraissait tout juste bronzé mais dès que la personne le fixait, il était plus noir que les cendres qui se répandaient encore autour d'eux. Ensuite, en s'engageant, il serait probable qu'ils ne puissent pas aller à la Capitale. Que se passerait-il si les guerriers partaient pour le sud ? Il fallait sûrement qu'un haut-gradé, voire qu'une grande délégation, se présente aux portes de la Capitale pour qu'on les laisse entrer. Pourtant, plus Gerheim réfléchissait, plus il se rendait compte que c'était la seule solution.

-Nous risquons de devoir se débarrasser de quelques-unes de nos affaires, fit remarquer Vetalas.

-Et on te rappelle que sur quatre chevaux, trois portent que tes affaires, lui renvoya en pleine face Loriol.

Vetalas haussa les épaules.

-Si nous nous engageons en tant que cavaliers, je pourrais garder mon cheval et quelques affaires... Tant pis pour le reste, dit le magicien.

Gerheim était franchement surpris et le laissa transparaître. Le comportement du vampire était contre-nature. Comment pouvait-il accepter de perdre ses précieux vêtements ? Qu'avait-il fait dans la salle aux trésors pour qu'il sacrifie autant d'argent en textile ? Gerheim le fixa comme s'il allait arriver à lire dans ses pensées. Vetalas comprit son trouble et lui sourit d'un air moqueur. Ils allaient donc s'engager dans l'armée, se récapitula-t-il. Loriol refuserait sûrement de monter un destrier et il serait sûrement séparé d'eux. C'était même évident car quand bien même Loriol voudrait, ça serait le cheval qui refuserait. L'odeur d'un loup était assez troublante. Gerheim espérait d'ailleurs que ça ne poserait pas de problème le moment venu.

-Comment fait-on ? S'interrogea le loup-garou.

-Pour ? Demanda le vampire.

-Se faire recruter ! On va pas seulement se mettre au milieu de l'armée et faire comme si... Ajouta le loup.

-Je sais pas, fit Gerheim. On va trouver. Pour le moment, nous devrions plutôt chercher où dormir car si départ il y a, ça ne sera pas dès demain...

Les deux cavaliers talonnèrent leurs montures à travers les résineux qui leur servaient d'obstacles. Par crainte que l'incendie ne saute la muraille et commence à brûler la forêt, ils s'écartèrent de deux bons kilomètres. Ils allèrent vers le nord-ouest du camp de réfugiés : Là où il y avait beaucoup de soldats, peu d'hommes de Lieles et surtout de bonnes possibilités pour s'enfuir. Ils s'installèrent autour d'une petite cuvette où plusieurs personnes s'étaient déjà établies. Deux familles et un homme qui boitait avaient installé leurs habitations de fortune autour du point central qui servait de feu. Gerheim descendit de cheval en prenant soin de ne pas se servir de son bras blessé. Il avait encore mal. Il regarda ensuite autour de lui mais visiblement, ils seraient obligés de dormir à la belle étoile. Vetalas grognerait sûrement.

L'elfe s'assit sur la terre en soupirant. Il avait faim et aucun moyen de se sustenter. Il espérait qu'entrer dans l'armée leur conférerait au moins l'avantage d'un repas par jour, chose qu'ils n'avaient pas vraiment eu ces temps-ci. Gerheim se mit à penser à la remarque fondée de Loriol. Comment allaient-ils se faire recruter ? Une telle équipe serait sûrement étudiée avec curiosité, surtout avec ses armes et son armure. Gerheim, aidé de façon plutôt volontaire par Loriol, monta le camp rapidement. Ce fut au final un amas de branches qui faisait une cabane enroulée autour d'un arbre. Chacun pourrait ainsi dormir loin des autres. Le temps qu'ils construisent la petite habitation, le soleil se coucha.

La petite cuvette était silencieuse et ses habitants, trop anxieux ou trop méfiants, ne se parlèrent pas près du feu. Aucun d'eux ne semblait avoir de quoi manger et chacun se lorgna durant un moment en espérant voir apparaître de quoi calmer l'appétit qui faisait gronder leurs estomacs. Tous allèrent se coucher rapidement en ne prenant pas soin d'alimenter le feu pour la nuit. Gerheim n'était pas déçu, la nourriture allait se faire rare, autant s'y habituer. Il fut le dernier à partir se coucher, Vetalas étant parti dans la nuit sans annoncer sa destination et Loriol étant déjà en train de ronfler derrière l'arbre, là où il ne voyait pas l'éclat des flammes. Le feu ne fut rapidement plus que buches rougeoyantes puis braises mourantes. Non sans un regard où il perça les ténèbres par précaution, il baissa la tête et entra dans son cabane circulaire de bois.

L'elfe se mit du côté droit de l'arbre, de ce côté-ci, les branches étaient plus dures et plus épaisses. Il serait à l'abri du vent ainsi que de tout ce qui pourrait avoir envie de lui nuire. De plus, il avait jeté un nombre assez important de brindilles de son côté si bien que toute personne voulant s'approcher les ferait craquer. Ayant le sommeil fragile, il était sûr que ce système d'alarme fonctionnerait. Il s'allongea sur un sol plutôt mou grâce à toutes les épines qui le recouvraient. Faisant bouger son armure qui le gênait, il prit soin de se coucher du côté de son épaule valide. Une fois bien installé, il s'emmitoufla dans sa cape et s'endormit en se fondant dans le paysage.

Gerheim se réveilla en ouvrant les yeux en grand : Quelqu'un approchait. L'elfe noir, parfaitement invisible, mit une main discrète sur sa dague et resta à l'affût. Il se détendit rapidement lorsqu'il reconnut la voix bougonne de Vetalas qui se plaignait des tristes conditions dans lesquelles on le forçait à dormir. Gerheim, épuisé par les journées qui s'étaient succédées et par sa blessure à l'épaule, sombra de nouveau dans un sommeil profond. Si l'instinct de Loriol ne le faisait pas se réveiller, c'était qu'ils ne couraient aucun danger. Il n'eut même plus assez d'énergie pour rêver et ce fut avec l'impression fugace qu'il venait juste de réussir à s'endormir que l'aube l'accueillit. Le loup-garou se redressa également dans un bâillement qui aurait décroché la mâchoire à n'importe quel être humain. Gerheim le regarda faire en enviant sans réelle conviction son horloge biologique qui le faisait se lever tous les matins à la même heure en pleine forme.

Le drow se frotta les yeux et rampa à quatre pattes jusqu'à la sortie de leur petite cabane. Loriol fit le tour de l'arbre en passant aussi de son côté car de l'autre, Vetalas était en train de dormir. En se redressant, il vit que la cuvette s'était vidé de l'un de ses occupants. L'homme qui boitait avait plié bagages comme tente et était parti les dieux seuls savaient où. Vetalas grogna dans son dos et en se tournant, Gerheim vit qu'une branche, auparavant à ses pieds, recouvrait désormais partiellement son corps. L'elfe hocha négativement la tête en regardant le puéril loup-garou comme une mère réprimant son engeance. Loriol haussa les épaules comme si ce n'était pas lui qui l'avait jeté. Heureusement, le noble poussa la branche négligemment et continua à dormir. Il devait profiter de ce repos pour se régénérer, lui qui avait été sérieusement blessé dans la journée.

Le ventre du drow gargouilla, il avait faim mais comme tout le monde, il n'avait rien à manger. Un petit bloc de neige tomba par la suite d'une branche d'un sapin et s'aplatit sur le sol. L'elfe regarda autour de lui en espérant qu'un quelconque élément du décor lui fournisse une inspiration bienvenue. A part d'autres petits campements et des sapins, il n'y avait pas grand chose. Au détour d'un résineux, des soldats apparurent en tirant difficilement à la main un petit chariot. Gerheim s'approcha des chevaux en mettant une main possessive dessus. Hors de question que leurs animaux soient réquisitionnés. Heureusement, les guerriers qui se détachèrent du chariot et qui vinrent vers eux ne le firent pas pour prendre leurs affaires mais bien pour en donner. A la famille, ils donnèrent une paire de couvertures supplémentaires, du pain et des fruits secs de la région.

-De quoi avez-vous besoin ? Demanda le soldat dans un rituel rodé à Loriol.

-A manger, répondit-il immédiatement, de la viande !

-Pas de viande ici, dit le soldat en haussant les épaules comme si ce n'était pas la prochaine fois qu'il répondait ça. Elle est réservée aux soldats.

Il leur tendit les victuailles que Gerheim et Loriol se partagèrent, tant pis pour Vetalas.

-Nous souhaiterions nous engager, dit Gerheim, toujours au premier des deux soldats.

-Une heure avant le zénith, devant les murailles de la ville, il y aura possibilité de signer.

Gerheim acheva la conversation par un silence. Il ne devait pas être non plus le premier à demander et vu le mépris qu'il lut dans les yeux du soldat, ce devait être en général des gens ayant tout perdu qui se rabattaient dans l'armée non par envie mais par obligation. Il leur restait une paire d'heures avant que ledit rassemblement ait lieu et ils avaient donc tout le temps pour ranger les sacs que Gerheim passait son temps à monter et à descendre. Loriol s'éclipsa du camp sans dire un mot. L'elfe ne put dire depuis quand le loup-garou s'était éclipsé mais, quand il s'y intéressa lorsqu'il sortit de ses pensées, il vit que ses empreintes sortaient de la frontière imaginaire du camp des réfugiés. Le drow en déduisit alors que le lycanthrope était parti chasser et l'envia d'avoir la capacité de trouver de la nourriture n'importe où. Même si en hiver celle-ci était très rare.

L'elfe jeta un coup d'œil aux chevaux qui était visiblement satisfaits d'avoir rejoint le grand air. Les sacs étaient au milieu d'eux et personne n'y avait touché dans la nuit. Gerheim espérait qu'en cas de tentative de vol, les chevaux se réveilleraient et feraient assez de bruit pour les prévenir. De toute manière, l'elfe restait assez toujours assez près des destriers.

Il était désormais temps de réveiller Vetalas car l'heure de rejoindre l'armée avait sonné. Gerheim dut le secouer pour que celui-ci se réveille. Le drow évitait au plus d’entrer en contact avec l’un ou l’autre de ses compagnons mais il s’était mis à espérer que le vampire se réveille tout seul avant midi. Comme Vetalas était inoffensif à ce moment de la journée, le drow le secoua sans ménagement et attendit patiemment qu’il reprenne ses esprits ce qui prit une bonne demi-douzaine de minutes grâce à une ligne de drogue que Vetalas renifla. Gerheim se demandait ce qu’il se passerait s’il arrivait un accident à sa réserve de poudre blanche… L’éclaireur elfe noir avait aussi de la drogue sur lui, celle qu’il avait récupérée sur le bateau avant qu’il ne coule, mais il n’y avait jamais touché car elle paraissait encore plus puissante que celle que respirait le vampire.

L’elfe noir expliqua au noble la raison de son réveil et celui-ci rangea temporairement sa mauvaise humeur face aux arguments que Gerheim déploya. Loriol était toujours invisible et l’elfe s’en agaça. Ils étaient obligés de perdre du temps à prendre les chevaux avec eux afin d’être sûr que personne ne les vole. Leur cabane quant-à-elle était à l’abri de tout car il aurait fallu être fou pour l’accaparer. Les deux voyageurs traversèrent le camp dans toute sa longueur et ne furent pas surpris par la répétition des décors qui s’offrirent à eux. Des sapins et entre eux, des hommes et femmes qui s’entassaient dans des conditions similaires. Ils ne perdirent pas de temps car les hommes de Lieles étaient éparpillés de toute part et ce n’était pas le moment pour que l’un d’entre eux les reconnaisse.

La muraille surgit de nulle part et l’orée du bois coïncida vraiment avec le long rempart. Les deux la remontèrent ensuite dans la direction de la brèche jusqu’à tomber sur l’endroit qu’ils cherchaient. C’était tout simplement une tente devancée par une table où s’empilaient des feuilles. Un homme visiblement mécontent de la tâche à laquelle on l’avait assignée écrivait sur un parchemin déroulé devant lui tandis qu’une file de personnes faisait la queue de l’autre côté de la table. Des gardes vaquaient autour mais ils ne semblaient pas préoccupés par ce qu’il se passait.

Avec leurs chevaux, Gerheim et Vetalas se mirent dans la file d'attente. Le soldat en charge du recrutement était plongé dans la lecture d'un document qu'il lisait à quelqu'un qui ressemblait fort à un fermier. A la fin du sermon, l'homme prit une plume et écrivit sur un autre papier. Le recruteur tendit le bras et l'homme fut accompagné le long de la muraille par un garde et il disparut de leur champ de vision alors qu'une femme se présenta au recruteur qui entama sa nouvelle lecture. Gerheim se rangea dans la file et prit, avec Vetalas, son mal en patience. En cette matinée, il ne faisait pas bien froid et l'attente était supportable. Tant qu'il ne se remettait pas à neiger... Ça éteindrait les flammes mais comme ils n'étaient plus dans la ville, ça n'avait plus d'importance.

Un soldat vint les déranger dans leurs réflexions et leur demanda de s'approcher. Gerheim tira sur les rênes et s'attira des regards foudroyants des personnes qui attendaient dans la file et qu'il allait doubler. Le soldat recruteur semblait intéressé par les nouveaux venus. Afin de ne pas susciter de curiosité, Gerheim rabattit sa capuche et laissa entrevoir sa peau paraissant bronzée pour un néophyte. Ses oreilles étaient cachées par ses cheveux et il n'avait pas à craindre une découverte de ses origines drow.

-Vous voulez vous engager ? Demanda sans préavis le recruteur à la barbe blanche finement taillée près du visage.

-Oui, répondit Vetalas qui avait suivi le mouvement.

-Je dois dire que je suis surpris, les chevaux pourraient se compter sur les doigts de la main dans les parages. En quoi des propriétaires de bêtes si rares pourraient être intéressées par l'armée ?

-Nous avons tout perdu dans les parages, nous étions dans les bonnes grâces de Brader, un peu comme gardes du corps.

Le recruteur sourit.

-Votre mission a été un échec alors puisqu'on a retrouvé son corps après le passage des flammes. Figurez-vous que lui et ses adjoints ont été retrouvés enchaînés dans leur propre banque.

Gerheim garda un visage figé. Quand ils avaient confié les dirigeants aux voleurs, ils avaient tous su ce qu'ils allaient faire. Ce n'était donc pas une surprise d'entendre cette nouvelle.

-Il avait perdu la raison ces derniers temps, trouva comme excuse parfaite le noble, nous n'allions pas le suivre dans sa folie. Il a lui-même choisi son destin et celui de la ville.

Le soldat perdit son enthousiasme, il devait regretter de ne pas avoir tué lui-même l'ancien dirigeant de la ville.

-Bien, vous vous engagez donc avec la cavalerie ? Reprit rituellement le recruteur.

-Oui, firent les deux à l'unisson.

-Vous ne pouvez avoir qu'un cheval chacun, les autres seront réquisitionnés, est-ce que vous êtes d'accords ?

L'elfe hocha la tête, ils avaient déjà parlé de ça auparavant.

-Paraphez ici, dit le soldat en tendant une plume et indiquant un espace blanc où déjà une liste de gribouillages faisait office de signature.

Gerheim s'exécuta et posa une question une fois fait.

-Nous avons un ami, piéton, qui souhaiterait s'engager, pouvons-nous le faire pour lui ?

-Non, dit le soldat, il faut qu'il vienne lui-même.

Gerheim hocha de nouveau la tête. Loriol se débrouillerait, quitte à y retourner le lendemain.

-Bien, vous n'êtes pas obligé de dormir avec nous, je pense pas que vous vous rétracterez. Soyez attentif à tout appel, dit l'homme après que Vetalas eut signé le document.

Les deux amis s'éloignèrent sans dire un mot. Ils n'avaient pas eu le choix, ils allaient devoir obéir à d'autres.

@+

-= Inxi =-

Modifié par Inxi-Huinzi
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Loriol étant déjà en train de ronfler derrière l'arbre, là où il ne voyait pas l'éclat des flammes
:P A part que ça risque de se retourner contre lui si ça devient trop flagrant... :)
-Pas de viande ici, dit le soldat en haussant les épaules comme si ce n'était pas la prochaine fois qu'il répondait ça. Elle est réservée aux soldats.
"Dacc' !!!Où c'est qu'on signe ???" B) :lol: Un peu facile, mais bon...
Comme Vetalas était inoffensif à ce moment de la journée, le drow le secoua sans ménagement
C'est beau, une camaraderie pareille... 8-s:blink:
Les deux amis s'éloignèrent sans dire un mot. Ils n'avaient pas eu le choix, ils allaient devoir obéir à d'autres.
Je leur fais confiance (et à un certain auteur :D ) pour que ce ne soit pas aussi simple...

Vous imaginez ??? Vet'en troufion !!! J'veux voir:

Vivement la suite !!!

plus noir que les cendres qui se rependaient encore autour d'eux
Pas le bon verbe, je dirais.
Gerheim descendit du cheval
"de", non ? Vu que ce n'est pas un cheval particulier.
chacun se lorgna durant un moment en espérant de voir apparaître de quoi calmer
C'est pas "espérant voir" ?
il baissa la tête et entra dans son igloo de bois
"igloo" fait un peu... tache, non ?
les guerriers qui se détachèrent du chariot et qui virent vers eux
Petit oubli.
Il leur restait une paire d'heure
Combien dans une paire ?
une file de personne faisait la queue de l’autre côté de la table
Plusieurs dans une file, non ?
Avec leurs chevaux, Gerheim et Vetalas se mit dans la file d'attente.
Accord ?
ils avaient déjà parler de ça
Participe.
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Les trois larrons dans l'armée, je vois d'ici le résultat. Une bonne partie de rigolade en perspective (enfin, ça dépendra du point de vue). :blink:

-Nous avons un ami, piéton, qui souhaiterait s'engager, pouvons-nous le faire pour lui ?

-Non, dit le soldat, il faut qu'il vienne lui-même.

J'imagine déjà Loriol montrant ses talents au recruteur. :lol:

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La suite ! Forcement en retard après le plantage !

Les trois décident de s'engager dans l'armée et, au matin, malgré l'absence de Loriol, Gerheim et Vetalas signent pour entrer dans la cavalerie. Loriol partant chasser, ils n'ont pu le prévenir.

Chapitre 118

Loriol revint au campement mais il avait déjà été déserté. Les chevaux n'étaient plus là et les affaires avaient été remballées. Loriol mit une main sur son ventre qui gargouillait. En allant chasser, il n'avait attrapé que deux lapins déjà trop maigres pour la saison. Ça ne l'avait pas vraiment rassasié mais c'était mieux que rien. Malheureusement, il avait maintenant plus faim qu'auparavant. Il respira un grand coup pour se changer les idées et localiser Gerheim et Vetalas. Ils n'étaient pas bien loin de lui et semblaient s'approcher. Cela enlevait la possibilité, comme il s'était mis à le penser, que ceux-ci soient partis sans lui. Au moins, avec la clé dans son corps, il s'était assuré que les deux autres ne partent pas sans lui.

Loriol se dirigea droit sur eux pour aller prendre les dernières nouvelles. Ils chevauchaient en silence l'un à côté de l'autre. Ils étaient rapides et faisaient profil bas. Le loup réussit presque à les surprendre tant, juchés sur leurs chevaux, ils ne faisaient attention à rien.

-D'où vous venez? Leur demanda le lycanthrope.

-De la tente du recrutement, nous sommes officiellement soldats, lui répondit Vetalas avec un enthousiasme ironique.

-Vous auriez pu m'attendre ! Se plaignit Loriol alors qu'il avait été le premier à avoir eu l'idée.

-Tu n'étais pas là ! Lui rappela le noble. La personne chargée du recrutement doit encore être là-bas, ajouta le vampire.

-Je vais y aller alors, dit le loup qui ne voulait pas laisser les autres prendre de l'avance.

-Droit devant près de la muraille, l'aiguilla Gerheim.

Loriol n'eut pas de mal à trouver l'endroit en question. La file d'attente et le soldat qui écrivait ne laissaient aucun doute sur ce qu'il se passait là. Le loup-garou se mit à attendre, il devait y avoir une vingtaine de personnes devant lui. Un soldat remontait parfois la colonne mais il ne s'intéressa jamais à lui. Heureusement, la colonne avançait assez vite et il réussit à ne pas perdre patience. Loriol s'occupa en regardant les deux hommes d'une trentaine d'années qui se réjouissaient de rejoindre l'armée, fantasme qu'ils nourrissaient depuis plusieurs années. Leur désir serait vite bercé de désillusion pensa Loriol cyniquement. Ils se rendraient bien vite compte que combattre n'était pas donné à tout le monde...

Il suivit leur conversation d'une oreille distraite en regardant autour de lui si quelque chose ne pourrait pas l'occuper. Il cherchait évidemment aussi une source de nourriture... Ce fut finalement très vite à son tour et il signa rapidement la feuille.

-Avez-vous des affaires ? Demanda le soldat recruteur à la fin de l'échange.

-Non, fit le loup sans réfléchir.

-Bien, alors suivez cet homme, il va vous montrer où vous allez dormir cette nuit en attendant votre affectation demain.

Loriol allait protester mais Vetalas et Gerheim, sachant ce qu'il était parti faire, n'auraient pas de mal à le retrouver. Il suivit alors l'homme qui était pratiquement aussi barbu que lui. Le casque sous le bras, il se dirigea sûrement le long de la muraille en sifflotant et saluant ses amis qu'il rencontrait au passage. Après une marche d'une bonne dizaine de minutes où il ne s'échangea pas un mot, le soldat entra en ville par une brèche et désigna une bâtisse qui avait survécu aux flammes.

-Va là-dedans, ordonna le soldat. On s'occupera de toi.

Sans autre consigne, le guerrier s'éloigna laissant seuls le loup et ses ordres. Loriol s'avança décidé à faire un peu de repérage. Le feu avait déjà tout calciné de ce côté-ci de la muraille. Ce devait être proche des premiers foyers. Maintenant la fumée, poussée au sud par le vent, indiquait que le feu achevait de brûler toute la partie ouest de la ville. Loriol se dirigea vers la porte d'entrée de cette maison qui se dressait étrangement au centre d'une dizaine d'autres complètement effondrée et noircie. L'homme loup ouvrit la porte sans frapper et fut accueilli par un homme bedonnant, dont l'armure ne parvenait pas à couvrir tout son corps, sans que le lycanthrope ne comprenne ce qu'il était en train de se passer.

-T'es le dernier mon gars ! Dit l'autre avec une grande claque dans le dos qui eut le mérite de l'énerver plus que de le déstabiliser.

Loriol regarda les personnes dans la salle qui avaient le mérite d'en faire autant avec lui. L'endroit ressemblait à une vieille auberge convertie en caserne. Dans la salle principale, une vingtaine de soldats, par groupe de trois à quatre, discutaient autour d'une table désespérément vide.

-Bienvenue à toi ! Continua l'homme. On est tous nouveaux ici, même moi ! On attend qu'ils viennent nous chercher demain.

Le gros guerrier continua de parler en postillonnant mais Loriol n'écoutait plus ce qu'il disait. Une fois sa longue présentation des hommes qui étaient là faite, le soldat lui proposa de lui montrer l'endroit où il allait dormir. Ils traversèrent la salle et émergèrent dans une nouvelle pièce toute aussi grande qui servait visiblement de dortoir. Cette dernière était organisée de façon parallèle avec des hamacs qui avaient été tirés là. Il y en avait sur deux étages et une demi-douzaine de rangées. Le soldat lui dit ensuite que le reste dormait sur des paillasses dans les chambres à l'étage et que leur sort n'était pas plus enviable que ceux qui passeraient la nuit ici.

Loriol le suivit en zigzaguant au travers de la pièce jusqu'au coin où se trouvait sa place. C'était un hamac jauni et Loriol était sûr qu'il avait déjà eu plusieurs propriétaires. C'était celui du bas et le loup avait peur qu'en se mettant dedans, il touche le sol. Enfin... Il avait connu et résisté à pire. Sans affaire à laisser dessus, Loriol suivit le gros bonhomme qui retourna dans la salle principale. Il s'installa, en invitant Loriol à faire de même, à une table déjà occupée par quatre individus paraissant assez froids au premier abord. Le silence mit quelques secondes à se dissiper, le temps que les soldats de la pièce remarquent que ce n'était qu'un fantassin de plus et que la vie pouvait continuer de suivre son cours.

La petite table où était installé Loriol reprit rapidement son animation et les quatre se remirent à parler comme si personne ne les avait rejoints. Ils discutaient des meilleures bières qu'ils avaient goûtées. Le lycanthrope décrocha rapidement, il n'avait jamais été très friand d'alcool et les noms de lieux que prononçaient les recrues lui étaient parfaitement inconnus. Il resta très froid et tenta maladroitement de discuter avec les soldats. S'il voulait reprendre une vie normale un jour, il devait apprendre à se refaire des amis et à se comporter comme toute personne normale. Loriol soupira, il n'était pas comme ça. Il était honnête et agressif, deux défauts qui ne passaient pas inaperçus.

Plus la lune voyageait dans le ciel, plus les soldats déliaient leurs langues sous l'effet de la fatigue. La porte d'entrée avait été verrouillée, la ville à l'abandon, qui sait ce qui pouvait maintenant rôder dans les rues ? Depuis ce moment, la pièce principale s'était transformée en petit cocon où même Loriol se sentait relativement en sécurité. Il savait que son instinct lui soufflait que c'était l'effet de meute. Le loup apprit que des problèmes de rations allaient bientôt se poser. Ils étaient au beau milieu de l'hiver et les vivres qui avaient été rapidement évacués rétrécissaient à vue d'œil. Il en aurait pour un mois, avec de la chance plus si l'hiver était dur et que tout le monde ne survivait pas... Il apprit également que le lendemain, la journée serait aux préparatifs car le matin suivant, ils allaient tous rejoindre la capitale.

Loriol avait essayé de dissimuler son sourire. On leur facilitait les choses. Son premier plan avait été de fuir en cours pour se présenter à la porte en tant que soldat afin qu'ils le laissent passer. Mais si tout le monde se rendait aussi là-bas, il ne pourrait pas y avoir de déconvenue. La soirée s'acheva plutôt rapidement et quelqu'un dans la salle conseilla d'aller se coucher et de prendre des forces car on ne savait pas quand serait la prochaine nuit de sommeil. Loriol se dirigea parmi les premiers jusqu'à sa couchette et s'allongea dedans en soupirant. Comme il le craignait, il touchait pratiquement le sol une fois dedans. Comme ce n'était qu'un infime frôlement, il ne s'en préoccupa pas. Il déplia la couverture en laine d'un animal quelconque et se la mit telle quelle sur le corps. Elle le grattait si bien qu'il finit par la jeter dans la nuit. Avec la chance qu'il avait, c'était une des couvertures qui avait été infectées...

Ce fut sur ces pensées rassurantes qu'il s'endormit et ce fut un coup toqué à la porte de la pièce d’à côté qui le réveilla le lendemain matin. Il s’étira et fut l’un des premiers debout et celui qui ouvrit et déverrouilla la porte. La matinée avait déjà bien commencé et les soldats ayant veillé tard, personne ne s’était réveillé aux aurores. Un deuxième martèlement retentit et Loriol s'imagina bien l’homme cogner contre la porte pour qu’on lui ouvre. Il ne s’en pressa pas plus et ouvrit d’un air nonchalant.

-Il était temps ! Grommela l’homme qui n’était qu’autre que celui qui avait recueilli sa signature la veille.

Il entra et Loriol recula avant d’être touché. Le soldat attendit une seconde au milieu de la pièce et prit une grande inspiration.

-Debout là-dedans ! Hurla-t-il. Dans vingt minutes devant la brèche !

L’homme repartit comme si rien ne s’était passé. Loriol resta près de la porte, aussi bien parce qu’il était déjà prêt mais également parce qu’il ne savait pas quoi faire d'autre. Comme les soldats nouvellement recruté n’avaient pas plus d’équipement que lui, guère plus qu’un baluchon par personne, ils furent tous dans les temps à l’endroit évoqué. Loriol restait au milieu de la troupe et rejoignit la centaine d’autres nouvelles recrues qui attendait là. Sans même un mot de présentation, ils se mirent en route à travers la forêt une fois que les deux groupes eurent fusionné. La plupart des nouveaux venus semblaient avoir été tirés du lit et réveillés il y a peu. Certains se massaient le dos et Loriol comprit que certains d’entre eux n’avaient pas passé la nuit dans une maison.

Le lycanthrope se demanda alors s’il avait été possible qu’on leur donne cette maison parce qu’il y avait une sorte de vice caché ? La veille, il avait pensé aux choses rôdant dans la nuit. Il n’en avait pas peur car il était la pire d’entre elles mais les autres humains avaient peut-être alloué la bâtisse par crainte de sa situation géographique. Peut-être même qu’ils craignaient un retour des flammes… Loriol chassa rapidement cette idée car s’il y avait pensé le soir même, il n’aurait pas accepté de dormir dedans. Les soldats se dirigèrent plein nord suivant un chemin déblayé à la hâte. Ils croisèrent bon nombre de réfugiés et pire, Loriol vit le camp des hommes de Lieles qui semblait avoir doublé de taille. Devant sa consternation et stupéfaction devant cette vision, quelqu’un lui dit :

-Pathétique, hein ? Depuis que l’inquisiteur les a sauvés, nombre de citoyens le rejoignent.

-Je me demande bien pourquoi ils font ça… Commenta Loriol sans lâcher les hommes et femmes qui s’affairaient.

Lieles était bien assez puissant, le loup-garou n’aimait pas trop que son armée augmente encore, elle était bien assez forte comme ça. Le loup se demanda s’il n’aurait pas été bon qu’ils l’affrontent une fois pour toute au départ et qu’ils le tuent alors qu’il était pratiquement seul… Il se demanda pourquoi lors de sa transformation, si les dires des autres étaient vrais et qu’il avait bien tué feu l’inquisiteur, il n’avait pas achevé l’autre au passage. Il tenta d'imaginer les conséquences d'un tel acte jusqu'à ce qu'ils arrivent dans une petite clairière artificielle.

Là, au lieu d'apprendre à se battre comme tout le monde s'y attendait, ils furent formés en tant qu'aides de camp. Ils apprirent à monter et à démonter des tentes en des temps records, à les placer de façon organisée. A faire des fortifications, tant muraille, que pont-levis ou que douve. Ils apprirent par la suite à organiser le ravitaillement et à distribuer les rations. Loriol était véritablement énervé. Dès que les deux autres allaient apprendre ce qu'il faisait, ils ne se gêneraient pas pour se moquer. Il imaginait déjà les remarques de Vetalas. Rien qu'à y penser, son imagination fut tant à l'œuvre qu'il faillit mordre l'homme devant lui. La seule chose qui le réconforta fut qu'il avait directement accès à la nourriture.

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-= Inxi =-

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