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Le Médaillon des Quatre


Inxi-Huinzi

Messages recommandés

Aha un heros qui meurt c'est toujours plein de questions en perspectives!

Là je me demande si la lytcanthropie est pas une erreur d'appreciation...moi j'étais parti sur une autre hypothese que je sens de mieux en mieux!!

En plus la façon dont il sent la mort avec le coeur qui s'arrête de battre ça me fait penser qu'il est loin d'être normal parce que la douleur normalement est la chose qui obnubile à ce moment là...

Bref je crois que Loriol va revenir et que ça va pas être sympa...enfin dans l'histoire bien sûr :)

Parce que ce récit il est super donc comme tout le monde je demande...

La SUITE

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Invité Willguard*

Très intéressant, on comprend bien que quelque chose va bouleverser chaque chose que tu décris : les bâtiments, la vie sociale ect...

J'attends la suite, la fin de cette partie est très envoûtante.

@+

~~Willguard*~~

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Ma nouvelle saga : Le Médaillon des Quatre Commencez avant que ça soit trop long !!

Là, c'est encore court. Il y aura donc une suite (A moins qu'inxi se soit abaissé à faire de la publicité mensongère, ce qui serait ma foi fort vil :D)

(D'autant plus que

C’était pourtant évident mais cette erreur allait lui arracher ce que l’espèce humaine avait de plus cher, ce qui lui ferait rejoindre un autre monde…
J'aime bien le changement de personnage : Est ce une info ou une intox :angry:

Intoooox, bouh! :P)

On attend donc le retour à la (non?)-vie de Loriol avec une impatience croissante. :D

Bon, tant que j'y suis, quelques critiques (Minute du chieur) ^^

il fut décider de les laisser partir, si jamais ils avaient existé

(existés, non?) Certes, ce ne sont pas des elfes, mais tout de même, une chasse à la vache, ça laisse des traces. J'imagine que les cadavres de gobs, le crâne éclaté à coups de sabots, a du laisser de (légères) traces, non? ^^

Y'a aussi pas mal de changements de points de vue plutôt rapides.

Sûrement des tueurs des plus entraînés

[...]

regard amusé de Loriol

[...]

Ces petites créatures vertes armées de branches d’arbre, de hachettes et vêtu que très légèrement

[...]

ce n’était pas une honte de mourir face au plus imposant guerrier du monde…

Si je puis me permettre, d'ailleurs, puissant serait plus approprié qu'imposant. Aussi douloureuse que soit la blessure, il doit tout de même se rendre compte qu'il se bat contre une demie-portion :wink:

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Bon d'accord, d'accord... Vous allez voir ce que vous allez voir, au moins un chapitre pour conclure :wink: Info ou intox ? :angry::D:D

Je ne suis pas là jusqu'à mercredi, prenez soin de la section !! :P

Chapitre 7

Son père le retrouva deux heures plus tard. Alors qu’il accompagnait le deuxième chariot, juste avant que le soleil ne disparaisse derrière les lointaines collines. Par prudence, tous les autres restèrent près de la charrue, craignant un mauvais sort. Le père de Loriol reconnut rapidement la petite silhouette affalée contre la souche d’arbre. Faux à la main, il avança prudemment…

Il tomba à genoux devant le corps sans vie de son fils. Ses larmes ne coulèrent pas mais cela lui coûta un énorme effort. Il restait ébahi devant un spectacle qu’il n’aurait jamais eu à voir. Bien plus tard, il s’écroula contre un arbre pleurant toutes les larmes de son corps. Il ne parvenait guère à croire que le trou qui balafrait le frêle estomac de son fils était bien réel. Il le porta jusqu’au chariot où de la place fut faite. Personne ne parla sur le retour, une rage bouillonnait dans chacun d’eux. Cette colère était pourtant plus destinée au monde qui avait injustement repris la vie de son fils qu’à l’auteur de ce crime que les villageois n’avaient pas vu.

Ils ne virent le gobelin que le lendemain. Son corps avait été mystérieusement retrouvé à plusieurs mètres de hauteur, empalé sur un arbre. Ils ne prirent même pas la peine de le décrocher. Ils préféraient voir les oiseaux dévorer sa carcasse. Au village, la mort de l’enfant émut tous les habitants du petit village. Elle émut mais ne surprit pas… En un mois, l’enfant s’était attiré plus de problèmes que tous les autres jeunes du même âge réunis. Attaqué par un loup qui avait tenté de le finir peu de temps après, ce n’était que le destin qui venait réclamer son dû.

Le corps avait été nettoyé pendant une soirée et l’enterrement avait été prévu le lendemain soir. Le moral n’était pas au beau fixe. Les conversations étaient rares et tous jetaient un œil vers le banc où Loriol avait pris l’habitude de s’asseoir. Une présence qui ne serait désormais plus qu’une impression… Un souvenir flou. Le père s’en voulait énormément de n’avoir pas pu protéger la chair de sa chair. Le meilleur ami de ce dernier s’en voulait de n’avoir pas vu le gobelin qui s’était fait chasser de la bande parce qu’il avait tenté de prendre le pouvoir. Et le dernier se reprochant quelque chose était le frère du meilleur ami qui n’avait pas cru Loriol quand il lui avait dit que quelque chose n’allait pas. Chose qu’il n’avait pas précisée quand le père du décédé l’avait interrogé. Le chef cuisinier, quant à lui, se retenait d’exprimer sa tristesse devant tout le monde. Il avait allongé l’enfant sur la table. Un corps aussi grand que le sien. Il regretta les moments passés entre eux en soupirant de ne l’avoir pas vu grandir. Seul le maire semblait satisfait du destin qu’on avait réservé à Loriol.

Maintenant, le corps de Loriol était allongé sur une planche de bois soutenue par deux tréteaux.

La meute s’était rassemblée. Elle comptait une quinzaine d’individus. La majorité était habillée par une fourrure noire qui blanchissait l’hiver arrivant. Il y avait cinq louveteaux qui accompagnaient leur mère. Le père, un grand loup aux yeux verts avait pris contrôle de la meute lors d’un combat contre son prédécesseur moult années auparavant. Il y avait deux autres couples de loups au sein du groupe mais comme le voulait la hiérarchie, ils n’avaient pas de descendance.

Aucun des autres loups n’avaient de souvenirs de la dernière fois qu’ils étaient venus ici. Leur territoire était très étendu mais ils leur semblaient ne plus être dedans. Aucun repère olfactif n’indiquait qu’ils étaient toujours chez eux. Les louveteaux semblaient fatigués mais ils avaient tenu ce qui rendait leur père très fier. Ils avaient eu une portée abondante et seuls deux petites bêtes avaient péri. Le chef de la meute se tourna vers ses sujets et ils rentrèrent la queue entre leurs jambes postérieures en guise de soumission.

Celui-ci gronda pour leur ordonner de rester ici et d’attendre son retour. Immédiatement, deux mâles partirent à la recherche de nourriture pour les louveteaux tandis que le reste montait le guet pour assurer leur protection. En son absence, c’était à la meute de protéger ses enfants afin que son héritage survive. Comme s’il y avait été toute sa vie, le loup prit la direction du nord au sein de la forêt. Il ne prit pas la peine de courir, sa destination était proche. Dans les airs, il y avait une odeur de viande fraîche que l’animal trouva fort appétissante. Malgré cela, il laissa la bête s’échapper et continua de traverser, sans faire bruisser la moindre feuille, le bois. Les doux rayons de lune le guidèrent jusqu’à flanc d’une falaise. Il s’en trouvait à la base.

Devant lui, un trou béant marquait l’emplacement d’une profonde grotte. Pour décoration, il y avait deux piliers soutenant un petit toit encastré dans la paroi. Sur ce dernier, deux magnifiques statues se faisaient face. Celle se situant le plus à gauche représentait un loup qui ressemblait à si méprendre à celui qui le contemplait. La différence se faisait au niveau du charisme de la bête, un port fier, une aura de commandement. Il avait été représenté en train de prendre son impulsion sur la statue de droite qui n’était qu’autre que celle d’un humain. Celui-ci n’avait pour vêtement qu’une cape de fourrure. Cette dernière était repoussée sur la droite comme si un vent terrible soufflait au moment de la création des chefs d’œuvre. L’homme avait été façonné de telle manière qu’on avait l’impression qu’il allait lui aussi sauter sur le loup. La bouche était ouverte sur un cri infini et ses poings étaient serrés.

Notre loup tourna son regard de l’une vers l’autre puis s’avança vers l’entrée du temple où une mission l’attendait. Alors qu’il s’approchait des portes, ces dernières s’ouvrirent d’elles-mêmes. Comme si elles étaient douées d’une vie propre et qu’elles avaient reconnu qui approchait. La lune réapparut également alors qu’elle était depuis quelques instants retenue par quelques gênants nuages. Une lumière blanchâtre dans son dos et éclairant vaguement les pavées du couloir, c’est avec ces conditions que le loup s’engagea dans un temple qu’un animal n’avait pas foulé depuis de fort nombreuse années. Une fois entré, ses yeux s’accoutumèrent rapidement à l’obscurité. Les contours des objets étaient nets bien que les détails restent cachés par les ténèbres. C’est bien assez pour se déplacer.

Il trouva rapidement la plus vaste pièce du temple. Elle était carrée et une grande voûte avait été creusée à même la roche de nombreux siècles auparavant. La pierre était grise et parfois, de petits reflets dorés venaient ponctuer cette couleur uniforme. Il y avait une sorte d’autel au milieu de la pièce. Devant, quatre carrés se regroupant en un seul formaient un symbole gravé à même le sol. En son centre, une peinture sombre achevait le tout. De part et d’autre de l’autel, deux petits braseros montés sur des piédestaux illuminaient faiblement la salle.

Sans hésiter, le loup avança sur la figure et l’air crépita. C’est ce qu’il avait à faire. Rien ne pourrait l’arrêter désormais.

La nuit omniprésente autour de lui semblait de moins en moins étouffante. Cette sensation, il la ressentait depuis un temps dont il n’arrivait plus à se souvenir. Que s’était-il passé ? Depuis quand attendait-il ? Dans ce monde, il n’y avait pas d’impressions, pas de couleurs, pas d’odeurs… C’est un monde de nuit éternelle où le flottement de son âme n’était qu’un tour de sa propre imagination. Il n’y avait pas de sortie, il n’y avait pas d’espoir. A une époque, il avait été aimé et respecté. On s’était souvenu de lui. Cette époque était-elle terminée ? Quelque chose l’avait chassé, quelque chose l’avait exilé dans ce monde dont il était prisonnier. Il était mort mais on l’avait retenu à la vie comme si on pouvait lui donner une autre chance. La mort d’un innocent contre sa propre réincarnation. Il aurait tout donné pour pouvoir sortir de cet enfer, de ce monde perdu et oublié de tous.

Mais voilà qu’un point blanc apparut dans le lointain.

Il avait oublié cette couleur. Ce point n’était-il qu’une vicieuse mascarade de son esprit inactif. Il se résigna. Le point grandit. Il était désormais aussi gros qu’une tête d’épingle. Maintenant, il se rapprochait, de plus en plus vite. La peur, chose qu’il n’avait pas connue s’empara de lui. Comment échapper à cette chose ? Etait-ce sa fin inéluctable ? Le point était aussi gros qu’un boulet de canon et aveuglait plus que le soleil. C’était un blanc dévastateur et pur. Celui de la vie… Un son fit vrombir les airs. C’était insoutenable. S’il n’avait pas été déjà mort, il le serait sûrement à nouveau. Ce coup-ci, la lueur l’avala totalement et il recommença à sentir et à percevoir.

Un hâle, un soupir, un battement de cœur incertain. Un nouveau battement, le sang fit son premier tour. La température du corps augmenta légèrement. Une sensation de brûlure parcourut son être. Un nouveau battement. La respiration devint de plus en plus rapide, ses poumons se gonflèrent et se dégonflèrent. Nouveau battement, les poils de son corps se dressèrent sous une caresse du vent.

Pour l’instant, ses forces n’étaient pas revenues. Il prit donc son mal en patience, les yeux fermés. Il était allongé sur quelque chose de très froid. D’après les lueurs qui dansaient devant ses paupières clauses, il y avait une source de lumière à sa gauche comme à sa droite. Son nerf olfactif reprit du service, il y avait au moins une présence dans la pièce. Cet individu n’avait pas peur…

Soudain ses yeux s’ouvrirent et son corps se souleva, comme si quelqu’un essayait de lui arracher le cœur. Il retint un cri à demi prononcé avant de retomber sur la table avec des toux qui le forcèrent à se mettre en boule et attendre que cela passe. Il faisait froid, il le sentait. Mais il était revenu à la vie, plus fort que jamais. Il prenait désormais conscience de ce qu’il pouvait faire, ce trop tôt voyage dans un autre monde lui ayant appris une leçon éternelle. Alors que ses yeux s’habituaient doucement à la pénombre ambiante, des hurlements de loups le firent sourire.

@+

-= Inxi =-

Modifié par Inxi-Huinzi
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et éclairant vaguement les pavées du couloir, c’est avec ces conditions que le loup s’engagea dans un temple qu’un animal n’avait pas foulé depuis de fort nombreuse années

J'ai trouvé deux petites fautes.

Un véritable casse-tête ce texte maintenant. Je ne sais plus si c'est le loup qui ressucite ou Loriol ou si c'est l'âme du loup qui entre dans Loriol pour le faire ressuciter, c'est vraiment flou pour moi et le problème ait qu'il va falloir attendre mercredi.

Sinon, c'est une bonne description des sentiments, des sens et des pensées.

Reste plus qu'à écrire maintenant.

La suite

Kroxigor

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Bon, ben, il est vivant, mais on peut pas dire qu'on ait beaucoup de réponses... de nouvelles questions par contre, on en a...

Il prenait désormais conscience de ce qu’il pouvait faire, ce trop tôt voyage dans un autre monde lui ayant appris une leçon éternelle. Alors que ses yeux s’habituaient doucement à la pénombre ambiante, des hurlements de loups le firent sourire.

Donc lui il a des infos ??? :angry: Puisque c'est ça:

Vivement la suite !!!

tous les autres restèrent près de la charue

C'est pas "charrue" ?

Son corps avait été mystérieusement retrouvé à plusieurs mettre de hauteur
...

Au village, la mort de l’enfant émue tous les habitants 

"émut".

tous les autres jeunes du même âge réuni
Accord.

Une présence qui serait désormais plus qu’une impression…

Manque une négation, non ?

le gobelin qui s’était fait chassé de la bande
Infinitif.

Les doux rayons de lune le guidèrent jusqu’à flanc d’une falaise. Il s’en trouvait à sa base.

Comme il y a un "en": "la base".

l’impression qu’il allait lui aussi sauté sur le loup
Infinitif.

 bien que les détails restèrent cachés 

"bien que" est suivi du subjonctif.

Elle était carrée était une grande voûte avait été creusée à même la roche
???
de petits reflets dorés venaient ponctués cette couleur
Infinitif.
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Bonjour

Cela fait un petit moment que je suit cette saga, jusqu'à présent je n'étais pas inscrit au forum mais c'est maintenant chose faite.

Je tiens juste à adresser toutes mes félicitations à l'auteur, il arrive à nous imerger dans son monde en tout les cas c'est du bon travail.

Il ne reste qu'une chose à dire:

La suite par pitié :wink:

Modifié par BiBifock
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Invité chaos rulez

et bien jai hate a mercredi

pour la suite cela est d'excellente augure

en passant je voudrait souhaiter joyeux noel et bonne année a tout les fervent lecteurs

d'inxi . en passant tes textes sont toujours aussi passionnant

vivement la suiteç

ciao from quebec city B) B) B)

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Allez voici la suite :wink:

Chapitre 8

Loriol ouvrit les yeux et regarda autour de lui. Il était allongé sur une sorte de lit de paille assez humide. Il aurait quand même bien aimé avoir une couverture. Il trouva cela inutile après s’être souvenu qu’il était censé être mort. Il était dans une hutte mortuaire. C’était un bâtiment temporaire que dressaient les habitants du village à la mort de l’un d’eux. Il y avait une torche de chaque côté de sa bière temporaire. Les replis de la tente étaient en peau de cerfs, animaux abondant dans cette région du globe.

Il y avait une odeur très forte d’encens. Il entendait aussi un cœur qui se précipitait. Ca sentait la peur. Loriol regarda qui était cette personne qui se tapissait dans les ombres de la pièce. C’était sa mère qui le regardait, pétrifiée d’horreur et à la fois de joie à l’idée que son fils soit de nouveau en vie. Elle sortit rapidement de la pièce, bouleversée et à la recherche de sa moitié pour lui annoncer l’incroyable nouvelle.

Loriol les entendit revenir bien avant de les voir. Ils mettaient un stratagème pour duper les villageois.

-Si les autres savent qu’il est revenu à la vie, ils le feront brûler… Il faut nous en détacher tout de suite ! Livrons-le à la foule ! Proposa le père.

-Mais c’est notre fils ! S’insurgea la mère.

-Ce n’est plus notre fils ! Le nôtre est mort, tué par ce gobelin… Cette chose n’est pas lui, ce n’est qu’une manifestation du démon !

Il soupira.

-Nous allons dire qu’il avait ingurgité les champignons du démon…

Loriol se souvint que ces plantes étaient réputées pour faire tomber dans le coma un individu qui en mangeait. A tel point que peu d’entre eux étaient revenus à la vie. Le père renchérit.

-Mais tu devras te rappeler que si les villageois veulent sa mort, ils voudront la nôtre par la même occasion ! Alors si des rumeurs commencent à circuler, il faudra lancer les nôtres, celles qui nous disculperont !

La mère avala ses pleurs et soupira en signe d’acquiescement. Ils allaient entrer dans la tente. Alors Loriol se coucha et fit semblant de dormir. Cela était inutile car les parents n’auraient pas pu se douter que leur fils avait tout entendu. Ils se turent en regardant leur enfant dormir. Ils sortirent.

-On va l’emmener à la maison, proposa le père. Il fait nuit, personne ne nous verra. Demain, nous leur dirons pourquoi l’enterrement a dû être annulé.

La mère tint le pan de tente tandis que le père prenait Loriol sur ses épaules. De taille égale, l’adulte eut du mal à transporter un enfant qui n’aurait dû avoir que douze printemps. Le ressuscité ouvrit les yeux et vit la nuit la plus noire qu’il ait jamais contemplé. Pas une once de lumière ne transperçait cette nuit. Les étoiles étaient restées couchées tandis que la lune n’était nulle part à l’horizon. Pourtant les parents se déplacèrent sans la moindre hésitation. Il en aurait été de même pour Loriol qui connaissait le chemin par cœur et voyait encore les formes se découper dans la nuit. Chose qu’il n’avait remarquée que lorsqu’il avait dû rester couché après sa morsure de loup.

La maison fut en vue et Loriol sentit ses parents stressés. Le père ne semblait pas fatigué pourtant sa respiration était saccadée, comme après une longue course. Mais ce ne pouvait être à cause de Loriol qui était moins lourd que les troncs que le père avait à transporter sur des kilomètres. Même la mère semblait inquiète : elle jetait sans cesse des regards de tous côtés afin de déceler la moindre parcelle de visage qu’elle aurait pu remarquer à travers cette purée de poix nocturne.

Ils arrivèrent enfin mais à la grande surprise de Loriol, le géniteur de l’enfant le conduisit à la cave et non pas dans sa chambre. Toujours pensant que Loriol dormait, il prit une corde et lia sa main à une poutre. Il remonta ensuite en se frottant les mains et soufflant dessus. La cave se trouvant en dessous de la pièce principale et la cheminée traversant de part en part la maison, Loriol entendait tout sans effort.

-La nuit est sans lune ni étoile, c’est une nuit maudite… Dit la mère avec un écho lointain.

-Allumons un feu, cela ne dégagera sûrement pas les nuages mais ça nous réchauffera…

Loriol entendit le bruit de bûches que l’on met dans l’âtre. La conversation reprit mais cela ne l’intéressa plus. Il avait glané assez d’informations pour se faire son propre résumé : ses parents avaient changé depuis sa blessure et maintenant, ils étaient prêts à le livrer à une mort certaine sans hésiter un seul instant. Ce n’était qu’une question de temps, il devait faire quelque chose… Mais le véritable problème était quoi… Il tira sur son lien qui refusa de céder. Malgré l’humidité ambiante, il ne réussit pas à glisser sa main que retenait la corde. Il prit alors conscience de sa nudité et des vieux vêtements qu’il pouvait atteindre dans un coffre de quelques pieds de long.

Il se vêtit d’un pantalon et d’une veste de son père et réfléchit. Il fallait quitter le village. Ce n’était plus un endroit sûr pour lui. Maintenant, il fallait décider où partir. Personne n’était jamais parti d’ici… Ou enfin personne n’était revenu pour dire qu’il y avait autre chose. Mais Loriol savait qu’il y avait un ailleurs, c’était ce que lui avait laissé deviner ces armes, ces caisses et ces hommes qu’avait vus l’ancien blessé. Ce fut là qu’il remarqua quelque chose d’étrange. Il put faire ses premiers pas depuis qu’il avait été assassiné et à sa grande stupeur, il ne boitait plus. Un sourire fendit son visage, tout n’était pas si négatif… Il se convint néanmoins de feindre son handicap, autant ne pas attirer les foudres de ses anciens compagnons.

Il reprit le cours de ses pensées. Les hommes venaient du nord et comme il avait senti les chevaux venir de cette direction aussi, il opta pour ce choix. Il se demanda ensuite que faire une fois qu’il serait parti. Malgré une heure de réflexion, il ne trouva pas de réponse. Il aurait aimé remettre la main sur ces fameuses caisses mais quelque chose lui disait que ça ne serait pas aussi simple que ça. Il finit donc, avant de s’endormir, par conclure qu’il improviserait. Il s’endormit malgré la crainte de se réveiller mort. Il profita de sa première nuit de sa deuxième vie.

Il se réveilla couché par terre, seul son bras pendait à la verticale de la pièce. Il avait atrocement mal mais la douleur s’évanouit quelques secondes après qu’il se fût remis debout. Il faisait jour, cela se sentait. De plus, il commençait à percevoir des éclats de voix tonitruants. Tous ces gens qui venaient d’apprendre le miracle et qui se pressaient devant la porte de la maison afin de voir le réincarné. La porte de la cave s’ouvrit et ce fut la mère qui apparut, nourriture en main. Elle s’approcha, lèvres pincées, et fit un sourire maladroit qu’elle pensait signifier sa joie de revoir son fils en vie. Lui, il analysa ce dernier comme une tentative de cacher la menace qui guettait.

Elle ne trouva pas ses mots et ne parla pas. Loriol le lui gratifia mentalement. Elle le détacha.

-Les habitants veulent te voir. Tu te souviens ce qu’il s’est passé ?

Loriol fit mine de réfléchir et décida de mentir.

-Non…

Sa mère leva les yeux vers lui. Il la surplombait largement.

-Tu as mangé des champignons toxiques, ceux du démon. On a cru que tu étais mort… Ca nous a fait peur !

-Et le gobelin qui me suivait ? Demanda malicieusement Loriol.

Elle hésita et bredouilla quelques instants.

-Il n’y avait personne, sourit-elle maladroitement. Sûrement ton imagination…

Elle fit quelque pas en direction de la sortie. Elle ajouta sans se retourner.

-Ah si… Ton père et son ami en ont abattu un quelques jours après qu’on t’est retrouvé inerte. Ils l’ont empalé à un arbre.

Loriol ne savait pas si c’était vrai pour le gobelin. Il se souvint l’avoir frappé et vue le bruit qu’il y avait eu en retour, la créature verte aurait dû être en piteux état. Il abandonna sa réflexion pour se concentrer sur le principal, tout comme les villageois, on allait tenter de lui faire avaler des mensonges. C’était une manière assez maligne car les parents ne couraient ainsi pas le risque que l’enfant parle. Sa mère quitta la pièce. Loriol ramassa les fruits qu’elle avait déposés et remonta à l’étage pour montrer aux autres qu’il était bel et bien en vie. L’enfant au corps d’adulte, comme il le remarquait, regretta de ne pas avoir demandé à sa mère pourquoi ils l’avaient enfermé au sous-sol…

Il eut à peine le temps de sortir de la cave que le bruit précédemment omniprésent s’en alla. Loriol tourna lentement la tête pour voir au bout du couloir, muet de stupeur sur le palier de sa maison, une dizaine de villageois se couvrant la bouche d’une main surprise. Il n’y avait ni joie, ni peur dans le regard. Seulement une curiosité qui ne se manifestait qu’en des temps de changement… Synonyme de grand conseil. Loriol comprit que tôt ou tard, son avenir serait réglé par une personne qui aurait intérêt à le voir mort.

Sa mère apparut derrière lui. De son ventre proéminant et d’une égression plus que visible, elle accompagna son fils vers la sortie. Elle finit même par passer devant et son visage, encadré par des cheveux roux, était plus soucieux de l’impression qu’elle pouvait donner à ses amis que la peur du jugement des autres qu’on pouvait voir briller au fond des yeux de Loriol. Ce dernier s’arrêta dans l’encadrement de la porte principale et fit un geste calme et rassurant vers la foule où les premiers sourires, même un peu crispés, firent leur apparition.

Là où tous furent véritablement choqués fut le moment où le père de Loriol vint à son côté. Il faisait la même taille. Même le cuisinier remarqua alors qu’en l’espace d’une paire de semaine, l’ancien innocent enfant était devenu aussi grand que lui. Il naquit alors de la méfiance envers un être qui, même après avoir ingurgité des champignons toxiques, n’aurait pas dû avoir des changements morphologiques aussi importants. Le nombre important de concitoyens s’émietta rapidement au grand contraire des premiers ragots qui pullulèrent.

Loriol eut du mal à reprendre son ancienne vie. Coincé entre deux mondes qui ne voulaient plus de lui. Le monde de l’enfant qui l’avait rejeté à cause de sa taille et de son handicap, bien que simulé et le monde des adultes où on ne savait pas quelle tâche lui confier. Personne n’osait l’envoyer en forêt par crainte qu’un nouvel incident ne le tue cette fois-ci définitivement. La seule chose qu’on le laissa faire fut de menues réparations ainsi qu’un peu de nettoyage et de rafistolage dans le village. Malgré ce coup de main, la distance que mettaient les gens avec lui le rendait mal à l’aise. Ce fut à ce moment qu’il aurait eu besoin de l’amour de ses parents. Mais ils n’étaient pas là… Au contraire, ils contribuaient à accentuer la gêne constante qui l’entourait.

En effet, ceux-ci trouvaient toujours des prétextes pour le laisser seul alors que pour lui, seule leur présence lui aurait été salvatrice. Pour ne rien arranger, Loriol était, malgré lui, d’humeur de plus en plus massacrante et son comportement était assez agressif. Il n’était pas rare, lorsqu’il perdait patience, qu’il s’énerve rapidement. Heureusement pour lui, il n’y avait généralement personne témoin desdites scènes qui auraient pu le mettre dans l’embarras. En effet, s’il était censé réparer le puit et seulement parce qu’une pierre lui avait échappé, il avait pratiquement démoli l’édifice à coup de pied, ça aurait pu être dérangeant.

Il s’était senti pourtant mieux, empli d’une joie qu’il n’aurait pas dû ressentir pour un acte qu’on aurait pu qualifier de mauvais. Même dans sa bouche avait coulé une bave de colère et il avait déchiqueté un sac rien qu’en mordant un coup dedans. Heureusement que celui-ci fut à demi éventré auparavant car il aurait presque pu y laisser une canine. Après cet événement, il décida de laisser son œuvre ici et de repartir chez lui se reposer un peu.

Il ne se sentait pas bien, sa tête le tournait un peu. Comme s’il avait trop utilisé ses forces et que le retour à la réalité lui en avait coûté. Il faillit verser quelques larmes mais sa conscience le lui interdit. Ses parents n’allaient pas être là pour le consoler quand il reviendrait chez lui mais ce n’était pas une raison pour se laisser abattre. Et ce n’était pas qu’une expression, pensa Loriol. Il fallait qu’il se détache de ces êtres qui seraient capables de le jeter dans les bras de la mort sans aucun scrupule. Mais le reste de son âme d’enfant était encore trop attaché à ce qui avait été leur relation. Alors qu’il boitillait en rentrant chez lui, il ne put voir l’incident qui allait se produire à cause de sa main qui lui barrait le village afin de soutenir sa tête d’un poids invisible.

@+

-= Inxi =-

Modifié par Inxi-Huinzi
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Génial! Une suite de la saga de Inxi!

Pour commencer, le mystère est levé: Loriol est vivant. Au moins ce ne sera plus un casse-tête pour moi. Par contre, qu'en est-il du loup? Ca, mystère et boule de gomme.

Je n'ai pas vu de fautes d'orthographes flagrantes mais ton expression laisse à désirer pas endroits. Au niveau du contenu, c'est vraiment bien. Les sentiments des gens représentent bien la société superstitieuse dans laquelle il vit.

La suite au plus vite ( s'il te plait, ne nous laisse plus 4 jours sans nouvelles de Loriol :wink: ).......... :devil:

Kroxigor

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Je suis tout à fait d'accord avec Kroxigor, quatre jours c'est trop!

Maintenant, le récit... C'est toujours du très bon boulot, rien à dire su le fond. Mais je t'avouerai que j'étais un peu perturbé par certaines tournures de phrases. Je n'arrive pas vraiment à mettre le doigt dessus, mais ça me taquine un rien... Pas quelque chose de très grave, mais je l'annonce quand même.

Autrement, Loriol est bien vivant, et a b ien poussé pendant qu'il était mort (tiens, je pourrais essayer... On zut, je n'ai pas été mordu par un loup, moi! :wink: )

Mais il faudra qu'on sache pourquoi un de ces jours...

Ecthelion

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OK, il est toujours partant pour... partir ??? Ou il a décidé de rester ???

Sinon, merci l'ambiance, comme on pouvait s'y attendre après un tel évènement dans un tel environnement...

Autrement, Loriol est bien vivant, et a b ien poussé pendant qu'il était mort (tiens, je pourrais essayer... On zut, je n'ai pas été mordu par un loup, moi! :P )

Mais il faudra qu'on sache pourquoi un de ces jours...

+1 !!! Et pour ça:

Vivement la suite !!!

la nuit la plus noire qu’il n’ait jamais contemplé
"la nuit la plus noire qu’il ait jamais contemplée", non ?
Il en aurait de même pour Loriol
Manque un "été", je dirais.
Chose qu’il avait remarquée que lorsqu’il avait dû rester couché
Manque une négation.
Même la mère semblait inquiète : Elle jetait sans cesse des regards
Certain pour la majuscule ?
le géniteur de l’enfant le conduit à la cave
Pourquoi un présent ?
autant de pas attirer les foudres de ses anciens compagnons
"ne", non ?
quelques secondes après qu’il se soit remis debout
C'est "avant que" qui est suivi du subjonctif.
Tous ces gens qui venaient d’apprendre le miracle et qui se pressait devant la porte
Accord.
Il se souvint l’avoir frappé et en vue le bruit qu’il y avait eu en retour, la créature verte aurait dû être en piteux état
"vu le bruit", peut-être ?
l’impression qu’elle pouvait donnée
Infinitif.
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Invité chaos rulez

et bien la suite vas etre excellente

jai bien hate de savoir quel ce mistérieux evenement

et bien bonne année et vive ment la suite

chaos rule fervent lecteur

ciao from quebec city B) B) B)

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Chapitre 2

Loriol eut envie de protester. C’était un enfant qui arrivait juste en dessous de la poitrine de l’homme… Il se permit quand même une réflexion :

Chapitre 4

Le cuisinier l’avait bien réconforté, se souvint Loriol, sa tête posé sur la poitrine de l’homme, il s’était senti mieux avant que ses parents ne prennent le relais.

Chapitre 5

Celui-ci mit les mains sur les épaules de l’enfant et le regarda dans les yeux. Chose assez facile vu que Loriol lui arrivait au menton.

Chapitre 7

Le chef cuisinier, quant à lui, se retenait d’exprimer sa tristesse devant tout le monde. Il avait allongé l’enfant sur la table. Un corps aussi grand que le sien. Il regretta les moments passés entre eux en soupirant de ne l’avoir pas vu grandir.

Vous pouvez pas dire que je vous ai pas prévenu ! N'oubliez pas que j'évite d'annoncer des trucs tomber du ciel et que je laisse toujours des indices :D ( Oubliez pas l'Ascension :P )

Pour commencer, le mystère est levé: Loriol est vivant. Au moins ce ne sera plus un casse-tête pour moi. Par contre, qu'en est-il du loup? Ca, mystère et boule de gomme.

Tu peux te dire que tu as tout gâché :lol: ! A chaque fois que je voulais vous leurer, à chaque fois tu devinais ce qu'il se passait ! Pourtant, en relisant, même moi je me feintais et gobais mes mensonges :P Par contre, si je t'ai chamboulé avec le loup, j'ai en partie réussi ! Je voulais vous faire croire que la mort de Loriol avait réssuciter quelqu'un d'autre :mrgreen: D'ou l'espece de flou :D En relisant, ca sera peut etre plus net ! Bon, je vous annonce officielement qu'après ce chapitre, nous quittons les 'ennuyeux' passages du début pour nous diriger droit vers l'action ! C'est en autre motivé que ca m'ennuie ces passages :P C'est dur de prendre son mal en patience et de tout préparer afin que le héros fasse pas tomber du ciel ! Bref voila la suite ! Et merci de me lire et de ses conseils qui font que j'ai déjà changé mes plans pour l'avenir :P

Voici la suite !

Chapitre 9

La scène se déroula au ralenti. C’était la fin de journée, c’est-à-dire qu’il n’y aurait pas pu avoir plus de monde en circulation à travers tout le village. Il n’entendit pas les cris d’avertissement du conducteur de la charrue. Il tourna la tête lentement et vit les deux chevaux bruns continuer leur course irrémédiable. L’homme était debout juste derrière eux et faisait un geste de recul tout en poussant des cris bestiaux. L’instant d’après, il aurait pu sentir l’haleine des animaux sur son épaule. La terre volait par mottes entières sous les pieds puissants des destriers.

La seconde d’après, il fut percuté par une demie tonne de muscles lancée au galop puis écrasé par une roue supportant une tonne de matériaux. Loriol était désormais dans une position originale mais pas vraiment humaine. Son cou avait pratiquement fait un tour complet, son visage était en sang, son bras était plié en cinq tandis que l’autre avait été réduit en miette, la jambe droite avait été sciée et n’était retenue au genou que par un lambeau de chair et pour terminer le tableau, ses deux pieds avaient été inversés. Une trace de boue rayait son corps du haut vers le bas.

La populace, choquée par ce qu’elle venait de voir, assistait impuissante à la retombée de la poussière qui laissait ainsi place au macabre spectacle. Le corps était blanc de ces grains minuscules et figé la bouche ouverte sur un cri qui n’avait jamais eu le temps de résonner. Mais à leur grande stupeur, Loriol toussa. Ce qui n’aurait pas dû être physiquement possible vu l’état dans lequel le miraculé était quelques secondes avant. Il se remit debout malgré la position actuelle de son corps et remit tout en place à la main devant le regard effrayé des villageois.

Il eut beau faire un sourire niet sans parvenir à se justifier, les villageois comprirent immédiatement que l’enfant qui était là n’était plus humain. Les seuls mots qui percèrent le silence qui venait de s’installer furent « démon » et « malin ». La situation semblait être dans une impasse : les habitants encerclaient littéralement le ressuscité sans bouger tandis que Loriol n’avait pas d’échappatoire possible. De toute manière, il n’aurait même pas pu expliquer comment cela était possible. Ce fut ses parents qui débloquèrent une situation qui aurait pu durer des lustres.

-Fils du diable ! Cria sa mère en ramassant un caillou et le lui lançant dessus immédiatement.

La population se jeta immédiatement à sa suite et bombarda le jeune homme d’une pluie de pierres. Celui-ci, bien que ce fût assez douloureux, fit semblant d’être blessé gravement et tomba au sol, simulant d’être évanoui. Voyant l’occasion de mettre fin à la vie du démon, les habitants se jetèrent sur lui et le frappèrent. Cela dura cinq bonnes minutes continues après lesquelles il ne fit plus semblant d’être inconscient.

Il se réveilla des heures plus tard, en périphérie du village, enfermé dans ce qui semblait être une motte de paille géante.

Il y avait un petit trou pour les yeux mais Loriol ne voyait pas grand-chose. Il fallait dire qu’il n’y avait aussi rien à voir. Il était sur une colline non loin de la ville, remarqua-t-il malgré les faibles lueurs stellaires. Il était dos au village et ne voyait pas, même s’il entendait bien, la populace arriver. Cela fut caractérisé aussi par une lumière orangée de plus en plus présente. La même que lorsque le soleil se couche… Sauf que là, c’était son aurore qu’on allait vouloir déclencher en le brûlant vivant dans cet amas de paille.

Bien que la peur et la colère décuplent ses forces, il ne parvint pas à bouger. Véritablement bloqué et immobilisé. Il était comme dans un moule, moule qui aurait fini par le tuer. Comme il pouvait haïr se sentir pris au piège ainsi. C’était comme si son instinct primaire s’était développé autour de cette sensation afin de l’éviter à tout prix. Il arrêta de se débattre. Cela faisait deux fois qu’il aurait dû être mort et ça fit deux fois qu’il lui échappat. Il chercha une raison mais sa richesse culturelle n’était pas vraiment adaptée à ce genre de cas. Il aurait été plus à même de dire si une plante pouvait aller dans tel ou tel ragoût.

Pourtant il devait s’avouer qu’il n’était plus vraiment humain. Il semblait même être indestructible. La raison ne venait pas à son esprit mais tout ce qu’il déduisit, c’était que cela était plus récent que sa morsure de loup. Car il avait vu les dégâts sur sa jambe : il avait été blessé. Il se demanda alors si cela n’avait pas un lien avec le gobelin et sa première mort. Car depuis ce jour, il était devenu différent… et pas seulement à ses yeux. Il avait remarqué sa forte croissance des dernières semaines, sa jambe guérie comme son lien particulier avec les chiens. Loriol voulait des réponses et il était prêt à tout. Il lui fallait fuir ce bûcher et ensuite trouver quelqu’un qui pourrait l’aider. Même s’il ne savait pas où. Il espérait même retrouver ces caisses qui avaient chamboulé sa vie.

Une procession d’hommes et de femmes fit face à la statue de paille. Ils tenaient tous des torches. La lumière, cette futile protection face aux craintes des hommes. En un mouvement, n’importe lequel d’entre eux aurait pu mettre fin à son existence. Loriol doutait que la capacité de régénération qu’il avait acquise lui permette de résister à un brasier… Quelqu’un se mit à parler mais la paille sur ses oreilles empêchait Loriol de tout comprendre. Il était question de malédiction et de purification, c’était la voix du maire : cela ne fit aucun doute. Plusieurs autres personnes prirent la parole après lui, même ses parents, mais tous ne souhaitèrent qu’une chose, qu’il soit purifié par les flammes… Une grande colère traversa son corps, il lui fallait de l’aide… Une odeur se propagea dans les airs alors que des bruits de pas se rapprochait de Loriol.

Cette odeur était agressive avec une légère pointe de panique. Le pire, remarqua l’enfant géant, c’était que cette sécrétion venait de son propre corps. Les chiens aboyèrent au village. Les voix se turent à côté de lui. Une torche fut plantée dans la paille qui allait pouvoir commencer à s’immoler. Mais des cris de surprise apprirent à Loriol que celle-ci n’avait pas pris. Il comprit vite ce qu’il se passait lorsqu’un chien, torche dans la bouche, fit son apparition dans le petit trou qu’il avait au niveau des yeux. Bientôt d’autres apparurent et se placèrent entre la statue de paille et les villageois. Ils grondèrent à l’unisson mais les maîtres ne comptaient pas se laisser faire par leurs propres animaux. Ils les appelèrent par leurs noms mais aucun d’eux ne les écoutait. Ils devaient défendre cette statue, c’était plus fort qu’eux.

Alors les premiers hommes tentèrent de franchir le rideau de bêtes redevenues sauvages en pensant qu’elles ne leur feraient pas de mal. Le premier imprudent vit un chien l’attaquer à la jambe. Celui-ci cria ramenant tout le monde à la réalité. Il tomba ensuite au sol sans que l’animal démorde. Un autre tenta sa chance, celui-ci avait emmené une lance avec lui et il comptait bien sans servir. Un des chiens, un gros molosse au pelage aussi noir que la nuit, esquiva au dernier moment et bondit sur l’individu. Il l’avait fait avec tellement de force que les protagonistes furent projetés au milieu de la foule qui s’écarta en criant.

Un chien fut mortellement blessé par une arme de l’un des villageois. Sa plainte déchirante s’éleva dans les airs. Loriol en eut le cœur brisé. Cette douleur... C’était comme si il la ressentait lui-même. Ca lui faisait mal au plus profond de son cœur. Un homme, moins secoué que les autres par ces bêtes qui avaient chargé la foule, jeta sa torche sur l’homme de paille. C’était bien trop haut pour que le moindre des chiens puisse s’en saisir. Loriol vit de l’intérieur la tête commencer à brûler. Ce feu, il en avait peur, oui, maintenant il le savait. Longtemps avant, on avait chassé ses créateurs à l’aide de cette arme. Alors son instinct prit le dessus.

De l’extérieur, la poupée de paille ressemblait à un démon infernal. Se découpant sur une nuit ténébreuse, la tête était un véritable brasier orangé ponctué de rouge. La fumée s’élevait déjà dans le ciel et le ciel dégagé permettait de très bien l’appréhender. Déjà les premières braises volaient autour de la figure, telle une ceinture de petites étoiles. Tous s’arrêtèrent pour regarder le flamboyant spectacle. Même les chiens s’assirent sur leurs séants et contemplèrent la scène, calmement, langue tirée. Comme si leur mission était maintenant achevée et leur folie passagère s’était achevée en même temps que les premiers craquements sinistres qui annonçaient que la statue s’effondrait sur elle-même. Mais juste avant que cela ne se produise le vent se leva et la fumée, jusque là verticale, écrasa la colline d’un effroyable brouillard. C’était donc sans que personne puisse le voir que la partie haute, bercée par un feu éternel, ne fit qu’un avec la base qui s’embrasa instantanément.

Il fallut attendre une dizaine de minutes afin que cette purée de pois se dissipe et qu’il ne reste plus qu’au centre de l’herbe noircie sous une chaleur de l’enfer et où brûlait encore quelques braises. Il eut une sorte de flottement dans l’assistance, à la fois étonnée que cela soit si rapidement fini et surprise de n’avoir entendu aucun cri. Ils restèrent un instant indécis puis remarquant que les blessés n’étaient que légers, ils repartirent dans leurs foyers. Seuls les parents de Loriol restèrent un instant de plus, se tenant par la taille, résignés à l’idée d’avoir perdu un fils mais réjoui par-dessus tout d’être lavés de tout soupçon. Il était rare que les parents soient mis hors de cause dans ces affaires mais lors du grand conseil, personne n’avait parlé d’eux. Il avait été décidé de brûler Loriol, si celui-ci mourrait, alors il était innocent. Maintenant, ils allaient pouvoir reprendre le cours d’une vie normale, voire même avoir un autre enfant.

C’était la vie qui voulait ça, avait même dit la mère du brûlé. Ils atteignirent le village où ils se couchèrent, néanmoins fatigués. Le vent se remit à souffler plus tard dans la nuit, transportant les cendres de l’homme de paille sur tout le village. Tout semblait être rentrer dans l’ordre. Les animaux dormaient au moins aussi profondément que leurs propriétaires. Les champs étaient calmes, à peine troubler par un vent manquant nettement de force. Les maisons étaient plongées dans un noir égalant la nuit elle-même. Quelques chiens errants rompaient la monotonie du spectacle, traversant des rues désertes et cherchant une réponse sur ce qu’ils leur étaient arrivés et la raison qui avait fait qu’ils avaient attaqué ceux qu’ils auraient dû protéger.

La plupart de ces chiens égarés trouvèrent refuges dans de vieux tonneaux et des caisses. Les autres partirent du village, conscients qu’on ne voulait plus d’eux. En autre banni, Loriol refusait de quitter le village sans laisser un petit souvenir à ses occupants. Perché sur l’entrepôt du village, il comprit enfin ce qu’il s’était passé dans celui-là même. Il se pencha en arrière et tête pointée vers les étoiles, hurla pendant de longues secondes. Au loin, d’autres congénères lui répondirent à tel point que toute la région avait dû être réveillée par tout ce vacarme.

Loriol grogna et observa les maisons du village. Tout était noir mais il savait que tous se tapissaient au fond de leur lit en espérant ne plus entendre ces longs cris. Il sentait leur peur. Il sentait l’odeur de leur chair. Il y avait déjà goûté. Oui… Il s’en souvenait maintenant. Il avait tué le sous-fifre. L’autre l’avait battu puis Loriol l’avait démembré. Il l’avait ensuite dévoré en partie avant d’être dérangé durant son festin par les personnes qui auraient dû le sauver… Il ne ressemblait plus beaucoup à un humain dans ces moments… Sa peau avait viré au noir brun, ses oreilles s’étaient allongées jusqu’à dépasser sa tête et pointaient vers le haut, ses yeux étaient jaunes et son faciès d’homme s’était vu enrichi de dents aiguisées et d’un visage plus anguleux. De grosses griffes ponctuaient aussi ses doigts et un duvet sombre recouvrait son corps afin de le protéger du temps.

Après une demi-heure d’inactivité, Loriol sentit les renforts arriver. Après quelques minutes de plus, les premiers loups investirent le village. Ils avançaient doucement, langue tirée et excités à l’idée du festin qui se préparait. Devant chaque maison du village, trois à quatre loups se préparaient à bondir. Ils attendaient désormais le signal et Loriol comptait bien leur donner. Il sauta de son perchoir pour atterrir plusieurs mètres plus bas, soulevant un léger nuage de poussière et laissant deux grosses empreintes à même le sol. Il traversa le village sans hésiter, n’ayant rien à craindre. Ses parents allaient payer…

@+

-= Inxi =-

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Invité chaos rulez

la suite la suite au plus vite voyons

inxi tu as vraiment un dons pour nous laisser sur le cul apres une de

tes histoires. voyons coupés juste avant la mort des villagois tu es cruel envers nous tes fidèles

lecteurs. jai vraiment hate de voir la suite et de decouvrir le futur de ce petit lycantrope

et bien a+ et vivement la suite

ciao from quebec city B) B) B)

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Bin voila, tout le monde va se faire joliment massacré... Un peu triste, mais bon, c'est comme ça...

Autrement... Comment se sort-il du brasier? Mystère et boule de gomme, comme le dirait mas petite soeur? Bon, je pense qu'on aura droit à des explications plus tard, alors au boulot Inxi!

Ecthelion

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Invité Kroxigor
Il ne ressemblait plus beaucoup à un humain dans ces moments… Sa peau avait viré au noir brun, ses oreilles s’étaient allongées jusqu’à dépasser sa tête et pointaient vers le haut, ses yeux étaient jaunes et son faciès d’homme s’était vu enrichi de dents aiguisées et d’un visage plus anguleux. De grosses griffes ponctuaient aussi ses doigts et un duvet sombre recouvrait son corps afin de le protéger du temps.

Apparemment, l'hypothèse du loup-garou était la bonne. :D

A chaque fois que je voulais vous leurer, à chaque fois tu devinais ce qu'il se passait

Promis, je dirais plus rien. :mrgreen:

Joli passage. J'aime bien la façon de décrir Loriol écrasé sour les roues et les chevaux, et l'horreur des villageois en le voyant se relever comme si de rien n'était. En tout cas, j'attends avec impatience le festin royal que vont s'offrir les loups.

La suite

Kroxigor

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La seconde d’après, il fut percuté par une demie tonne de muscles lancée au galop puis écrasé par une roue supportant une tonne de matériaux. Loriol était désormais dans une position originale mais pas vraiment humaine. Son cou avait pratiquement fait un tour complet, son visage était en sang, son bras était plié en cinq tandis que l’autre avait été réduit en miette, la jambe droite avait été sciée et n’était retenue au genou que par un lambeau de chair et pour terminer le tableau, ses deux pieds avaient été inversés. Une trace de boue rayait son corps du haut vers le bas.

La populace, choquée par ce qu’elle venait de voir, assistait impuissante à la retombée de la poussière qui laissait ainsi place au macabre spectacle. Le corps était blanc de ces grains minuscules et figé la bouche ouverte sur un cri qui n’avait jamais eu le temps de résonner. Mais à leur grande stupeur, Loriol toussa. Ce qui n’aurait pas dû être physiquement possible vu l’état dans lequel le miraculé était quelques secondes avant. Il se remit debout malgré la position actuelle de son corps et remit tout en place à la main devant le regard effrayé des villageois.

Alors là... alors là... il... eh bê...
les villageois comprirent immédiatement que l’enfant qui était là n’était plus humain.
Sans rire ???
Ce feu, il en avait peur, oui, maintenant il le savait. Longtemps avant, on avait chassé ses créateurs à l’aide de cette arme. Alors son instinct prit le dessus.
:D Tu aimes ça, nous torturer, hein ??? P'tite touche par p'tite touche... On veut tout savoir maintenant !!! Quoique... ... non...
Bin voila, tout le monde va se faire joliment massacré... Un peu triste, mais bon, c'est comme ça...

Autrement... Comment se sort-il du brasier? Mystère et boule de gomme, comme le dirait mas petite soeur? Bon, je pense qu'on aura droit à des explications plus tard, alors au boulot Inxi!

+1

Et... toujours pas de médaillon !!! Et c'est pourquoi:

Vivement la suite !!!

il fut percuté par une demie tonne
"demi-tonne".
l’autre avait été réduit en miette
Plusieurs miettes, non ?
Il eut beau faire un sourire niet
C'est pas "niais" ?
Ce fut ses parents
"furent", non ?
des bruits de pas se rapprochait de Loriol
Accord.
il comptait bien sans servir
"s'en".
C’était donc sans que personne puisse le voir
Manque une négation, non ?
Il eut une sorte de flottement dans l’assistance
Manque un "y".
Seuls les parents de Loriol restèrent un instant de plus, se tenant par la taille, résignés à l’idée d’avoir perdu un fils mais réjoui par-dessus tout d’être lavés de tout soupçon.
Accord.
Tout semblait être rentrer dans l’ordre
Participe.
Les champs étaient calmes, à peine troubler
Participe.
une réponse sur ce qu’ils leur étaient arrivés
"une réponse sur ce qui leur était arrivé".
Ils attendaient désormais le signal et Loriol comptait bien leur donner.
"Loriol comptait bien le leur donner".
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jai vraiment hate de voir la suite et de decouvrir le futur de ce petit lycantrope

Ah... Si tu savais :o

Autrement... Comment se sort-il du brasier? Mystère et boule de gomme, comme le dirait mas petite soeur?

La réponse est dans le chapitre, combiné à une petite brume qui se passa ( souvenez vous en ! Sisi à un moment :P )

Apparemment, l'hypothèse du loup-garou était la bonne.

Pas tout à fait :D Ma description ressemble ? Attends la suite ! Et souvenez vous de ce que disent les légendes :zzz: Un indice ( enfin deux ) dans ce chapitre !

Promis, je dirais plus rien.

Si, parce que quand on devine, ca me force à changer ce que j'avais prévu. J'aime surprendre mes lecteurs ! Alors dites comme ça, je modifie :P

Tu aimes ça, nous torturer, hein ??? P'tite touche par p'tite touche...

Oh oui, oh oui :wub: Tiens Gemini, si tu veux réviser : TEST Y en a des super durs et super faciles :P

Et... toujours pas de médaillon !!! Et c'est pourquoi:

Dès que j'en parlerai... peu de temps après, va y avoir un 'changement de récit' :P Un nouveau perso va faire s'en entrer et je vais devoir délaissé Loriol un petit peu :P Ah ui, j'annonce aussi la venue d'un futur perso dans ce chapitre. A vous de trouver quoi mais c'est super facile ! Et oui... Les dialogues, je tente le vrai discours moyen ageux ! Si vous avez du mal avec certains mots, je vous dirai à quoi ca correspond parce que je risque de les réutiliser ! Allez suite !

Chapitre 10

Il rejoignit rapidement sa maison et d’un bond, arriva sur le petit balcon du premier étage. Le bois craqua lorsque Loriol retomba dessus. Un de ses pieds passa même au travers. Il le retira en grognant. Autour des autres maisons, il apercevait de petites silhouettes noires, tapies, qui attendaient l’heure du repas. Le volet du haut n’était pas fermé, jamais les parents n’en auraient vu l’utilité. Personne n’aurait pensé se voler les uns les autres, ils étaient tous trop pauvres à leur manière… Les problèmes concernaient plutôt les bêtes mais pas de personnes ayant escaladé une façade pour voler des objets.

Loriol s’introduisit donc sans mal dans la bâtisse et, bien que son corps fît grincer les lattes d’une maison faite de bois, il entra dans la chambre de ses premiers géniteurs sans que ceux-ci ne s’en rendent compte. Il n’arriva pas à trancher alors s’il valait mieux les réveiller ou les tuer dans leur sommeil. Alors qu’il avait décidé de mettre fin à leurs jours ainsi, sa mère ouvrit les yeux. Rien n’excita jamais plus Loriol que le visage de sa mère quand elle vit un monstre penché au-dessus de leur lit.

Le drap bleu, drapé de motifs blancs et usé par les âges, n’était qu’une mince protection qu’elle rabattit sur son corps nu. Elle ne parvint pas à émettre le moindre son jusqu’à ce qu’un cri puissant réveilla le père de Loriol.

-Loriol ? Demanda celui-ci en reconnaissant le visage déformé de son fils. Tu devrais être mort ! Tu n’aurais pas dû t’échapper, monstre !

Tout en bavant, l’homme transformé lui répondit d’une voix rauque.

-Il aurait fallu mieux m’attacher…

Tout s’accéléra alors. La conversation n’avait été qu’une diversion pour que l’homme retrouve ses esprits et attrape sa hache qu’il cherchait à tâtons depuis le début. Il s’en saisit et se jeta sur Loriol qui envoya l’homme à l’autre bout de la pièce. La mère en profita pour partir en rampant. Le mi-homme mi-bête voulut la suivre mais le père s’était remis debout et lui asséna un coup de hache que Loriol n’évita qu’en y laissant une blessure au bras gauche. D’un coup de griffe de l’autre bras, il entailla son père au visage et en lui sautant dessus, les deux êtres traversèrent un parquet fragile.

Une fois à l’étage du dessous, Loriol roula et se releva. Mais le père ne put en faire autant, une poutre cassée gisant au travers de son corps. Le tueur s’examina rapidement, victime que de blessures légères… Ou en tout cas, il ne ressentait pas les plus grosses. Un cri déchira la nuit, quelqu’un appelait à l’aide. D’un bond puissant, Loriol repassa par le trou et suivit le chemin même de sa mère. Celle-ci s’époumonait sur le même balcon qu’avait utilisé Loriol pour entrer. Déjà les premiers cris résonnaient à l’intérieur des maisons des villageois. Cela arrangeait notre tueur qui n’aurait donc pas à trouver de stratagème pour faire entrer ses amis. D’une charge puissante, la mère et le fils traversèrent le balcon pour chuter en contrebas. Beaucoup d’os craquèrent et pas seulement ceux de Loriol. Mais à la différence des siens, ceux de la mère ne se remettraient pas en place. Il attrapa le cadavre par les pieds et le relança dans la maison. Ce met de choix serait pour lui seul.

Une agitation certaine commençait à naître en ville. Les premiers villageois étaient sortis en arme mais avaient laissé entrer les loups dans les maisons. D’autres, qui virent ce qui arrivait à leurs amis, gardèrent porte close. Loriol se déplaça alors de maison en maison pour les enfoncer une à une. Les loups purent alors goûter à de la chair fraîche. Dans l’une des maisons qu’il allait enfoncer, un objet insolite le percuta au niveau de l’arcade. Alors que les autres ne lui avaient pas fait de mal, celui-ci lui arracha un cri de douleur et une chaleur intense se propagea dans son crâne. La plaie ne semblait même pas vouloir cicatriser. En regardant de plus près l’arme qui lui avait causé tant de souffrance, il remarqua que c’était un simple chandelier d’argent. Il hurla à la lune et fonça tête baissée dans la maison pour procéder lui-même au massacre.

Au final plusieurs animaux revinrent bredouilles, ils étaient encore immaculés de sang. Cela ne signifiait qu’une chose… Des hommes, ou des femmes, s’étaient échappés. Loriol envoya ces mêmes loups sur leur piste, il ne fallait pas de témoin. En attendant, il allait pouvoir aller dîner.

Ses loups ne revinrent qu’une petite heure plus tard. Lui, il était assis sur les restes encore chauds d’un enfant dont la saveur n’avait d’égal que l’expression d’horreur qui se lisait sur son visage. Loriol avait repris forme humaine. On aurait pu voir nettement que la mort avait dû être longue et douloureuse, provoquée par un loup affamé mangeant des intestins d’un corps en parfait état. Ces animaux, repus, lui annoncèrent qu’ils avaient traqué les survivants jusqu’à la rivière où plusieurs enfants avaient été jetés dans son lit pour les sauver d’une mort certaine. Loriol les caressa et les congédia. Ces enfants étaient sûrement morts à l’heure qu’il l’était.

D’un geste souple, Loriol lança la torche qu’il tenait en direction de la dernière maison intacte. L’enfant désormais homme s’étonna qu’il n’y ait jamais eu d’incendie avant… Les maisons étaient grandes et faites que de bois. Il reprit ses esprits. Il était l’heure de partir. Loriol attrapa une réserve de viande froide qu’il mit telle quelle sur son dos puis s’en alla au nord.

Au fil et au jour du temps, celui qui avait provoqué la destruction d’un village commençait à perdre confiance en son jugement. Il n’y avait aucune trace de civilisation. Il avait pourtant erré depuis presque un mois. Non pas que la nourriture manque et que le temps soit invivable, au contraire, l’hiver s’annonçait doux, mais il commençait à avoir peur d’être le dernier de son espèce.

Pendant ce mois, le pire qui lui arriva fut de se réveiller avec le corps en sang et nombre de cadavres à côté de lui. Il avait eu beau admettre avoir un grand appétit, même transformé, il était incapable d’avaler autant d’animaux que ces restes le supposaient. Il ne trouvait même pas de raison qui aurait fait que cela soit sa faute. Rien la veille n’aurait pu laisser le présager. Encore un mystère dont il aimerait une réponse. La forêt était omniprésente se lassa Loriol, des fleuves et des rivières pour hacher le tout.

Il erra de longues heures, par tout temps comme par toute heure. La seule chose positive qu’il tira de cette errance fut qu’il apprit à maîtriser correctement ses nouveaux dons. Il voyait mieux, sentait mieux et distinguait plus de choses la nuit. Mais il se sentait seul malgré la présence de loups prêts à venir le protéger à son appel. Après une semaine où il ne trouva nulle autre forme de vie que celle de la forêt, il abandonna et établit une tanière à la hauteur où une rivière faisait un coude. En effet, un amas de terre plus élevé que les autres se voyait muni d’un trou béant en son centre. Sa vie devint alors routine pendant une autre semaine morne et monotone.

La chasse et la découverte de la région furent ses seules activités. Il n’y avait rien de guère intéressant, il n’y avait surtout pas de trace d’autres hommes et donc pas d’espoir de revoir un jour les siens. Enfin façon de parler, se corrigea-t-il mentalement. Il se réveilla de nouveau un matin couvert de sang et entouré de carcasses… Il avait vraiment envie de réponse et était prêt à tout désormais… Ce fut à son huitième lever qu’il sentit une odeur qu’il avait presque oubliée. Celle des hommes. Il fut à la fois réjoui de voir du monde mais à la fois un désir de tuer pour ce qu’on lui avait fait s’empara de son corps. Il garda son calme et, à peine vêtu d’un vieux vêtement qui lui cachait les jambes jusqu’au bas-ventre, suivit ces hommes dont l’odeur était très forte. Ils devaient voyager depuis longtemps…

Après les avoir longtemps sentis et que Loriol ne pensait plus perdre leur trace, il suivit les échos de voix. D’un bond puissant, il se propulsa sur une basse branche. L’arbre, en ce début d’automne, était encore luxuriant et Loriol ne craignait pas d’être vu dans ce feuillage épais. C’était une caravane, nota-t-il. Il y avait environ dix chariots pour dix fois plus de gardes. Loriol ne savait pas si c’était excessif… Les bêtes de la forêt semblaient l’éviter et il n’avait pas vu de trace de brigands mais dans son village, on les avait dits très nombreux. Ils passèrent sur une route à demi défoncée qui serpentait juste en dessous de notre, désormais, homme.

Loriol était en train de s’imaginer les suivre quand la colonne s’immobilisa sur ordre du dernier de la file. Immédiatement, les soldats formèrent un anneau de protection autour des autres chariots. Quand celui qui semblait être le chef de la bande leur ordonna de se mettre au repos, ils rangèrent leurs armes et commencèrent à s’enfoncer dans les fourrés. Un essieu avait cassé et bien qu’ils en aient de rechange, il leur fallait du bois pour en fabriquer un autre pour la suite du trajet. Ce ne devait pas être leur premier incident car aucun d’entre eux ne grogna. Profitant de la diversion, Loriol se laissa tomber de la branche entre deux attelages. Vérifiant rapidement que personne ne l’avait vu, il ouvrit une caisse dans l’un d’eux qui s’avéra être vide et se cacha dedans.

La suite du trajet se passa alors dans un noir des plus complets. Parfois la nuit, Loriol se levait pour chercher un peu de nourriture mais rien ne put contenter sa faim de viande fraîche. Les campements qu’ils établissaient étaient presque plus surveillés la nuit que le jour. Au fur et à mesure du temps, Loriol comprenait la façon d’agir et avait appris à reconnaître les différents soldats et marchands qui jouxtaient son chariot.

Le marchand, ainsi que le reste de l’escorte, était originaire de la ville vers laquelle ils se rendaient. C’était une ville assez étendue d’après ce que Loriol avait entendu… Il n’analysa pas encore les conséquences de cette révélation. Le convoi transportait des tissus d’une grande valeur, enfin ce que supposait le clandestin d’après le nombre de soldats. Les caisses vides étaient celles de la nourriture. Les stocks étaient à priori vite partis au grand dam du chef du convoi mais le chef des mercenaires était d’un avis tout autre.

Les soldats paraissaient bien entraînés et aussi bien équipés ce qui ne motivait pas Loriol à se faire prendre. Ils portaient tous une lance constamment qui leur servait de canne pour avancer. Une épée ainsi qu’un arc complétaient le tout. Une armure légère les recouvrait ce qui se comprenait si le trajet avait été long. Le signe commun à tous était un casque ouvert sur le visage avec pour seule protection une petite arête sur le nez. Une plume noire ponctuait le tout sur le haut du crâne.

Le chef était plus équipé et semblait plus violent que le reste. Il passait dès fois près du chariot pour s’enquérir de nouvelles auprès des gardes. Il ne parlait pas beaucoup mais cela en disait long sur le personnage. Les marchands étaient les plus bavards, toujours en train de raconter les derniers ragots. Mais d’après les réactions des soldats, le voyage avait dû être très long et ils avaient déjà fait le tour cinq fois des rumeurs. Alors qu’il était dans sa caisse depuis maintenant deux semaines, enfin c’était ce qu’il pensait, une rumeur remonta la colonne : la ville était en vue.

Des bruits de bouteille suivirent le chemin que venait d’emprunter la nouvelle. Loriol sentait l’alcool, d’ici une dizaine de minutes, peu seraient encore sobres à l’entrée de la ville. Ils mirent d’ailleurs vingt minutes pour atteindre la porte. Le clandestin était content, il était las d’être coincé dans cette caisse à longueur de temps. Loriol entendit alors quelque chose qui le glaça d’effroi.

Le chef des mercenaires ainsi que celui des marchands parlaient avec les gardes de service à la porte.

-Nous venons mander l’abri pour nos hommes et nos marchandises ! Demanda le marchand.

-Nous devons fouiller vos marchandises ! Départissez-les que nous les examinions !

-Nous n’avons pas le temps pour ça ! Rugit pratiquement le chef des mercenaires.

-Recule, grief ! Ou je fais quérir les renforts par les gaites !

-Triste sir… Se lamenta le chef guerrier en mettant une main sur la garde son épée. Ne me forcez pas à m’ouvrir un passage à travers votre sang.

-Reste sené… Glissa le marchand au capitaine de sa garde.

Il descendit du chariot et s’approcha du garde et lui glissa quelque chose à l’oreille que Loriol n’entendit pas. Un cri relança la conversation.

-Fouillez rapidement ces bargaigniers ! Ordonna le chef des soldats de la ville.

Loriol entendit des pièces tombant dans une poche.

-Ils ne poseront pas problème mais tiens tes champions tranquilles et tu auras ta déserte.

Une fois que le marchand eut dit ça, le mercenaire remonta la colonne et donna ses ordres. Alors la fouille commença et se rapprochait de plus en plus de Loriol.

@+

-= Inxi =-

Modifié par Inxi-Huinzi
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Invité chaos rulez

et bien le nouveau personnage doit etre le chef des

mercenaires(selon moi mais ce n'est qu'une tentatives parmit tant d'autre)

et bien inxi tu est toujours aussi bon pour relater des combats

la charcuterie du village fut plaisante a lire et surtout coment les parents de loriol trouverent la mort

et bien vivemant la suite pour s'avoir ce que ce cher petit monstre de loriol vas bien pouvoir faire dans cette ville(des meurtres et des intrigues en perspectivent je presument)

ciao from quebec city B) B) B)

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Invité Lord Valten Wayne
et bien le nouveau personnage doit etre le chef des

mercenaires

Ou un des enfants qui aurait survécu à la noyade?

Excellent texte, captivant même ...J'aimerai en savoir plus sur les pertes de conscience, mais je suppose que ça viendra avec les info sur les siens ??

Bravo, et ... la suite !! :wub:

PS :

un coup de hache que Loriol n'évita qu’en y laissant une blessure au bras gauche. D’un coup de griffe de l’autre bras, il entailla son père
J'ai trouvé ça... Modifié par Lord Valten Wayne
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