Iarrascurath - Le destin d'un Seigneur Fantôme

[The Last Sword]

Excellent, c'est le mot qui me vient. J'aime beaucoup le découpage chronologique qui fait assister à plusieurs histoires en parallèles, avant que le lecteur ne comprenne qu'il ne s'agit que d'une seule. Les éléments de l'intrigue sont dévoilés peu à peu en laissant deviner ce qui va venir dans le passage suivant mais en laissant dans l'incertitude, ce qui laisse le plaisir de la découverte.

L'intrigue elle-même est intéressante et développée, on a envie de savoir la suite de ce drame qui lie la grande et la petite histoire, celle des eldars et celle des deux personnages principaux. L'univers (le vaisseau-monde) qui sert de toile de fond est assez étoffé pour être crédible.

La psychologie des eldars est très bien mise en valeur et forme l'ossature du récit. Les personnages ne sont pas en reste, leurs sentiments et leur évolution sont très bien. J'ai particulièrement apprécié le combat entre le héros et l'Ultramarine, très prenant. Plus généralement tout ce qui touche à l'état d'esprit, les émotions et les sentiments des personnages est décrit sur le ton juste, ni trop ni trop peu, pourtant pas facile à trouver.

On sent un véritable soin apporté à la narration et ce ne sont pas les traductions en elfique qui me contrediront. (d'ailleurs, sur quoi t'es-tu basé pour les faire ?) Bref, je suis conquis !

Petit bémol : des coquilles qui auraient pu être évitées dans les premiers posts. Dans les suivants, rien ne m'a sauté aux yeux.

Bonne continuation !

[Linuath]

Bonsoir à tous et tout d'abord merci à vous !

des commentaires comme ça, ça fait toujours plaisir !

Pour Darkspirit :

'ai l'impression que les humains de ton récit sont un peu... comment dire...des branquignols!

(faut dire aussi que j'aime pas les eldars et que je joue space marine)

Les spaces marines sont censés être les meilleurs des meilleurs non?

et les voir se faire trancher aussi facilement , ca fait bizzare

Je dois être un peu subjectif à cet égard vu que je suis plus fan des Eldars que des humains

Mais sinon, rappelons que les Exarques Eldars sont au moins aussi redoutables que les Spaces Marines, ils ont généralement plus d'expérience du combat qu'eux d'ailleurs.

Et s'ils se font trancher aussi facilement c'est que ça coupe pas mal une lame énergétique (enfin il paraît, j'ai pas encore testé)

Donc voici le passage suivant, j'espère qu'il vous plaira autant que les autres :

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Roulant une nouvelle fois de côté, Calimehtar évita de justesse la longue lanière rougeoyante du fouet de son adversaire. Il ne jeta même pas un regard à la trainée de terre vitrifiée et fumante qu’elle laissa derrière elle. Il connaissait parfaitement la menace que représentait l’arme incandescente. Par deux fois, elle était parvenue à lui infliger sa morsure cuisante. Et même si son armure lui avait évité d’être grièvement blessé, le psycho-plastique millénaire était noirci et craquelé là où le fouet l’avait touché.

Un court saut dans le Warp amena l’Autarque à une quinzaine de mètres de son adversaire, lui laissant un peu de répit. Il n’avait pas la moindre idée du temps qui s’était écoulé depuis qu’il avait commencé ce duel. A dire vrai, il s’en moquait éperdument. Tout ce qu’il savait c’est que cette lutte verrait l’un d’eux mourir, que ce soit d’épuisement ou sous la lame de l’autre. Lui-même commençait à ressentir les effets de la fatigue malgré son entraînement et son expérience séculaire. Le moindre de ses muscles était tendu et son cœur martelait sa poitrine, le sang battant ses tempes.

Quant à son adversaire, c’était comme si le combat venait tout juste de commencer. Calimehtar ne percevait pas le moindre signe de faiblesse chez elle. Ses attaques n’avaient pas ralenti leur rythme et ses défenses étaient toujours aussi efficaces. Pas le moindre relâchement à exploiter. Aucun Eldar ne pouvait avoir de telles capacités physiques.

Mais Calimehtar avait déjà depuis longtemps cessé de considérer son adversaire comme une Eldar.

Même si la corruption de Slaanesh semblait l’avoir épargnée, l’Autarque avait du mal à reconnaître celle qui avait habité son cœur. Son visage était toujours aussi jeune mais plus pâle que dans ses souvenirs, presque laiteux. Mais le pire était la sombre lueur qui hantait son regard. Il lui signifiait parfaitement que la Kylian qu’il avait connu n’était plus, que cet être chaotique n’avait plus rien d’Eldar. Ce regard maléfique reflétait une folie meurtrière et une corruption telles, qu’il lui aurait donné la nausée s’il n’avait pas été enfermé dans cette carapace guerrière. Pourtant, quelque chose l’empêchait de se battre comme il l’aurait avec n’importe qui d’autre. Il ne pouvait se résoudre à blesser celle qu’il avait aimé et s’était contenté de se défendre.

_ « Tu es toujours aussi faible. Toujours à fuir. » Dit-elle soudainement d’une voix mi-mielleuse, mi-méprisante. Ce furent les premières paroles prononcées depuis le début de l’engagement.

L’Autarque ne répliqua pas. Parler serait inutile. Toutefois, il fut en quelque sorte ébranlé malgré lui. Kylian ne lui avait plus adressé la parole bien longtemps avant de céder au Chaos. Ces quelques mots avaient comme ébréché sa cuirasse de guerrier millénaire et en s’infiltrant, avaient rouvert des blessures qu’il pensait cicatrisées et solidement refermées. Encore une sensation des plus insolites pour Calimehtar, il était comme revenu au premier jour où ils s’étaient rencontrés. Un jour si lointain qu’il était comme une ancienne légende poussiéreuse que l’on redécouvre.

Ce furent les esprits des Exarques défunts qui habitaient son armure qui lui sauvèrent la vie. Calimehtar, perdu dans ses souvenirs, était resté immobile tandis que son adversaire, un sourire meurtrier accroché à ses lèvres violacées, s’élançait vers lui, sa lame énergétique corrompue prête à ôter la vie. Mais le générateur de saut Warp enclenché in extremis par les esprits des défunts lui permit d’échapper au coup mortel.

Réintégrant l’univers matériel à couvert derrière un tas de rochers, l’Autarque réalisa qu’il ne survivrait pas à se duel si il laissait son esprit s’égarer de nouveau ainsi. Il devait redevenir ce qu’il était depuis si longtemps. La main armée de Khaine. Aussi froid que l’espace. La mort incarnée. Repousser Kylian, telle qu’elle survivait dans ses souvenirs, hors de ses pensées lui demanda un terrible effort mais cette calme assurance, fruit de presque mille ans de combats, de sangs et de mort reprit rapidement ses droits sur lui.

Aual KalFurtamure. Kal ill-Eldarten. Eldarten sistaman(1). Cette pensée sembla résonner en lui. Venait-elle de lui ? Venait-elle des esprits ? Peut-être résultait-elle d’ailleurs de la fusion de leurs psychés. Un léger picotement remonta le long de sa colonne vertébrale tandis qu’il se laissait submerger par l’esprit de Khaine. Son rythme cardiaque commença à s’accélérer, le moindre de ses muscles en alerte.

(1) Tu dois la tuer. Elle n’est plus Eldar. L’Eldar en elle est morte

Une légère impulsion psychique enclencha son générateur de saut et il bascula dans le Warp. Les flots tumultueux du Maelstrom semblaient encore plus agités qu’à l’accoutumée mais il n’y resta qu’une fraction de seconde et les entités démoniques qui hantaient cette dimension eurent à peine le temps de sentir sa présence qu’il était de retour dans son propre univers. A peut-être dix mètres de Kylian.

L’Autarque n’eut pas besoin de baisser le regard pour voir les corps inertes qui gisaient à ses pieds. Les cadavres des Vengeurs qu’il avait commandé étaient éparpillés autour d’eux, certaines de leurs blessures encore fumantes. Ils avaient voulu combattre aux côtés de Calimehtar et il les avait sciemment conduits droit à leur destin. Il n’adressa pas de prière à Khaine pour le salut de leur âme, enfermé dans la froide enveloppe d’un guerrier millénaire. Il laissait les célébrations et les hommages aux autres. Lui ne vivait plus que pour deux choses : se battre et voir celle qui les avait tous trahis morte. Aujourd’hui il avait l’occasion d’en finir avec l’une d’elle et il ne la laisserait pas s’échapper.

Je ne te laisserais pas m’échapper, qui que tu sois devenu, qui que tu aies été. Murmura-t-il dans l’intimité de son esprit avec une ferveur qui aurait fait paraitre le plastacier le plus épais aussi friable que du calcaire.

_ « Ce n’est pas ainsi que tu m’échapperas. Trop longtemps que j’attends ce moment, trop longtemps que je manœuvre pour vous attirer ici. Pour t’attirer, toi. » Cracha soudain l’Eldar qui n’en était plus une, d’une voix plus noire qu’une nuit sans étoile. Mais Calimehtar ne répondit rien, ne fit pas le moindre geste. Une statue aurait pu paraître animée à côté de lui. Il ne lui ferait pas ce plaisir. Il ne s’y abaisserait pas. Un léger rictus de contrariété apparut l’espace d’un battement de cils sur le visage de son adversaire. « J’ai promis ton âme à mon Maître et je ne le décevrais pas. Après toi, c’est Lugannath tout entier qui tombera entre ses mains. » Elle mit tant de mépris quand elle prononça le nom du Vaisseau-Monde qu’il semblait être du poison dans sa bouche. « Et mon Maître jouera avec vous autres faibles petits rêveurs pour l’éternité. » Finit-elle dans un rire qui résonna comme une cascade d’acide.

Mais Calimehtar n’écoutait pas. Imperméable au venin que déversait l’ancienne Kylian, il n’attendait qu’une seule chose, qu’elle se décide à l’attaquer de nouveau. Cette fois-ci, il ne se contenterait pas de se défendre. Plus maintenant. Elle s’était trop longtemps jouée de lui. Mais Elentir était mort avec Kylian. Lui, Calimehtar, n’était plus que l’instrument vengeur de Khaine. Il sentit son sang bouillir dans ses veines et le divin pouvoir du Dieu Guerrier se répandre en lui comme un raz-de-marée libérateur.

Je ferais ce qui doit être. Quel qu’en soit le prix. Pensa-t-il avec la dureté de la pierre tandis que son adversaire se jetait sur lui.

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Linuath -

[Scaerloc]

Bon, au moins, on peut dire que ton récit est assez captivant Mais à part ça, je ne puis que t'appuyer sur le fait que les marines comme celui-là (même pas un maître de chapitre, non, mais je vous jure....) ne puissent pas faire grand chose contre un autarque. Il suffit de regarder la valeur en point (même ceux d'un marine de cinéma (la liste la plus fun du monde, surtout quand 2 de mes escouades de choc eldar se font atomiser par un tir de lance-missiles)!!)

Fin bon, sinon, bonne continuation! (et ne te désinteresse pas de ce sujet)

[Shas'o Benoît]

Je n'ai pas encore tout lu, mais le début a l'air prometteur. Il n'y a pas de fautes d'ortho, peut-être quelques conjugaisons maladroites par-ci et par-là et des tournures bizarres, mais rien de bien méchant ( une dernière relecture de ton texte, et hop c'est fait ! )

Je ne sais pas où tu as obtenu tous ces détails sur la vie quotidienne des eldars ( par exemple l'outil pour "sculpter" la psychomoelle ) mais je te tire mon chapeau. Continue d'écrire comme cela ( et un peu de pitié, partage ton talent avec les autres races ).

[Linuath]

oula voilà trop longtemps que je n'ai pas posté de suite !

Je ne sais pas où tu as obtenu tous ces détails sur la vie quotidienne des eldars

Taran déjà pour commencer et j'ai trouvé un dictionnaire Eldar/Anglais plutôt pratique

voilà donc la suite (peut-être attendue) :

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Calmacil s’était arrêté derrière un vaste monument Eldar en ruine. Malgré le passage de milliers d’année d’intempéries, le bâtiment avait conservé des lignes gracieuses et les plantes grimpantes qui l’avaient irrémédiablement envahi semblaient avoir toujours fait partie de lui. Ecartant quelques lianes, le Seigneur Fantôme dégagea d’une de ses titanesques mains de Moelle Spectrale une rune gravée dans le même matériau. La rune d’Isha, Déesse-Mère de Eldars. Il l’effleura avec une délicatesse surprenante et son geste était emprunt d’une nostalgie insondable.

Tout va bien Calmacil ? Demanda la voix légère comme la brise de Kyarna. Elle guidait l’unité de Carreciann(1) qui accompagnait le Seigneur Fantôme. Calmacil ne l’avait pas voulu. Il s’était même presque emporté contre Sethaÿn, lorsque celui-ci avait demandé des volontaires pour se joindre à lui. Bien évidemment des dizaines de guerriers s’étaient proposés. Une foule de Dyann(2) s’était aussitôt avancée à l’instar de presque tous les Aspects de Khaine. Même les otBuanna(3) s’étaient portés volontaires malgré leur lourd équipement. Calmacil avait remercié chacun des guerriers pour l’honneur qui lui était fait, mais il n’avait pas moins refusé chacune des offres. Malgré cela, le Temple des Araignées Spectrales avait insisté auprès du Grand Prophète et réclamait l’honneur de l’accompagner, en tant que premier Aspect qu’il avait arpenté sur la Voie du Guerrier. Mais le Temple des Scorpions ne voulait rien entendre et ses membres entendaient bien être ceux qui iraient au combat aux côtés du Seigneur Fantôme. Seuls les Vengeurs ne s’étaient pas manifestés. Calmacil ne s’en offusqua pas le moins du monde car il savait parfaitement que leur Temple portait toujours la culpabilité de sa mort physique. Même si lui pensait que ce fardeau n’appartenait qu’à lui, les Vengeurs n’avaient jamais voulu en démordre, ils ne mériteraient jamais cet honneur.

(1) Gardes Fantômes

(2) Gardiens Eldars

(3) Faucheurs Noirs

Il avait demandé à parler en privé avec Sethaÿn à propos de cette escorte et de la folie qu’elle représentait selon lui mais le Grand Prophète ne s’était pas laissé démonter par l’Esprit millénaire et avait tenu position. Calmacil n’irait pas seul au combat, il n’y avait pas matière à discussion. Voyant qu’il ne ferait pas changer d’avis le Grand Prophète, il avait tout de même réclamé le droit de choisir ceux qui l’accompagneraient. Il n’avait pas eu longtemps à réfléchir. Il ne voulait pas risquer la vie d’Eldars à cause de ses actes passés. Mais devant l’impasse vers laquelle Sethaÿn l’avait amené, il n’avait eu d’autres choix que de se tourner vers ceux qu’il côtoyait en permanence. Les Esprits défunts avaient déjà connu la mort et leur corps artificiel les protégeraient mieux. Le Grand Prophète avait immédiatement accepté sa requête au soulagement du Seigneur Fantôme mais il s’était permis de nommer l’Archonte qui mènerait les Gardes Fantômes à travers les brumes du monde physique. A cela, Calmacil n’eut pas eu le temps de donner son avis que déjà Sethaÿn partait vers Kyarna.

Je vais bien Kyarna. Juste un lointain souvenir remonté à la surface. Répondit-il sur un ton monocorde. Le Chanteur de Moelle avait du passé énormément de temps sur cette Rune, au vue de sa finition. Il se demanda qui l’avait réalisé. Etait-il encore en vie ? Peu probable, voire impossible, à moins qu’il n’ait rejoint le Circuit d’Infinité comme lui.

Mais il n’était pas là pour se remémorer ce genre de futilités.

Ce Chanteur de Moelle est mort depuis bien longtemps, songea-t-il. Curieusement, il ne savait pas s’il avait pensé à celui qui avait gravé la Rune ou à lui-même. Mais il s’égarait de nouveau. Il devait se concentrer sur ce qu’il faisait. Il ne laisserait pas ce qui s’était passé la dernière fois, se reproduire. Jamais.

Tu es faible. Ces trois mots semblaient résonner dans son esprit maintenant que l’inévitable affrontement approchait. Elle n’aurait pas l’occasion de lui répéter ces mots une nouvelle fois. Il s’en fit la promesse tandis qu’il se remettait en marche, de nouveau guidé par ce même lien psychique. Il ne s’assura même pas que Kyarna et les Gardes Fantômes l’avaient suivi. Il lui ferait ravaler tous ces mots et l’ampleur de sa traîtrise. Cette fois-ci, elle ne gagnerait pas. Il ne la laisserait pas s’enfuir ou l’amadouer avec le passé. Plus jamais.

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En espérant que ça vous a plu.

Linuath -

Modifié le 12 janvier 2008 par Linuath

[Scaerloc]

Raah, enfin la suite!

Bon, bah, comme toujours, c'est très bien, et sinon, où as-tu trouvé ton dico eldar-anglais? Sur internet, chez un antiquaire, un libraire, ou tout bêtement sur GW english?

Bon, sinon, continue de poster (je commençais à me demander si tu n'avais pas déménagé à Trifouillis-les-oies... ).

[The Last Sword]

C'est un plaisir de lire la suite.

Juste deux remarques :

Calmacil avait remercié chacun des guerriers pour l’honneur qui lui était faite, mais il n’avait pas moins refusé chacune des offres.

Pas de "e" ici.

Calmacil ne s’en offusqua pas le moins du monde car il savait parfaitement que leur Temple portait toujours la responsabilité de sa mort physique.

"Culpabilité" serait peut-être plus adapté ?

[raukoras]

Bravo,

très bien écrit, bien structuré, fin bien amenée bref bon boulot.

Le seul point noir est qu'on s"y perd un peu, au milieux de tous ces zoneilles qui n'arrêtent pas de changer de nom.

[Invité Werther]

Mein gott! Quel texte.

Je suis resté scotché pendant un bon moment implorant qu'il n'y est pas de coupure.

L'histoire est vraiment bien ficelée, tout se rejoint parfaitement, le jeux sur les multiples personnalités des Eldars (Elentir est si différent à chaque fois sans qu'on ne se détache de lui), l'évolution "hierarchique" du personnage est palpitante (chaque étape de parcours pour un eldar qui ne se consacrait pas au départ à la guerre) -en fait après la trahison de Kylian il semble avoir suivit sa voie et être devenu comme elle avant sa trahison (totalement obnubilé par la guerre)-, les combats sont vraiment vivants (le combat Calimethar/marines du chaos est vivant, son agilité est parfaitement retranscrite)...

Et puis le clin d'oeil de la dernière partie (en date) où Calmacil en seigneur fantôme admire une de ses anciennes oeuvres (deuxième partie) sans savoir que ce sont les siens.

Bref... SUITE SUITE SUITE... J'ai hâte de lire le combat entre Calimethar et Kylian (où il va surement mourir -d'où l'escouade de vengeur)

Bon assez de lêchage de postérieur au boulot!!!

Modifié le 10 janvier 2008 par Werther

[Linuath]

Bonjour à tous!

Merci pour vos commentaires!

@ Last Sword: je corrige, bien vu!

@ Scaerloc: je l'ai trouvé sur un site mais je ne me souviens plus du nom, MP moi si tu veux que je te l'envoie par mail.

@Werther: Non mais arrête de deviner la suite non mais oh! Maintenant va falloir que je change tout pour creuser le suspens...

Quoi qu'il en soit, merci à tous de suivre ce texte qui ne devrait pas trop tarder à se terminer (si Asuryan le veut bien)!

Voici une petite suite qui j'espère vous plaira, bonne lecture!

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« Non ! » Hurla-t-il dans son communicateur. « NON Kylian ! » Mais c’était déjà trop tard. Les adorateurs de la Grande Ennemie avaient englouti son escouade de Dragons de Feu sous leur nombre. Fou de douleur et de rage, Narmacil se tailla un passage sanglant au travers des combats, ordonnant psychiquement à ses Guerriers Scorpions de le suivre. Un humain horriblement muté se plaça devant lui, agitant une pince démesurée et un tentacule violacé suppurant le venin. Sans la moindre hésitation, l’exarque Scorpion s’élança sur l’être corrompu qui fit de même. Malgré l’impressionnante vivacité de son adversaire, il saisit sa pince avec son propre gantelet énergétique et tandis qu’il la broyait, il tira une rafale à bout portant de Shurikens dans le ventre nu de la créature. Celle-ci hurla autant de douleur que de plaisir semblait-il et tenta d’enrouler son tentacule visqueux autour du coup de Narmacil, mais un coup d’épée tronçonneuse sectionna le membre muté. L’Exarque acheva l’être corrompu en, broyant littéralement son crane. Sans faire attention aux éclats d’os et de chair qui parsemaient son armure, il remercia rapidement le Guerrier qui l’avait aidé et continua son avancée vers les Dragons de Feu. Peut-être était-elle encore vivante. Elle était rapide et forte. Elle pouvait avoir survécu. Elle devait avoir survécu. Il tentait de se persuader que cette dernière phrase était vraie.

Il ne prêtait même plus attention à ce qu’il faisait. Il semblait recharger continuellement son pistolet et la catapulte Shuriken de son gantelet. Son armure rituelle était noyée sous toutes sortes de débris organiques au point que certaines Pierre-Esprits qui la constellaient n’étaient plus visibles. La mêlée était générale, un nombre ahurissant d’adorateurs de Slaanesh s’était jeté sur eux, leur laissant à peine le temps de réagir. Les renforts étaient en route mais Narmacil ne se faisait pas trop d’illusions sur la survie des quelques Eldars restant. Pour l’heure, à dire vrai, tout ce qui comptait pour lui, c’était de sauver Kylian. Même si elle l’avait abandonné, même si elle ne lui avait plus adressé le moindre mot depuis des années déjà. Il ne pouvait tout simplement pas se résoudre à la laisser partir. Il l’aimait et l’aimerait toujours pensait-il. Et même malgré la froide personnalité de l’Exarque qu’il avait endossé, il ne pouvait l’oublier complètement, même maintenant, en plein combat.

Soudain, quelque chose saisit sa cheville gauche avant de le tirer brusquement en arrière et il tomba lourdement au sol. Une créature à la nature indéfinissable au moins deux fois plus grande que lui avait enroulé un de ses nombreux appendices tentaculaires autour de sa jambe et la comprimait avec une force terrifiante. Il tira sur le membre visqueux ce qui eut pour seul résultat d’augmenter la pression.

Narmacil se mordit la lèvre sous la douleur. Il pointa son arme vers la tête de l’être chaotique mais celui-ci ne lui laissa pas le temps d’en faire plus. Il enroula ses autres tentacules autour des autres membres de l’Exarque à une vitesse invraisemblable. Même sa Pince de Scorpion ne lui fut d’aucune aide et la pression augmentait chaque seconde au point qu’il s’attendait presque à entendre ses os se briser comme des brindilles.

La douleur lui coupait le souffle et un voile noir commençait à obscurcir sa vision. Pourtant c’était moins la souffrance physique que le fait de ne pas pouvoir porter secours à celle qu’il aimait qui était le plus atroce. Avec de la chance, un de ses Scorpions viendrait l’aider mais un rapide contact psychique lui apprit que les survivants de son escouade étaient bien trop occupés à protéger leur propre vie. Il ne leur en voulait pas bien sûr. Il n’avait pas le droit de leur en vouloir. Il aurait du les amener à couvert, les sortir de ce traquenard. Un véritable chef l’aurait fait, sans se soucier d’autre chose que de sauver le plus grand nombre. Mais lui, avait fait tout le contraire. Il leur avait ordonnés de le suivre, il leur avait ordonnés de mourir pour le suivre. Ils l’auraient suivi jusque dans la bouche de la Grande Ennemie sans qu’il n’ait à prononcer un mot. Mais cette fois, il les avait menés à la mort pour une raison des plus égoïstes. La pire des hontes pour un Eldar. Il s’en rendait parfaitement compte, mais serait-il de nouveau confronté à ce choix, il recommencerait sans la plus petite hésitation. Il ne pouvait pas se l’expliquer. Les choses étaient ainsi.

La créature se rapprocha de lui pour savourer sa victoire et achever sa proie et c’est là qu’elle commit sa dernière erreur. Puisant dans ses dernières réserves psychiques, il activa ses mandibules et les réacteurs à plasma miniatures projetèrent presque immédiatement des centaines de microscopiques aiguilles psycho-conductrices sur son adversaire corrompu. Les relais psychiques firent le reste, vaporisant du plasma hautement concentré sur l’être chaotique trop sûr de lui.

Le hurlement qui suivit aura fait froid dans le dos du guerrier le plus aguerri mais Narmacil n’y prêtait déjà plus attention. Sans même s’assurer que la créature était morte, il se lança de nouveau en direction de l’escouade des Dragons de Feu. Il tenta d’apercevoir un de ces guerriers en armure cramoisie, un quelconque signe qui raviverait l’espoir faiblissant en lui. Mais tout ce qu’il discerna appartenait à la putride engeance de Slaanesh.

Ivre de rage et de désespoir, il entra dans une transe meurtrière. Tirant sur tout ce qui était à portée, déchiquetant, broyant tout ce qui approchait de lui et de sa Pince. Des monceaux de cadavres mutilés ne tardèrent pas à marqué son sanglant passage. Khaine et sa haine du Chaos l’habitait complètement, prenant possession de son corps. Il était comme spectateur de ce qu’il faisait. Le sang et la chair volaient, aspergeant son casque au point qu’il ne distinguait presque plus ses ennemis.

Il n’aurait su dire combien de temps dura sa frénésie destructrice, pourtant malgré tout ceux qu’il avait abattu, les rejetons chaotiques continuaient d’affluer, écrasant l’ultime flamme d’espoir dans une vague de cauchemar. La rage reflua en même temps que l’abattement l’envahissait. Ses jambes cédèrent sous lui et il tomba à genou sur le sol rougit. La vitesse à laquelle il était passé d’un état de transe sanglante à un accablement était sidérante et lui avait coupé le souffle.

L’esprit complètement vidé, Narmacil ne pensait plus à rien, ne voyait ni n’entendait plus rien. C’était comme si son âme avait quitté son corps. Il était resté là immobile pendant peut-être une heure, dix mille ans ou encore une poignée de secondes, le temps ne semblait plus avoir aucune signification. Il ressentit vaguement un coup à la poitrine qui le jeta brutalement en arrière et chassa l’air de ses poumons. Forçant ses yeux à s’ouvrir malgré les larmes qui les embrumaient, il discerna vaguement une créature de Slaanesh qui se tenait au dessus de lui, un pied posé sur son torse en signe de victoire. Une longue lame crépitant d’énergie démoniaque prête à lui ôter la vie.

Narmacil sut que son heure était venue. Il n’avait plus la volonté de résister. Si vivre signifiait ne plus jamais revoir sa douce Kylian, alors il embrasserait avec joie les affres de la mort. Peu importe que son âme subisse des tortures éternelles, livrée à la Grande Ennemie. Elle était morte et il ne tarderait pas à la rejoindre dans l’Autre Monde.

Il vit la lame du Slaaneshi s’abattre et attendit la délivrance de la Mort mais la douleur ne vînt pas. Au lieu de ça il reconnut nettement le bruit fuyant caractéristique de moteur anti-grav suivi d’une décharge laser tout aussi caractéristique pour qui avait livré autant de combat que lui. Une ombre fugace passa au-dessus de lui tandis que l’adepte de la Grande Ennemie était violement éjecté en arrière comme une poupée de chiffon.

Puisant dans les derniers vestiges de sa volonté, l’Exarque se releva et d’un geste rapide salua Elenwë qui venait de lui sauver la vie. L’Exarque Lance de Lumière répondit d’un bref hochement de tête puis d’un mouvement de poignet il fit bondir sa motojet et se jeta au cœur de la mêlée avec son escouade. Les renforts étaient finalement arrivés, mais trop tard pour sauver Kylian des griffes de le Grande Ennemie. Un Falcon passa à sa droite, répandant mort et destruction de sa tourelle d’armes puis il se rapprocha du sol et déposa une petite troupe de Banshees qui ne prit pas plus d’une poignée de secondes pour creuser un sillon sanglant dans les rangs chaotiques. Narmacil se sentit tout d’un coup profondément honteux. Il n’aurait jamais du abandonner, il aurait du combattre jusqu’au bout. Au lieu de ça, il avait perdu son honneur et le respect qu’il avait pour lui-même. A dire vrai, il se détestait. Peut-être les Esprits de son armure accentuaient ce sentiment, mais il savait parfaitement qu’il se répugnait pour son attitude. Son sang se mit à bouillir tandis que sa haine envers lui alimentait sa rage. Une rage qu’il accueillit avec délectation. Les oreilles bourdonnant des voix des Esprits, il s’élança de nouveau dans les combats.

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Linuath - pourtant en vacances... franchement

[Scaerloc]

Aaah, ouf, honnêtement, je croyais que tu avais abandonné, enfin bon.

Dans ce passage, c'est bien de voir que même en armure, il arrive à se détacher de Khaine, ça le rend quand même plus attachant...

Quoi qu'il en soit, merci à tous de suivre ce texte qui ne devrait pas trop tarder à se terminer

Dommage...

Quoiqu'il en soit, je ne comprendrais jamais un des leitmotiv des auteurs pour Warhammer / 40K qui font intevrenie du chaotique dans leurs histoires:

Vouloir absolument caser le "un râle de souffrance et de plaisir mêlé". Je ne sais pas, moi, quand je me blesse, je dit plutôt "Aie! Bobo!", pas "Raaaah! Continue! Tape!". Les slaanneshi sont heureux parcequ'il vont rejoindre Slaanesh? ou sont-ils tout simplement masoschiste? (Ca s'écrit comme ça, ou sans le s?)

Enfin, continue ce beau récit, et débrouille-toi pour nous trouver une fin aussi intéressante que tout le récit! (mourir en trébuchant sur un caillou pointu, c'est une mort digne d'un héros...)

[Linuath]

Bonjour à tous!

Désolé d'avoir délaissé ce sujet et cette histoire, je poste donc la suite!

Mais avant :

Quoiqu'il en soit, je ne comprendrais jamais un des leitmotiv des auteurs pour Warhammer / 40K qui font intevrenie du chaotique dans leurs histoires:

Vouloir absolument caser le "un râle de souffrance et de plaisir mêlé". Je ne sais pas, moi, quand je me blesse, je dit plutôt "Aie! Bobo!", pas "Raaaah! Continue! Tape!". Les slaanneshi sont heureux parcequ'il vont rejoindre Slaanesh? ou sont-ils tout simplement masoschiste? (Ca s'écrit comme ça, ou sans le s?)

Pour ma part le chaos est un pilier de l'histoire, j'aurais du mal à m'en passer mais disons que Slaanesh est le dieu des plaisirs et de la souffrance alors les deux sont mêlés. C'est du masochisme en nettement plus poussé je dirais.

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Les adeptes de Slaanesh avaient comme perdu confiance lorsque les renforts Eldars étaient arrivés. Complètement désorganisés, ils se faisaient proprement taillés en pièces par les armes énergétiques, déchiquetés par les épées tronçonneuses ou par les boules de plasma qui jaillissaient des canons stellaires. Narmacil se joignit à la danse macabre de sa Pince ainsi que d’une épée tronçonneuse qu’il venait de récupérer sur le cadavre d’un des ses Guerriers Scorpions. Meneldil était mort par sa faute. Ainsi que toute son escouade. Une éternité de pénitence ne suffirait pas à ce qu’il se pardonne. Son honneur n’était plus et sa honte était insondable. Il ne combattait plus pour se racheter, il combattait pour l’honneur et la survie de Lugannath. Il quitterait le Temple des Scorpions, il ne pourrait jamais plus porter cette armure, il ne la méritait plus. Il abandonnerait son identité comme on abandonne un manteau usé par des années d’intempéries. Désormais il ne vivrait plus que pour Lugannath.

Le bras animé d’une colère aveugle, il frappait, tailladait, écrasait les rejetons chaotiques jusqu’à ce qu’il rejoigne l’escouade de Banshees qu’il avait vu bondir du Falcon. Ils échangèrent un salut de la tête et s’enfoncèrent toujours plus profondément dans la masse désorganisée des adorateurs de Slaanesh. Au bout d’un temps que Narmacil aurait été bien incapable de déterminer, la meneuse des Banshees fit signe à son escouade de s’arrêter.

_ « Nous nous éloignons des nôtres. Ils pourraient se ressaisir et nous ne sommes qu’une poignée. Mieux vaut rebrousser chemin. » Dit-elle à travers le communicateur. Le conseil était parfaitement pertinent. Tôt ou tard les Slaaneshis retrouveraient un semblant d’organisation et alors ils se feraient surpasser en nombre comme ce fut le cas des Guerriers dont il avait eu la responsabilité. Il ne referait pas cette erreur une seconde fois.

_ « Oui, inutile de courir le risque de se faire engloutir. Alors ne perdons pas de temps. » Répondit l’Exarque. Sans plus un mot, les Guerrières Aspects firent volte face et s’élancèrent vers le front Eldar. Narmacil leur emboîta le pas, mais l’épuisement du à des heures et des heures de combats acharnés et son armure plus lourde que la leur le ralentissait. Il se fit distancer et lorsque la chef de l’escouade Banshee s’arrêta pour l’attendre, il lui ordonna de continuer. Il les rejoindrait à son rythme et leurs compétences seraient plus utiles au combat qu’à perdre du temps avec lui comme poids. Elles ne discutèrent pas et bondirent en direction des corps-à-corps.

L’Exarque reprit son souffle un instant avant de repartir à son tour. Il était seul à part quelques cadavres de créatures corrompues pour la plupart tuées de sa main ou de celles des Banshees. Au bout de quelques instants de course il s’arrêta brusquement, le cœur battant. Non pas à cause de l’effort mais à cause d’un effleurement psychique qu’il venait de ressentir. Il avait été aussi léger que la plus légère des brises mais il aurait pu le reconnaître entre mille.

Kylian était encore en vie.

Détournant brusquement sa course, il bondit entre des bosquets, autant guidé par son cœur que par les capteurs psychiques qui faisaient office de balise. Il avait oublié la fatigue et courrait aussi rapidement qu’il le pouvait. Ses pensées étaient à ce point troublées par l’espoir de sauver sa bien-aimée qu’il faillit ne pas entendre les avertissements des Esprits qui habitaient son armure. Ceux-ci trouvaient ce contact fortuit suspect et recommandaient la plus grande prudence à Narmacil, flairant comme un piège. La partie de l’Exarque qui restait Elentir le Chanteur de Moelle trouva l’idée ridicule, mais l’autre partie qui avait plus de sang et de morts que la plupart des guerriers de Lugannath approuva et il ralentit son rythme.

Contournant un genre de tertre, il se fit aussi discret qu’il le put, rampant à la manière de l’insecte dont il portait le nom jusqu’en haut du tumulus devant lui. La balise psychique de Kylian se fit de plus en plus nette et il sentit celle d’autres Eldars également, celles des Banshees qu’il avait accompagnés pour être précis. Elles avaient du sentir comme lui l’appel de détresse. Lorsqu’il eut franchit les derniers mètres jusqu’au sommet, son cœur faillit exploser de joie. Kylian était bien là, assise sur un fragment de colonne, comme si elle était blessée. Il vit les Banshees s’approcher d’elle avec circonspection, scrutant les alentours. Il voulut courir la rejoindre mais une nouvelle fois, les Esprits lui intimèrent la prudence et Narmacil n’eut d’autre choix que de s’incliner devant leur insistance psychique.

Malgré la joie de revoir sa douce, quelque chose ne collait pas. Son âme de guerrier ne pouvait pas ignorer cette sensation étrange qui flottait dans l’air. Comme un parfum amer. Un parfum inquiétant, c’était le seul qualificatif qu’il lui venait à l’esprit. Un frisson remonta lentement le long de son échine.

Puis la meneuse de Filles de Jain Zar arriva près de l’Exarque Dragon de Feu, l’œil toujours aux aguets et s’agenouilla devant elle. Kylian restait immobile, la tête penchée en avant, comme inconsciente. Narmacil s’apprêtait à bondir vers elles lorsque soudain, Kylian, d’un geste si vif et imprévisible que même lui ne vit rien venir, frappa en pleine poitrine la Banshee qui venait de l’approcher. Le coup fut porté avec une telle force que la Guerrière Aspect fut propulsée à une poignée de mètres plus loin, au milieu de son escouade. Même de là où il était, L’Exarque Scorpion pouvait nettement voir que l’armure de Mœlle Spectrale était profondément enfoncée au point d’impact, ce qui laissait deviner l’état de la cage thoracique qu’elle protégeait.

Narmacil resta interdit, à l’instar des autres Banshees. Il devait avoir rêvé. Il voulait que ce ne soit qu’un cauchemar. Un de plus. Pourtant tout son être lui disait que c’était bien la réalité.

Kylian se tenait maintenant debout, son point droit avec lequel elle venait de tuer une de ses semblables était comme auréolé de flammes. La part du guerrier en lui voulu courir pour venger le sang versé mais l’autre partie, celle qui restait le Chanteur de Moelle, l’Eldar fou amoureux qui n’avait jamais vraiment disparu, restait immobile, anéanti par le vide qui venait de s’emparer de son cœur.

Un mouvement sur la gauche attira soudain son attention. Avec un genre de grâce captivante, des créatures aux formes féminines et aux pinces monstrueuses en guise de bras, avançaient aux travers des ruines vers les Eldars. Un battement de cils plus tard, Narmacil s’élançait en avant, dévalant la pente abrupte dans un déluge de pierres et de débris végétaux. Les Guerrières Aspect, dragon de feu comme Banshees, tournèrent la tête vers l’avalanche qu’il venait de provoquer. Les démonettes, quant à elles, continuaient leur avancée. Encore une trentaine de mètres et elles seraient sur les Banshees.

Et sur Kylian.

Effectuant un saut périlleux, Narmacil atterrit lourdement sur un pilier effondré qui si se fendilla sous le choc. Alors qu’il prenait son élan pour repartir, il vit les premières créatures de Slaanesh se jeter sur ses semblables. Maudissant son manque de réactivité, il bondit plus loin mais quelque chose le heurta en plein vol et il fut projeté contre un arbre.

Le choc chassa l’air de ses poumons, le laissant aux limites de l’inconscience pendant peut-être une poignée de secondes. Puis quelqu’un ou quelque chose le saisit par le cou et l’éleva jusqu’à ce que ses pieds quittent le sol. Recouvrant une vue encore trouble, il distingua vaguement un visage aux traits féminins. Complètement groggy, il voulut lever sa pince de scorpion pour frapper son adversaire mais ses forces l’avaient abandonné et il fut tout juste capable de lever son autre bras pour tenter de se libérer de l’étreinte qui commençait à se resserrer autour de son cou. Au toucher il reconnut une large pince qui ne pouvait appartenir qu’à une démonette. Ce fut pourtant comme un soulagement pour lui. Il avait craint d’y trouver la main de Kylian.

Incapable de se défendre et encore à moitié assommé, Narmacil savait qu’il allait bientôt mourir. Il n’en éprouvait aucune peur ni aucune appréhension. Son cœur s’était vidé de tout ce qu’il avait jamais pu ressentir. La seule émotion qu’il lui restait était un puissant sentiment d’échec.

L’Exarque Scorpion attendait le coup fatal qui lui ôterait la vie. Il avait échoué. Il ne méritait pas de survivre. Son âme allait devenir le jouet de la Grande Ennemie pour l’éternité. Mais même cela ne comptait plus pour lui.

Et puis quelqu’un lança un ordre bref et il tomba à terre. Ses poumons s’emplirent sans qu’il puisse s’en empêcher et l’air frais le brûla presque. Cet ordre avait été donné par une Eldar. Narmacil savait parfaitement qui sans l’avoir vu. Il ne prit pas la peine de relever la tête ou de se tourner vers elle.

_ « Pourquoi Kylian ? » Dit-il simplement dans un souffle. Mais aucune réponse ne lui parvint si ce n’est le bruit de pas qui se rapprochait. Elle venait de s’agenouiller à ses côtés. Toujours aucun mot.

_ « Tue-moi mais avant, dis-moi pourquoi. » il n’eut pour seule réponse qu’un ricanement strident, puis :

_ « Ne fais pas semblant d’exiger quoi que ce soit pauvre petit soldat. » La voix de Kylian était froide comme le vide sidéral. « Tout ce que tu dois savoir c’est que vos projets ne sont que de petits rêves dignes des petits esprits faibles que vous êtes. J’ai choisi la seule Voie qui mène à la survie. Et à bien plus. Mes pouvoirs seront illimités, ma vie éternelle. Et la tienne se termine mainten… » Quelque chose l’empêcha de continuer. Il ne savait pas ce dont il s’agissait mais les démonettes devant lui se mirent à s’agiter frénétiquement tandis qu’une mince ouverture s’ouvrit devant elles. Un genre de portail plus noir qu’un sombre cauchemar ou même la lumière du jour semblait se consumer. Elles bondirent les unes après les autres au travers avant de disparaître dans les abimes ténébreuses.

Narmacil entendit enfin un lointain son de rayonneurs laser, de canons shurikens et d’autres armes Eldars. Les siens avaient repoussé l’ennemi. Pas un sourire n’effleura pourtant ses lèvres. La vague forme de sa bien-aimée s’approcha de lui et lui glissa à l’oreille.

_ « Ne va pas croire que tout ce terminera ainsi. Tu es déjà mort et ton âme est à moi. »

Puis elle se jeta dans le portail qui disparut aussitôt emportant avec lui les derniers lambeaux du cœur de Narmacil.

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En espérant que ça vous a plu.

Linuath -

[SonOfKhaine]

(je retape à l'arrache mon magnifique commentaire perdu dans les méandres de la coupure de connexion)

Comment Slaa... euh, diable, ai-je donc pu passer à côté de ce chef d'oeuvre ?

Honnêtement, j'adore. Les combats, les émotions, le fluff eldar (le vrai, le profond, le réaliste, celui qui couvre la vie de tous les jours), le découpage des suites un peu désordonné au départ mais qui finit par devenir terriblement clair à la fin... Je pensais avoir du mal à lire tout ça d'un coup, mais au final, j'ai pas réussi à décrocher tout le long du texte. Pas faute d'avoir essayé, toutefois.

Les mots/phrases Eldar sont superbement bien casés, sans nuire à la compréhension et en renforçant sérieusement l'immersion. Tiens, d'ailleurs, en parlant d'Eldar... au début, je me contentais de les considérer comme l'équivalent futuriste des ces tapettes d'Asurs (oui, j'suis un battleleux à la base). Cet aspect (mouahahaha... comment ça, "c'est pas drôle" ?) des choses a plusieurs fois été battu en brèche, mais tout en restant tenacement ancré dans ma vision du 41ème millénaire. Je suis heureux de dire que tu l'as fait littéralement voler en éclats. Je compte bien m'acheter le 'dex Eldar, un de ces Quatre... (ouais, j'suis aussi chaoteux aussi).

SoK, les Eldar sont les dignes héritiers de Nagarythe, vous dis-je !

[Linuath]

Bonjour à tous!

Pour ceux qui continuaient à lire ce texte, je suis sincèrement désolé de l'avoir délaissé...

j'essaye donc de me racheter avec cette suite, j'espère que vous apprécierez, le dénouement est proche...

Bonne lecture et merci de me lire.

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C‘était une sensation étrange. Ni agréable ni désagréable. Le seul mot adapté qui lui venait à l’esprit était étrange. C’était comme éprouver toutes les formes d’émotions en même temps et ne rien ressentir à la fois. Comme faire partie de quelque chose d’infiniment grand et se sentir pourtant rare et précieux. Au final, c’était une sensation indescriptible. Il fallait le vivre, il fallait en mourir.

Il glissait sur un fleuve d’infinité, il flottait sur un océan de possibles. Il était tout, il n’existait plus, il était unique. Il voulait s’abandonner à la délectable sensation, mais il ne semblait plus avoir de sens. Son esprit était éparpillé comme les milliers d’étoiles d’une galaxie. Et pourtant il se sentait encore un peu lui-même. Mais qui était-il ? L’idée lui parut presque absurde. Avait-il été ? Ses pensées s’évanouissaient comme la brume d’un chaud matin sur Alenor.

Le fugace souvenir d’une planète recouverte de verdure traversa chacun des milliards de fragments de son esprit. La douce caresse des rayons d’une étoile double à l’aube et les frissons d’une brise apportant les parfums exotiques d’un monde préservé.

Le touché rassurant de celle qu’il avait aimé, de celle qui l’avait aimé. La plénitude de la promesse d’un bonheur sans fin.

Puis tout disparut.

Il glissait sur un fleuve d’infinité, il flottait sur un océan de possibles. Il était tout, il n’était personne. Le temps s’écoulait, le temps n’existait pas.

Puis des murmures s’élevèrent dans cette sensation parfaite. D’abord lointain puis ils se firent plus fort, au point de devenir un brouhaha incroyablement pénétrant. Des paroles indistinctes, vides de sens. Parler ? Ce mot éveilla quelque chose en lui, en eux. Parler n’avait aucun sens, il ne voulait pas parler, il ne voulait pas comprendre. Il voulait retourner à cette sensation. Il voulait. Lui.

Son identité se reforma en un battement de cil, en un millier d’années. Les fragments de son moise percutèrent, se reformèrent, les milliards d’étoiles de la galaxie de son être convergèrent et ils ne furent plus qu’un dans une explosion de vie et de mort.

Les murmurent qui auparavant n’était qu’un grondement incompréhensible étaient maintenant une complainte mélodieuse qui venait de partout et de nulle part à la fois.

Et lui était là. Pas physiquement mais son esprit était un. Il était lui. Des centaines, des milliers de pensée l’assaillirent soudain, des pensées qui ne lui appartenaient pas. Des pensées qui n’étaient pas les siennes, il en était sûr. Elles le traversèrent, le bousculèrent au point d’occuper complètement son propre esprit. Il voulut vainement crier car il sentit son identité se perdre de nouveau.

Accepte. Ce mot prononcé vibra en lui comme le grondement sourd d’un orage.

Accepte-les. Accepte-nous. Accepte-toi. Cette fois, des milliers de voix prononcèrent ces paroles et elles l’assaillirent. Il fut emporté dans un tourbillon de souffrances. Il voulut lutter, se battre pour survivre, résister mais irrémédiablement, il sombrait, lacéré par ces présences. Jamais il n’avait ressenti pareille sensation d’impuissance, de cela il en était certain. La froide réalité lui tomba dessus comme une chape de plomb, il n’avait tout simplement aucun moyen d’agir. Alors il comprit et il accepta.

La souffrance disparut comme si elle n’avait jamais existé. Et les voix cessèrent leur ballet mais elles étaient toujours là. Silencieuses mais présentes, il pouvait les sentir. Il attendait mais rien ne vînt alors il prit la parole, ou plutôt il pensa prendre la parole.

Qui êtes-vous ?

Qui es-tu ? La question lui revînt immédiatement avec sa propre voix à ce qu’il lui avait semblé.

Où suis-je ? Que m’est-il arrivé ? Sa pensée se fit plus autoritaire devant le silence des autres.

Où es-tu ? Que t’est-il arrivé ? Une fois de plus, il eut l’impression de s’entendre. Comme s’il parlait à un miroir.

Il essaya de rassembler ses pensées, ses souvenirs. Le goût du sang lui revînt, les batailles et la mort omniprésente. Les noms de chacun des guerriers avec qui il avait combattu, de chaque planète où il s’était battu.

Les multiples noms qu’il avait porté au cours de sa vie, toutes les identités qu’il avait revêtues, tout lui revînt. Il souvenait de sa vie, il se souvenait de sa mort. Et il savait maintenant où il était.

Il venait d’intégrer le Circuit d’Infinité. Son âme venait de se lier au Vaisseau-Monde Lugannath. Il pouvait en ressentir chaque recoin, chacun des êtres qui y vivaient. Il était Lugannath. Comme chacun des Eldars dont la Pierre-Esprit avait été intégré à la Matrice du Dôme de Crystal. Leurs voix psychiques l’entouraient, lui murmurant des mots de bienvenu et de respect. Quelque chose manquait pourtant, comme des formules incomplètes. Il réalisa bien vite ce qui n’allait pas. Ce n’était pas leurs murmures qui étaient incomplets mais bien lui. Il lui manquait quelque chose de fondamental. Une chose sans laquelle il ne pourrait jamais trouver la paix intérieure. Il lui manquait un nouveau nom où il pourrait regrouper chacun des autres. Et il l’avait trouvé.

Ses pensées ouvertes au Vaisseau-Monde, la nouvelle se répandit comme une trainée de poudre et chaque Eldar et Esprit de Lugannath s’était arrêté dans sa tâche pour saluer un nouveau Héro qui venait de rejoindre le Circuit d’Infinité. Leurs milliers de voix psychiques raisonnèrent de concert à travers chaque molécule de Moelle Spectrale.

Cerka Calmacil ArdTainn (1).

(1) Salutation Epée de Lumière, Maître Parmi les Esprits

Son identité enfin complète, de nouveaux souvenirs déferlèrent. Des souvenirs où le sang et la mort revenait bien plus souvent que l’amour et la joie. Il se souvenait de chacun des être à qui il avait pris la vie.

Il se souvenait de celle qui lui avait pris son cœur.

De celle qui lui avait pris la vie.

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Linuath - Bon WE à tous

[raukoras]

J'avais préparé tout un speech, mais une coupure Internet intempestive m'a tout fait perdre.

Donc version courte :

C'est bien ! J'attends le dénouement avec impatience !

Seule petite, le moment dont tu parles dans la dernière, c'est quand la Pierre-Esprit est enchâssée dans le réseau d'Ifinité ?

[Arkus]

J'ai lu avec attention tout ton récit, et c'est vrai que j'en attendais la suite car ton "histoire" est vraiment bien construite. Tu nous fait voir à quel point les eldars changent quand ils partent au combat, et losrqu'ils grimpent dans la hiérérchie militaire.

Vivement la suite.

[Linuath]

J'avais préparé tout un speech, mais une coupure Internet intempestive m'a tout fait perdre.

(je retape à l'arrache mon magnifique commentaire perdu dans les méandres de la coupure de connexion)

Je vais finir par croire que ce post bouffe trop de bande passante...

le moment dont tu parles dans la dernière, c'est quand la Pierre-Esprit est enchâssée dans le réseau d'Ifinité ?

Tout à fait ! Enfin disons juste après.

Je n'ai pas mon fichier sur moi, mais je post la suite très vite!

Merci à vous.

Linuath -

[Lamenoire]

Bonsoir ! J'ai lu tout ça hier.......fantastique, pour tout te dire, je voulais me coucher assez tôt hier soir (22h30) ayant 9h de cours aujourd'hui, et là, je suis tombé sur ton superbe récit, et finalement, je me suis couché entre 23h30 et minuit.....autant te dire que ton histoire accroche vraiment, au debut je ne comprenais pas vraiment pourquoi "plusieurs" histoires étaient racontées en même temps, puis cela s'amorce, les "différentes" histoires se rassemblent, et j'aime beaucoup les récits racontés de cette maniere !

Donc j'attends avec impatience la suite qui, apparemment devrait arriver bientot .

Merci pour ce superbe recit !

PS : moi, quand je poste un message, je le copie-colle tout le temps au cas où il y ait un prob

[Linuath]

Rien d'autre à ajouter que la suite votre honneur:

Bonne lecture !

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Calimehtar avait mal. Mais c’était moins la douleur physique que le sentiment d’échec qui le faisait souffrir. Il avait échoué et il ne le savait que trop bien. La défaite voilait son regard. Il émit un râle lorsque son adversaire retira sa lame de son côté. Elle n’avait pas pénétrée profondément ses chairs mais sa morsure provoquait une douleur sans aucune comparaison. L’Autarque tomba à genoux, il n’avait plus la force de résister. Il avait échoué.

_ « Tu abandonnes déjà ? Il faut croire que je t’avais surestimé. » Le ricanement satanique de l’adepte de Slaanesh avait le tranchant du rasoir. La douleur s’infiltrait en lui malgré toute la résistance physique acquise au cours de milliers de batailles, au prix de son sang. Mais il ne l’écoutait plus de toute façon, il ne le voulait plus. Quelque chose – certainement la main de son adversaire – tira son casque en arrière et malgré lui il dut la regarder en face. Il n’avait pas peur d’elle, ni de mourir – la peur de la mort n’avait plus la moindre signification pour un guerrier millénaire – il avait peur de lui, des sentiments que renfermait son cœur et qu’il savait incontrôlables.

Calimehtar était toujours le jeune Chanteur de Moelle qui était tombé amoureux de la belle Kylian. Elle avait peut-être trahi Lugannath et toute la race Eldar en rejoignant les puissances sombres mais sa trahison à lui était presque aussi terrible. Il avait laissé ses émotions dicter ses gestes et par sa faute, des Eldars étaient morts. Par sa faute, Lugannath était menacé. Par sa faute. Il ne méritait même pas une mort honorable.

_ « Avant que je n’achève ta misérable existence, je veux que tu saches une chose. » C’était le visage de Kylian et sa voix mais quelqu’un d’autre parlait. Ce sourire mauvais n’était pas le sien, il en était certain. Mais les mots qui suivirent lui déchirèrent le cœur comme l’aurait fait le tranchant d’une lame. « Je ne t’ai jamais aimé, pauvre pantin. » Elle partit dans un rire grinçant comme des ongles sur de la craie. « Toutes ces années où tu as été aveuglé par ta stupidité. Tu n’es que l’instrument de quelques fous qui se disent prophètes et tu te balances au bout de ficelles, persuadé d’avoir un destin. Mais tu n’as rien. Tu n’es rien. »

Disait-elle vrai ? Avait-il été aveugle à ce point ? Lui avait-elle menti pendant tout ce temps ? Il n’en croyait pas un traître mot. La colère qui montait en lui étant en lutte avec la douleur grandissante de sa blessure. Soudain, il sentit les fixations de son casque sauter puis Kylian l’arracha avant de le jeter derrière elle. Un sinistre rictus assombrit son visage aux traits pourtant toujours magnifiques.

_ « Tu résistes encore. » Ce n’était pas une question. « C’est peine perdue. A l’image de ta vie. Epargne-toi ça, je t’ai déjà tué. Le poison qui court dans te veines fera son œuvre d’ici très peu de temps. » Cela, il voulait bien le croire, mais se savoir condamné ne l’effrayait pas. Il devait transformer sa colère en fureur. Il ne pouvait pas laisser le monstre qu’elle était devenue en vie. Il allait mourir, soit. Mais elle l’accompagnerait dans la tombe.

_ « Ca ne se terminera pas ainsi, Kylian. » Elle eut un mouvement de recul en entendant son nom. « C’est à mon tour d’en faire le serment. » Ces quelques mots lui avaient coûté, il se sentait comme essoufflé après une longue course ; son temps était compté.

_ « Crois-tu que tes pathétique soldats vont de nouveau venir à ton secours ? Ah ! Un faible espoir pour un esprit tout aussi faible après tout. Crois donc ce que tu veux. Pour ma part, tu n’es déjà plus qu’un cadavre qui refroidit. » Elle fit volte-face et commença à s’éloigner tranquillement.

Ses forces l’abandonnaient, il pouvait sentir son pouls ralentir et sa vue se voiler peu à peu. Il savait ce qu’il avait à faire. Une poignée de secondes et un dernier effort, c’est tout ce dont il avait besoin. Ensuite il accueillerait la délivrance de la mort ou quoi qui l’attende. Il n’avait plus son pistolet Shuriken et ses deux lames énergétiques fixées aux avant-bras étaient brisées. Calimehtar n’avait plus qu’une dernière possibilité pour en finir. Son casque gisait à quelques mètres de lui, il n’aurait pas la force d’aller jusque là. Il allait devoir enclencher son générateur de sauts manuellement. Il réprima un grognement de douleur lorsqu’il porta la main à son épaule. Ses pensées s’embrumaient, il chercha à tâtons les cristaux de contrôle, les trouva puis fermant les yeux, il déclencha un saut. Il n’avait pas le temps de penser aux probabilités que l’appareil ait été endommagé.

Un rugissement démoniaque lui fit exploser les tympans, privé de la protection de son casque, mais cette nouvelle douleur se noya dans l’autre. Il réintégra l’univers matériel juste derrière Kylian et avant qu’elle n’ait pu réagir, il lui planta ce qu’il restait d’une de ses lames dans le bas du dos. La blessure ne serait pas mortelle, il n’avait plus la force d’enfoncer l’arme. Il avait simplement besoin d’un contact avec elle. De l’autre main, il la saisit mollement par le cou pour lui glisser un murmure rauque à l’oreille :

_ « Allons rencontrer ton nouveau maître. »

_ « Pauvre f… » Elle n’eut pas le temps de finir qu’il avait fait glisser sa main jusqu’à la console de cristaux. Le générateur de sauts s’enclencha de nouveau et tout deux disparurent dans le Warp.

Il sentit les démons affamés se ruer sur eux et son âme être inexorablement aspirée par une gigantesque bouche noire comme la plus sombre des abîmes. Ses yeux complètement brûlés par les flots d’antimatière, des larmes de sang roulèrent le long de ses joues lorsqu’il lâcha Kylian. Le poison avait fait son chemin. Mais avant qu’il ne rende son dernier souffle, les sécurités de son générateur s’activèrent et il fut de retour dans l’univers matériel. Ses jambes inertes ne le portaient plus, il s’écroula à terre.

Comme le temps d’une vie entière, l’air se vida de ses poumons et son cœur ralentit son rythme jusqu’à n’être plus qu’un battement lointain et sourd. Ses pensées s’enfuyaient. Tout était confus, tout était limpide.

Puis tout s’arrêta et le noir devînt noir.

Calimehtar était mort.

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je vais avoir l'air de me répéter, mais la fin approche...

Linuath -

[SonOfKhaine]

Dans la continuité du reste, c'est à dire très bien. Voire plus.

Par contre j'ai cru voir un -s à Eldar ("des Ekdars étaient morts"), et je crois savoir qu'il n'y en a jamais.... je me trompe ?

De même, "satanique", je ne sais si cela correspond bien au contexte... maléfique, démoniaque, conviendraient peut-être mieux, non ? Simple proposition.

M'enfin bon, ce ne sont que deux gouttes d'eau dans la mer, comme on dit.

[raukoras]

Toujours aussi bon.

J'ai vraiment hâte de savoir comment tout va se finir !

Continues !

[Sundavor]

J'adore tes textes, vraiment, ils sont magnifiques !

C'est vraiment très beaux à lire, vivement la suite ^^

Sundavor =)

[Linuath]

Bonsoire à Tous !

Après des temps immémoriaux je me permets de remonter ce post étant donné que j'ai terminé cette petite histoire.

Je ne mets pas tout d'un coup, comme ça ça fait plus de suspens

Bonne lecture aux survivants et merci à vous !

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SLaanesh.

La Grande Ennemie.

La Dévoreuse d’Âmes.

Le fléau des Eldars. Autant de noms qui semblaient leur rappeler qu’ils en étaient les uniques responsables.

La Chute.

Des millénaires d’une décadence poussée à un degré de raffinement si extrême que les Eldars avaient eux-mêmes créé celui qui causerait leur ruine. Les énergies psychiques libérées par ce peuple auquel naguère les étoiles obéissaient, dont le verbe pouvait modeler les planètes, furent si puissantes que leur résonnance au travers de l’espace-temps et du Warp conjuguées mirent au monde une aberration chaotique. Les Voies furent créées par la suite mais en ce temps, rien ne canalisait le potentiel psychique des enfants d’Isha. Livrée à elles-mêmes, elles se rassemblèrent au cours des siècles et prirent la forme d’une entité. Une entité imprégnée de la décadence des Eldars. Cette entité était la décadence.

Slaanesh

L’avènement de Slaanesh créa une onde de résonnance si terrifiante que Warp et univers matériel se déchirèrent, brisant les barrières entre les deux dimensions qui n’auraient jamais du être rompues. L’entrelacement de ces deux cosmos libéra démons et toutes sortes de créatures mauvaises dont les pouvoirs étaient illimités au sein de cette déchirure connue aujourd’hui sous le nom d’Œil de la Terreur

La civilisation entière des Eldars fut anéantie en l’espace d’un battement de cils. Des milliards moururent sur le coup et autant furent marqués à jamais par la corruption qui se déversa sur leur monde. Rares furent ceux qui échappèrent à ce cataclysme qui ébranla la galaxie. Les quelques survivants qui avaient su anticiper cette catastrophe étaient partis à bords des navires marchands, les Vaisseaux-Mondes, qui étaient désormais avec les mondes Exodites et les repères Arlequins les seuls endroits où la race Eldar tentait d’éviter l’extinction pure et simple.

Lugannath ne se battait pas pour le renouveau de la civilisation Eldar. Lugannath se battait pour sa survie. Une survie constamment menacée.

Calmacil, au cours de sa vie tant physique que psychique, avait affronté un très grand nombre de ces menaces. Des primitifs Tauead (1) et Orkead (2) aux ruches de la Grande Dévoreuse tout en versant à d’innombrables reprises le sang de leurs cousins maudits de Commoragh. Mais si chacun des combats auxquels il avait participé restait gravé dans sa mémoire, certains souvenirs étaient plus vivaces que d’autres. Des souvenirs qui hantaient son esprit comme une lame rougeoyante plantée dans son âme. L’engeance de la Grande Ennemie.

(1)Humains

(1)Orks

Le guerrier millénaire qu’était Calmacil devenait l’instrument de la volonté de Khaine lorsqu’il se retrouvait confronté aux sbires de Slaanesh. Il n’était plus que colère et meurtre. Il était mort et destruction. Cette haine viscérale qui parcourait ses veines avait vu le jour à la trahison de celle qui fut son épouse. L’incompréhension et la détresse étaient devenues colère et rancœur avant de se transformer en cette noirceur plus sombre qu’un cauchemar qui rongeait son âme. Comme un cancer, qui au lieu de nécroser ses cellules, remplissait son cœur d’une colère animale aussi incontrôlable que le Warp lui-même.

Pourtant Calmacil savait que cette haine qui faisait de son sang de la roche en fusion et de sa volonté le métal le plus dur avait sa faiblesse. Une faiblesse qui prenait la forme d’une peur sous-jacente, attendant calmement son heure. La peur de se retrouver confronté à elle. Une nouvelle fois.

Ce n’était pas le combat en lui-même qui l’inquiétait mais ses sentiments qui l’avaient déjà trahi. Lui qui avait vu les pires horreurs que la galaxie comptait avait peur de lui-même. Il ne l’avait affrontée qu’une seule fois. Elle l’avait vaincu. Et elle l’avait tué. Calmacil pensait l’avoir lui-même tuée en la lâchant à la merci des démons du Maelstrom. Il l’avait espéré. Il l’avait craint. Mais quelque chose, comme un lien psychique, lui intimait le contraire. Et les récents événements n’avaient fait que confirmait ce sentiment.

Il s’était préparé pour le jour où il l’affronterait de nouveau depuis longtemps mais maintenant que ce jour était arrivé, il se sentait un peu comme un enfant qui lutte pour ne pas s’endormir dans la crainte que son pire cauchemar ne revienne le hanter. Il n’aurait pourtant plus d’autres occasions, il en était parfaitement conscient. Aujourd’hui déciderait de la vie de l’un et de la mort de l’autre. Il ne pouvait y avoir d’autre issue. Calmacil était déjà mort mais il risquait son âme et un puits sans fin de douleurs et de tortures entre les mains de la Grande Ennemie. Il était bien évidemment conscient de cela mais une question lancinante le taraudait. Allait-il risquer son âme pour Lugannath ou pour sa propre vengeance ? Il s’était souvent penché sur cette question et en avait même longtemps discuté avec Sethaÿn. A dire vrai, les millénaires de batailles auxquelles il avait assisté dans son enveloppe de Mœlle Spectrale l’avait peu à peu coupé du Vaisseau-Monde sans qu’il ne s’en rende tout à fait compte. Il ne voulait pas se battre pour se venger de Kylian. Il devait l’affronter pour mettre fin à ses agissements contre Lugannath. Si les rejetons corrompus de Slaanesh devaient gagner aujourd’hui, le Vaisseau-Monde n’aurait plus que de maigres défenses contre une attaque directe avec la flotte dispersée comme elle l’était. Lugannath devait vaincre ou disparaître. Les sages paroles de Sethaÿn résonnaient encore dans son esprit.

Aual athan Kylian

Kionash Lugannath athan Men’Sha’eil

Lir’Eldar athan Murekhalir

Shiasta ail’Istril DyannCarec Arebennian o Uel. (3)

(3) Toi contre Kylian,

Lugannath contre Les rejetons de Slaanesh (« Main de l’enfer »),

Notre peuple ( « cœur des Eldars ») contre la Grande Ennemie (« Celui Qui Apporte La Mort »)

Un même schéma, des échelles différentes, où nous avons tous notre rôle à jouer pour le salut de nos âmes.

Et elle était là, quelque part dans les ruines de l’ancienne citée Eldar qui s’étalaient devant lui. Elle l’attendait, le guettait. Il en était certain. Et elle savait qu’il savait. Ce lien psychique qu’il avait déjà ressenti la dernière fois, était de nouveau là, comme une lueur insaisissable à la limite du champ de vision. La rencontre était imminente. Mais cette fois-ci, il serait prêt.

D’un geste il intima à l’escouade de Gardes Fantômes qui attendait derrière le couvert d’un mur d’avancer. Il pouvait sentir le contact psychique entre eux et l’Archonte qui les guidait. Un indispensable berger car pour ces défunts guerriers, interagir avec le monde matériel était comme évoluer dans une brume fantomatique perpétuelle. Calmacil le savait bien, il avait lui-même été intégré dans ses coques de Mœlle Spectrale bien des fois avant de se sentir prêt à investir l’immense corps d’un Seigneur Fantôme. Plus le Psyker qui le guidait était puissant, plus ils pouvaient évoluer avec facilité, comme un phare qui éclairait un golfe entier. Et l’Archonte en question avait des plus grands potentiels que Calmacil avait pu sentir au cours de sa vie. Ce n’était pas un hasard si Sethaÿn l’avait choisie. Kyarna était peut-être légèrement trop indocile pour le Grand Prophète mais Calmacil et lui avaient souvent conversé sur le devenir de cette Eldar. Elle lui succéderait certainement d’ici quelques siècles, de son propre avis.

Kyarna. Un autre problème qu’il ne pouvait – voulait – pas ignorer. Il avait une profonde affection pour elle. Comme pour cette fille qu’il n’avait jamais eue. Il l’avait déjà vu au combat naturellement et force lui était de constater qu’elle se débrouillait très bien mais il ne se sentait jamais complètement serein lorsqu’il la savait sur un champ de bataille. Plusieurs fois il avait intrigué pour éviter qu’elle n’aille se battre, sans qu’elle n’en sache rien, bien entendu. Aujourd’hui pourtant elle se retrouvait à ses côtés pour le pire des combats qu’il n’avait jamais connu. Quel pitoyable père il aurait fait.

C’était donc toi derrière toute cette histoire d’accueil d’Arlequins qui ne sont jamais venus. J’aurais du m’en douter.

Je n’ai pas la moindre idée de ce dont tu parles Kyarna. Quand apprendrait-il à retenir ses pensées.

Tu t’inquiètes encore pour moi Calmacil. Je te l’avais pourtant formellement interdit. Il sentit un très léger soupçon de sourire psychique chez les Gardes Fantômes mais une pensée noire toute aussi légère en effaça toute trace.

Quand tu auras atteint ne serait-ce que le dixième de mon âge, Archonte, peut-être pourras-tu te permettre de m’adresser la parole avec moitié moins d’insolence. Dit-il relativement sèchement, lui aussi pouvait jouer ce petit jeu. D’ici là, reste concentrée. Nous y sommes.

Ils quittèrent leur couvert pour gagner un nouveau bâtiment délabré. Une pulsation sourde résonnait de plus en plus fort dans l’esprit du Seigneur Fantôme, un battement aussi noir et froid que le vide de l’espace et pourtant c’était une pulsation harmonieuse qui berçait et attirait. Aucun doute quant à son origine.

Avançant toujours plus loin dans les vestiges de la cité, ils ne rencontrèrent pas la moindre présence des sbires de Slaanesh et lorsqu’ils voulurent contacter le reste des troupes, Calmacil réalisa qu’ils étaient coupés des leurs. Ce n’était pas vraiment une surprise, il s’était attendu à retrouver cette bulle d’inhibition psychique. Kylian ne refuserait pas le combat direct avec lui mais avec tous les avantages qu’elle pourrait mettre de son côté. Et l’escouade qui accompagnait Calmacil devait l’ennuyer, ce qui inquiétait l’ancien Autarque. Il ne savait pas où elle pouvait se cacher, juste cette pulsation qui continuait de croître indiquant qu’ils se rapprochaient d’elle. Il lui fallait faire quelque chose pour éviter un piège tendu contre ses compagnons. Contre Kyarna. Il avait cette impression de tourner autour d’un hameçon sans appât et d’être pourtant irrésistiblement attiré par lui. Il avait du mal à réfléchir car le battement vibrait comme un diapason dans tout son corps artificiel mélangeant le fil de ses pensées.

Aual Ekteÿn’to Ifiath’Kal (4).

(4) Tu ne m’auras pas ainsi, Traîtresse

Puis soudain, la pulsation disparut. Il leva une des titanesques mains et l’escouade stoppa net. L’atmosphère semblait comme lourde de menaces. Lourde de la puanteur du Chaos. Elle arrivait.

Chassant la moindre de ses pensées, Calmacil brisa le barrage qui confinait sa colère. Celle-ci se déversa sur son âme en un torrent de magma rougeoyant. Son Esprit se ferma et la Haine prit le dessus, pénétrant chaque parcelle de sa coque de Mœlle Spectrale. Et tandis que le souvenir incandescent de la trahison de sa bien-aimée remontait chaque connexion cristalline, l’engeance de la Grande Ennemie fut sur eux.

Une demi-douzaine de portails plus sombres qu’un cauchemar s’ouvrit et aussitôt des multitudes de créatures corrompues se jetèrent sur les Eldars. Mais Calmacil n’était plus que meurtre et sang, il était Khaine. Anticipant le mouvement des premiers rejetons de Slaanesh, il fit jaillirent deux lames spectrales des gigantesques avant-bras de son corps artificiel. Il avait travaillé de longues années avec les meilleurs Chanteurs de Mœlle pour créer ces armes, répliques de celles qu’il utilisait lorsque le sang coulait encore dans ses veines. Un rapide coup descendant sectionna purement et simplement un premier adversaire en deux tandis que d’un revers de sa seconde lame, il déversa les entrailles d’un autre sur ce qui fut une magnifique arche.

Il ne se préoccupa pas de ses compagnons, car la Haine habitait la moindre particule de son âme et enserrait sa volonté dans une tenaille d’acier trempée. Il frappait de taille, massacrant et répandant le sang corrompu de dizaines de créatures. Des rafales meurtrières de sa catapulte Shuriken déchiquetaient les corps tandis qu’il déversait la mort de son lance-flamme. Des démonettes jaillirent des portails et se lancèrent sur lui avec des hurlements stridents tailladant son corps de leurs griffes et pinces. Il ne ressentait pas la douleur mais sa colère grandissait comme une marée montante et ses coups furent de plus en plus violents réduisant ses adversaires à l’état de charpie sanguinolente avant de les écraser des ses immenses pieds. Saisissant une démonette d’un de ses gantelets, il la broya sans plus de cérémonie avant de la jeter avec force dans les rangs ennemis.

Malgré cette danse macabre, les rejetons de Slaanesh ne semblaient pas faiblir. Ils n’avaient pas réussi à lui infliger la plus petite blessure et pourtant ils continuaient à se ruer sur lui. Ils continuaient à l’occuper. Un soudain pré-sentiment lui fit reprendre le contrôle de son corps et il bondit vers l’escouade de Gardes Fantômes complètement submergée par un raz-de-marée de tentacules et de pinces violacés. L’angoisse fit soudain contrepoids à la Haine qui le dévorait. Kyarna, fut sa dernière pensée avant que l’Esprit de Khaine ne reprenne son emprise sur lui et que le massacre ne reprenne de plus belle.

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En espérant que ça vous a plu...

La suite demain !

Linuath -

[Linuath]

Hello!

Une courte suite pour ceux qui suivent encore.

Bonne lecture !

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Elendur était resté interdit, paralysé par la nouvelle. Son cœur battait-il encore ? Peut-être. Oui il battait, il pouvait entendre un très léger rythme sourd battre ses tempes, comme un gong très lointain qui semblait lui rappeler qu’un pan entier de sa vie venait de s’effondrer. Respirait-il ? Oui, il sentait la brûlure de l’air qui s’engouffrait dans ses poumons. Mais cet air n’avait plus de saveur de vie, elle était amère. Son corps n’avait rien, son âme toutefois saignait d’une blessure terrible. Une blessure qui ne se refermerait jamais, cela il le savait.

Pourquoi ? La question était futile.

Kylian venait de revêtir l’armure de Fëanáro. Un des Exarques Dragon de Feu. Désormais rien ni personne ne pourrait plus la sortir de la Voie du Guerrier. Jamais plus il rencontrerait l’Eldar à laquelle il avait lié sa vie. Kylian n’était plus. Kylian était Fëanáro.

Il venait tout juste de sortir de la passerelle du vaisseau qui le ramenait, lui et son escouade de Scorpions d’une mission contre une tentative de cette race qui s’appelait elle-même les Tau, d’investir une ancienne planète Eldar. Le combat avait été sanglant et les pertes élevés d’un côté comme de l’autre. Plusieurs de ses amis avaient laissé leur vie sur cette planète. Certains n’auraient pas la chance de fusionner avec le Vaisseau-Monde, leur Pierre-Esprit ayant été endommagé. Mais le deuil de ces Eldars avec qui il avait combattu à maintes reprises s’était vu balayer par ce nouvel orage. Un gigantesque Typhon qui arrachait les lambeaux de son cœur et de son âme. C’était son meilleur ami Elenwë qui était venu lui annoncer la nouvelle. Il le lui avait dit simplement. Inutile d’enrober une telle annonce dans des paroles inutiles.

Il était resté debout sur la passerelle de nombreuses heures jusqu’à ce que la fatigue des combats et le manque de nourriture fasse céder ses jambes sous lui. Personne n’avait osé le déranger. Chacun avait eu connaissance de la nouvelle.

Etalé sur le métal froid de la plate-forme, il avait alors pensé, longtemps, très longtemps. Puis il s’était relevé avec une nouvelle lueur dans son regard. Il s’élança dans les méandres de Lugannath d’un pas redoutablement décidé, les autres habitants s’écartant sur son passage devant l’éclat sanguinaire qui luisait dans ses yeux. Il marcha jusqu’à ce qu’il arrive à son Temple, La Maison Des Dunes. Là, il alla directement au sanctuaire où reposaient les armures rituelles de combat des Guerriers Scorpions tombés et s’arrêta devant l’une d’elle.

Narmacil était là devant lui, attendant l’heure où un nouveau Guerrier endosserait de nouveau son identité pour la gloire de Lugannath et la mort de ses ennemis.

Un contact psychique et un à un les éléments de l’armure Scorpion qu’il n’avait toujours pas quitté tombèrent au sol comme des vêtements trop vieux, inutilisables. Il se saisit de Narmacil et l’enfila. L’armure semblait avoir été faite pour lui, elle épousait parfaitement ses muscles tout en lui laissant une grande liberté de mouvement. Il était cette armure.

Puis il prit le casque de Narmacil et marcha devant les regards respectueux des autres Guerriers du Temple qui exprimaient pourtant une grande tristesse, comme s’ils venaient de perdre l’un des leurs. Il alla jusqu’à l’autel de Khaine de la Maison Des Dunes et s’agenouilla. Après quelques minutes d’un silence presque irréel, il prit un couteau rituel de l’autel et s’entailla la paume de la main droite, puis celle de la main gauche avant de saisir le casque du Scorpion. Et tandis que le sang ruisselait sur l’armure, il déclara d’une voix grave et déterminée :

_ « Iam Margath’. Iam Fir Lirithion. Iam Narmacil’Exarch.(1) »

(1)Je suis la Mort. Je suis le cœur armé de la bataille. Je suis l’Exarque Narmacil

Et tandis que les autres Guerriers Scorpions entonnaient un chant à la fois triste et solennel un murmure parcourut le Vaisseau-Monde. Lugannath venait de perdre un des siens mais un de ses plus valeureux Guerriers venait de reprendre vie.

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En espérant que ça vous a plu,

Linuath -

[Linuath]

Hello !

Pour ceux qui suivent (et pour les autres aussi) la suite !

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« Tu dois y aller seul. C’est ton destin et ton combat. Tu dois y aller seul. » Avait répété le Prophète des Ombres Arlequin. Et Calmacil savait qu’il avait raison. Il lui fallait combattre seul, c’était aussi inévitable que la mort d’une étoile. Il posa avec une délicatesse inattendue une de ses titanesques mains sur l’épaule de l’Arlequin sans mot dire puis il s’agenouilla dans la mesure de sa taille auprès de Kyarna qui gisait inconsciente sur un brancard de fortune. Sa blessure ne saignait plus et sa vie avait pu être sauvée mais il lui faudrait du temps pour sortir du coma et se rétablir. Calmacil ne la verrait pas se réveiller, il ne discuterait plus avec elle et ne la reverrait certainement plus rire et cette dernière pensée lui brisa le cœur. Ce n’était pourtant pas grâce à lui que les jours de Kyarna n’étaient plus en danger mais bien grâce à l’intervention fortuite des Arlequins menés par un Prophète des Ombres et un Arebennian (1) . Un des Eldars les plus énigmatiques et mystérieux qui soit. Les Arebennian étaient les seuls à pouvoir jouer le rôle de la Grande Ennemie dans les représentations rituels et à dire vrai ils ne pouvaient jouer que ce rôle car on disait que la protection du Dieu-Moqueur leur était refusée et que leurs âmes appartenaient déjà à Slaanesh. Un destin inconcevable pour tout autre Eldar qui en aurait conscience.

(1) Solitaire

Les Arlequins avaient surgi de nulle part à l’image des sbires de la Grande Ennemie et étaient rentrés dans la danse d’une manière des plus esthétiques et sanglantes qui soit. Malgré toute sa puissance et la rage qui l’habitait, Calmacil ne serait jamais venu à bout de cette vermine chaotique tout seul. Les Arlequins avaient réussi à se frayer un passage jusqu’à l’escouade de Guerriers Fantômes menée par Kyarna et avaient établi une sorte de périmètre de sécurité autour d’eux tandis que le Seigneur Fantôme abattait les créatures démoniques par dizaines dans sa fureur meurtrière. L’ennemi avait fini par reculer derrière les monceaux de cadavres et avait finalement disparu aussi rapidement qu’il était apparu, laissant les Eldars seuls au milieu des viscères sanguinolente pourpres et écarlates des rejetons de Slaanesh.

Calmacil avait repris le pas sur l’Esprit de Khaine et n’avait pu que se maudire en voyant le corps immobile de l’Archonte qu’il avait mené à sa perte. Certains des Guerriers Fantômes avaient eux-aussi subi des dommages impressionnant et une trois gisaient inanimés. Mais c’était Kyarna qui occupait l’esprit de Calmacil et personne d’autres même si cette pensée égoïste n’était pas digne d’un guerrier millénaire comme lui. Il sentait la vie en elle mais seulement comme un fil ténu qui retient une charge trop lourde pour lui.

Le Prophète des Ombres, qui était d’ailleurs celui qui avait participé au conseil de Lugannath, l’avait pourtant rassuré. Kyarna vivrait et aucun des défunts Guerriers n’était mort de leur second trépas, leur essence reposait au sein de leur Pierres-Esprits, prête à fusionner de nouveau avec Lugannath.

_ « Nous allons les ramener en sécurité derrière les lignes de ton Kionash (2), sois sans crainte. Pars maintenant. »

(2) Vaisseau-Monde

Calmacil se releva alors de toute sa taille et remercia ceux qui étaient venus à leur aide. Ce fut sobre mais les mots ne comptaient pas, chacun d’eux savait ce que le Seigneur Fantôme allait affronter. Ils restèrent silencieux. Puis Calmacil se retourna et commença à avancer d’un pas mécanique tandis que derrière lui les Arlequins repartaient de leur côté. Malgré toute sa détermination, l’ancien Autarque ne put se retenir de regarder une dernière fois derrière lui et il vit que seul le Solitaire était resté à le regarder. Ils semblaient être un miroir l’un pour l’autre. Deux âmes condamnées à servir éternellement de jouet à la Grande Ennemie. L’Arlequin restait immobile mais Calmacil sentit un léger contact psychique s’infiltrer en lui juste avant que le Solitaire n’effectue un gracieux saut périlleux arrière et s’en aille.

CergorAch ZainThelios Iam CergorAch’sib SoekTaulam Iarrascurath (3).

(3) Le Dieu-Moqueur m’a abandonné mais Le Dieu-Moqueur est avec toi, Seigneur Fantôme

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En espérant que ça vous a plu.

Linuath -